Le cinéma polonais à l'honneur, avec deux films magnifiques au coude-à-coude, l'un et l'autre d'ailleurs interdits en leurs temps respectifs (le premier refaisant surface plus ou moins au moment où le second est mis sous séquestre).
Toute comparaison s'arrête là, bien entendu. Le huitième jour de la semaine est un film d'esthète. Profondément désenchanté, il sonde le désarroi d'une jeunesse bridée dans l'expression de ses aspirations naturelles au gré de fulgurances poétiques. La précieuse lueur d'espoir infuse, elle est hélas inéluctablement étouffée par les plus sordides turpitudes sociétales.
Méticuleusement documenté, L'interrogatoire est à la hauteur de sa flatteuse réputation. Ses personnages ne sont pas de simples pions au service de la démonstration. Ils sont admirablement incarnés. C'est sans doute ce qui rend ce brûlot antitotalitariste si poignant : mine de rien, c'est aussi un grand film romanesque, au sens le plus noble.

Le huitième jour de la semaine (Aleksander Ford - 1958/1983)

L'interrogatoire (Ryszard Bugajski - 1981/1989)
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