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Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 26 déc. 10, 17:25
par Julien Léonard
T'as touché un point sensible... Donna Reed. Elle aussi, tiens... Elle est vraiment belle, et très bonne actrice. La réplique qu'elle délivre à Wayne et où l'on apprend son passé (ce qui explique son comportement avec les hommes), ça tient du miracle. 30 secondes, une excellente écriture, une superbe actrice convaincue, et le tour est joué : l'une des plus jolies scènes du film, et l'une des plus justes.
Concernant l'implication de Wayne, afin de compenser (j'en avais particulièrement parlé dans la chronique des
Bérets verts justement), elle a été établi d'une très intéressante façon dans certaines biographies américaines, et aussi dans quelques-unes en France. Mais effectivement, Pilar a enfoncé le clou en parlant de ceci dans son livre
My life with the Duke. On sent tout l'amour qu'elle a eu pour lui, mais aussi toute la détresse qu'il avait en lui dans leur intimité. Il faisait tout pour créer une image, la rendre crédible et qu'elle soit aimée par les gens, mais dans la vie privée, Wayne était un homme complexe, souvent tiraillé entre des périodes de dépression intense et d'autres faites d'engagement passionnés. Ses colères à la maison étaient légendaires (bien qu'il n'ait jamais battu sa femme) et le supporter au quotidien en le soutenant dans ses démarches devait être une épreuve de tous les jours pour Pilar. Elle ne l'a toutefois jamais regretté, au contraire. Et puis, ce n'est pas pour rien que Wayne était, comme au moins 70% des plus grandes stars masculines d'Hollywood à ce moment là, un alcoolique notoire. Passer à l'alcool fort dès 10H du matin, ce n'est pas anodin.
Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 26 déc. 10, 19:52
par feb
Julien Léonard a écrit :T'as touché un point sensible... Donna Reed. Elle aussi, tiens... Elle est vraiment belle, et très bonne actrice. La réplique qu'elle délivre à Wayne et où l'on apprend son passé (ce qui explique son comportement avec les hommes), ça tient du miracle. 30 secondes, une excellente écriture, une superbe actrice convaincue, et le tour est joué : l'une des plus jolies scènes du film, et l'une des plus justes.
Alors si chez toi aussi le point est sensible

je trouve dommage que son rôle soit réduit, non pas à de la figuration (quoique...), mais à un rôle vraiment secondaire. J'aurais bien aimé que son personnage soit plus riche et qu'il ait plus d'implication dans le déroulement de l'histoire.
Et merci pour les infos sur John Wayne, c'est toujours bon à savoir

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 27 déc. 10, 23:48
par someone1600
En effet Big Jim McLain est vraiment un film tres mauvais... je me suis rendu jusqu'au bout, mais j'ai vraiment pas aimé...

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 28 déc. 10, 00:18
par Commissaire Juve
Hein ?

Les cocos à Moscou !

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Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 28 déc. 10, 17:53
par Federico
feb a écrit :Intéressant ce que tu dis Julien concernant cette envie pour John Wayne de compenser, de rattraper son manque "d'implication" durant les années de guerre. Je ne le savais pas et cela explique, en partie, ce besoin de tourner dans des films au patriotisme plus ou moins exacerbé (comme ce
Big Jim McLain). Merci
C'est sûr que ça peut faire sourire (un peu comme pour Fernandel et son personnage de Don Camillo, ancien Résistant, certes Italien mais bon...). En même temps, c'est moins grave quand il s'agit d'un acteur de cinéma que quand ce même réflexe touche un Chef Suprême des Armées (Bush Jr "compensant" le fait d'avoir esquivé la draft pendant la guerre du Vietnam par ce que l'on sait).
Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 1 janv. 11, 17:22
par Nestor Almendros
LE GRAND McLINTOCK d'Andrew McLaglen
J'ai profité de sa diffusion sur TCM pour y jeter un oeil. Je ne suis pas forcément attiré par John Wayne et encore moins par Andrew McLaglen mais j'avais souvenirs de conversations où Julien Léonard parlait d'un film libre de droit, jamais vraiment bien édité en dvd (mais j'ai peut-être confondu le titre!). Comme TCM a proposé un master flambant neuf (Paramount) j'ai sauté sur l'occasion sans me douter que ce pouvait être un opus moyen.
C'est une comédie populaire, légère, où le sourire ne quitte pas le coin de la bouche, où toute gravité est globalement évitée (on fait quand même de nombreuses allusions au traitement des indiens par le gouvernement US). C'est surtout l'occasion de voir se reformer le duo légendaire d'un grand film de John Ford (L'HOMME TRANQUILLE, et peut-être d'autres, je connais mal la filmo de Maureen) et de savourer l'ambiance presque paillarde que le mythique réalisateur s'amusait à montrer dans nombre de ses films. Bon esprit, bagarres, alcool, fraternité et complicité derrière un machisme de façade sont donc au rendez-vous de ce western sans prétention et pas désagréable. Julien Léonard le qualifie de "navet", je veux bien comprendre sa déception mais pour moi qui ne suis pas du tout un inconditionnel du Duke j'ai été agréablement surpris. Ce n'est pas un grand film mais certainement pas un navet. J'en ai vu des bien pires...

