Page 21 sur 85

Publié : 9 juin 07, 18:24
par Nicolas Brulebois
Melmoth a écrit :
Nicolas Brulebois a écrit :les « mots d’auteur », ces pets de la pensée
C'est marrant ces formules qui sont exactement ce qu'elles dénoncent...
Méthodologie un peu douteuse :? tu sors carrément la phrase de son contexte: je parlais des dialogues de cinéma :idea:

C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne supporte plus les films d'un Truffaut, par exemple: certaines répliques y sont tellement destinées à "faire sens", véhiculer/asséner un contenu poético-pseudo-universel (exemple: "les films sont comme des trains qui avancent dans la nuit", pfff), qu'elles me hérissent à chaque fois :evil:

Jack Griffin a écrit :C'est moi-même qui choisit ces extraits/ courts et qui les upload sur Dailymotion donc je ne cherche pas à repertorier tous les liens vidéos sur rohmer, je te rassure. Juste à montrer/ faire découvrir des choses amusantes et/ou interessantes que je n'ai pas pu trouver sur le net
dans ce cas, il aurait été intéressant de préciser que Véronique et son Cancre n'est pas précisément ce que le grand Momo a fait de mieux (personellement, c'est même l'un de ses courts que je trouve les plus nuls), et que l'on peut retrouver la piquante Véronique dans le film bien plus réussi intitulé Tous les Garçons S'Appellent Patrick, scénarisé par Rohmer et brillamment réalisé par Godard 8)
Borislehachoir a écrit :A voir son blog....

Immigration clandestine
Macabre découverte à l’aéroport d’Abidjan : on a retrouvé le cadavre d’un petit blanc dans le train d’atterrissage d’un avion. L’enquête a démontré que le pauvre gosse avait tenté la traversée, au mépris des risques, pour fuir la perspective d’une France sarkozyste...

Rédemption
Pour certains criminels, la prison est une seconde chance : gageons qu’une fois sorti de sa geôle, Bertrand Cantat sera devenu un autre homme, débarrassé de ces (sordides) penchants poético-altermondialo-démagos qui l’avaient conduit au drame que l’on sait...
:idea: Tu as oublié celle-ci :
Le beurre et l’argent du beurre...
Volée, insultée, battue, brûlée avec des mégots... A la vieille dame qui gémissait ainsi, on a fait voir le bon côté des choses : dans une société où le 3e âge souffre souvent d’une grande solitude, tout le monde n’a pas la chance d’avoir, comme elle, une garde-malade à domicile.

Publié : 9 juin 07, 18:55
par Jack Griffin
Nicolas Brulebois a écrit : dans ce cas, il aurait été intéressant de préciser que Véronique et son Cancre n'est pas précisément ce que le grand Momo a fait de mieux (personellement, c'est même l'un de ses courts que je trouve les plus nuls), et que l'on peut retrouver la piquante Véronique dans le film bien plus réussi intitulé Tous les Garçons S'Appellent Patrick, scénarisé par Rohmer et brillamment réalisé par Godard 8)
Je pense n'avoir pas vu celui là...
Sinon j'aime assez la façn dont l'élève balade Véronique

J'ai trouvé un lien où il parle un tout petit peu de ce court
Véronique et son cancre : le petit garçon retors est comme un personnage qui se refuserait à votre cinéma : il ne comprend pas l'inversion de la soustraction, or, vos personnages sont très souvent dans l'inversion, ils disent le contraire de la réalité.

C'est juste. Je pense que cela participe d'un comique (car j'espère que mes films sont drôles de temps en temps) qui n'est pas exactement de l'absurde mais plutôt d'un comique de la logique (bien souvent dans les œuvres « adaptées », comme Perceval). Véronique n'avait d'ailleurs pas plu à mes amis cinéastes qui me reprochaient de n'être pas allé assez loin. Or, je recherchais justement ce comique souterrain que l'on retrouve dans mes films d'époque, même dans le dernier (avec la petite fille muette).

Véronique et son cancre se soustrait à la logique habituelle du court métrage dans sa structure (deux scènes redoublées).

