Jean-Baptiste Thoret

[Flol]

On est plus proche du catogan que du mulet, là.
En tout cas, une chose est sûre : c'est dégueulasse.

[Père Jules]

"Leave Jibé alone !"

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[Kevin95]

Par contre, ça donne méchamment envie de choper le bouquin...

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Quand il sera d'occaz.

...et de combler les manques en Bogdanovich.

[Supfiction]

Par contre, ça donne méchamment envie de choper le bouquin...

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Quand il sera d'occaz.

Il l'est déjà.
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[Supfiction]

Au fait, j’ai vu son film « we blew it ». Un truc de 2h18 (!) bourré de plans fixes sur des nationales avec des gens mangeant des hamburgers sans rien dire pendant cinq minutes, une chanteuse country regardant dans le vide durant deux minutes chrono avant de se décider à parler quelques secondes, d’interviews d’électeurs de Trump déplorant que les migrants viennent et repartent quelques temps après avec des millions. Au milieu de tout ça, quelques trop rares bribes d’interviews de mecs intéressants parlant du cinéma des années 70 et du tournant des années 80 ou évoquant le cinéma moderne.

[Rick Blaine]

Au fait, j’ai vu son film « we blew it ». Un truc de 2h18 (!) bourré de plans fixes sur des nationales avec des gens mangeant des hamburgers sans rien dire pendant cinq minutes, une chanteuse country regardant dans le vide durant deux minutes chrono avant de se décider à parler quelques secondes, d’interviews d’électeurs de Trump déplorant que les migrants viennent et repartent quelques temps après avec des millions. Au milieu de tout ça, quelques trop rares bribes d’interviews de mecs intéressants parlant du cinéma des années 70 et du tournant des années 80 ou évoquant le cinéma moderne.

C'est une lecture tout de même extrêmement simpliste du film...
On rappellera tout de même que l’intention du film n'est pas de parler du cinéma, en tout cas pas uniquement, ce qui explique que les interviews sont "rares" (enfin ça se discute). Thoret voulait justement ne pas faire un documentaire sur le cinéma, mais utiliser le cinéma, et la parole de cinéastes, pour parler de son sujet, qui est en gros "ce qu'il reste des 70's dans l’Amérique d'aujourd'hui". Ensuite l’élection présidentielle est venue un peu par hasard percuter tout ça. Ca donne au contraire un résultat que je trouve passionnant et original, mais je me suis déjà exprimé là dessus longuement.

[Supfiction]

son sujet, qui est en gros "ce qu'il reste des 70's dans l’Amérique d'aujourd'hui"

Et bien je trouve qu’il est passé à côté de son sujet et s’est égaré à filmer des trucs sans intérêt, étirant des plans à l’extrême et interviewant abusivement des électeurs de Trump alors qu’il y a au milieu de tout ça quelques personnes intéressantes. Un film resserré d’1h aurait été plus intéressant.

[El Dadal]

C'est son film, il en fait ce qu'il veut, et certainement pas un documentaire de têtes parlantes. Rien que pour ça, je lui en sais gré. Plus que de cinéma, il y est sujet de contre-culture, de son fléchissement et de sa récupération.
Sinon, je m'aperçois qu'il existe 2 fils Thoret qu'on pourait fusionner: http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?t=37836

[Supfiction]

C'est son film, il en fait ce qu'il veut

Drôle d’argument.

Malheureusement, quelques longueurs (les ralentis de la séquence du burning man sur fond de classique, je cherche encore...), ainsi que quelques piques inutiles viennent ternir cet équilibre. Mais c'est si beau... quel idiot de l'avoir zappé en salles

Tu vois que c’est trop long et dilué.

[El Dadal]

Entre "quelques longueurs" et "il est passé à côté de son sujet", il y a un monde pourtant.

[Rick Blaine]

C'est son film, il en fait ce qu'il veut

Drôle d’argument.

D'un autre côté tu reproches au film de ne pas être autre chose que ce qu'il est, c'est drôle également. Que ça ne t'intéresse pas peut parfaitement s'entendre, mais ce que tu recherches n'était pas l'intention du cinéaste tout simplement. De manière extrêmement caricaturale, c'est un peu comme si quelqu'un reprochait au Cercle Rouge de ne pas être une comédie et de parler de personnages marchant vers la mort, ce serait bizarre, indépendamment du fait d'aimer ou non le film.

