Cannes 2022
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Re: Cannes 2022
Je me moque un peu de ce critère gauche/droite en matière de cinéma. Quand on est cinéphile, on a pour opinion politique principale le cinéma, la mise en scène, l'art du récit ou de la description, la beauté plastique.
Friedkin ne me semble pas spécialement de gauche et il me passionne.Idem pour Hawks, Ford,etc...
Guediguian est de gauche et aurait théoriquement pas mal d'atouts pour me plaire à l'écouter sauf que la question du cinéma est première quand on va au cinéma...et je ne vois pas assez de cinéma dans ses films, du moins pas assez de ce que j'attends du cinéma.
Friedkin ne me semble pas spécialement de gauche et il me passionne.Idem pour Hawks, Ford,etc...
Guediguian est de gauche et aurait théoriquement pas mal d'atouts pour me plaire à l'écouter sauf que la question du cinéma est première quand on va au cinéma...et je ne vois pas assez de cinéma dans ses films, du moins pas assez de ce que j'attends du cinéma.
- Courleciel
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Re: Cannes 2022
Ils risquent d'être nombreux!AtCloseRange a écrit : ↑31 mai 22, 18:53 ça donne envie de créer un topic "les meilleurs réals sont de droite"...

"- Il y avait un noir a Orly, un grand noir avec un loden vert. J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire a un grand noir avec un loden vert
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Re: Cannes 2022
C'est pas un peu paradoxal de soupçonner Vincent Lindon d'être de droite ?
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Cannes 2022
Qu'il soit de droite ou de gauche, il est surtout scandinave.Lohmann a écrit : ↑31 mai 22, 18:52 et concernant Ostlund je reste très dubitatif sur le fait d’en faire un réal de droite (lui qui est ouvertement contre la philanthropie et pour une imposition plus importantes des riches, pour un état social fort etc). Sinon oui les deux que tu cites sont pareillement excellent, Play un poil plus théorique et sec, ça pourrait rebuter celui qui le découvrirait par cette œuvre.
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Re: Cannes 2022
«Club Le Figaro Culture» : qui du Festival de Cannes ou de Top Gun sauvera le cinéma ?
https://www.lefigaro.fr/culture/club-le ... a-20220601
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Re: Cannes 2022
Je n'ai pas trouvé le sujet dédié alors je poste ici, désolé si c'est un doublon.
Guillermo del Toro est intervenu lors d'un symposium en deux parties consacré au cinéma. La presse / Internet a semble-t-il évoqué ses propos par bribes et dans le désordre. J'ai essayé de reconstruire ici ses propos, tant ils m'ont parus excessivement pertinent. La traduction automatique deepl n'était pas claire, j'ai donc tout vérifié et retraduit en m'assurant que les problèmes de traduction étaient résolus, mais si vous pensez faire mieux, la version originale est à chaque fois indiquée.
Les intertitres sont de moi, là encore pour éviter de s'y perdre.
En ce qui me concerne, Guillermo del Toro fait partie de ces génies de l’image, qui s’est rapproché d’autres génies de l’image du présent, sans rien avoir oublié des génies du passé. Plus c’est un véritable lettré et fan de l’histoire de la Science-fiction ayant notamment racheté une partie de la collection privée de Forest J. Ackerman. Les commentaires de ses films, les bonus qui complètent ses éditions DVD et blu-rays sont riches en enseignement – l’édition DVD d’Hellboy incluait notamment un documentaire sur l’art de la narration en bande dessinée par un autre génie, Scott McCloud. Bref, ses points de vue aussi bien sur la réalité que sur le récit sont précieux et cela n’a pas échappé aux sites d’actualité du cinéma qui reproduisent une partie de ses propos tenus au Festival de Cannes 2022, « l’édition en présentielle », où se tenait un symposium sur l’état présent du cinéma. Notez que les différents articles ne reproduisent pas tout ou dans le même ordre, et je n’ai pour l’instant disposé que des citations de la première partie du symposium, la session qui s’est tenue le mardi 24 mai 2022.
Les articles contenant les citations.
https://www.indiewire.com/2022/05/guill ... 234727914/
https://www.darkhorizons.com/del-toro-g ... in-future/
https://www.thewrap.com/guillermo-del-t ... symposium/
https://variety.com/2022/film/global/gu ... 235276882/
S'il y a une vidéo intégrale du symposium, je ne l'ai pas trouvé.