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 1 janv. 11, 17:30
par Julien Léonard
Eh bien voici un avis intéressant (qui malheureusement ne me fera pas changer mon avis d'un iota

). Par contre, attention, ce n'est même pas vis-à-vis du Duke que je dis que ce film est pour moi un navet... il l'est parce que sa condition de film est de façon générale totalement ratée. Ce n'est qu'un avis personnel.
En l’occurrence, ce film a été édité chez Paramount et profite effectivement d'un master flambant neuf. L'affront occasionné par Bach Films est ainsi lavé. Le film de John Wayne qui reste libre de droit par excellence, c'est
L'ange et le mauvais garçon (mais Wild Side l'a édité dans la copie la plus correcte que j'ai vu jusqu'ici, avec un noir et blanc convenable). Les américains eux-mêmes n'ont pas aussi bien, c'est dire...
Si tu as l'occasion de voir des films du duo Ford-Wayne, alors laisse-moi te conseiller ce chef-d'oeuvre rare (totalement méconnu) et sans défaut que constitue
Les hommes de la mer (
The long voyage home). Un film d'une intensité unique, esthétiquement à pleurer, très émouvant et très dur. Ford était dans sa phase "mélancolie à l'irlandaise" quand il l'a fait, à l'image des
Sacrifiés ou de
La charge héroïque. L'un de mes John Ford préférés, aux côtés des
Sacrifiés et de
La prisonnière du désert, entre autres.
Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 1 janv. 11, 17:58
par Nestor Almendros
Julien Léonard a écrit :En l’occurrence, ce film a été édité chez Paramount et profite effectivement d'un master flambant neuf. L'affront occasionné par Bach Films est ainsi lavé. Le film de John Wayne qui reste libre de droit par excellence, c'est L'ange et le mauvais garçon (mais Wild Side l'a édité dans la copie la plus correcte que j'ai vu jusqu'ici, avec un noir et blanc convenable). Les américains eux-mêmes n'ont pas aussi bien, c'est dire...
Ah, je m'étais donc bien trompé de titre...
Julien Léonard a écrit :Si tu as l'occasion de voir des films du duo Ford-Wayne, alors laisse-moi te conseiller ce chef-d'oeuvre rare (totalement méconnu) et sans défaut que constitue Les hommes de la mer (The long voyage home). Un film d'une intensité unique, esthétiquement à pleurer, très émouvant et très dur. Ford était dans sa phase "mélancolie à l'irlandaise" quand il l'a fait, à l'image des Sacrifiés ou de La charge héroïque. L'un de mes John Ford préférés, aux côtés des Sacrifiés et de La prisonnière du désert, entre autres.
Je prends note pour celui-ci, qui finira sans doute par être plus visible un jour

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 1 janv. 11, 22:34
par Julien Léonard
The long voyage home existe en DVD US zone all (chez Warner, avec sous-titres français), pour un prix modeste.

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 4 janv. 11, 15:29
par someone1600
Je l'ai en dvd celui-la et je ne l'ai toujours pas regardé...

faudrais bien me semble.

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 4 janv. 11, 20:20
par Julien Léonard
someone1600 a écrit :Je l'ai en dvd celui-la et je ne l'ai toujours pas regardé...

faudrais bien me semble.

Fonce ! Il est inoubliable !

Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 25 juin 11, 20:30
par Cathy
Le conquérant, The Conqueror (1956) - Dick Powell
Evocation de l'ascension de Gengis Khan, les luttes entre Tartares et Mongols
Ce film est considéré comme étant un des plus mauvais films de tous les temps; alors certes John Wayne n'est pas crédible un seul instant en Temujin, le futur Gengis Khan, on a l'impression qu'il s'amuse et ne croit pas à son personnage, il ressemble au cowboy transporté dans un monde de Mongols et de Tartares. Pourtant le film est plein de bonnes idées, le sujet en premier, avec cette évocation de Gengis Khan et cette lutte entre les peuplades habitant le désert de Gobi, le tout est rempli de haine, de complot, de trahison. Nous sommes dans une grande reconstitution exotique et le décor n'était vraiment pas choisi, il fait vraiment décor de western, mais finalement le film fonctionne comme un grand livre illustré, avec ces yourtes, ce travail des couleurs, l'ensemble des musiciens du début en est un des plus bels exemples avec ces chemises turquoise, bleue, violette, qui forment une superbe harmonie. On retrouve tout ce soin dans le palais du Khan avec un travail sur les couleurs sables et vert pale. Il y a aussi cette très belle scène de danses exotiques qui font beaucoup penser aux danses polovtsiennes et le numéro de Susan Hayward. Alors oui tout est très kitsch, mais le film procure du plaisir à voir ces chevauchées, cette reconstitution, ces méchants qui portent la méchanceté sur leur visage. Alors sans doute avec un autre interprète principal, même si Marlon Brando choixi initial n'aurait sans doute pas été forcément terrible, aurait fait de ce film, un bon film. En tout cas, le conquérant demeure un divertissement agréable avec un très beau Love Theme signé Victor Young !
Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 2 nov. 12, 08:34
par Jeremy Fox
Les Bérets Verts
Trop influençable à l'époque, ayant du voir le film en VF et recadré, j'avais craché moi aussi sur ce film.
Et bien merci à Julien Léonard de m'avoir donné envie de lui redonner une chance car, hormis le fait qu'il prenne partie pour la Guerre du Vietnam (et pourquoi pas après tout ; c'était un point de vue comme un autre, clairement énoncé dès le début), c'est un film de guerre et de commando tout à fait plaisant.
John Wayne est aussi à l'aise derrière que devant la caméra, Miklos Rozsa signe une fois encore une très bonne partition (son style est immédiatement reconnaissable), la photo est superbe et l'ensemble se suit sans ennui : l'attaque du camp 107 est même sacrément efficace. Et puis franchement, à aucun moment un des GI ne parle de "sales vietcongs" par exemple. Un film pas plus raciste et belliciste que des centaines d'autres films de guerre ; à mon avis, on lui a fait un peu vite un mauvais procès, les critiques détestant la plupart du temps les films de propagande. Disons qu'il s'agit d'un agréable film d'aventure ; si on en attend pas plus, on devrait passer un bon moment ; ce qui a été mon cas hier soir.
A mille lieues d'Alamo mais tout autant éloigné d'un navet à mon humble avis.
Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 2 nov. 12, 09:19
par onvaalapub
Jeremy Fox a écrit :Les Bérets Verts
Trop influençable à l'époque, ayant du voir le film en VF et recadré, j'avais craché moi aussi sur ce film.
Et bien merci à Julien Léonard de m'avoir donné envie de lui redonner une chance car, hormis le fait qu'il prenne partie pour la Guerre du Vietnam (et pourquoi pas après tout ; c'était un point de vue comme un autre, clairement énoncé dès le début), c'est un film de guerre et de commando tout à fait plaisant.
John Wayne est aussi à l'aise derrière que devant la caméra, Miklos Rozsa signe une fois encore une très bonne partition (son style est immédiatement reconnaissable), la photo est superbe et l'ensemble se suit sans ennui : l'attaque du camp 107 est même sacrément efficace. Et puis franchement, à aucun moment un des GI ne parle de "sales vietcongs" par exemple. Un film pas plus raciste et belliciste que des centaines d'autres films de guerre ; à mon avis, on lui a fait un peu vite un mauvais procès, les critiques détestant la plupart du temps les films de propagande. Disons qu'il s'agit d'un agréable film d'aventure ; si on en attend pas plus, on devrait passer un bon moment ; ce qui a été mon cas hier soir.
A mille lieues d'Alamo mais tout autant éloigné d'un navet à mon humble avis.

. Le procès des critiques était à mon avis beaucoup plus idéologique qu'en rapport avec la qualité du film... même si évidemment il y a aussi une part de caricature dans le film du Duke.
Re: John Wayne (1907-1979)
Publié : 2 nov. 12, 09:21
par Jeremy Fox
onvaalapub a écrit :Jeremy Fox a écrit :Les Bérets Verts
Trop influençable à l'époque, ayant du voir le film en VF et recadré, j'avais craché moi aussi sur ce film.
Et bien merci à Julien Léonard de m'avoir donné envie de lui redonner une chance car, hormis le fait qu'il prenne partie pour la Guerre du Vietnam (et pourquoi pas après tout ; c'était un point de vue comme un autre, clairement énoncé dès le début), c'est un film de guerre et de commando tout à fait plaisant.
John Wayne est aussi à l'aise derrière que devant la caméra, Miklos Rozsa signe une fois encore une très bonne partition (son style est immédiatement reconnaissable), la photo est superbe et l'ensemble se suit sans ennui : l'attaque du camp 107 est même sacrément efficace. Et puis franchement, à aucun moment un des GI ne parle de "sales vietcongs" par exemple. Un film pas plus raciste et belliciste que des centaines d'autres films de guerre ; à mon avis, on lui a fait un peu vite un mauvais procès, les critiques détestant la plupart du temps les films de propagande. Disons qu'il s'agit d'un agréable film d'aventure ; si on en attend pas plus, on devrait passer un bon moment ; ce qui a été mon cas hier soir.
A mille lieues d'Alamo mais tout autant éloigné d'un navet à mon humble avis.

. Le procès des critiques était à mon avis beaucoup plus idéologique qu'en rapport avec la qualité du film... même si évidemment il y a aussi une part de caricature dans le film du Duke.
Tout à fait ; mais à partir du moment où idéologiquement un film déplait, ça retombe sur tout le reste et ç'est dommage. Ca n'en fait pas moins un spectacle loin d'être déshonorant
