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LA LETTRE INACHEVÉE / Neotpravlennoe pismo - Mikhail Kalatozov (1960) découverte

Un type capable de pondre Quand passent les cigognes (1957) ou Soy Cuba (1964), est-il seulement capable de foirer quelque-chose sur grand écran ? Réponse, non. La Lettre inachevée n'a pas la célébrité des deux titres qui le cernent, mais en a la splendeur, le lyrisme et un sens visuel à se damner. Chasse aux diamants se transformant en survival, occasion rêvée pour Mikhaïl Kalatozov de peindre un monde bouffé par la nature, entre vision extatique et cauchemar sur pellicule. Pas un plan n'est laissé au hasard, tout vise la stupéfaction et l'infinie beauté. Voir ces gros plans au premier plan et au second plan une nature insolente, indifférente qui englobe les personnages. Sublime et source évidente d'inspiration (pour ne pas dire plus) pour The Revenant d'Alejandro González Iñárritu (2015).

Tu as raison de faire l'association entre La lettre inachevée et The revenant, et c'est bien la raison pour laquelle tous ces débats sur la mise en scène prétendument jeu vidéo d'Iñárritu m'ont paru étranges. Sur ce film, Iñárritu s'est clairement inscrit dans la lignée de Kalatozov, et je trouve que c'est une influence plus sensible et signifiante que les rapprochements qui ont été faits avec la "manière" Malick.