Caro Michele ( 1976 )
J'ai pas accroché tant que ça a celui-là.
L'histoire et surtout la narration sont originales mais le procédé est aussi une faiblesse avec des parties assez moyennes et presque inutiles qui déséquilibrent beaucoup le film. On croise une gallérie de personnages qui sont tous liés à un Michele qu'on ne vera jamais du film mais à qui les protagonistes écrivent des lettres ( sa famille et son Ex ). Monicelli s'attarde beaucoup sur son Ex. mais hésite à en faire le personnage central et bâcle les autres parties.
Les scènes sur celle-ci et de son bébé au père inconnu sont donc les plus intéressantes mêmes si j'ai eut beaucoup de mal à accepter son caractère, véritable tête à claque qui donne mal à la tête avec son bla-bla gonflant. C'est bien entendu le but de la rendre insupportable et une fois que Monicelli recentre l'intrigue sur elle, on savoure un peu plus les situations et les comportements et on parvient à décrocher quelques sourires. La conclusion est même excellente pour le coup.
J'en suis sorti avec un assez bon sentiment au final parce que les meilleurs scènes sont les dernières mais ça reste décevant et longuet dans sa première heure.
Romances et confidences ( 1974 )
La j'ai beaucoup aimé en revanche. Sur la trame simple du mari-femme-amant, Monicelli brode un vaudeville drôle, touchant et ironique où la narration décalée ajoute beaucoup de plaisir : a de nombreuse reprise, Ugo Tognazzi demande de mettre le film en pause ou de le rembobiner pour montrer un moment clé qui conduira au tragicomique à grands coups de dialogues pleins d'auto-dérision ( "
non, mais regardez-donc cette tête d'ahuri qui voulez jouer au bon père de famille sur de lui. Vous parlez !" )
De plus les situations sont vraiment très bien écrites, à la fois très humaines et trés drôles avec un tempo impeccables dans les dialogues, les réactions ou la gestion des flash-backs. Le passage où Ornalli Muti ( que j'ai eut du mal à tout le temps regarder dans les yeux - pourtant magnifiques

) raconte à son mari comment elle l'a trompé est une merveille. Tognazzi est magistral dans son jeu entre consternation et tendresse. Le plan où il est effaré de savoir que l'amant de sa femme l'a embrasser "plus que partout" est hilarant.
Il y a beaucoup de scènes comme ça où l'émotion, la justesse et la mélancolie sont contre-balancé par la distanciation ironique et l'humour.
Trés bon et trés fort !
I Picari ( 1988 )
Trés sympathique que cette comédie moyen-ageuse où 2 Picari ( aventuriers - ici plutot des escrocs à la petite semaine ) se retrouvent mêler à plein de personnages et événements. On est plus proche du film à sketch que d'une intrigue construite d'un long-métrage, ce qui conduit aux défauts récurrents du genre. Rythme en dent de scie, qualité inégale, casting pas forcement judicieux etc...
Mais ça en a aussi les avantages : guest-stars, pas trop de longueurs et quelques séquences mémorables.
Je citerai ainsi l'assistant pédagogique, le saut du fossé, toute la séquence avec Gassman ( les hosties

), la pendaison à la fin, l'arnaque chez le bijoutier, l'apparition de Don Quichotte etc...
En contrepartie, on se tape donc des segments plus dispensables comme celui bien ratée de la prostituée.
Dans l'ensemble, ça reste suffisamment amusant pour qu'on prenne du plaisir sans trouver le temps long.