La seconde partie du symposium semble beaucoup moins pertinente, mais là encore, je n'ai pas trouvé de transcription intégrale.
***
Quel avenir pour le cinéma d’aujourd’hui ?
Le choix de voir les films tels qu’ils doivent être vus
Il faut pouvoir financer son film pour toucher un public
Traduction : Il y a deux faces à l'équation. L'une est ce que l’on raconte au public, et l'autre est la possibilité de faire le film. Cela fait quinze ans que je porte (en gestation) Pinocchio. Quand je l'ai annoncé, tout le monde a dit : Considérez-le comme (financé) ! Je répondais : C'est Pinocchio pendant la vie du [dictateur italien Benito Mussolini], et ils disaient : "Oh… merci (de nous en avoir parlé)". Ils remboursaient mes heures de parking et ouste, je m’en allais. Et j'ai finalement pu financer mon Pinocchio après une seule réunion avec Netflix. Il y a donc certains films qui sont achevés. Le problème est seront-ils vus, et dans quelles conditions ? On les fait, mais les voient-on pour de vrai ?
Il faut pouvoir montrer son film pour toucher un public
Traduction : (Quant à la question de savoir ce qu'est un film de cinéma) Nous devons nous interroger. Parlons-nous de la taille de l'écran ou de la taille des idées ? Sommes-nous en train d’argumenter que le cinéma ne peut exister que sous la forme de certaines séquences, ou bien le film de cinéma est-il quelque chose qui nous capture avec des images, de la musique et des sons et qui nous transporte dans un endroit où aucun autre art ne peut le faire ? Mon premier devoir est de raconter mes histoires. Si quelqu'un peut me prouver que le système de production d'avant était beaucoup plus idéal, ouvert, libre — merde, essayez-donc, parce que vous perdrez. C'est un faux argument. Le premier devoir du cinéaste est de trouver de l'argent, et si c'est la pension ou les économies de votre cousin cousin, vous devrez l’investir. Il est très important que nous réalisions qu'il ne s'agit plus d'un seul streamer — (qu’il s’agisse de Netflix,) Disney Plus, HBO Max, (ce nouveau moyen de financer le cinéma) c'est un phénomène (général).
Nous sommes submergés par une offre qui ne montre pas ce que le cinéma a à nous offrir
Traduction : Tout le monde (ici au 75ème Festival de Cannes 2022) bosse. Tout le monde (ici) fait une série télé, une pub, une vidéo, un film. Nous produisons plus que jamais, et jamais nous n’avons aussi peu regardé de films. Tout le monde dans cette salle est en retard 20 films à regarder, 10 séries télévisée, 50 publicités, nous sommes tous largués. En un sens, nous avons un train qui va plus vite, et nous courons tous dehors à côté du train pour tenter de remonter à bord un jour... Y a-t-il de grandes œuvres à la télévision ? Oui. Mais ont-elles l'envergure des films ? Pas très souvent. La télévision peut générer de grandes fictions, et parfois de superbes récits, mais elle génère rarement de grandes images à grande échelle comme le font les films. Je suis né en 1964 et j'ai vu Vertigo (NDT de Alfred Hitchcock, réputé le meilleur film de cinéma de tous les temps) en vidéo de nombreuses fois. Mais au moment où je l'ai vu sur grand écran, j'ai réalisé qu’en fait je ne avais jamais vu ce film.
Profiter d’un « contenu » jetable déversé en continu dans des tuyaux sur des écrans n’est pas profiter du cinéma
Traduction : Il y a deux choses qui sont entrées dans notre lexique il y a cinq ans et qui sont horribles : le contenu et le pipeline. Ces (termes) s’emploient pour du pétrole, de l'eau ou des eaux usées. Quoi qu'ils décrivent, ils ne décrivent pas de l'art, ils ne décrivent pas le cinéma. Ils ne décrivent pas le cinéma, parce qu'ils impliquent l'impermanence, la qualité d’une chose que nous sommes censés simplement évacuer. Il faut que ça continue de bouger. Dans ma tête, une belle œuvre de narration audiovisuelle devrait avoir sa place à côté d'un roman, d'une peinture. Nous ne sommes pas en train de parler peinture (quand on parle de contenu ou de pipe-line ou de quelque chose qui s’évacue). Nous ne parlons de peinture que lorsque nous pouvons nous tenir devant. Un tableau est toujours ce que nous découvrons (devant nous).
