Page 4 sur 11
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 9 mars 08, 19:32
par Boubakar
Ratatouille a écrit :Bon Boubakar, tu fous quoi ?
Bon, je suis assez d'accord avec ed ; je pense en effet qu'il y a une distinction avec le gore sans que ça gicle à tout va (un peu comme certains Argento ou d'autres films d'horreurs un peu plus subtils) et ce truc (je ne peux pas appeler ça un film) où l'on dirait qu'on a jeté de la peinture sur les murs et sur les actrices en disant "oh, qu'est-ce qu'il y a du sang !!"
Pour faire du gore comme le font Bustillo & Maury, ça a l'air très simple, ça se rapproche de ce que Philippe De Broca avait fait dans une scène parodique du
Magnifique, où ça s'apparente à du grand-guignol, mais dans un but autre que
A l'intérieur quoique.... C'est pour ça que c'est facile de faire du gore en foutant du rouge partout.
Quand je lis dans le dernier Mad Movies que ce film peut représenter plus ou moins l'avenir du film de genre en France, on n'a pas fini de se marrer.
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 9 mars 08, 20:02
par nobody smith
ABANDONNEE de Nacho Cerda
Entre la découverte ciné et cette relecture dvd, j’ai vu les (phénoménaux) courts métrages de Nacho Cerda. Si j’ai été déçu en salles que le film ne soit pas à la mesure de sa réputation (bien que j’ai trouvé l’ensemble très honorable), je suis désormais désappointé de me rendre compte à quel point
the abandonned est loin de ces chefs d’œuvres que sont
aftermath et
genesis. Pour son premier long métrage, Cerda peine vraiment à s’accorder à ce nouveau format avec un rythme très inégal. Mais surtout il se perd dans une intrigue alambiquée, difficile (pour ne pas dire impossible) à rationaliser (l’absence de commentaire audio est dommage). Demeure néanmoins un récit très fort d’un point de vu sensoriel et dopé de questionnements identitaires remuants. La direction artistique remarquable et une mise en scène organique imprégnant le cortex du spectateur (la relecture est extrêmement bénéfique sur ce point) rajoute au spectacle une valeur certaine.
Par contre, j’ai eu un regrettable problème avec le dvd. La piste 5.1 est chez moi resté parfaitement muette (je soupçonne une non-compatibilité avec mon installation). Ça m’a vraiment frustré tant la monstrueuse ambiance sonore joue un rôle important dans le film

Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 9 mars 08, 20:14
par Anorya
Boubakar a écrit :
Quand je lis dans le dernier Mad Movies que ce film peut représenter plus ou moins l'avenir du film de genre en France, on n'a pas fini de se marrer.
En même temps, ça fait déjà quelques temps que Mad se tourne entièrement vers lui-même...
-----------------
The mist
Agréable série B doté d'une bonne ambiance, très Lovecraftienne et d'acteurs pas mal. Le point fort du film est évidemment sa brume cachant les pires horreurs. Et côté bestioles, sans même les voir, on est pas déçu. Dans le générique de fin, Mignola est d'ailleurs mentionné, ce n'est pas étonnant quand on voit tout ce qui compte de tentacules et pinces là-dedans. Et puis la fin est pas mal osée et amère. Bref, bien apprécie. (avis
plus long ici )
5/6
-----------------
Code 46.
Une petite perle cachée découverte comme ça par hasard, en grande partie parce que le design du dvd repéré un jour dans les achats de quelques dvdclassikiens, m'avait mis la puce à l'oreille et je ne l'ai pas regretté. Petit film de SF à mi chemin entre la romance et d'interessants questionnements sur les relations aux autres, le confort matériel mais trop sécuritaire, une société jouissant de sa couverture sociale aux profit des délaissés, on en décroche que difficilement et à regret sitôt le générique de fin trop vite arrivé, tellement happés par l'hypnotisme, la beauté, les couleurs, un certain esprit qui se dégageait du film. Bref, pas mal du tout.
Et un topic pour un petit coup de coeur, un !
