Page 23 sur 45

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 21 janv. 16, 00:27
par Kevin95
Image

ONE DARK NIGHT (Tom McLoughlin, 1982) Découverte

Une affaire paranormale inspirée par le The Fury de De Palma pour une péloche d'horreur aussi vive qu'un dimanche de pluie. Outre le fait de tirer la tronche visuellement, le film s’embarrasse d'une narration éclatée bordélique entre une fille de gourou s’interrogeant sur les activités de son papounet autour d'un thé et des bécasses adolescentes qui cherchent à se faire peur. De son coté, le réalisateur fait survoler sa caméra au-dessus d'un cimentière car il parait que ça fout les miquettes. Au final, pèpère met 45 minutes avant de préciser ses intentions et s’appesantit sur des intrigues dont on se fout royalement (mais Sandy, ne vois-tu pas que je t'aime plus que mon club de basket !). VHS éjectée. 2/10

Image

ERASER (Chuck Russell, 1996) Découverte

Film à deux vitesses : d'un coté, un film d'espionnage terne, sans grande originalité, mené sans conviction par un Chuck Russell inconfortable dans le premier degré et un Schwarzenegger difficilement crédible dans la peau d'un agent discret, de l'autre un actionner comic-book grandiloquent où - on l'aura deviné - les deux gus sont bien plus à l'aise. C'est Arnold qui saute d'un avion comme on saute une marche d'escalier, c'est Arnold qui se bastonne contre des crocos à coup de tatane ou encore c'est Arnold qui dégomme des dizaines de figurants avec deux armes technologiques de la mort qui tue. A coté, le grand James Coburn ne fait que passer (et payer ses impôts) tandis que James Caan cabotine à mort pour tirer un peu la couverture vers lui. Correct. 7/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 21 janv. 16, 11:41
par Kevin95
Image

TREMORS (Ron Underwood, 1990) Découverte

Conscient du ridicule de son pitch - des vers géants qui déciment toute une région en se dandinant sous terre - Underwood prend les devants et insuffle à son film un humour salutaire. Non pas dans une approche cynique en ridiculisant ses créatures, mais on situant son action dans un patelin bourré à craquer de simplets instantanément attachants (la palme au duo Fred Ward/Kevin Bacon dont la complicité crève l'écran). En retour, le réalisateur traite la menace avec un vrai sérieux, sait pertinemment que le hors-champ va lui être d'une aide précieuse (coup de bol, les bestioles vivent en profondeur) et exploite parfaitement son décor désertique où le danger peut se nicher n'importe où. Malin comme tout et chaudement recommandable. 8,5/10

Image

CREED (Ryan Coogler, 2015) Découverte

Film méta où un réalisateur/personnage tente de se sortir d'une position délicate, le cul entre deux chaises : à la fois le désir de se lover dans le moule Rocky, exploiter un nom (Creed) donc une mythologie et ainsi jouer la sécurité mais en même temps, tirer son épingle du jeu, signifier par tous les moyens son originalité. Conclusion, un film hésitant, parfois timide (en reprenant des pans entiers d'autres films de la série), parfois couillu (lors de plans séquences plus ou moins pertinents comme ce combat de boxe en un plan qui fagote l'exploit sportif donc dramatique) mais toujours honnête. La routine aurait pu s'abattre sur le film si à coté, Stallone n'offrait une performance du tonnerre, pathétique et profondément émouvant. Rocky est SON bébé et le restera. Un mouchoir vite ! 8/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 21 janv. 16, 11:48
par hellrick
TREMORS (Ron Underwood, 1990) Découverte

Malin comme tout et chaudement recommandable. 8,5/10
Sans doute le meilleur film de "grosses bestioles" de ces 30 dernières années :wink:
Je viens de voir le cinquième, ça reste plaisant

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 24 janv. 16, 17:50
par Kevin95
Image