La civilisation change, le cinéma aussi.
Traduction : Où nous en sommes quant au cinéma, et l’état dans lequel nous nous retrouvons nous-mêmes, est causé par les distributeurs, les exploitants de salle, les réalisateurs et les créateurs. Nous devons nous poser la question d’à quel moment la communication est rompue, à quel point nous pouvons la raccommoder. Quand nous regardons la structure entière de qui nous sommes en tant que race, en tant que communauté, toute la structure change. Il a fallu une pandémie pour tout bouleverser. Nous avons survécu à la pandémie parce que nous avions trois choses : la nourriture, les médicaments et les histoires. Ces trois choses nous ont fait tenir pendant de nombreux mois et années. Nous comprenons que notre art est de faire une chose qui est de première importance de faire.
On ne s’adapte pas ce que l’on refuse de voir arriver
Traduction :En même temps, ce n'est pas seulement la pandémie qui nous a menés là où nous sommes en tant que cinéastes, là où nous sommes en tant que culture, et cela ne nous est pas arrivé par hasard. Nous avons participé très activement à nous faire arriver là où nous en sommes. Le cinéma en tant que phénomène, en tant que phénomène culturel, a changé d'importance. le futur se présentera à nous de lui-même, que nous le voulions ou non. Il arrive, tout simplement. Il nous gifle au visage ou nous tape dans le dos, comme ça lui chante, mais il arrive.
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Guillermo del Toro est intervenu lors d'un symposium en deux parties consacré au cinéma. La presse / Internet a semble-t-il évoqué ses propos par bribes et dans le désordre. J'ai essayé de reconstruire ici ses propos, tant ils m'ont parus excessivement pertinent. La traduction automatique deepl n'était pas claire, j'ai donc tout vérifié et retraduit en m'assurant que les problèmes de traduction étaient résolus, mais si vous pensez faire mieux, la version originale est à chaque fois indiquée.
Les intertitres sont de moi, là encore pour éviter de s'y perdre.
En ce qui me concerne, Guillermo del Toro fait partie de ces génies de l’image, qui s’est rapproché d’autres génies de l’image du présent, sans rien avoir oublié des génies du passé. Plus c’est un véritable lettré et fan de l’histoire de la Science-fiction ayant notamment racheté une partie de la collection privée de Forest J. Ackerman. Les commentaires de ses films, les bonus qui complètent ses éditions DVD et blu-rays sont riches en enseignement – l’édition DVD d’Hellboy incluait notamment un documentaire sur l’art de la narration en bande dessinée par un autre génie, Scott McCloud. Bref, ses points de vue aussi bien sur la réalité que sur le récit sont précieux et cela n’a pas échappé aux sites d’actualité du cinéma qui reproduisent une partie de ses propos tenus au Festival de Cannes 2022, « l’édition en présentielle », où se tenait un symposium sur l’état présent du cinéma. Notez que les différents articles ne reproduisent pas tout ou dans le même ordre, et je n’ai pour l’instant disposé que des citations de la première partie du symposium, la session qui s’est tenue le mardi 24 mai 2022.
Les articles contenant les citations.
https://www.indiewire.com/2022/05/guill ... 234727914/
https://www.darkhorizons.com/del-toro-g ... in-future/
https://www.thewrap.com/guillermo-del-t ... symposium/
https://variety.com/2022/film/global/gu ... 235276882/
S'il y a une vidéo intégrale du symposium, je ne l'ai pas trouvé.
La seconde partie du symposium semble beaucoup moins pertinente, mais là encore, je n'ai pas trouvé de transcription intégrale.
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Quel avenir pour le cinéma d’aujourd’hui ?
Traduction : Il y a beaucoup de réponses possibles à la question de savoir ce que le futur sera. La réponse dont je suis certain est que ce que nous avons maintenant n’est pas économiquement viable. À bien des égards, ce que nous avons appartient à une structure plus ancienne… (nous vivons à bien des égards une période comparable à celle de l'avènement du son dans les années 1920) … C'est dire à quel point le changement est profond. Nous découvrons que ce qui est en train de changer, c’est bien plus que le système de diffusion (des films). C'est la relation avec le public qui se transforme. Allons-nous tenter de la retenir, ou bien allons-nous partir en quête d’une nouvelle relation et faire la preuve d’un esprit d’aventure ?Guillermo Del Toro a écrit :There are many answers to what the future is. The one I know is not what we have right now. It is not sustainable. In so many ways, what we have belongs to an older structure… (we are in many ways in a moment similar to the advent of sound in the 1920s.) … That’s how profound the change is. We are finding that it is more than the delivery system that is changing. It’s the relationship to the audience that is shifting. Do we hold it, or do we seek and be adventurous?