4,5/6
----------------
Requiem pour un massacre ("Come and see")
Second visionnage depuis décembre. Et toujours une claque. Le film gagne même en richesse j'ai bien l'impression. Chaque détail est à tomber.... Copié-collé de mon avis en chroniques DVD classique :
Anorya a écrit :Revu récemment avec ma mère ce qui s'impose comme l'un des films de guerre les plus traumatisants. LE plus traumatisant ?
Klimov, avec intelligence et sans forcer le ton, livre un jeune innocent dans la tourmente monstrueuse de la guerre et par le biais des plans-séquence et de la steadycam (maniée de main de maître) nous fait voir par son regard les horreurs commises par les Allemands, mais pas que. Bien souvent, la caméra quand elle n'est pas neutre embraye un court instant sur le champ de vision d'un autre. Caméra donc neutre tout en étant subjective. Comment ne pas penser par exemple à ce moment où l'acolyte de notre "héros" décide d' "emprunter" une vache à l'habitant ? Le début du plan nous montre un paysan chez lui par la fenêtre (je tiens à dire que chaque plan est construit comme un tableau bien souvent, c'est magnifique et celà participe d'autant plus de la beauté traumatisante de l'esthétique mêlée à la guerre car ici, jamais la mort n'aura été aussi belle et glaciale), on se croirait la nuit avec des bruits de camions ou chars qui passent à côté, il n'en est rien. La caméra se recule alors que le paysan sort assouvir un besoin naturel : c'est en fait le petit matin et dehors c'est quasiment vide, seulement un chien qui aboit dans le levant (mais on sera à chaque fois désorienté tant par l'image que le son, c'est assez magistral et des plus interessant vu que Klimov nous met presque quasiment dans la même situation que le jeune Floria), pas plus. On suit (merci la steadycam) alors l'homme derrière et la voix-off qui surgit nous rappelle alors de la subjectivité de la caméra. Mais ce n'était pas le regard de Florian, seulement, l'échange nous a été quasiment imperceptible tant tout coule de source au montage.
Mais "Va et regarde" n'est pas que composé de plan-séquences. La grande force du film, ce sont ses formidables gros-plans de visages, véritable palette de toutes les émotions humaines, qui renvoient aux formidables visages chargés de force qu'on peut voir tant chez Eisenstein que Dreyer (le Jeanne d'Arc...), voire Tarkovski, quitte à citer un autre maître russe même si, je l'accorde, la citation est facile. Encore qu'ici, celà semble légitime de citer le maître tant l'esthétique hyper-réaliste semble renvoyer aux tableaux icôniques que nous offrait le réalisateur d'Andréï Roublev et Stalker. On pourrait penser à L'enfance d'Ivan pour le même sujet d'un enfant plongé dans l'enfer de la Guerre mais la comparaison s'arrêterait là : Floria n'a pas ses rêves pour tenir le coup et sa chute est proggressive. D'un jeune garçon jouant dans les décombres sablonneux du début, il deviendra pur forme quasi-inerte qui met le restant de sa force et de sa colère dans l'exutoire que procure l'acte de tirer sur une image, en l'occurence une photo du Führer, jaquette choisie pour le film par l'éditeur Potemkin.
Et puis comment ne pas oublier le formidable travail sonore effectué ici ? On touche à un hyper-réalisme au délà du son, tellement le son, la musique nous semblent vivantes. Quand Glacha et Floria sont dans la forêt, pour une relative paix, l'accent est mis avec justesse sur le bruit de la pluie tombant, le cri des oiseaux. La nature reprend ses droits. Ici règne encore la paix. Pour combien de temps ? Plus loin, quand Floria arrive dans son village avec Glacha, on aperçoit des images de maisons vides, qui fument encore, des jouets éparpillés au sol. L'inquiétude monte progressivement chez le spectateur : Où sont-ils tous ? Seul indice qui lance un douloureux malaise, un bourdonnement de mouche quasi-naturel, quasi électronique, qu'on ne peut identifier précisément. La réponse, cruelle et douloureuse, nous en sera donné quelques secondes après. Quand à la musique, imperceptible, elle se fond dans un mélange ambiant et experimental avec les bruits de fond, créant un maëlstrom de perceptions hallucinantes. Tout comme Malick, Klimov choisit des extraits de Mozart mais la démarche n'est pas exactement la même : ici on fractionne, malaxe, coupe les extraits pour les mélanger au bruit de la pluie, du vent, les faire participer pleinement à la vie-même qui irrigue du film malgré l'enfer qui déferle et en faire une partie des sensations reçues. C'est clairement remarquable.
