Octobre 2024 (#2)
Film du mois :

Classement :
All We Imagine As Light, Payal Kapadia, 2024 : 8/10.
L'Ascension, Larissa Chepitko, 1977 : 8/10.
Une étrange affaire, Pierre Granier-Deferre, 1981 : 8/10.
Suite :
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Touki Bouki, Djibril Diop Mambety, 1973 : 7/10.
L'Histoire de Souleymane, Boris Lojkine : 7/10.
À son image, Thierry de Peretti, 2024 : 7/10.
Lola, Jacques Demy, 1961 : 7/10.
L'Amour ouf, Gilles Lellouche, 2024 : 7/10.
Une vie meilleure, Cédric Kahn, 2012 : 7/10.
Mars Express, Jérémie Périn, 2023 : 7/10.
Un meurtre pour rien, Fernando Ayala, 1956 : 7/10.
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?, Pedro Almodóvar, 1984 : 6/10.
L'important c'est d'aimer, Andrzej Zulawski, 1975 : 6/10.
Making of, Cédric Kahn, 2024 : 6/10.
Adieu poulet, Pierre Granier-Deferre, 1975 : 6/10.
Les Révoltés d'Alvarado, Emilio Gómez Muriel x Fred Zinnemann, 1936 : 6/10.
Dahomey, Mati Diop, 2024 : 5/10.
Tatami, Zar Amir Ebrahimi x Guy Nattiv : 4/10.
Une femme à sa fenêtre, Pierre Granier-Deferre, 1976 : 4/10.
Toi non plus tu n'as rien vu, Béatrice Pollet, 2023 : 2/10.
Les héros n'ont pas froid aux oreilles, Charles Nemes, 1979 : 1/10.
Hors classement :
La Nuit du Chasseur, Charles Laughton, 1955 : 10/10.
Durant ce mois d'octobre, j'ai pu continuer ma découverte du cinéma de Granier-Deferre après avoir été assez impressionné par
Le Chat,
Le Train et surtout
La Veuve Couderc. La suite a été moins flamboyante, avec
Adieu Poulet et son humour parfois savoureux (merci Patrick Dewaere) mais souvent douteux (la scène avec les moines, la négociation avec le forcené), et
Une femme à sa fenêtre, dont l'écriture de Jorge Semprún reste engoncée dans une impasse entre considération géopolitiques et mélodrame : il est difficile de croire en cette histoire d'amour entre la grande bourgeoise et le militant communiste clandestin. Heureusement il me restait à voir
Une étrange affaire, avec son titre ô combien pertinent et fécond. Une drôle d'histoire donc, pour un film révélant avec perspicacité les turpitudes du management des années 80. Piccoli est prodigieux dans son magnétisme mi-fascinant, mi-inquiétant, l'archétype du capitaine d'industrie paternaliste et si doucement monstrueux. Je découvre également le grand talent de Gérard Lanvin, dans un rôle à contre-emploi, aussi soumis que dépassé par l'aura du maître. Bref, un film qui pourrait sembler mineur dans sa sobre mise en scène, mais qui charrie avec efficacité et élégance des questionnements fondamentaux dans notre rapport au travail et à l'autorité.
À l'honneur ce mois-ci,
All We Imagine As Light de Payal Kapadia, magnifique portrait de trois femmes indiennes, alliant avec brio chronique urbaine (magnifique séquence d'ouverture), décentrage rural (iconique plan final), et évasion onirique (toute la séquence du noyé est formidable, et m'a totalement cueilli) ; ainsi que
L'Ascension de Larissa Chepitko qui m'a un peu désarçonné avant de me ravir, et de grandir encore dans mon esprit ces dernières semaines. Je m'attendais à tort à un film plus proche de
Requiem pour un massacre pour l'avoir inspiré, mais il s'agit finalement d'une sorte de voyage d'abord picaresque, bientôt dépassé par la parabole christique questionnant l'engagement, le sacrifice et la transmission. Les nombreux gros plans sur le visage de Boris Plotnikov ont définitivement imprégné ma rétine, de même que le dernier regard du personnage de l'inspecteur joué par Anatoli Solonitsyne, d'une ambiguïté véritablement édifiante.
Au programme du mois prochain : tout Almodóvar !