
INSIDE DESIREE COUSTEAU de Leonard Kirtman (1979)
Desiree cherche à découvrir pourquoi elle provoque systématiquement le désir chez les hommes qu'elle croise. Empruntant diverses identités, elle tente bien de trouver un job décent, mais ses formes plantureuses et son incurable naïveté ont, à chaque fois, raison de sa bonne volonté. Elle se résoudra à accepter sa véritable vocation : porno star!
C’est sous le nom de Leon Gucci que Leonard Kirtman réalise ce film qui est plutôt une biographie imaginaire qu’un véritable film X. INSIDE DESIREE COUSTEAU présente, à travers une série de sketchs, les différentes expériences professionnelles de Desiree. Tout d’abord journaliste, elle fait ensuite de la vente porte-à-porte puis travaille dans une boutique de vêtements pour finir par devenir cuisinière sur un bateau. Progressivement, tout ceci l’amènera sur les plateaux de cinéma « érotique » où elle deviendra comédienne via une audition qu’elle pratiquera sur un vendeur de sex-shop!
Ce long-métrage pornographique se déroule à la première personne où la ravissante s’adresse directement à la caméra pour nous faire part de son tumultueux parcours. Les différentes scènes de sexe qui ponctue cette aventure ne sont guère exceptionnelles mais dégage une ambiance légère et amusante. Comme cette séquence se déroulant chez le gouverneur Ryan où l’homme politique besogne la demoiselle aux abords de sa piscine. Il s’agit-là d’une des meilleures scènes du film car elle propose quelques plans assez surprenants, comme cette sodomie aquatique filmée en contre-plongée où le partenaire sexuel éjacule sous l’eau, sa semence se dispersant comme de petites méduses… Une belle entrée en matière pour Miss Cousteau dont elle doit son pseudonyme à son attrait pour l’amour en milieu aquatique.
Cette charmante jeune femme aux formes pneumatiques, Deborah Clearbranch de son vrai nom, multiplie ici les aventures dans différents milieux et joue la nunuche à merveille. Dans ce film, elle fait quelques belles rencontres, notamment avec la blonde Serena et surtout John Holmes et son « rondin » de 35 cm que les deux actrices se partageront ensemble. Tout ceci est donc plutôt sympathique. Il y a de belles scènes de saphisme, dont l’une d’elle permet à Desiree de se venger de sa patronne en la pénétrant avec un godemiché à l’intérieur d’une boutique de mode. Le film se termine avec une scène d’orgie assez banale où l’on retiendra principalement la présence d’un acteur revêtu d’une tenue sado-maso qui se fait littéralement bouffer le sexe par une véritable bombe sexuelle à gros seins pendant que Desiree se fait gentiment lécher la chatte sur un canapé.
INSIDE DESIREE COUSTEAU n’est pas un film X inoubliable mais sa légèreté de ton et le charme naturelle de sa comédienne principale en font un divertissement plutôt agréable à suivre…

INSATIABLE de Godfrey Daniels (1980)
Troisième plus gros budget alloué à un film pornographique, (on parle d’environ 300’000 dollars américains), INSATIABLE est une importante production pour son époque. Les moyens sont conséquents : tournage en Europe, location d’une belle demeure perdue dans la campagne (la même qui sert de décor principal pour FIEVRE AU LYCEE!), séquences filmées depuis un hélicoptère et une belle distribution qui inclut Serena, John Leslie, John Holmes sans oublier Marilyn Chambers qui est la raison pour laquelle on s’intéresse à ce film. Sans elle, cette œuvre serait sans aucun doute tombée dans les limbes du cinéma X. Car il faut dire que le spectacle est assez maigre à l’écran.
Le réalisateur perd son temps à faire balader son interprète principal au volant de sa voiture ou de la transformer en touriste dans les rues de Londres. Banal. Heureusement, cette égérie du genre est magnifique à contempler, dégageant une sensualité folle, irradiant totalement l’écran. Elle fait d’ailleurs ici son come-back dans le milieu du porno; sous la forte influence de son mari Chuck Traynor, l'ex de Mme GORGE PROFONDE Linda Lovelace; après s’être essayée (avec succès) à une reconversion dans le cinéma traditionnel en tournant pour David Cronenberg dans RAGE (1977).
Les incontournables scènes chaudes d’INSATIABLE présente tout d’abord un duo lesbien entre Serena et Marilyn dans un jacuzzi. Cet instant très érotique, bien que trop court, montre la personnalité brûlante de son interprète dont le sexe à moitié rasé se révèle être d’une troublante beauté, comme une œuvre d’art devant laquelle on ne peut qu’être fasciné. Mais le grand moment du long-métrage sera bien celui de son prétendu dépucelage par le jardinier qui la baisera sur une table de billard. Cette « première fois » est très intense, où la jeune femme se fait quasiment dominer par son partenaire qui se montre à la fois méchant et humiliant. Cela donne un côté d’autant plus sulfureux lorsque Chambers se voit à même de supplier l’homme pour pouvoir sucer sa bonne queue bien raide. La jouissance qui en ressortira et se lira sur le visage de l’actrice rend la séquence inoubliable! On pourrait en dire presque autant de celle qui conclut le long-métrage et qui inclut son partenaire à la « murène » de 35 mm : John Holmes. Dans un décor tout noir, à l’éclairage sophistiqué qui rappelle les œuvres érotique de David Hamilton, ce final hallucinatoire donne l’occasion à cet acteur (trop) bien membré de sodomiser la belle comédienne. En plus de cela, l’actrice essaie avec force d’avaler complètement le membre de son partenaire. Mais l’abus de gros plans anatomiques ne joue pas forcément en faveur de l’intense émotion que cette scène de baise pourrait procurer. Il n’y a bien que lorsque la caméra se décide un peu de s’orienter vers le visage de Chambers que l’on peut y lire toute l’extase féminine d’une femme qui en veut encore et toujours plus.
INSATIABLE n’est finalement pas un « classique » de l’âge d’or du X américain. On peut largement lui préférer une œuvre plus passionnante à suivre comme DERRIERE LA PORTE VERTE qui doit sans aucun doute être le sommet de la carrière de Marilyn Chambers. D’autant plus que le film de Godfrey Daniels n’apporte aucune originalité à une intrigue ennuyeuse au possible, qui est également parcourue d’une soupe musicale insipide (on y entend d’ailleurs la comédienne pousser la chansonnette) et de dialogues sans intérêt qui viennent encore plus plomber une mise en scène sans la moindre étincelle de génie. Même la belle Marilyn n’en aura pas eu pour son compte. En sueur et fixant l’objectif de la caméra, elle susurre « Give me more… » avant que ne défile le générique de fin.
INSATIABLE possède deux suites qu’on se gardera bien de regarder. L’expérience procurée par le film de Daniels ne donnant pas forcément envie d’en voir plus. Ce qui est davantage regrettable, c‘est qu‘en parcourant les bonus du DVD (Wild Side, zone 2), on y apprend que nombre de séquences ont disparues du montage final. Que ce soit des scènes qui se déroulaient notamment dans un cinéma et dans un bowling où l‘on pouvait admirer l‘actrice en train de s‘enfoncer une quille dans son sexe. Des images qui auraient très certainement donné une saveur plus piquante à ce long-métrage devant lequel on baîlle plus que l‘on ne s‘excite. « Sorry, Miss Chambers », t’es bien jolie à voir mais là ton film n’est pas très passionnant à suivre… Même avec une boîte de mouchoirs en papier!