Un chef d'oeuvre qui marque à chaque vision.
6/6
Mais bon, j'aurais plus envie de mettre un 7/6.

Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 9 mars 08, 20:36
par AtCloseRange
Monster House - Gil Kenan
Jolie surprise même si je suis encore assez incommodé par le principe du "Motion Capture". Pendant les 2/3 du film, je me demandais pourquoi on avait droit à des images de synthèses (ces têtes humaines sont quand même assez laides) quand quasiment le même film aurait pu être fait en live.
Je m'attendais à un film pour les gosses (comme 99% de la production animée US actuelle) et le film est finalement plus sombre que prévu, un retour à un certain cinéma fantastique des 80s (Poltergeist, Vampire, vous avez dit Vampire, le cinéma de Joe Dante).
Très chouette final.
Suis-je le seul à avoir pensé que la maison ressemblait à un mix entre la créature de Planète Interdite et le Diable de Tasmanie du dessin animé?
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 9 mars 08, 21:16
par Boubakar
House of wax (Jaume Collet-Serra, 2005)
A l'inverse du daubique
A l'intérieur, c'est un film d'horreur qui s'assume, et qui, lui, ne verse pas dans des hectolitres de sang grenadine, mais dans quelque chose de sadique, de cruel, et au final
"jouissif" - Spoiler (cliquez pour afficher)
- le mec qui se transforme en statue de cire, puis se fait décharner par un de ses potes, la fille qui se fait coudre les lèvres à la cire, puis se fait couper une phalange, le personnage de Paris Hilton qui se fait empaler par la tête...
, le film étant très réussi visuellement (les décors sont terrifiants, à la fois vivants et solubles).
Bon, tout n'est pas réussi non plus, Paris Hilton en tête, mais je trouve que, pour ce qu'il est censé procurer (un minimum d'effroi), c'est pas trop mal.
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 9 mars 08, 22:16
par Mµ
Phone - Ahn Byung-ki
Un film de fantômes asiatiques avec des cheveux partout comme je les aime, mais cette fois à la sauce coréenne
(où j'ai par ailleurs appris que musi musi, en Coréen, ça se dit opsoa
). Phone m'a évoqué une synthèse de
Ring et
Ju-On, en plus nerveux peut-être, et qui plus est, passionnant à suivre grâce à une intrigue pas mal foutue du tout, bien tournée, et très certainement moins confuse que celle de Ring. Question j'tons, j'ai été comblé avec quelques scènes terrifiantes même si assez prévisibles, comme quoi le genre fonctionne bien sur moi.
Je souligne par ailleurs la composition étonnante et pour le moins impressionnante de la fillette lors de ses scènes de possession.
Bref, un très bon film de j'tons.
Massacre à la Tronçonneuse - Marcus Nispel
Passées les dix premières minutes durant lesquelles on se dit "tiens, ce n'est pas tout à fait la même histoire", le film s'assume en tant que tel, pas seulement en tant que remake, et ce, de fort belle manière. Tout ce que le film doit compter de Plouclanderie, poussière et autre glauquitude poisseuse, propre au survival y compris moderne, y est bel et bien présent et honore le genre. Partant de là, aucune déception à avoir, cette nouvelle mouture d'un mythe qui demeurera quoiqu'il arrive inoubliable, fonctionne parfaitement sans avoir à en rougir. Une belle réussite en somme.
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 10 mars 08, 08:22
par Colqhoun
Boubakar a écrit :House of wax (Jaume Collet-Serra, 2005)
A l'inverse du daubique A l'intérieur, c'est un film d'horreur qui s'assume, et qui, lui, ne verse pas dans des hectolitres de sang grenadine, mais dans quelque chose de sadique, de cruel, et au final "jouissif"
Faut pas pousser non plus... on s'emmerde sévère pendant bien 50 minutes avant que quelque chose se passe.. et après, c'est rigolo... de là à s'emballer... bof...