En effet, d'ailleurs si je devais refaire ce film je le ferais pareil. J'ai repris quelques idées dans Reinette et Mirabelle (quatre aventures).
http://www.cinelycee.com/rencontre.php?id_itw=49

Publié : 9 juin 07, 19:15
par Nicolas Brulebois
Jack Griffin a écrit :
Nicolas Brulebois a écrit :on peut retrouver la piquante Véronique dans le film bien plus réussi intitulé Tous les Garçons S'Appellent Patrick, scénarisé par Rohmer et brillamment réalisé par Godard 8)
Je pense n'avoir pas vu celui là...
pour info: il est actuellement disponible sur le 2e DVD de "Vivre Sa Vie", aux côtés de 2 autres courts tout à fait enthousiasmants: Charlotte et son Jules (avec Bébel) & Une Histoire d'Eau (repris par Godard d'après un matériau documentaire abandonné par Truffaut) :idea:

Publié : 10 juin 07, 01:01
par Jack Griffin
L'amour l'après-midi : Un petit problème de rythme ou d'intérêt, peut être des deux mais ça reste bien. Le dernier conte moral qu'il me restait à voir. Les décors, l'esthétique, font passer une certaine dureté par rapport aux autres.

Les nuits de la pleine lune: Là par contre ça coule de source...presque tout le temps fascinant. Ogier très émouvante, j'imagine ce que ça devait être de voir le film après l'annonce de sa mort en 84.

Publié : 10 juin 07, 01:29
par Nicolas Brulebois
Jack Griffin a écrit : L'amour l'après-midi : Un petit problème de rythme ou d'intérêt, peut être des deux mais ça reste bien. Le dernier conte moral qu'il me restait à voir. Les décors, l'esthétique, font passer une certaine dureté par rapport aux autres.
Je trouve que ce film suinte une laideur typiquement 70's, qui ne va pas du tout à Rohmer. D'ailleurs, il a tenté ensuite de s'éloigner du "naturel" de l'époque, puisque ses autres réalisations de la décennie (La Marquise d'O, Perceval) ont été des films sinon purement "historiques", du moins relevant d'une esthétique originale et raffinée, déconnectée de la mode alors en vigueur.
Jack Griffin a écrit : Les nuits de la pleine lune: Là par contre ça coule de source...presque tout le temps fascinant. Ogier très émouvante, j'imagine ce que ça devait être de voir le film après l'annonce de sa mort en 84.
note pour les amateurs de musique 80's: la BO est signée Elli & Jacno, et l'on peut voir Elli (Medeiros) danser auprès d'Ogier, Lucchini & Co au début du film, sur la chanson Les Tarots (précisément dans l'extrait mis en ligne par Jack Griffin :idea: )
lien vers le clip de Toi, mon Toit (toujours aussi excitant 20 ans après): http://www.dailymotion.com/relevance/se ... -toit-1986

Publié : 10 juin 07, 02:01
par Jack Griffin
Nicolas Brulebois a écrit :
Jack Griffin a écrit : L'amour l'après-midi : Un petit problème de rythme ou d'intérêt, peut être des deux mais ça reste bien. Le dernier conte moral qu'il me restait à voir. Les décors, l'esthétique, font passer une certaine dureté par rapport aux autres.
Je trouve que ce film suinte une laideur typiquement 70's, qui ne va pas du tout à Rohmer.


Il y a une dominante marron mais je crois qu'elle est accentuée par la colorimétrie douteuse de l'image du dvd zone 2. Bizaremment les images du film reprises dans les bonus sont meilleures. Mais c'est vrai qu'il persiste une certaine unité dans la gamme des couleurs (peu d'extravagance).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Bon, ça j'aime beaucoup quand même. Le film reste picturalement réussi je trouve (autre exemple: la première apparition de Françoise Verley, nu de dos)
Sinon on pense un peu à L'homme qui aimait les femmes et je me demande si Truffaut ne s'est pas inspiré de certaines séquences...
Même interrogation pour Kubrick; n'aurait-il pas potassé les contes moraux avant de faire Eyes Wide Shut ? :mrgreen:

Publié : 26 juin 07, 12:27
par Nicolas Brulebois
Ce soir, 00h30, sur FRANCE 2: Conte de Printemps

J'ai beau être un grand amateur de Rohmer, c'est vraiment LE film de lui que je ne supporte pas :evil:

Même L'Amour l'Après-Midi ou Le Beau Mariage, que je trouve plutôt bancals, voire ratés, possèdent tout de même ici et là quelques scènes qui les sauvent in extremis du naufrage total.
Conte de Printemps, par contre, je n'en sauve STRICTEMENT rien, malheureusement. Intrigue et dialogues poussifs, grâce totalement absente, casting faiblard... je ne sais pas ce qui lui a pris.

