Superbe ton article sur "le magnifique" .
Moi aussi je suis completement fan de ce film .
Pour moi De Broca était un vrai auteur ,certes inégal , mais ses films ont vraiment un style unique .
Sinon à propos de l'appartement moderne du scenario de Veber , De broca disait que lui voulait tourner ds des vieux trucs ,"qu'il aimait filmer une belle femme ds de vieilles choses" ...Et ces quelques mots m'ont tout de suite rappelé des tas de films de De broca.
Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Stagiaire
- Messages : 21
- Inscription : 26 mars 05, 04:31
-
- Réalisateur
- Messages : 6629
- Inscription : 8 févr. 04, 12:25
- Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
- Contact :
Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... fique.html
Combien de fois ai-je vu ce film? Je ne sais pas. J'ai toujours adoré. Et aujourd'hui, j'ai juste beaucoup aimé. Certains moments m'ont paru... comment dire? "Excessifs" n'est pas le mot. L'excès fait partie intégrante du style. Le magnifique est une parodie de "James Bond". Forcément, quelques outrances paraissent incontournables.
Alors quoi? J'avoue que j'ai trouvé que Belmondo ratait certaines scènes, voilà. Qu'il en faisait un poil trop par moments. Alors que dans d'autres, il joue vraiment de manière formidable. Quand il joue de façon naturelle -et ne nous pond pas son Bébel bondissant, tout en grimaces- il se passe quelque chose que j'aime par dessus tout dans les scènes intimistes avec Jacqueline Bisset et qu'on retrouve tellement souvent dans les films de Philippe de Broca : le temps suspend son vol et les êtres se regardent.
Je crois qu'elle est là, la poésie de ce cinéaste, dans cette capacité à raconter des histoires drôles, très mouvementées, festives ou déconnantes et qui soudain déchirent ce rideau pour montrer des êtres qui s'aiment, des scènes d'une très émouvante tendresse. Le contraste estampillé "De Broca" se distingue dans ces ruptures, cette intrusion de la simplicité et de l'intime dans le brouhaha de l'action et de l'esbroufe. Les scènes entre l'étudiante anglaise et le pauvre écrivaillon sont souriantes, très touchantes, d'un romantisme qui m'étourdit toujours autant.
Après... bin après, c'est Guignol. Le cinéma français se fout de la gueule du super héroïsme bondien, de l'ultra violence, de l'exotisme de pacotille, de tous ces films d'action, testostéroné, plein de couleurs et de vacuité, d'éclat et de fausseté. Ce film-critique veut servir un autre plat, une autre sauce, celle d'un réel bien plus solide, certes parfois terne, triste, fatigant, où rien n'est facile, mais où tout peut être plus beau, vrai, dans le dur, palpable. Cela ne se résume heureusement pas à un jour/nuit ou beau/moche. De ces images amusantes, de ce divertissement enfantin perce une folie d'une rare délicatesse et un univers tout doux, ravissant.
En attendant, les acteurs font le job. Même les seconds rôles. C'est toujours un plaisir d'entendre la voix si haut perchée de Monique Tarbès, la bouille grognonne d'Hubert Deschamps, la face crétine de Jean Lefebvre. Et je découvre un italien, Vittorio Caprioli, que je ne crois pas avoir vu ailleurs que dans ce film. Il joue l'éditeur snobinard et dégueulasse avec maestria.
Et que dire de Jacqueline Bisset? A moi la petite anglaise! Beauté et pudeur, sans excès, pure et grande douceur. Un rôle formidable. Une actrice sublime, qui a peut-être ici voulu faire voler en éclat cette image froide qui pèse tant sur les beautés surnaturelles.
"Le magnifique" n'est sans doute pas aussi beau que "Le sauvage", aussi énergique et flamboyant que "L'homme de Rio", mais tudieu, il est si "joli" que je le mets sans aucun problème dans les meilleurs films de Philippe de Broca!