NOMADS (John McTiernan, 1986) Découverte

Premier long de McTiernan un an avant Predator et les choses sérieuses. Film fantastique typiquement de son époque, on sent le même air respiré par le Manhunter de Michael Mann voir le Prince of Darkness de Carpenter. Le réalisateur new-yorkais filme Los Angeles comme une terre sauvage, certains de ses habitants comme des êtres aux mœurs et aux rituels étranges. Bien qu’extrêmement bordélique (que viennent faire ces nones flippantes dans l'affaire) le film dégage une atmosphère hypnotique d'où nait la sensation que McTiernan est déjà maitre de ses images. Seul manque un scénario rigoureux pour que se déploie totalement le génie de son metteur en scène. Ça et un autre acteur parce que Brosnan a beau être bon acteur, il pédale sévèrement dans la semoule en français. 8/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 25 janv. 16, 00:06
par Kevin95
Image

THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING (Philip Kaufman, 1988) découverte

Surprenant de voir un studio américain financer un film de près de trois heures sur un sujet dramatique, adapté de Kundera et finalement peu spectaculaire si l'on omet les événements de Prague au cœur du récit (soit cinq minutes de métrage pour un public américain qui s'en tape royalement). Le résultat est un film à l'allure terriblement européenne, maitrisé au niveau de la forme mais pas totalement au niveau de la narration. Après un début en fanfare, on oscille constamment entre élégance et somnolence avant un dernier acte (l'exode) trop long. La caméra de Kaufman a beau être délicate, elle manque aussi parfois de peps, de tension. Toutefois, même si le temps se fait long sur la fin le film a trop de classe pour être expédié avec le tout-venant. 7,5/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 26 janv. 16, 00:39
par Kevin95
Image

LE CHOIX DES ARMES (Alain Corneau, 1981) révision

Peut-être le dernier french polar imposant avant que la télévision ne vienne s'essuyer les pieds sur le genre. Corneau conclut sa quadrilogie policière (débuté cinq ans plus tôt) en filmant la fin d'une époque et un passage de relais qui ne peut pas ou peut plus se faire. Montand en cousin de Gabin, joue les grands seigneurs qui ne rêvent que de quitter un pays qui ne lui ressemble plus et qui doit, malgré lui, faire face à une jeunesse, sans morale ni repère, interprétée fiévreusement par Depardieu. Un ton froid et tragique façon Cercle rouge mais avec une mélancolie et des sentiments proches de Becker et Touchez pas au grisbi. L'auteur ne radine pas pour rendre hommage à la vieille école : scope, lumière sublime et score de Sarde à se damner. Grande classe. 9/10

Image

UNCLE BUCK (John Hughes, 1989) découverte

Un John Hughes plus en retrait, plus familial donc moins énergique. L'entreprise ne manque pas de charme mais l'enjeu est classique pour ne pas dire faiblard (on devine dès le générique qu'un famille va se ressouder). Seulement, contrairement aux autres films sur le même principe qui visent essentiellement la naïveté (et le porte-monnaie) de la famille yankee, le film de Hughes ne traite pas ses personnages par-dessus la jambe. Un vrai face à face s'organise entre des adultes soit absents (les parents), soit en proie à une forme de régression (Buck), soit autoritaires (les autres) et à contrario, des jumeaux perspicaces et une adolescente en crise, certes chieuse de première mais dont les propos sont loin d'être faux. Pour eux donc. 7,5/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 1 févr. 16, 16:49
par El Dadal
Kevin95 a écrit :Image