Le choix de voir les films tels qu’ils doivent être vus
Traduction : Lorsque je discute avec un streamer, je lui demande d'avoir un catalogue plus étoffé de films d'autres décennies et d'autres pays. Et si le prochain grand film de 2023 venait d'un streamer et que nous ne le puissions pas le voir ? À l'heure actuelle, nous perdons plus rapidement de films du passé que nous n’en avions jamais perdus auparavant. On pourrait croire que ce n’est pas le cas, mais la simple disparition des supports physiques entraîne déjà le fait que les multinationales sélectionnent ce que nous regardons, bien plus vite que nous serions en mesure de le faire : L'avenir ne nous appartient pas. Alors ce n’est pas à nous même, mais à l’avenir, aux gens qui viendront après-nous, (que nous nous devons de nous préoccuper de la survie des films et de la relation du public avec ces films).Guillermo Del Toro a écrit :When talking to a streamer, I would demand them to have a stronger catalogue of movies from other decades and countries. What if the next great movie in 2023 comes from a streamer and we don’t see it? We are in the present losing more movies from the past faster than ever before. It seems like we aren’t, but the mere disappearance of physical media is already having corporations curating what we watch, faster for us,. The future doesn’t belong to us, so our duty is not to ourselves, but to the future, for the people who come after.
Il faut pouvoir financer son film pour toucher un public
Guillermo Del Toro a écrit :There are two sides to the equation. One is the narrative to the audience, and the other is the possibility to make the movie. I’ve been carrying ‘Pinocchio’ for 15 years. “When I announced it, everyone said, ‘Consider it done! Come and take a meeting,’ and I would say, ‘It’s ‘Pinocchio’ during the life of [Italian dictator Benito Mussolini],’ and they would say, ‘Oh thank you.’ They’d validate my parking and out go. And I got it financed finally in one meeting with Netflix. So there are certain things that are getting done. The fact is, are they getting seen, and how? Things are getting done, but are they being seen?
Traduction : Il y a deux faces à l'équation. L'une est ce que l’on raconte au public, et l'autre est la possibilité de faire le film. Cela fait quinze ans que je porte (en gestation) Pinocchio. Quand je l'ai annoncé, tout le monde a dit : Considérez-le comme (financé) ! Je répondais : C'est Pinocchio pendant la vie du [dictateur italien Benito Mussolini], et ils disaient : "Oh… merci (de nous en avoir parlé)". Ils remboursaient mes heures de parking et ouste, je m’en allais. Et j'ai finalement pu financer mon Pinocchio après une seule réunion avec Netflix. Il y a donc certains films qui sont achevés. Le problème est seront-ils vus, et dans quelles conditions ? On les fait, mais les voient-on pour de vrai ?
Il faut pouvoir montrer son film pour toucher un public
Guillermo Del Toro a écrit :(As for the question of what a film is) We have to question ourselves. Are we arguing about the size of the screen or the size of the ideas? Are we arguing that cinema can only exist as certain footage, or is it something that holds us with visuals and music and sounds and transports us to a place no other art can? My first duty is to tell the stories. If anyone can prove to me the production system before was much more ideal, open, free — fuck, try it, because you will lose. It is a false argument. The first duty of the filmmaker is to make the money, and if that’s a pension or a cousin’s money, you have to do it. It’s very important that we realize it’s not just one streamer anymore — Disney Plus, HBO Max, it’s a phenomenon.”
Traduction : (Quant à la question de savoir ce qu'est un film de cinéma) Nous devons nous interroger. Parlons-nous de la taille de l'écran ou de la taille des idées ? Sommes-nous en train d’argumenter que le cinéma ne peut exister que sous la forme de certaines séquences, ou bien le film de cinéma est-il quelque chose qui nous capture avec des images, de la musique et des sons et qui nous transporte dans un endroit où aucun autre art ne peut le faire ? Mon premier devoir est de raconter mes histoires. Si quelqu'un peut me prouver que le système de production d'avant était beaucoup plus idéal, ouvert, libre — merde, essayez-donc, parce que vous perdrez. C'est un faux argument. Le premier devoir du cinéaste est de trouver de l'argent, et si c'est la pension ou les économies de votre cousin cousin, vous devrez l’investir. Il est très important que nous réalisions qu'il ne s'agit plus d'un seul streamer — (qu’il s’agisse de Netflix,) Disney Plus, HBO Max, (ce nouveau moyen de financer le cinéma) c'est un phénomène (général).