J'ai l'impression qu'il a connu un petit creux, à ce moment-là (fin des 80's). L'Ami de Mon Amie, qui le précède (87), était déjà esthétiquement assez laid et avait été fraîchement reçu (cf la critique de Joërl Magny parue dans les Cahiers à l'époque), mais contenait QUAND MÊME des moments assez forts et des irruptions de grâce intermittente. Mais c'est Conte de Printemps, selon moi, qui illustre le mieux cette (passagère) baisse de régime.

Ensuite, avec Conte d'Hiver, il a (heureusement) su tirer parti de la fadeur et de la grisaille visuelle pour aller dans le sens de son propos.
Avant de revenir à son meilleur niveau avec Conte d'Eté et d'Automne (via la trouée d'air frais qu'ont constitué L'Arbre le Maire & la Médiathèque et les Rendez-Vous de Paris)

Publié : 26 juin 07, 17:17
par Nomorereasons
Je le trouve pas mal, moi! Il est certes glacial et corseté, je ne suis pas sûr d'avoir goûté à sa juste valeur l'anecdote du collier (c'est ça, un macguffin, alors?) et la mode y est un tout petit peu ridicule... mais l'affrontement final entre la prof de philo et le quadragénaire est très intéressant, et les personnages féminins, bien qu'insupportables, éveillent la curiosité.
Ceci dit j'ai actuellement une bien meilleure envie de revoir le Conte d'Automne, où Rohmer me semble-t'il s'est énormément renouvelé et a écrit une belle histoire sur un sujet moins abordé qu'à l'ordinaire: le milieu de la quarantaine chez une femme seule. Le portrait est superbe, il n'y a que le personnage d'entremetteuse joué par Marie Rivière à qui je flanquerais des claques à la fin, quoiqu'on la plaigne un peu quand même...
Et sinon, j'ai lu le bouquin de Magny sur Rohmer et j'ai été assez déçu; pour moi celui de Bonitzer est plus profond et mieux écrit, même si le livre de mes rêves sur Rohmer n'existe pas encore!

(A part ça on m'a mis Ma bonne dame sous mon pseudo mais est-ce que je peux mettre un autre truc? Comment on fait?)

Publié : 26 juin 07, 17:38
par Ben Castellano
Nicolas Brulebois a écrit : Conte de Printemps, par contre, je n'en sauve STRICTEMENT rien, malheureusement. Intrigue et dialogues poussifs, grâce totalement absente, casting faiblard... je ne sais pas ce qui lui a pris.
C'est un film très cérébral et assez triste dans les rapports humain qu'il décrit: si on se focalise sur le personnage principal de cette prof de philo qui fait la gueule et dont on cherche bien à savoir ce qu'elle pense, ça prends plus de sens que le truc des "bijoux de la castafiore" en fil conducteur qui là est un peu raté, Florence Darel n'étant pas extraordinaire non plus dans ses manigance (disont le même: elle est crispante). Je trouve le film assez intriguant, il fout pas mal le cafard. Moin balisé que "Conte d'Automne", même si moins séduisant.

Publié : 26 juin 07, 18:59
par bronski
yaplusdsaisons a écrit :A part ça on m'a mis Ma bonne dame sous mon pseudo mais est-ce que je peux mettre un autre truc?
Non :mrgreen:

Publié : 26 juin 07, 20:27
par Nomorereasons
bronski a écrit :
yaplusdsaisons a écrit :A part ça on m'a mis Ma bonne dame sous mon pseudo mais est-ce que je peux mettre un autre truc?
Non :mrgreen:
Oh nooon :cry: ... du coup toi t'as pas vraiment joué dans un Luc Besson... (dire que j'ai raconté partout que t'étais mon copain :oops: ...)

