(Eh oui, tu as malencontreusement mis son nom au-dessus de la référence de youtube )
Merci pour ce portrait de Milva, que je connais en fait surtout pour ses interprétations des chansons de Brecht et Weill ou Eisler. En fait, on peut parler d'une carrière cinématographique ratée, le cinéma étant passé à côté de cette grande dame. Concernant la vidéo, c'est en effet très loin de Brecht et des chansons révolutionnaires telles que Bella ciao !
Pour avoir un échantillon de son interprétation de Brecht et Eisler, on peut voir sur Youtube un montage d'images (très dures) des camps de la WWII sur La Ballata di Maria Sanders.
Ce titre figure sur un très bel album : Milva canta Brecht
Bonsoir Lylah!
Entre Milva et Mina, mon coeur balance : si versatiles et pourtant si différentes. Le timbre de Milva est vraiment magnifique, et très bien mis en valeur dans le superbe spiritual "motherless child"(j'adore ce morceau, d'ailleurs)dont tu as indiqué le lien. De Brecht à Piazzola, en pensant par Brel, elle a vraiment un répertoire de grande qualité.
Le tango italiano (dont j'ai mis le lien) est un de ses 1ers tubes, une ritournelle qui eut beaucoup de succès en 1962 quelques mois avant la déferlante yéyé (elle l'a aussi chanté en français).
Mina est également une artiste majeure, et plus étonnante car moins classique. De Michael Jackson à la chanson napilotaine en passant par Sinatra et des extraits du Rocky horror picture show, elle n'a pas hésité à tout tester (avouons le, pour le pire et le meilleur). Cependant, quand elle est au meilleur de sa forme, elle est extraordinaire . Sa version de "Balada para mi muerte" de Piazolla est d'ailleurs meilleure que celle de Milva (toutes les 2 l'ont pourtant enregistré avec cet artiste génial)
Bonsoir Lylah!
Entre Milva et Mina, mon coeur balance : si versatiles et pourtant si différentes. Le timbre de Milva est vraiment magnifique, et très bien mis en valeur dans le superbe spiritual "motherless child"(j'adore ce morceau, d'ailleurs)dont tu as indiqué le lien. De Brecht à Piazzola, en pensant par Brel, elle a vraiment un répertoire de grande qualité.
Le tango italiano (dont j'ai mis le lien) est un de ses 1ers tubes, une ritournelle qui eut beaucoup de succès en 1962 quelques mois avant la déferlante yéyé (elle l'a aussi chanté en français).
Mina est également une artiste majeure, et plus étonnante car moins classique. De Michael Jackson à la chanson napilotaine en passant par Sinatra et des extraits du Rocky horror picture show, elle n'a pas hésité à tout tester (avouons le, pour le pire et le meilleur). Cependant, quand elle est au meilleur de sa forme, elle est extraordinaire. Sa version de "Balada para mi muerte" de Piazolla est d'ailleurs meilleure que celle de Milva (toutes les 2 l'ont pourtant enregistrée avec cet artiste génial).
Un de ses sommets est pour moi sa version du blues "Someday" qui décoiffe et qu'on peut apprécier sur youtube :
Vraiment intéressant ton site sur les chansons pacifistes, que je ne connaissais pas! Je vais tout de suite faire une recherche pour voir si on y trouve les paroles d"on lui a donné" de Billy Nencioli et du"soudard" de Jean Claude Darnal (2 petits bijoux de tendresse et d'anti militarisme), qui ont parait il connu des problèmes de censure pendant la guerre d'Algérie
Dernière modification par Music Man le 3 mai 08, 00:05, modifié 1 fois.
Au cours des années 60, naquit en Tchécoslovaquie un mouvement de dégel politique, visant à démocratiser un système basé sur des fondations entièrement totalitaires, qui allait aboutir au Printemps de Prague (avant que l’entrée de l’Armée rouge dans le pays ne vienne mettre fin à cet immense espoir). Ce vent de liberté s’est accompagné d’un véritable fourmillement de la vie intellectuelle et artistique et d’une nouvelle vague cinématographique. Parmi les œuvres extrêmement originales de cette période, un film musical : Lemonade Joe dont la vedette était Olga Schoberova (Olinka Berova).