SHAKEDOWN (James Glickenhaus, 1988) Découverte

Comme quoi, on peut être l'auteur du branquignole The Exterminator et torcher huit ans plus tard un policier fun et stylisé. Monté dans la foulée du carton de Lethal Weapon, le film suit l’enquête d'un avocat tout en lunettes noirs pour dents blanches et d'un flic toujours pas remis de la fin des seventies. Ambiance roots, limite glauque, Glickenhaus va tourner dans les mêmes coins de New-York que Maniac Cop (qu'il produit), agrémente le bordel flippant de The Exterminator d'un peu plus de trash et Sam Elliott - qui s'est fait la tronche de Serpico - habite un cinéma de la 42eme rue (que dire de plus, idée géniale). La mise à mort des deux bad guys est une horreur, mais pour qui ferme les yeux cinq minutes c'est de la bonne. 8,5/10
Bon, voilà, c'est vu. Que dire? Quel bonheur pendant 1h15! Un festival de gueules et situations typiquement 80's pour une mise-en-scène bien nerveuse et un rythme qui accroche bien. On a plusieurs films en un (polar, procès, drame, action et WTF) et cette générosité marque bien des points chez le spectateur que je suis. Suffisamment pour pardonner un dernier 1/4h assez pourri, j'avoue :mrgreen:

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 1 févr. 16, 17:05
par Kevin95
Image

UNE EXÉCUTION ORDINAIRE (Marc Dugain, 2010) découverte

Marc Dugain joue au cinéaste, use et abuse de caméra à l'épaule, de recadrages exacerbés tout en rechignant à l'idée de se séparer des "bons mots" de son bouquin (Staline ne parle alors que par aphorismes). En revanche, le metteur en scène n'a pas de complexe à se confronter à un romanesque peu investi par le cinéma français contemporain d'où résulte une histoire passionnante et des comédiens impliqués. Dussollier en petit père des peuples qui tire laborieusement sur sa pipe et qui s'éclate comme un gamin devant un western mais surtout Marina Hands qui porte quasiment tout le film, capable de passer en un claquement de doigts d'un visage froid et opaque à celui d'une tragédienne. Quelques coups de mou mais un bel ouvrage dans l'ensemble. 7/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 1 févr. 16, 17:13
par Eusebio Cafarelli
Image

Désaccord parfait (Antoine de Caunes, 2006) découverte

Dieu que c'est mauvais... dès le générique avec des montages photo indignes des moyens techniques actuels. Rochefort (surtout) et Rampling en roues libres, des seconds rôles mal traités, un scénario qui tient sur un timbre poste, un ton rigolard-romantique lourd, des "gags" ratés, aucune méchanceté parce que la réconciliation est beaucoup trop rapide, pour une comédie poussive des années 70... Un visionnage pour perdre son temps...

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 3 févr. 16, 16:55
par wontolla
Land of Mine (Martin Zandvliet): 9,5/10

Sortie en Belgique le 23 mars prochain.
Quelques informations sur ce film qui relate un épisode méconnu de l'histoire danoise.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 8 févr. 16, 01:16
par Kevin95
Image

NIGHTMARE (Romano Scavolini, 1981) découverte

Romano Scavolini veut bien manger à la cantine à succès du slasher mais avec ses propres tupperwares. Le but est le même (surfer sur le carton de Friday the 13th) mais la manière diffère, moins racoleuse, plus sèche. C'est que Scavolini est italien et cette Amérique (nouvellement) reageannienne l'amuse, sa schizophrénie entre un New-York vulgos, agressif et une Floride hypocrite, ses foyers en crise, ses habitats dans lesquels une arme à feu se trouve en un clin d’œil, ses gamins insolents, ses médecins d'opérette et ses bobos toujours pas revenus des seventies. Son métrage est autant (si ce n'est moins) un slasher, qu'un drame sordide ou une vision ironique de l'american way of life. Le règlement de compte final déçoit pour mieux introduire une conclusion ironico-glaçante. Étonnant. 8/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 8 févr. 16, 10:02
par hellrick
Kevin95 a écrit : NIGHTMARE (Romano Scavolini, 1981) découverte
le dvd Neo est horriblement charcuté et censuré que c'en est une honte...vive tonton l'Américain :fiou:

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 8 févr. 16, 12:39
par Kevin95
C'est celui que j'ai... :|

Malheureusement, le BR ricain n'a pas de sous-titres.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 9 févr. 16, 00:25
par bruce randylan
Losing ground (Kathleen Collins - 1982)

Image

Sara en a un peu marre de l'abstrait. Il faut dire qu'elle prof de philosophie et écrit une thèse sur l'abstrait, que son mari est peintre abstrait (cherchant à revenir vers le figuratif) et que leur relation est d'ailleurs elle-même abstraite.

