yaplusdsaisons a écrit :Watkinssien a écrit : Le seul film que j'adore de Rohmer est Ma nuit chez Maud !
Cui-là je le connais par coeur!!! Il suffit que je regarde les premieres images, qui n'ont pas l'air de péter bien fort et qui pourtant sont profondément originales, pour que je décide de voir les suivantes... jusqu'à ce que l'intrigue -du moins les enjeux du film- me happe. Tout y est fascinant, de la messe au duo de musiciens, en passant par les plans sur le texte des "Pensées"; il n'y a que Marie-Christine Barrault qui m'exaspère un peu (dans tous ses films, d'ailleurs) mais ça fait partie de ces personnages rohmeriens qu'on a parfois envie d'égorger. Mais Françoise Fabian en robe courte, pardon!
Malgré la réussite incontestable, je le trouve pour ma part trop « théorique », trop prompt à exposer ouvertement son intelligence – les discussions sur Pascal, etc.
Un défaut qu’il partage, à mes yeux, avec
Conte de Printemps et (dans une moindre mesure)
Conte d’Hiver.
Je préfère les films de Rohmer dans lesquels l’aspect « réflexion » est plus discret et bien équilibré avec le facteur « charme » impondérable. Les films qui ne jettent pas leur "réflexivité" à la gueule du spectateur, mais lui laissent au contraire le loisir de rêvasser, se faire lui-même sa petite théorie.
La Femme de l’Aviateur ou
les Rendez-Vous de Paris n’ont pas l’air excessivement profonds de prime abord, mais ils m’accompagnent plus volontiers que
Maud – l’atout « charme » y étant + probant à mes yeux, même s’il est purement subjectif.
(D’ailleurs, malgré son apparente simplicité, une œuvre comme La
Femme de l’Aviateur peut donner lieu à des exégèses aussi riches et révélatrices que
Maud ou
Le Genou de Claire – cf le bouquin de Bonnitzer)
Pour finir : Rohmer a généralement le chic pour filmer la nature ou l’urbanité, qui sont bien + que de simples « décors » classiques, et où les déambulations/contemplations s’avèrent souvent passionnantes. Or, je trouve que
Ma Nuit Chez Maud est un peu trop confiné en appartement, et qu’il ne « respire » pas assez.