Re: Classement des sorties VOD/DTV/Cinéma 2021
Publié : 20 déc. 21, 12:04
La Loi de Téhéran (Roustayi) 7,5/10
Grande année, de mon point de vue, pour le cinéma iranien, qui place 3 films dans mes favoris de l'année : celui-ci démarre très fort dans le registre de l'efficacité, puis progressivement, presque sans le dire, se déplace, voire se retourne, pour exhiber l'envers de l'enquête (l'influence farhadienne se fait sentir dans la manière dont chaque personnage a ses raisons), révélant un état de fait social plutôt qu'une responsabilité individuelle. Ravi de revoir Peyman Maadi, toujours aussi intense.
Les Amours d'Anaïs(Bourgeois-Tacquet) 6/10
Le film doit beaucoup au charme solaire, insolent, d'Anaïs Demoustier (je la trouve merveilleuse, c'est dit), car par ailleurs, rien de bien neuf dans ces histoires d'atermoiements amoureux d'une jeune khâgneuse parisienne... Ceci étant, après une vingtaine de minutes un peu plus laborieuses, la toute dernière scène m'a bien cueilli (en ce qu'elle m'a évoqué une histoire perso).
Dune(Villeneuve) 5/10
Je suis très partagé, en fait. D'un côté je trouve que Villeneuve fait le job, que son film a de la gueule et que si les blockbusters hollywoodiens avaient tous cette tenue, ce serait chouette. D'un autre, je suis obligé de reconnaître le manque de stimulation ou de trouble que le film me procure. Je n'ai pas vu le temps passer, me suis régulièrement dit que c'était impressionnant, mais je m'en fous un peu, en fait.
Les 2 Alfred(Podalydès) 5/10
La présence de Bruno Podalydès me suffit presque, tant j'aime son charme désinvolte. Pour le reste, c'est très inférieur à bon nombre de ses autres travaux, tant dans l'écriture (un peu limitée, là) que pour l'aspect visuel ou la fantaisie qui en ressort.
Sous le ciel d'Alice(Mazlo) 5/10
La démarche esthétique, qui mêle les techniques, use du symbolisme et travaille les souvenirs, est séduisante (rappelant, toutes proportions gardées, le Jodorowsky de Poesia sin fin, par exemple), mais sur la durée, le film souffre un peu d'un rendu hétérogène et d'un manque d'incarnation, qui atténue l'émotion ou la force du propos historique sur le Liban.
Princesse Dragon(Denis & Roux) 6,5/10
C'est beau, c'est enlevé, c'est souvent drôle, mes touboudoutes ont frissonné et se sont identifiées à cette princesse peu commune, j'ai passé un beau moment.
Last night in Soho(Wright) 7/10
J'ai toujours eu cette sensation, avec Edgar Wright, d'une virtuosité pop au service de pas grand chose (Hot Fuzz, Scott Pilgrim, Baby Driver...). Là, la manière dont il navigue d'une esthétique de genre à une autre se met totalement au service de son récit, que je trouve sur plusieurs points plutôt très émouvant : outre le parcours individuel de cette jeune fille qui doit se résoudre à vivre avec ses propres fantômes, j'ai aimé le fait que, dans cette période où le cinéma de la jeune génération sur-fantasme les décennies passées (surtout les 80s, mais parfois les 60s aussi), le film parte d'une idéalisation du "swinging London" des sixties pour dans un premier temps illustrer méthodiquement ce fantasme (la première scène mettant en scène Sandie au club est ahurissante), puis en montrer ensuite un revers malsain, très dérangeant. Le parcours du personnage principal, c'est aussi de renoncer à son illusion du passé pour accepter d'être elle-même, aujourd'hui et maintenant, et ce propos me plaît.
The Father(Zeller) 5/10
Je n'ai pas grand chose à reprocher au film, qui - pour peu que je puisse en juger - donne avec justesse à percevoir quelque chose de l'angoisse d'une mémoire qui s'effiloche, mais également du drame que cela représente pour les proches. Mais je n'ai que peu été touché (y compris par l'interprétation), et en terme d'adaptation au support cinématographique, c'est bien léger...
Belle(Hosoda) 6,5/10
Vu à Cannes, j'en disais ça à l'époque : Nouveau film d’animation du réalisateur de Ame et Yuki les enfants loups ou Le garçon et la bête. Il s’agit d’une relecture pop, très moderne, de La belle et la bête, à l’heure des réseaux sociaux. Je décrirai le film comme « roboratif » : très fourni, parfois même trop riche, il y a à boire et à manger, et le sublime côtoie le trivial. Le résultat est toutefois impressionnant, propre à combler tous les appétits.
