Re: Top John Carpenter
Publié : 3 févr. 22, 22:03
Ce "délitement", je crois que c'est un reproche qu'on lisait dans la Bible (50 ans de cinéma américain, la bible du cinéphile). Carpenter a parfois du mal a faire tenir ses scripts sur la durée et à les terminer de manière satisfaisante, que ce soit dans Fog, dans le moustachu Prince des Ténèbres, dans la résolution de They Live ou dans Escape from New York. En tout cas pour moi, c'est la principale raison des révisions à la baisse de certains titres que je croyais pourtant longtemps être des monuments indéboulonnables de mon panthéon personnel.
...et à propos de Escape from New York...
Je n'ai pas trouvé d'extrait plus long, il aurait fallu commencer quelques secondes plus tôt, mais voilà un passage tout simplement extraordinaire de Escape from New York auquel il sera difficile de trouver un équivalent dans son rejeton made in L.A. :
Escape from New York : la chute d'Air Force One
La nuit est tranquille, rien à signaler à part une tentative d'évasion vite refroidie et cet avion non-identifié qui refuse de répondre. Quand son nom apparait sur l'écran (Air Force One, la tuile), la musique démarre et c'est le moment d'ouvrir grand les yeux. Entre la composition du cadre, la gestion de l'espace en scope (et la gestion du mouvement dans cet espace clos), l'économie dont fait preuve Carpenter dans la durée des plans et leur enchaînement, l'utilisation de la musique et j'en passe, c'est une démonstration de cinéma, c'est juste la quintessence de l'art du cinéaste, tout y est d'une limpidité exceptionnelle.
Question limpidité, Escape from L.A. aura du mal à rivaliser.
Après, ce qui m'a toujours gêné avec ce film, c'est qu'on assomme Plisken... et hop au réveil il ne reste plus que deux heures (c'est bien pratique). Le temps d'un petit combat de gladiateurs pour se réveiller... et hop on est déjà sur le pont à trois secondes de la fin du compte à rebours (rappel : Snake Plisken a été vacciné contre le Covid - et contre son gré - la veille au soir).
Et c'est ce dernier acte qui résiste moins bien à la révision, qui claque nettement moins en comparaison que le dernier plan sur Kurt Russell dans Escape from L.A..
Alors oui, à côté, le rejeton foutraque a beau régulièrement piquer les yeux, il reste un spectacle très fun. Mais faut pas pousser non plus, ce n'est pas parce que je m'amuse davantage devant sa suite qu'elle va détrôner son modèle. Entre Harry Dean Stanton et Steve Buscemi, y'a pas photo.
Edit tardif (en y repensant).
Pour dire autrement ma relation à Escape from New York et à sa suite, entre un Carpenter qui fait un bras d'honneur à Hollywood (L.A.) et un Carpenter qui faisait du cinéma (N.Y.), l'un est plus drôle mais l'autre avait davantage de classe.
...et à propos de Escape from New York...
L'ophtalmo ne pourra pas faire grand chose (à part un grand coup de Destop dans les yeux ou une recommandation au peloton d'exécution).
Je n'ai pas trouvé d'extrait plus long, il aurait fallu commencer quelques secondes plus tôt, mais voilà un passage tout simplement extraordinaire de Escape from New York auquel il sera difficile de trouver un équivalent dans son rejeton made in L.A. :
Escape from New York : la chute d'Air Force One
La nuit est tranquille, rien à signaler à part une tentative d'évasion vite refroidie et cet avion non-identifié qui refuse de répondre. Quand son nom apparait sur l'écran (Air Force One, la tuile), la musique démarre et c'est le moment d'ouvrir grand les yeux. Entre la composition du cadre, la gestion de l'espace en scope (et la gestion du mouvement dans cet espace clos), l'économie dont fait preuve Carpenter dans la durée des plans et leur enchaînement, l'utilisation de la musique et j'en passe, c'est une démonstration de cinéma, c'est juste la quintessence de l'art du cinéaste, tout y est d'une limpidité exceptionnelle.
Question limpidité, Escape from L.A. aura du mal à rivaliser.
Après, ce qui m'a toujours gêné avec ce film, c'est qu'on assomme Plisken... et hop au réveil il ne reste plus que deux heures (c'est bien pratique). Le temps d'un petit combat de gladiateurs pour se réveiller... et hop on est déjà sur le pont à trois secondes de la fin du compte à rebours (rappel : Snake Plisken a été vacciné contre le Covid - et contre son gré - la veille au soir).
Et c'est ce dernier acte qui résiste moins bien à la révision, qui claque nettement moins en comparaison que le dernier plan sur Kurt Russell dans Escape from L.A..
Alors oui, à côté, le rejeton foutraque a beau régulièrement piquer les yeux, il reste un spectacle très fun. Mais faut pas pousser non plus, ce n'est pas parce que je m'amuse davantage devant sa suite qu'elle va détrôner son modèle. Entre Harry Dean Stanton et Steve Buscemi, y'a pas photo.
Edit tardif (en y repensant).
Pour dire autrement ma relation à Escape from New York et à sa suite, entre un Carpenter qui fait un bras d'honneur à Hollywood (L.A.) et un Carpenter qui faisait du cinéma (N.Y.), l'un est plus drôle mais l'autre avait davantage de classe.