Nous sommes submergés par une offre qui ne montre pas ce que le cinéma a à nous offrir
Guillermo Del Toro a écrit :Everybody’s working. Everybody’s doing a TV series, a commercial, a video, a feature. We produce more than ever, and we can watch less than ever. Everybody in this room has yet to catch up with 20 movies, 10 TV series, 50 commercials, we are all behind. In a sense, we have a train that is moving faster, and we are all running outside the train trying to jump on board at some point… Are there great works on TV? Yeah. But do they have the scale of movies? Not very often. TV can generate great drama, and sometimes it generates great storytelling, but rarely does it generate great images on a big scale the way movies do. I was born in 1964, and I saw ‘Vertigo’ on video many times. But the moment I saw it on the big screen, I realized that I had never seen it.
Traduction : Tout le monde (ici au 75ème Festival de Cannes 2022) bosse. Tout le monde (ici) fait une série télé, une pub, une vidéo, un film. Nous produisons plus que jamais, et jamais nous n’avons aussi peu regardé de films. Tout le monde dans cette salle est en retard 20 films à regarder, 10 séries télévisée, 50 publicités, nous sommes tous largués. En un sens, nous avons un train qui va plus vite, et nous courons tous dehors à côté du train pour tenter de remonter à bord un jour... Y a-t-il de grandes œuvres à la télévision ? Oui. Mais ont-elles l'envergure des films ? Pas très souvent. La télévision peut générer de grandes fictions, et parfois de superbes récits, mais elle génère rarement de grandes images à grande échelle comme le font les films. Je suis né en 1964 et j'ai vu Vertigo (NDT de Alfred Hitchcock, réputé le meilleur film de cinéma de tous les temps) en vidéo de nombreuses fois. Mais au moment où je l'ai vu sur grand écran, j'ai réalisé qu’en fait je ne avais jamais vu ce film.
Profiter d’un « contenu » jetable déversé en continu dans des tuyaux sur des écrans n’est pas profiter du cinéma
Guillermo Del Toro a écrit :There are two things that entered our lexicon five years ago that are horrible : Content and pipeline. These (terms) describe oil, water, or sewage. Whatever they describe, they don’t describe art, they don’t describe cinema. They don’t describe cinema, because they talk about impermanence, something we’ve just got to flush through. It has to keep moving. In my mind, a beautiful work of audiovisual storytelling should hold its place next to a novel, a painting. We don’t talk about paintings. We only talk about paintings when we’re in front of it. A painting is always new.
Traduction : Il y a deux choses qui sont entrées dans notre lexique il y a cinq ans et qui sont horribles : le contenu et le pipeline. Ces (termes) s’emploient pour du pétrole, de l'eau ou des eaux usées. Quoi qu'ils décrivent, ils ne décrivent pas de l'art, ils ne décrivent pas le cinéma. Ils ne décrivent pas le cinéma, parce qu'ils impliquent l'impermanence, la qualité d’une chose que nous sommes censés simplement évacuer. Il faut que ça continue de bouger. Dans ma tête, une belle œuvre de narration audiovisuelle devrait avoir sa place à côté d'un roman, d'une peinture. Nous ne sommes pas en train de parler peinture (quand on parle de contenu ou de pipe-line ou de quelque chose qui s’évacue). Nous ne parlons de peinture que lorsque nous pouvons nous tenir devant. Un tableau est toujours ce que nous découvrons (devant nous).
La civilisation change, le cinéma aussi.
Guillermo Del Toro a écrit :Where we are as cinema, and the state we find ourselves in is the responsibility of distributors, exhibitors, filmmakers, and creators. We have to question where the communication is broken, where we can patch it. When we look at the entire structure of how we are as a race, a community, it is shifting. It took one pandemic to shake it all up. We survived the pandemic because we had three things: Food, medicine, and stories. The three things sustained us for so many months and years. We understand we are in the craft of doing a thing that is of primary importance to do.