Grande année, de mon point de vue, pour le cinéma iranien, qui place 3 films dans mes favoris de l'année : celui-ci démarre très fort dans le registre de l'efficacité, puis progressivement, presque sans le dire, se déplace, voire se retourne, pour exhiber l'envers de l'enquête (l'influence farhadienne se fait sentir dans la manière dont chaque personnage a ses raisons), révélant un état de fait social plutôt qu'une responsabilité individuelle. Ravi de revoir Peyman Maadi, toujours aussi intense.
Les Amours d'Anaïs(Bourgeois-Tacquet) 6/10
Le film doit beaucoup au charme solaire, insolent, d'Anaïs Demoustier (je la trouve merveilleuse, c'est dit), car par ailleurs, rien de bien neuf dans ces histoires d'atermoiements amoureux d'une jeune khâgneuse parisienne... Ceci étant, après une vingtaine de minutes un peu plus laborieuses, la toute dernière scène m'a bien cueilli (en ce qu'elle m'a évoqué une histoire perso).
Dune(Villeneuve) 5/10
Je suis très partagé, en fait. D'un côté je trouve que Villeneuve fait le job, que son film a de la gueule et que si les blockbusters hollywoodiens avaient tous cette tenue, ce serait chouette. D'un autre, je suis obligé de reconnaître le manque de stimulation ou de trouble que le film me procure. Je n'ai pas vu le temps passer, me suis régulièrement dit que c'était impressionnant, mais je m'en fous un peu, en fait.
Les 2 Alfred(Podalydès) 5/10
La présence de Bruno Podalydès me suffit presque, tant j'aime son charme désinvolte. Pour le reste, c'est très inférieur à bon nombre de ses autres travaux, tant dans l'écriture (un peu limitée, là) que pour l'aspect visuel ou la fantaisie qui en ressort.
Sous le ciel d'Alice(Mazlo) 5/10
La démarche esthétique, qui mêle les techniques, use du symbolisme et travaille les souvenirs, est séduisante (rappelant, toutes proportions gardées, le Jodorowsky de Poesia sin fin, par exemple), mais sur la durée, le film souffre un peu d'un rendu hétérogène et d'un manque d'incarnation, qui atténue l'émotion ou la force du propos historique sur le Liban.
Princesse Dragon(Denis & Roux) 6,5/10
C'est beau, c'est enlevé, c'est souvent drôle, mes touboudoutes ont frissonné et se sont identifiées à cette princesse peu commune, j'ai passé un beau moment.
Last night in Soho(Wright) 7/10
J'ai toujours eu cette sensation, avec Edgar Wright, d'une virtuosité pop au service de pas grand chose (Hot Fuzz, Scott Pilgrim, Baby Driver...). Là, la manière dont il navigue d'une esthétique de genre à une autre se met totalement au service de son récit, que je trouve sur plusieurs points plutôt très émouvant : outre le parcours individuel de cette jeune fille qui doit se résoudre à vivre avec ses propres fantômes, j'ai aimé le fait que, dans cette période où le cinéma de la jeune génération sur-fantasme les décennies passées (surtout les 80s, mais parfois les 60s aussi), le film parte d'une idéalisation du "swinging London" des sixties pour dans un premier temps illustrer méthodiquement ce fantasme (la première scène mettant en scène Sandie au club est ahurissante), puis en montrer ensuite un revers malsain, très dérangeant. Le parcours du personnage principal, c'est aussi de renoncer à son illusion du passé pour accepter d'être elle-même, aujourd'hui et maintenant, et ce propos me plaît.
The Father(Zeller) 5/10
Je n'ai pas grand chose à reprocher au film, qui - pour peu que je puisse en juger - donne avec justesse à percevoir quelque chose de l'angoisse d'une mémoire qui s'effiloche, mais également du drame que cela représente pour les proches. Mais je n'ai que peu été touché (y compris par l'interprétation), et en terme d'adaptation au support cinématographique, c'est bien léger...
Belle(Hosoda) 6,5/10
Vu à Cannes, j'en disais ça à l'époque : Nouveau film d’animation du réalisateur de Ame et Yuki les enfants loups ou Le garçon et la bête. Il s’agit d’une relecture pop, très moderne, de La belle et la bête, à l’heure des réseaux sociaux. Je décrirai le film comme « roboratif » : très fourni, parfois même trop riche, il y a à boire et à manger, et le sublime côtoie le trivial. Le résultat est toutefois impressionnant, propre à combler tous les appétits.