Ce film indépendant très rare est le premier et unique long-métrage de Kathleen Collins (après un moyen métrage encore plus confidentiel). Ce qui fit d'elle la première cinéaste afro-américaine.
Entre Rohmer et Cassevetes, Losing ground est le genre de film qu'on voudrait défendre pour de multiples raisons mais qui reste un peu prisonnier de ses maladresses techniques, des acteurs limités, des personnages un peu trop schématiques, de dialogues artificiels et d'une héroïne dont j'ai eu du mal à partager les interrogations (du moins au début)
A l'inverse, il y a tout autant d'éléments qui se construisent sur la longueur et qui en font une oeuvre attachant car justement imparfaite, sincère et personnelle.

C'est donc dans la seconde moitié que le film dévoile sa petite musique et creuse ses personnages qui révèlent leur fragilités et leurs doutes. Ce virage n'est pas forcément très subtile pour autant et correspond également à pas mal de clichés de films indé mais il faut reconnaître que l'émotion s'installe et que certaines séquences fonctionnent par des personnages aux réactions humaines.
Il faut aussi souligner la prestance de Duane Jones qui apporte une vraie présence magnétique et tire le film vers la fable pour 2-3 séquences presque irréellse et fascinantes, tout en étant parfaitement dans la continuité du style de la cinéaste.

J'aurai du mal à dire si j'ai aimé ou non. Sans doute les deux à la fois et je regrette pas quoiqu'il en soit la découverte.

Après des années d'invisibilité le film a été restauré en 2012 et fut présenté au Festival Toute la Mémoire du Monde.


Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 9 févr. 16, 00:39
par Kevin95
Image

ROBOCOP (Paul Verhoeven, 1987) révision

Premier acte (si l'on considère Flesh and Blood comme un film americano-européen) d'une période US pour Verhoeven que l'on pourrait définir comme un mariage contre-nature et ludique entre ce que veut Hollywood et ce que prend le réalisateur. Ici une série Z, surfant sur la mode androïde de The Terminator, devient dans les mains du hollandais à la fois un film d'action tendu et une tragédie bouleversante, à la fois critique acide d'une Amérique reaganienne comateuse et vision futuriste fascinante, à la fois variation sur une figure christique et péloche bourrine qui ne lésine pas sur la violence. Culte sans doute, génial assurément, le film n'a rien perdu de sa force et de son ton rentre-dedans à travers les années. Et si c'était le chef d’œuvre de son auteur ? 10/10

Image

SECRET DÉFENSE (Philippe Haïm, 2008) découverte

L’ambition est honorable, faire un film d'espionnage pêchu et moderne autour des groupuscules islamiques post 11 septembre. Philippe Haïm a visiblement beaucoup aimé les films de Tony Scott mais n''en garde que le montage frénétique tandis que la mise en scène ressemble moins à Spy Game qu'à un épisode de 24. Le film se tire une balle dans le pied en s’embarrassant de quatre histoires, traitées en moins d'1h45 dont on ne retient que des personnages stéréotypés (il n'y a pas de temps pour la complexité). Pour ne rien arranger, le personnage le plus intéressant (Gérard Lanvin) est traité avec distance quand celui du jeune jihadiste (tout en cris et pétages de plomb) ou celui de la jeune espionne (tout en pleures et tenue d'Eve) auraient pu être squeezé. Dommage. 5/10