Née en 1943, Olga Schoberova a d’abord travaillé comme dactylo puis comme vendeuse avant de poser, comme sa sœur pour des photos de mode. Elle avait tous les atouts pour cela : une silhouette sculpturale, de longs cheveux blonds, un visage angélique. Le réalisateur Oldrich Lipsky, la remarque dans un magazine et ne tarde pas à lui confier le principal rôle féminin de Lemonade Joe (1964). Ce western parodique est réellement surprenant et ne peut qu’enchanter les cinéphiles. De Ford aux dessins animés de Tex Avery, en passant par les westerns musicaux de Gene Autry ou Roy Rogers, les clins d’œil et références ne manquent pas dans cette farce par moment hilarante.
Si l’utilisation du sépia et de filtres colorés évoque également les vieux westerns de Tom Mix ou William S Hart, on peut même se demander parfois, si le film n'épingle pas aussi les westerns (contemporains)de Sergio Leone. Visuellement, c’est souvent très réussi (je pense au passage du héros tout de blanc vêtu dans un paysage de western où apparaissent au loin des monuments qui n’ont rien à faire dans ce décor). Les chansons sont sympas, notamment celle du héros doublé par Karel Gott, la voix d’or de Prague. Quant à Olga, elle est parfaite en oie blanche, illuminée essayant de répandre la bonne parole anti-alcoolique dans les saloons enfumés. Son innocence et sa grande beauté enflamment le coeur du cavalier, redresseur de torts, qui veut remplacer l’alcool par du coca cola ! (une pique contre l’impérialisme américain ?). En revanche son filet de voix ne risque pas de lui ouvrir une grande carrière dans la chanson ou de faire de l’ombre à Karel Gott !
Le film sera distribué dans de nombreux pays, et ouvrira une carrière internationale à l’actrice (seules Anny Ondra et Lida Baarova avaient auparavant réussi à percer à l’étranger)qu’on retrouve dans divers westerns spaghettis qu’on tournait à la pelle à cette époque, notamment un autre parodie musicale « Comte Bobby la terreur de l’ouest »1965 avec Peter Alexander et Gunther Phillipp, qui louche fortement du coté de Limonade Joe, sans en posséder ni l’intelligence, la créativité ou la drôlerie.
D’après les renseignements glanés sur le net, le film tchèque « Qui veut tuer Jessie »1966,de Vaclav Vorlicek, dans un style BD très avant-gardiste (les personnages s’expriment avec des bulles qui s’inscrivent sur l’écran), semble nettement supérieur aux co-productions européennes précitées. Qui l’a vu ?(existe en DVD avec sous-titres anglais).
En 1967, les productions Hammer lui proposent de reprendre le rôle d’Ursula Andress dans la suite de She, la déesse des sables. Pour l’occasion, on la rebaptise Olinka (qui signifie bébé en tchèque) Berova. Il s’agit d’un nanar assez agréable, où l’actrice, en princesse d’une civilisation disparue, se révèle beaucoup plus belle (même plus belle à mon goût qu’Ursula) que talentueuse. Elle est parfaitement inexpressive. Refusant de s’enfermer dans un contrat de 7 ans, la comédienne accepte de jouer dans des péplums coquins tournés en Italie comme « les nuits érotiques de Poppée » ou Lucrèce Borgia, et de poser dans Playboy.
Sa carrière s’enlise. Mariée à l’acteur de séries Z Brad Harris puis à un producteur hollywoodien (on lui a aussi prêté une liaison avec le fils du peintre Alfons Mucha), elle a longtemps vécu aux States et côtoyé grâce à son second mari les plus grandes stars des USA.
Il paraît qu’elle est toujours aussi belle.
La voici en 1965 avec Peter Alexander, sur youtube : opérette viennoise à la sauce western. Non, ce n’est pas Lemonade Joe !
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 18:59, modifié 1 fois.
Music Man, je trouve que tes mises en pages sont à chaque fois superbes. Je ne sais pas où tu va chercher toutes ses photos !
Moi j'avais également trouvé celle-là que j'avais posté sur le topic érotomane :
Music Man a écrit :Parmi les œuvres extrêmement originales de cette période, un film musical : Lemonade Joe dont la vedette était Olga Schoberova (Olinka Berova).
Tu as vraiment apprécié ? Moi j'avais trouvé ça quand même assez lourdaud. Mais c'est vrai qu' Olga Schoberova crève l'écran.
