The high sign (1920)
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Convict 13 (1920)
Après la réussite de One week, tout s'est passé comme si Buster Keaton avait été débarrassé d'un poids impressonnant, et le film suivant est beaucoup moins rigoureux, à tous les niveaux. mais il recèle quand même de solides moments de Keatonerie, et grace au bon vieux truc du rêve, il nous permet d'avoir accès à ce fameux sens de l'absurde sans limite qui a fait une bonne part de sa réputation, et qu'il doit en partie à ses années de formation auprès de Roscoe Arbuckle...
Donc,
Convict 13 s'appelle en Français
Malec champion de golf, et si le stupide titre Français rend bien compte de l'essentiel de la première bobine, même si Buster n'est en aucun cas un champion, le titre original quant à lui se concentre plus sur la deuxième partie: Buster y joue un golfeur, venu pratiquer son sport favori sur un terrain situé pas trop loin d'une prison. Un détenu s'évade, et échange ses vêtements avec lui. Lorsque les gardes à la poursuite de l'évadé interviennent, ils emportent donc notre héros, bien sur.
Sur ce canevas, viennent se greffer un certain nombre de situations. Bien sur, Buster est amoureux, d'une jeune femme jouée par Sybil Seely (qu'il cherche à épater en jouant au golf), et celle-ci se révèle dans la seconde partie être la fille du directeur de la prison... Sinon, alors que le héros a échangé son uniforme de détenu contre celui d'un garde évanoui, un autre détenu (Joe Roberts) commence une mutinerie impressionnante, et Buster va jouer un grand rôle dans sa capture, mais la mutinerie va s'étendre à tous les autres prisonniers malgré tout....
C'est du grand n'importe quoi, donc, et non seulement une scène finale va révéler que tout cela n'est qu'un rêve, mais la logique de l'ensemble est celle du délire des rêves, le principal vecteur étant ici celui de l'échange de vêtement. Buster déguisé en golfeur agit comme un golfeur, en détenu comme un détenu, et en gardien, comme un représentant de la loi. le film est dminé par l'humour physique et sportif, avec des gags joyeusement idiots (la fessée administrée au poisson après lui avoir fait restituer une balle de golf qu'il avait avalé, la corde pour pendre le condamné, remplacée par un élastique), et des prouesses: le plus impressionnant serait selon toute vraisemblance une trouvaille de Joe Keaton, le père (d'ailleurs présent parmi les prisonniers ici): Keaton assomme les mutins les uns à la suite des autres en faisant tournoyer une corde au bout de laquelle un boulet est attaché: un ballet à la précision redoutable...
L'humour noir est déja présent, avec une scène au cours de laquelle, venu se réfugier dans la prison pour échapper aux gardiens, Buster apprend qu'étant le numéro 13, il va être exécuté le jour même. S'ensuivent diverses mesures, et en particulier l'exécuteur (Eddie Cline) lui trouve le cou parfait pour être pendu... Les scènes de la poursuite entre les gardiens et le faux détenu sont une prémonition de
Cops (1922) et
Seven chances (1925) dans lesquels Buster sera aussi poursuivi, respectivement par des policiers, et des femmes en colère. Mais ici, les gardiens ne sont qu'une dizaine. Toutefois, on trouve ici un gag qui sera absent des deux films en question: rejoint par la troupe de gardiens disciplinés, et se trouvant de fait à leur tête, Buster change de direction comme à la parade, immédiatement imité par tous les hommes en uniforme...
Bon, voilà, Buster Keaton rode son style, et s'essaie à diverses expériences. Ce film loufoque n'a pas la maitrise des deux récédents, mais il porte en lui des promesses, qui en plus seront tenues par les films qui suivront, et 'est déja beaucoup. On voit en plus avec plaisir l'équipe se complétéer et revenir pour notre plus grand plaisir: outre Joe Keaton, il y a aussi joe Roberts dans un rôle spectaculaire, la jolie Sybil seely, et l'apparition d'Eddie Cline. On est bien dans l'univers de Buster Keaton, c'est sur.
The scarecrow (1920)
Keaton aime a encadrer ses films d'une manière unique et a souvent cherché des débuts ou des fins qui marquent, sans pour autant qu'ils aient un rapport évident avec le reste du film. ici, c'est un intertitre bateau, nous annonçant la lente montée du soleil au matin, suivi d'un plan animé nous montrant un soleil extrêmement pressé. La séquence qui suit est étrange, et totalement détaché edu reste du film, à part pour un détail: dans ce film, Joe Roberts et Buster Keaton vivent ensemble, n'étant antagonistes que sur un seul point, qu'on verra plus tard. C'est à ma connaissance le seul cas de film dans lequel ils ne soient pas des ennemis (si on s'en tient aux courts métrages qui permettent à Roberts de développer un personnage, par opposition à
One week, ou Roberts n'a qu'une apparition), et le lien entre les deux est mal défini. Un plan nous permet d'établir une hypothèse: il se peut, tout simplement, qu'ils soient frères.
Ils habitent dans une maison ou tout est rationnalisé, automatisé, avec une ingénierie compliquée mais fonctionnelle, dont ils usent calmement, surement et sans heurts. ils en sont probablement les co-inventeurs, mais la vision de ces cinq minutes est hallucinante: chaque objet a deux ou trois utilités, tel le fourneau-gramophone, ou la table qui une fois retournée debient un cadre attaché au mur. un ensemble de cables accrochés au plafond leur permet d'avoir accès durant le repas au poivre, sel, etc... C'est le Buster ingénieur que l'on retrouve, celui qui ne cherche pas à nous faire rire aux larmes, mais bine à nous épater. D'ailleurs, une fois quittée la maison, les deux hommes se sretrouvent dans un film bien plus traditionnel: ils sont tous les deux amployés dans une femre, et courtisent la même jeune femme (Sybil Seely), dont le père, un vieux bougon brutal, est joué par un vieux bougon brutal: Joe Keaton.
Le reste du film conte donc la rivalité pas trop agressive entre les deux hommes pour gagner le coeur de la belle. Celle-ci est mise à contribution en particulier pour improviser un pas de danse qui va conduire à une série de quiproquos. Alors qu'elle danse, elle tombe nez à nez avec roberts, un peu embarrassé. Elle lui demande assistance sur son baller, et Buster arrive et les trouve enlacés. Il se lance dans une lamentable grande scène de jalousie ultra mal jouée, prouvant que le propos de ce film est surtout de s'amuser un peu... j'en retiens pourtant des gags étranges et attachants, tel cette course-poursuite entre Buster et le chien Luke (De Roscoe Arbuckle) ou ce beau plan qui voit la jeune fille faire son choix, et enlacer enfin Buster. Celui-ci, totalement immobile et apparemment impassible, manifeste son émotion en fermant les yeux quelques secondes... Sinon, le final voit le jeune couple dans une moto avec side-car, embarquer un prêtre, qui les marie, mais l'équipage se retrouve dans une rivière, donc dans l'eau, élément Keatonien par excellence (TOUS SES FILMS!!!!). La mariage, oui, mais une fois marié, semble-t-il nous dire, tout tombe à l'eau!!
Voilà, c'est le 4e film de Buster Keaton, sorti en 1921, et l'équipe est en place. De grandes choses vont bientôt pouvoir à nouveau se jouer après ces aimables mais un peu maigres amusements... Pour finir, le titre est du au déguisement d'épouvantail que keaton est à un moment amené à utiliser pour échapper à son poursuivant canin.