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 10 mars 08, 08:43
par Boubakar
Colqhoun a écrit :Boubakar a écrit :House of wax (Jaume Collet-Serra, 2005)
A l'inverse du daubique A l'intérieur, c'est un film d'horreur qui s'assume, et qui, lui, ne verse pas dans des hectolitres de sang grenadine, mais dans quelque chose de sadique, de cruel, et au final "jouissif"
Faut pas pousser non plus... on s'emmerde sévère pendant bien 50 minutes avant que quelque chose se passe.. et après, c'est rigolo... de là à s'emballer... bof...
C'est sûr que si je n'aurais pas vu
A l'intérieur avant, j'aurais moins aimé.

Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 10 mars 08, 09:22
par Art Core
Adaptation de Spike Jonze.
Film absolument passionnant sur le métier de scénariste. Charlie Kaufman joue sur plusieurs niveaux de narration créant un espèce d'infinités de mise en abyme assez vertigineuses. C'est en tout point fascinant. Je regrette un peu la tournure que prend le film vers la fin qui m'a paru logique (le frère prend en charge le récit) mais plus poussive. Ca m'a fait de la peine sinon de revoir un grand Nicolas Cage, aujourd'hui où il enchaîne les Next et les Benjamin Gates. On a vraiment perdu un grand acteur.
Excellent film donc où la discrétion de Spike Jonze (sa réalisation est limite paresseuse) se met tout au service du scénario. Le film est au final beaucoup plus de Kaufman que de Jonze. Bref j'attends de pied ferme le premier film de Kaufman en tant que réal avec l'indispensable Philip Seymour Hofman.
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 10 mars 08, 12:34
par Profondo Rosso
Cours toujours Dennis de David Schwimmer
Sympathique petite comédie avec un Simon Pegg survolté qui décide de courir un marathon pour reconquerir sa belle. Rien de révolutionnaire mais bon enchainement de gags (le perçage d'ampoule

) avec un Simon pegg (encore un rôle à la Shaun of the dead) qui accumule les humiliations pour notre plus grand plaisir.Un final plutot touchant et une ravissante Thandie newton font le reste. 4/6
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 10 mars 08, 19:15
par pol gornek
Colqhoun a écrit :Faut pas pousser non plus... on s'emmerde sévère pendant bien 50 minutes avant que quelque chose se passe.. et après, c'est rigolo... de là à s'emballer... bof...
Toutafé. Tout le final est plutôt bien foutu, le reste... bah c'est le néant absolu.
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 11 mars 08, 16:11
par Colqhoun
Mµ a écrit :Phone - Ahn Byung-ki
bla bla bla bla cheveux bla bla bla fille bla bla bla peur bla bla bla fantôme bla bla bla
Si on déteste THE RING et que l'on adore THE GRUDGE (je parle des versions niak), pourrait-on (pourrais-je..) aimer ce film ?
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 11 mars 08, 18:13
par pol gornek
Nope. Enfin, je ne pense pas...
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 11 mars 08, 20:10
par Blue
Colqhoun a écrit :Mµ a écrit :Phone - Ahn Byung-ki
bla bla bla bla cheveux bla bla bla fille bla bla bla peur bla bla bla fantôme bla bla bla
Si on déteste THE RING et que l'on adore THE GRUDGE (je parle des versions niak), pourrait-on (pourrais-je..) aimer ce film ?
"Phone", qui est un film Sud-Coréen, est un assez mauvais représentant des films de terreur surfant sur la vague post-Ring. Il y a le savoir faire Sud-Coréen en matière d'éclairage, mais à part ça c'est impersonnel au possible.
Si tu veux découvrir du film de terreur Sud-Coréen, mieux vaut se tourner vers les deux premiers opus de la série des "Whispering Corridors" : l'efficace "Whispering Corridors" (qu'il faudrait que je revoye) et surtout la fausse suite "Memento Mori" qui est bien plus qu'un énième film de fantômes.
Après, il y a aussi "The Uninvited" sorti chez HK Video sous le titre "Apparition", qui est un peu digne d'intérêt (et puis il y a Jeon Ji-Hyeon !)
Re: Notez les films - Mars 2008
Publié : 11 mars 08, 22:04
par pol gornek
Dans la série des Whispering corridor, il y a le quatrième qui est très très bon, Moksori (de mémoire) !