Music Man a écrit :Qui veut tuer Jessie »1966,de Vaclav Vorlicek, dans un style BD très avant-gardiste (les personnages s’expriment avec des bulles qui s’inscrivent sur l’écran), semble nettement supérieur aux co-productions européennes précitées. Qui l’a vu ?(existe en DVD avec sous-titres anglais).
C'est un film assez loufoque qui n'est pas inintéressant. C'est en tout cas largement superieur à Lemonade Joe.
Apparemment on peut trouver le film ici avec les sous-titres en anglais :
Vaclav Vorlicek s'est également illustré dans l'adaptation des contes de fées. En particulier Cendrillon, qui contient quelques chansons composées par Karel Svoboda, un compositeur très populaire en Tchèquie. On peut écouter une des chansons ici, interprétée par Karel Gott :
julien a écrit :C'était une sorte de western parodique. Qu'est ce que c'était lourd comme film
Tu sais, je l'ai prété à mes parents : il parait que ma mère s'est endormie au milieu! Mais pour ma part, je trouve que ce film ne manque pas d'intérêt.
julien a écrit :Vaclav Vorlicek s'est également illustré dans l'adaptation des contes de fées. En particulier Cendrillon, qui contient quelques chansons composées par Karel Svoboda, un compositeur très populaire en Tchèquie
Karel Svoboda (disparu il y a très peu de temps), c'est aussi le compositeur des dessins animés Maya l'abeille (générique chanté par Karel Gott dans la version originale) et Pinocchio (chanté par Mary Roos).
C'est souvent de la variété populaire, très pompière (je pense à certains tubes de Karel Gott), mais efficace.
Music Man a écrit :Karel Svoboda (disparu il y a très peu de temps).
Ah tiens je savais pas qu'il était mort.
Music Man a écrit :C'est souvent de la variété populaire, très pompière (je pense à certains tubes de Karel Gott), mais efficace).
Oui c'est assez terrifiant.
Sinon, je connais une autre actrice de la comédie musicale tchèque qui s'appelle Ivana Pavlová. mais je n'ai absolument aucune info sur elle. Elle joue dans la comédie musicale Les Cueilleurs de Houblons de Ladislav Rychman (un passionné du genre, puisqu'il en tourna 3 autres. C'est aussi lui qui a réalisé le premier clip musical à la télévision tchéque. ) C'est un film assez sympa, qui a été tourné dans les années 60. A l'époque il a eu un certains succés en Tchécoslovaquie.
(c'est elle en avant plan - qui fait des pointes)
Sinon, j'ai trouvé une sorte de vidéoclip des années 60 où elle interprète une chanson des Soeurs sourires. C'est pas mal dans le genre.
Merci pour ce petit clip d’Ivana Pavlova, Julien. Je ne la connaissais pas.
En fait à part Anny Ondra (la star des années 30 qui a même tourné pour Hitchcock), la cantatrice Jatmila Ksirova (que j’ai vu dans un seul film),Lida Baarova, (il me semble qu’Adina Mandlova chante aussi un peu dans certains films), et sieur Gott
je ne connais pas d’artistes tchèques des films musicaux.
La chanson « Dominique nique nique » de la religieuse belge Sœur Sourire, qui provoque la risée aujourd’hui, a été un succès mondial et a même donné lieu à une comédie musicale guimauve avec Debbie Reynolds en bonne sœur et Greer Garson.
A noter que la pauvre sœur Sourire a fini par quitter les ordres, et qu’elle s’est donnée la mort avec sa compagne (elle était poursuivie par le fisc pour des arriérés d’impôts).
S’agissant de Karel Gott, il avait quand même une sacrée voix, c’est le répertoire qui laisse à désirer.(Mais Boris Vian ne disait-il pas de Luis Mariano qu’avec une voix pareille il ne pouvait chanter que des conneries ?)
La volcanique Lola Flores fut probablement une des artistes les plus populaires et les plus aimées du public espagnol au siècle dernier. Danseuse, actrice et surtout chanteuse, elle s’est prêtée à tous les styles du folklore espagnol : tanguillos, sevillanas, zambras, rumbas et surtout la « copla » andalouse.