Publié : 26 juin 07, 21:13
par Nicolas Brulebois
Ben Castellano a écrit : Conte de Printemps est un film très cérébral et assez triste dans les rapports humain qu'il décrit: si on se focalise sur le personnage principal de cette prof de philo qui fait la gueule et dont on cherche bien à savoir ce qu'elle pense, ça prends plus de sens que le truc des "bijoux de la castafiore" en fil conducteur qui là est un peu raté, Florence Darel n'étant pas extraordinaire non plus dans ses manigance (disont le même: elle est crispante). Je trouve le film assez intriguant, il fout pas mal le cafard. Moin balisé que "Conte d'Automne", même si moins séduisant.
j'ai tout de même du mal avec ce personnage féminin qui a le cafard parce qu'elle ne sait pas choisir entre ses multiples appartements, qui parle de l'anneau de Gygès à une gamine lors d'une soirée et se fait ensuite gentiment balader par la môme en question (dont on a constaté, entretemps, l'indéniable hystérie) à travers une vague histoire avec son père, la copine de son père, etc.

Bref: j'ai connu des Rohmer dans lesquels la mise en place des éléments se tenait un peu mieux, et dans lesquels le noeud du problème était un peu moins (involontairement) lâche.
yaplusdesaisonsmabonnedame a écrit :l'affrontement final entre la prof de philo et le quadragénaire est très intéressant, et les personnages féminins, bien qu'insupportables, éveillent la curiosité.


ok pour l'affrontement. Mais je trouve que ce personnage, censé être un séducteur, n'est pas excessivement convaincant.
SURTOUT: j'ai souvent trouvé que Rohmer faisait des merveilles sur le plan des castings féminins, engageant des actrices s'inscrivant dans une recherche esthético-érotique cohérente de films en films.
Là, je trouve qu'Anne Teyssedre et Florence Darel sont vraiment très en deça de l'idéal féminin rohmérien ( :oops: ) que l'on avait pu se faire au fil de l'oeuvre, et que ce petit plaisir-là nous est ôté.
Cela dit, c'est évidemment très subjectif, comme argumentation...

Publié : 26 juin 07, 23:48
par Nomorereasons
Ce qui me pose problème dans ce film, je l'ai dit, c'est la mode. Les jeunes filles de la bonne bourgeoisie de l'époque étaient durement touchées: jeans qui montent haut et qui boudinent la taille, ballerines/mocassins plats sans grâce qui couvraient jusqu'au coup-de pied, et on pouvait s'estimer heureux si ce n'était pas les treillis avec les talons aiguilles...

Publié : 3 juil. 07, 00:04
par Flol
Voilà, j'ai enfin découvert mon 1er Rohmer : Le Genou de Claire.
Au début, j'ai eu peur : statisme de la mise en scène, récitation de dialogues trop "écrits", interprétations pas toujours très justes...puis petit à petit, j'ai été happé par cette ambiance lumineuse, par ce phrasé et ce ton si particuliers (qui semblent donc une des marques de fabrique du réalisateur), par la thématique même du film (en une petite séquence entre Brialy et un tout jeunot Luchini, j'avais l'impression de me retrouver complètement dans le personnage de ce dernier)...et puis, je dois bien l'avouer, par le charme indéniable des jeunes comédiennes. :oops:
Quant à Brialy, il est absolument formidable en séducteur-paternaliste.
En bref, j'ai beaucoup aimé. Je suis maintenant prêt à en découvrir davantage. :D

Publié : 3 juil. 07, 06:58
par Jeremy Fox
Ratatouille a écrit :Voilà, j'ai enfin découvert mon 1er Rohmer : Le Genou de Claire.
Au début, j'ai eu peur : statisme de la mise en scène, récitation de dialogues trop "écrits", interprétations pas toujours très justes...puis petit à petit, j'ai été happé par cette ambiance lumineuse, par ce phrasé et ce ton si particuliers (qui semblent donc une des marques de fabrique du réalisateur), par la thématique même du film (en une petite séquence entre Brialy et un tout jeunot Luchini, j'avais l'impression de me retrouver complètement dans le personnage de ce dernier)...et puis, je dois bien l'avouer, par le charme indéniable des jeunes comédiennes. :oops:
Quant à Brialy, il est absolument formidable en séducteur-paternaliste.
En bref, j'ai beaucoup aimé. Je suis maintenant prêt à en découvrir davantage. :D
:) Sauf qu'il va falloir bien choisir car certains je pense, t'agaceront quand même pas mal. Si tu pouvais tomber sur Conte d'été, ce serait idéal pour continuer à mon avis.