Traduction : Où nous en sommes quant au cinéma, et l’état dans lequel nous nous retrouvons nous-mêmes, est causé par les distributeurs, les exploitants de salle, les réalisateurs et les créateurs. Nous devons nous poser la question d’à quel moment la communication est rompue, à quel point nous pouvons la raccommoder. Quand nous regardons la structure entière de qui nous sommes en tant que race, en tant que communauté, toute la structure change. Il a fallu une pandémie pour tout bouleverser. Nous avons survécu à la pandémie parce que nous avions trois choses : la nourriture, les médicaments et les histoires. Ces trois choses nous ont fait tenir pendant de nombreux mois et années. Nous comprenons que notre art est de faire une chose qui est de première importance de faire.
On ne s’adapte pas ce que l’on refuse de voir arriver
Guillermo Del Toro a écrit :At the same time, it’s not only the pandemic, where we are as filmmakers, where we are as a culture, didn’t just happen to us. We were very actively participating to get us to where we are. Film as a phenomenon, as a cultural phenomenon, has shifted its importance. The future will present itself, no matter if we want it or not. It just shows up. It slaps us in the face or pats us in the back, whatever it wants, but it will show up.
Traduction :En même temps, ce n'est pas seulement la pandémie qui nous a menés là où nous sommes en tant que cinéastes, là où nous sommes en tant que culture, et cela ne nous est pas arrivé par hasard. Nous avons participé très activement à nous faire arriver là où nous en sommes. Le cinéma en tant que phénomène, en tant que phénomène culturel, a changé d'importance. le futur se présentera à nous de lui-même, que nous le voulions ou non. Il arrive, tout simplement. Il nous gifle au visage ou nous tape dans le dos, comme ça lui chante, mais il arrive.
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- Alibabass
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Re: Cannes 2022
Bon, je ne savais pas ou le mettre, mais l'heure est grave ...
WTF ??? Pourquoi ?
Parce-que Triangle Of Sadness arrive en salles, genre Bac Films vient de mettre les gros sabots pour un nombre importants de copies, palme d'or oblige.
Et, déjà, alors OUI, parce-que les critiques ça aime jouer sur la vérité / la nuance / la mauvaise fois / l'inutilité (cocher l'erreur), on démarre avec ça :
Luc Chenel (Libération)
Ceux qui prétendent aimer ce film, ou qui tenteront de le défendre (une comédie satirique, réjouissante, brillante, au vitriol, qui appuie là où ça fait mal, etc.) ne pourront le faire que par haine. Haine de quoi et de qui ? C’est la question, on verra plus tard.
Soit le nouvel épisode de la relation toujours houleuse entre la critique et le cinéaste ... comme Michel Franco ?
Résultat des courses dans le post des notes.
AZY
WTF ??? Pourquoi ?
Parce-que Triangle Of Sadness arrive en salles, genre Bac Films vient de mettre les gros sabots pour un nombre importants de copies, palme d'or oblige.
Et, déjà, alors OUI, parce-que les critiques ça aime jouer sur la vérité / la nuance / la mauvaise fois / l'inutilité (cocher l'erreur), on démarre avec ça :
Luc Chenel (Libération)
Ceux qui prétendent aimer ce film, ou qui tenteront de le défendre (une comédie satirique, réjouissante, brillante, au vitriol, qui appuie là où ça fait mal, etc.) ne pourront le faire que par haine. Haine de quoi et de qui ? C’est la question, on verra plus tard.
Soit le nouvel épisode de la relation toujours houleuse entre la critique et le cinéaste ... comme Michel Franco ?
Résultat des courses dans le post des notes.
AZY
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Re: Cannes 2022
Ne connaissant du film que ses extraits/bandes annonces et les retours cannois, je croyais que c'était plutôt avec du vomi que jouait Ostlund ?
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Re: Cannes 2022
Luc Chenel en roue libre, qui a l'air d'avoir passé plus de temps à brainstormer sur le jeu de mots du titre de son article, que sur son contenu.Alibabass a écrit : ↑27 sept. 22, 21:46 Luc Chenel (Libération)
Ceux qui prétendent aimer ce film, ou qui tenteront de le défendre (une comédie satirique, réjouissante, brillante, au vitriol, qui appuie là où ça fait mal, etc.) ne pourront le faire que par haine. Haine de quoi et de qui ? C’est la question, on verra plus tard.
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Re: Cannes 2022
J’ai l’intégrale de Lou Bega et si ça se trouve j’aimerai ce film. Ça ne veut rien dire.