Plus proche néanmoins de la variété que du flamenco pur, elle a su imposer son style et surtout son écrasante et bouillonnante personnalité. Même si elle a tourné dans de nombreux films musicaux pendant plus de 30 ans, elle concédait elle-même avoir raté sa carrière cinématographique et regrettait qu’en Espagne aucun metteur en scène n’avait su exploiter son potentiel alors qu’ailleurs, elle aurait pu devenir l’équivalent d’une Anna Magnani.
Née en 1923 à Jerez, cette fille de gitans obtient dès l’âge de 14 ans un emploi de danseuse dans un théâtre de Madrid. Les temps sont très difficiles pendant la guerre civile, et Lola avouera s’être prostituée pour aider ses parents et sa famille. Dès 1939, elle obtient un petit rôle au cinéma, et participe à des tournées à travers le pays. Au cours de l’une d’elles, elle rencontre le grand chanteur Manolo Carracol : c’est un coup de foudre à la fois sentimental et professionnel. Il l’engage illico comme danseuse pour l’accompagner pendant qu’il chante. La qualité de leurs spectacles et surtout l’extraordinaire complicité qui lie les deux artistes va en faire le plus célèbre couple du spectacle ibérique.
Elle tourne deux films à ses cotés : Embrujo (1947) et la nina de la venta (1951), des mélodrames folkloriques qui rencontreront un succès considérable en Espagne. Le couple apparaît aussi dans un bref passage dansé d’un film peu connu (et un terrible échec commercial) de Julien Duvivier « Black Jack », qui s’apparente à la vague néo-réaliste et dont les vedettes sont George Sanders et Herbert Marshall. Après sa séparation avec Carracol, Lola va poursuivre sa carrière en solo et consolider son succès en Espagne mais aussi en Amérique du Sud où elle déchaîne les foules.
Son premier film mexicain (réalisé par Miguel Moyrata, un des nombreux artistes espagnols contraints à l’exil depuis l’arrivée de Franco au pouvoir) « Pena, penita, pena »1953 est un triomphe. Elle y incarne une gitane qui va semer la discorde entre deux amis, tous d’eux épris d’elle. La chanson du film restera longtemps le cheval de bataille de Lola.
Tourné en Espagne, Morena clara (1954) compte parmi les plus grands succès de l’artiste. Souvent rediffusé sur la chaîne TVE, il s’agit pourtant d’une comédie bien lourde (dont une partie se déroule à l’époque des pharaons) qui a énormément vieilli. En revanche, 50 ans après, Lola touche encore par sa manière hyper expressive d’interpréter ses couplets populaires dans lesquels elle se donne corps et âme et fascine par son abattage. Gesticulant, détaillant chaque syllabe, elle fait preuve de tant de sincérité dans son interprétation, qu’on n’a pas de mal à comprendre l’ascendant qu’elle pouvait avoir sur le public, et aussi sur la gente masculine.
Car la bouillonnante andalouse est une véritable croqueuse d’hommes. Elle va enchaîner les liaisons sentimentales avec des toréadors, footballeurs, acteurs, chanteurs. A son tableau de chasse figure le compositeur Agustin Lara (qui composera pour elle la faraona, qui deviendra son surnom), Maurice Chevalier, Gary Cooper (rencontré à Paris où l’acteur tourne le film Ariane), Ricardo Montalban (un de ses plus torrides souvenirs selon Lola), Luis Aguilar et d’autres encore. En revanche, elle refusera finalement les avances d’Aristote Onassis qui aura le mauvais goût de lui sortir une liasse de dollars devant la chambre d’hôtel).
En 1957, la chanteuse finit par se caser avec le guitariste Antonio Gonzales dont elle aura 3 enfants : Antonio, Lolita et Rosario (qui feront tous trois une carrière artistique). C’est une vraie mère poule, possessive et omniprésente, qui fait également la loi sur son orchestre gitan et toute la clique qui l’entoure. Tout en fréquentant la les hauts lieux de la jet set, cette femme d’origine très modeste n’avait rien perdu de sa simplicité et de son extravagance. Gloria Lasso racontait que lors du passage de Lola à l’Olympia en 1960 (en première partie de Georges Brassens), celle-ci avait loué pour elle et son entourage plusieurs chambres de l’hôtel George V et rencontré des problèmes avec les propriétaires stupéfaits de voir les locataires griller des sardines sur les balcons.