Tu peux ne pas être du tout intéressé par l'obsession de Thoret, par son incompréhension devant des gens qui ont vécu la contre culture ou qui représentent cette période et s’apprêtent à voter pour un candidat de la droite populiste (et pas simplement des "électeurs de Trump", c'est un peu plus compliqué que ça), mais tu ne peux pas vraiment reprocher à un cinéaste son choix. Si Thoret a choisi de leur donner ce poids là à l'écran, c'est justement un choix de mise en scène, une volonté de ne pas donner la même importance à tout le monde.
Tu as le droit d'être plus interessé par une série d'interviews de réalisateurs, mais du coup c'est un autre film que tu voulais voir.

[Supfiction]

Tu as le droit d'être plus interessé par une série d'interviews de réalisateurs, mais du coup c'est un autre film que tu voulais voir.

Effectivement, c'est un autre film auquel je m'attendais à la base. Mais j'ai compris dès les premières minutes que ce ne serait pas le cas. Après pourquoi pas, il a choisi de parler de l'Amérique, du passage des décennies 60-70 aux années fric. Mais je trouve dans ce cas que le film s'éparpille et que Thoret est dépassé par un sujet trop vaste, n'arrivant pas au final à traiter les questions qu'ils aborde. On ne fait pas le lien entre les évocations de la contre-culture et des droits civiques, celle des laissés pour compte de l'Amérique de Trump et enfin du glissement du cinéma dans la culture Star Trek / Star Wars.

[Rick Blaine]

Tu as le droit d'être plus interessé par une série d'interviews de réalisateurs, mais du coup c'est un autre film que tu voulais voir.

Effectivement, c'est un autre film auquel je m'attendais à la base. Mais j'ai compris dès les premières minutes que ce ne serait pas le cas. Après pourquoi pas, il a choisi de parler de l'Amérique, du passage des décennies 60-70 aux années fric. Mais je trouve dans ce cas que le film s'éparpille et que Thoret est dépassé par un sujet trop vaste, n'arrivant pas au final à traiter les questions qu'ils aborde. On ne fait pas le lien entre les évocations de la contre-culture et des droits civiques, celle des laissés pour compte de l'Amérique de Trump et enfin du glissement du cinéma dans la culture Star Trek Star Wars.

Je pense que le but de Thoret n'est pas de "traiter" le sujet mais plutôt d’enquêter, d'observer, de tenter de comprendre. Il ne cherche pas à conclure, je pense que dans son esprit ça c'est plutôt le rôle du spectateur (en fait je ne le pense pas j'en suis sur, d'une part parce que c'est sa conception du cinéma, d'autre part parce que j'en ai discuté directement avec lui). Il envisage son documentaire comme un film dossier à l'italienne, pas comme un manifeste à la Michael Moore. Si on ajoute à ça le glissement inattendu du film (je le répète la question Trump, elle n'est pas prévue au départ), ça donne ce résultat complexe et foisonnant, peut-être à l'excès. Mais c'est très cohérent avec son discours habituel, il est plus intéressé par les films qui posent des questions que par ceux qui apportent des réponses.

[Flol]

Bonjour,

Voici ma critique de We Blew It :
"Thoret est très ambitieux, presque trop même tant l'ensemble peut sembler un peu fouillis parfois. Mais formellement, c'est sublime."

A bientôt !

[tenia]

Même en sachant ce que c'est (un fan du ciné US 70s décide de le contextualiser dans l'Amérique en général et d'utiliser cela pour parler de l'Amérique d'aujourd'hui), We Blew It est quand même particulièrement indulgent dans sa longueur, dont le plan final, certes très beau, m'a semble aussi extrêmement exagéré. L'esthétisme pour l'esthétisme peut avoir son charme, mais ça peut aussi laisser un paquet de monde sur le carreau, surtout après 2h10 déjà très longues et qui semblent contenir un bon tiers de rien. Ca commence plutôt bien, et je dirais que les 2 1ers tiers sont les mieux maîtrisés, les plus remplis, et donc les plus à mêmes d'intéresser et de proposer cette analyse de l'Amérique (ou au moins ce questionnement). Puis plouf : l'étirement fait son effet, tout semble de plus en plus vide, de plus en plus poseur, comme basculant de l'analyse vers l'objet théorique.
Ca ne m'empêche pas d'avoir un avis, au final, plutôt positif sur le film, mais d'avoir aussi l'impression d'un aspect raté et mal dégrossi, ce qui est problématique pour un film se voulant aussi un objet formel (en tout cas, on dirait).