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Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 09:37
par Watkinssien
D'abord bienvenue
Ivan Johnson !
Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse.
High Noon est un western qui joue sur le constant esprit lunatique des personnages et sur l'implacable frustration qui définit un monde corrompu par sa propre lâcheté (et le contexte du film, ainsi que la personnalité de son scénariste, appuient fortement cet aspect).
High Noon est assurément une oeuvre allégorique, un film étrange et singulier, un cri de révolte qui joue avec les codes du genre pour mieux s'en détacher.
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 09:56
par Arion
Tu résumes bien mon sentiment, Watkinssien.
J'ai adoré High Noon pour ce qu'il est à mon sens : une allégorie sur la fin d'un monde.
Ce monde, c'est l'Ouest de l'âge d'or, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, il a vendu son âme en cédant face à l'individualisme.
Cooper incarne un cowboy d'un autre âge, celui des grandes heures de l'Ouest, un temps révolu à l'heure où ce monde se meurt. D'où le côté raide, désuet et un peu poussiéreux du personnage, mais il est aussi et surtout droit, intègre et sincère. Des qualités qui s'opposent à la modernité corrompue, sournoise, chaotique, dénuée d'honneur, de principes et de valeurs du nouvel Ouest qui s'annonce.
Chef d'oeuvre, en ce qui me concerne !
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 11:01
par Watkinssien
Arion a écrit :T
Chef d'oeuvre, en ce qui me concerne !
Exactement !

Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 11:52
par cinephage
Arion a écrit :Cooper incarne un cowboy d'un autre âge, celui des grandes heures de l'Ouest, un temps révolu à l'heure où ce monde se meurt.
A ce titre, les allusions constantes au temps qui avance impitoyablement, ainsi que la pression de l'heure régulièrement ramenée dans l'action ajoute à la tension narrative un sous-texte que tu énonces très bien. C'est le temps, le principal ennemi de Gary Cooper.
Et d'ailleurs, après l'heure du midi (High Noon), le soleil ne fera que se coucher.
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 14:11
par Arion
cinephage a écrit :Arion a écrit :Cooper incarne un cowboy d'un autre âge, celui des grandes heures de l'Ouest, un temps révolu à l'heure où ce monde se meurt.
A ce titre, les allusions constantes au temps qui avance impitoyablement, ainsi que la pression de l'heure régulièrement ramenée dans l'action ajoute à la tension narrative un sous-texte que tu énonces très bien. C'est le temps, le principal ennemi de Gary Cooper.
Et d'ailleurs, après l'heure du midi (High Noon), le soleil ne fera que se coucher.
Exactement, c'est joliment dit.

Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 14:37
par Commissaire Juve
Rien à voir, mais... je n'ai pas du tout apprécié l'intervention du mustélidé de service venu nous présenter le film lors du premier passage. Vous savez : Quelles sont "les bonnes raisons" de voir le film...
John Wayne n'y est pas... John Wayne détestait ce film...
Qu'est-ce que c'est que ces commentaires à la c*** ?
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 14:40
par Jeremy Fox
Commissaire Juve a écrit :Rien à voir, mais... je n'ai pas du tout apprécié l'intervention du mustélidé de service venu nous présenter le film lors du premier passage. Vous savez : Quelles sont "les bonnes raisons" de voir le film...
John Wayne n'y est pas... John Wayne détestait ce film...
Qu'est-ce que c'est que ces commentaires à la c*** ?
Des commentaires à la c*** !

Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 4 févr. 14, 17:17
par Hitchcock
Arion a écrit :Tu résumes bien mon sentiment, Watkinssien.
J'ai adoré High Noon pour ce qu'il est à mon sens : une allégorie sur la fin d'un monde.
Ce monde, c'est l'Ouest de l'âge d'or, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, il a vendu son âme en cédant face à l'individualisme.
Cooper incarne un cowboy d'un autre âge, celui des grandes heures de l'Ouest, un temps révolu à l'heure où ce monde se meurt. D'où le côté raide, désuet et un peu poussiéreux du personnage, mais il est aussi et surtout droit, intègre et sincère. Des qualités qui s'opposent à la modernité corrompue, sournoise, chaotique, dénuée d'honneur, de principes et de valeurs du nouvel Ouest qui s'annonce.
Chef d'oeuvre, en ce qui me concerne !
Tu résumes parfaitement ma pensée.

Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 5 févr. 14, 05:01
par Ivan Johnson
Watkinssien a écrit :D'abord bienvenue
Ivan Johnson !
Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse.
High Noon est un western qui joue sur le constant esprit lunatique des personnages et sur l'implacable frustration qui définit un monde corrompu par sa propre lâcheté (et le contexte du film, ainsi que la personnalité de son scénariste, appuient fortement cet aspect).
High Noon est assurément une oeuvre allégorique, un film étrange et singulier, un cri de révolte qui joue avec les codes du genre pour mieux s'en détacher.
Bonjour chez toi, Watkinssien
Là, où je te rejoins, c'est sur sa forme étrange et singulière, en effet. Il évoque également le film noir par certains côtés. Le N&b des plans rapprochés sur les visages, impuissants, inquiets ou tourmentés, valent le détour.
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 7 févr. 14, 04:42
par hansolo
Arion a écrit :
Chef d'oeuvre, en ce qui me concerne !
+ 1000
Par ailleurs, je vénère la BOF de Tiomkin et le générique inoubliable de Tex Ritter en VO & John William en VF !!!
A mes yeux la Version de John William - pourtant très différente - égale la VO!
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 7 févr. 14, 06:26
par Jeremy Fox
Je me sens toujours aussi seul dans le camp des franchement pas convaincus par ce classique.

Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 7 févr. 14, 09:41
par Watkinssien
Jeremy Fox a écrit :Je me sens toujours aussi seul dans le camp des franchement pas convaincus par ce classique.

On en a tous au moins dix sous le coude des comme ça. Je comprends ton ressenti...
Mais bon, c'est bien fait pour toi aussi, hein, oh, non mais c'est quoi cette histoire, pffff, sérieux...
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 7 févr. 14, 09:47
par Rick Blaine
Jeremy Fox a écrit :Je me sens toujours aussi seul dans le camp des franchement pas convaincus par ce classique.

On est deux dans ce camp là, j'ai du mal à y voir un grand film également.
Il faudrait que je le revois en fait, il y aurait peut-être réévaluation.
Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 7 févr. 14, 09:50
par Arion
Watkinssien a écrit :Jeremy Fox a écrit :Je me sens toujours aussi seul dans le camp des franchement pas convaincus par ce classique.

On en a tous au moins dix sous le coude des comme ça. Je comprends ton ressenti...
C'est toujours terriblement frustrant car on a l'impression d'être passé à côté de quelque chose quand on n'aime pas un film globalement adulé des cinéphiles. On essaie de l'aimer de toutes ses forces, mais rien à faire, on accroche pas. "Le grand sommeil" ou "Le faucon maltais" me font cet effet-là.

Re: Le Train sifflera trois fois (Fred Zinnemann - 1952)
Publié : 7 févr. 14, 09:52
par Jeremy Fox
Voilà qu'elle était la conclusion de ma chronique
Si j'ai été aussi sévère, c'est peut-être aussi en raison de sa réputation et également parce qu'il avait tout pour me plaire : j'aurais tant voulu l'aimer ! Car malgré l'ennui qui ne m'a presque pas quitté une seule minute, j'ai pu y puiser quelques motifs de réjouissances même s'ils furent bien frugaux : quelques secondes assez touchantes lors du mariage (notamment la complicité qui lient les deux époux et leurs sourires de connivence) et surtout le splendide mouvement de grue ascendant qui isole Gary Cooper au milieu des rues de la ville désertée. Sans ça, un western que j'ai trouvé hiératique, sentencieux, mécanique et parfois anémié, incapable de gérer un rythme.