Les mélos musicaux que Lola a tourné en Espagne, Argentine et au Mexique dans les années 50 et 60 (Maria de la O, dans lequel elle reprend le gros succès d’Estrellita Castro,Venta de vargas) sont ressortis en coffret DVD en Espagne. Les séquences chantées et dansées sont évidemment les meilleurs passages. Filmés de manière vraiment quelconque, ce sont en fait uniquement des témoignages sur la vitalité d’une artiste incandescente. La star qui rêvait de tourner avec Vittorio de Sica, rencontrera pourtant le réalisateur mais le projet n’aboutira pas.
Au fil des années la plantureuse Lola tend à prendre de l’embonpoint. Et quand le réalisateur Luis Saslavsky a l’idée de réunir la star avec deux autres vedettes féminines les plus importantes du moment (Carmen Sevilla et Paquita Rico) pour un film dont l’intrigue rappelle « les girls » de Gene Kelly, Lola est sans conteste la moins jolie du trio. Néanmoins, elle n’a pas de mal à tirer son épingle du jeu, et son interprétation de toda una vida est un des meilleurs moment du film. On la retrouve avec ses enfants et une nuée de stars musicales dans le décevant Taxi de los conflitos (1969) En 1972, elle partage l’affiche la comédie satirique Casa flora avec une autre légende du music hall espagnol : Estrellita Castro. En dépit des changements majeurs qui vont secouer le pays dans les domaines politiques (fin du régime franquiste avec lequel elle était assez liée), musicaux (avènement du rock puis de la pop en Espagne), cinématographiques (apparition de la movida), Lola Flores est une indestructible qui parvient à perdurer au-delà des modes.
A 50 ans passés, elle arbore les tenues sexy et très courtes des années 70, et remporte un véritable triomphe en animant des émissions de télévision, avec son franc parler coutumier. En 1983, des photos topless de la star sont publiées dans l’hebdomadaire Interviu et divisent le pays (photos volées ou fausses paparazzades ?). Lola Flores fait toujours parler d’elle, de même que ses 3 enfants et la presse à scandales se délecte de leurs mésaventures. Pendant plus de 20 ans, Lola va lutter contre un cancer qui va finir par l’emporter en 1996. La star gitane aura droit à des obsèques nationales. Bouleversé par la mort de sa mère, son fils Antonio se suicidera dans les jours qui suivent. Bien évidemment les Hola, Pronto et autres Voici locaux consacreront encore de nombreuses couvertures à cette gloire nationale et aux problèmes d’héritage.
Alors si l’Espagne a connu des artistes de flamenco plus authentiques (Carmen Amaya), ou de chanteuses aussi talentueuses, force est de reconnaître que cette tornade gitane ne manquait pas de personnalité : un véritable phénomène qui a enthousiasmé et fait rêver le public pendant la période franquiste. Ses deux filles poursuivent une carrière artistique tout à fait intéressante au cinéma et dans la chanson. On a vu Rosario dans Parle avec elle d’Almodovar et Danzon, un excellent film musical mexicain, et Lolita dans des séries télé. Pour ceux qui voudraient découvrir ce monument espagnol, un extrait de pena, penita, pena sur youtube :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 19:01, modifié 1 fois.
J'ai même pas le temps de répondre que Music Man est déjà parti sur un autre portrait. Il tire plus vite que son ombre. Merci pour les précisions sur Soeur sourire
Music Man a écrit :
Mina est également une artiste majeure, et plus étonnante car moins classique. De Michael Jackson à la chanson napilotaine en passant par Sinatra et des extraits du Rocky horror picture show, elle n'a pas hésité à tout tester (avouons le, pour le pire et le meilleur). Cependant, quand elle est au meilleur de sa forme, elle est extraordinaire. Sa version de "Balada para mi muerte" de Piazolla est d'ailleurs meilleure que celle de Milva (toutes les 2 l'ont pourtant enregistrée avec cet artiste génial).
Un de ses sommets est pour moi sa version du blues "Someday" qui décoiffe et qu'on peut apprécier sur youtube :
Bonjour, Music Man !
Je viens d'aller voir et en effet, on peut dire que ça swingue méchamment !
C'est dingue, elle a des intonations qui rappellent certaines interprétations de Janis Joplin ! Un peu un mix entre cette dernière et des interprétations plus classiquement jazzy. Merci pour cette découverte !
C’est vrai que Mina, quand elle est en forme et avec un bon matériel peut faire des merveilles.
Sur youtube, d’innombrables fans italiens (c’est une diva là-bas) ont mis en partage très nombreux extraits de la chanteuse.
Parmi les meilleurs, sa version d’In the mood de Glenn Miller (où elle scate avec l’aisance d’une Ella). C’est Hermes Pan himself qui assure la chorégraphie. Les décors sont gigantesques. La télé italienne avait vraiment les moyens !
Et sa version d’un tube de Lucio Battisti, auteur compositeur vénéré en Italie.
Pour changer complètement de style, voici un clip de Sœur Sourire, avec la version disco de Dominique, nique, nique :
Après Mina, ça fait drôle.
Jordan White, si tu passes par ce topic, qu’en penses-tu ?
et toi Julien, Karel Gott chante mieux, quand même
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 19:03, modifié 1 fois.
Salut Julien !
En fait, j’ai toujours cru que la voix de Betty Boop était celle de la chanteuse Helen Kane, l’interprète originale d’I wanna be loved by you (1929), célèbre chanson qui se terminait par poop Boop Oop a Doop. Tu m’apprends quelquechose.
Après avoir fait des recherches, j’ai pu constater qu’Helen Kane avait certes inspiré le personnage mais qu’en effet c’était Mae Questel et parfois Margie Hines, Kate Wright, Bonnie Poe et Annabel Little qui doublaient vocalement le personnage, en copiant l’intonation de la chanteuse. En 1934, Helen Kane, dont la popularité était en perte de vitesse fit un procès contre la Paramount et Max Fleischer pour concurrence déloyale, en prétendant que Betty Boop lui avait volé ses fans ! Max Fleischer parvint pourtant à convaincre la justice qu’il ne s’était pas inspiré de Miss Kane (!), que l’expression Boop Oop a Doop figurait dans une chanson antérieure à la célèbre chanson de Miss Kane. Mae Questel et les 4 autres doublures vocales furent obligées de témoigner à la barre pour prouver qu’elles n’imitaient pas la chanteuse ! Quelle histoire ! :
En 1950, dans le film « Trois petits mots » (bio des compositeurs Kalmar et Ruby), c’est Debbie Reynolds qui joue le rôle d’Helen Kane et reprend la chanson.
Et bien sûr c’est Marilyn qui l’interprète dans certains l’aiment chaud : Boop Oop a Doop
Helen Kane sur youtube :
et Betty Boop (Mae Questel) avec le légendaire Cab Calloway dans son plus grand succès.
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 19:04, modifié 1 fois.
Music Man a écrit :Salut Julien !
En fait, j’ai toujours cru que la voix de Betty Boop était celle de la chanteuse Helen Kane, l’interprète originale d’I wanna be loved by you (1929), célèbre chanson qui se terminait par poop Boop Oop a Doop. Tu m’apprends quelquechose.
Oui Mae Questel s'est inspirée d'Helen Kane et a repris le fameux "Boop-boop-a-doop". C'était je crois une idée de Grim Natwick, le créateur de Betty Boop. J'aime bien ces artistes de l'ombre.
Music Man a écrit :Max Fleischer parvint pourtant à convaincre la justice qu’il ne s’était pas inspiré de Miss Kane (!), que l’expression Boop Oop a Doop figurait dans une chanson antérieure à la célèbre chanson de Miss Kane.
Je savais pas ça. Marrant ce procès intenté contre un personnage de dessin animé.
C'est pas mal ce Cartoon. Cab Calloway c'est un marrant. Les frères Fleisher c'est vraiment des bons. J'aime bien les trognes pathibulaires de leurs personnages. Et la bande son ainsi que les chansons tiennent à chaque fois une grande place dans leurs films. Ca anticipe d'ailleurs sur les vidéoclips.
Il y a aussi un coffret dvd qui a été édité sur les films de Betty Boop qui a l'air vraiment intéressant. Il contient en plus un cd audio où l'on peut entendre Betty accompagnée de Marilyn Monroe, Cab Calloway ou Helen Kane.
Le fameux cartoon Stopping the show, où Bettie parodie les stars du cinéma. On peut apprécier en particulier un pastiche de Maurice Chevalier.