Les livres impossibles à adapter au cinéma ?
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
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Il faut arrêter de voir de la pédophilie partout.
Dans certains pays, les filles deviennent mères à 13 ou 14 ans et ce n'est pas forcément un gamin de 15 ans qui les engrosse.
Je pense que Lolita est un roman admirable parce qu'il touche à quelque chose d'important. On peut sans doute (ce n'est pas mon cas, mais c'est théorique) tomber amoureux et avoir du désir pour quelqu'un de très jeune. Et cela peut être réciproque. Ensuite els moeurs, la société régulent ce genre de choses et posent des interdits moraux (en partie pour éviter l'inceste je pense).
Une histoire d'amour véritable entre une gamine de 13 ans et un type bien plus âgé (ou l'inverse) me déstabilise mais pourrait me bouleverser. Ce n'est pas mon cas, je ne suis absolument pas attiré par les gamines ou les gamins, mais l'amour est un absolu, et je ne peut pas condamner apriori toute relation bizarre en apparence.
Et franchement entendre Nikita parler de perversion, c'est trop fort, alors que certaines moeurs désormais admises (et c'est tant mieux) étaient taxées de déviantes (maladies ou perversions) il y a moins de 20 ans.
Dans certains pays, les filles deviennent mères à 13 ou 14 ans et ce n'est pas forcément un gamin de 15 ans qui les engrosse.
Je pense que Lolita est un roman admirable parce qu'il touche à quelque chose d'important. On peut sans doute (ce n'est pas mon cas, mais c'est théorique) tomber amoureux et avoir du désir pour quelqu'un de très jeune. Et cela peut être réciproque. Ensuite els moeurs, la société régulent ce genre de choses et posent des interdits moraux (en partie pour éviter l'inceste je pense).
Une histoire d'amour véritable entre une gamine de 13 ans et un type bien plus âgé (ou l'inverse) me déstabilise mais pourrait me bouleverser. Ce n'est pas mon cas, je ne suis absolument pas attiré par les gamines ou les gamins, mais l'amour est un absolu, et je ne peut pas condamner apriori toute relation bizarre en apparence.
Et franchement entendre Nikita parler de perversion, c'est trop fort, alors que certaines moeurs désormais admises (et c'est tant mieux) étaient taxées de déviantes (maladies ou perversions) il y a moins de 20 ans.
- Zelda Zonk
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Bon, je suis content, je vois que ce topic intéresse pas mal de monde, et que les arguments et exemples donnés sont très intéressants.
Juste une parenthèse pour recadrer le débat et éviter qu'il ne parte dans tous les sens : lorsque je parle d'adaptation, c'est au sens large du terme, c'est à dire que cela englobe à la fois les retranscriptions fidèles des romans (Lolita par exemple, malgré la réserve de Nikita
) mais aussi les lectures plus personnelles des cinéastes (par exemple, Miracle en Alabama d'Arthur Penn).
C'est d'ailleurs en ce sens que le débat est intéressant, puisqu'il permet d'embrayer sur la question classique : toute adaptation d'un chef-d'oeuvre littéraire est-elle une trahison nécessaire et justifiée ?

Juste une parenthèse pour recadrer le débat et éviter qu'il ne parte dans tous les sens : lorsque je parle d'adaptation, c'est au sens large du terme, c'est à dire que cela englobe à la fois les retranscriptions fidèles des romans (Lolita par exemple, malgré la réserve de Nikita

C'est d'ailleurs en ce sens que le débat est intéressant, puisqu'il permet d'embrayer sur la question classique : toute adaptation d'un chef-d'oeuvre littéraire est-elle une trahison nécessaire et justifiée ?
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Un projet que Sylvester Stallone veut monter depuis vingt ans environ.-Kaonashi Yota- a écrit :De ce point de vue, il serait intéressant de faire un film sur la vie d'Edgar Allan Poe, vu qu'il s'est marié à une fille de 14 ans, alors que lui en avait 30 (voire un peu plus).


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J'ai terminé Glamorama et j'ai du mal à croire que Avary veule en tirer un film. Non pas que le matériaux soit inintéressant, loin de là, mais l'histoire et la structure est tellement déconcertante et décalé que je doute qu'on puisse en tirer un film amplement compréhensible (àmoin de l'amputé sauvagement ce qui risque d'arriver)...
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En ce qui concerne Lolita, Nabokov avait écrit lui-même un scénario dont Kubrick n'a pas tenu compte. Il a d'ailleurs été publié il y à quelques années. Je ne crois pas que Nabokov appréciait vraiment l'adaptation de Kubrick. Mais à mon avis si Lolita posait des problèmes lors de sa transcription à l'écran c'est effectivement surtout pour des problèmes de censure, pas vraiment de forme littéraire (à l'inverse de Naked Lunch par exemple).
On remarque quand même que l'une des principales difiicultés à adapter des romans vient de la durée des métrages. En second vient je pense le type de narration : plus elle est introspective, plus elle est casse-gueule. Comment pourrait-on adapter la Cruxifiction en Rose de Miller par exemple ? Une voix-off sur un film de 8 heures ?
A l'inverse il y a des auteurs qui semblent être fait pour être adaptés : Elmore Leonard par exemple (qui a d'ailleurs commencé sa carrière en écrivant des novelisations), dont toutes les adaptations sont des réussites: get shorty, Out of Sight, Jackie Brown...C'assez rare je pense.
On remarque quand même que l'une des principales difiicultés à adapter des romans vient de la durée des métrages. En second vient je pense le type de narration : plus elle est introspective, plus elle est casse-gueule. Comment pourrait-on adapter la Cruxifiction en Rose de Miller par exemple ? Une voix-off sur un film de 8 heures ?
A l'inverse il y a des auteurs qui semblent être fait pour être adaptés : Elmore Leonard par exemple (qui a d'ailleurs commencé sa carrière en écrivant des novelisations), dont toutes les adaptations sont des réussites: get shorty, Out of Sight, Jackie Brown...C'assez rare je pense.
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Ah ce point lolJeremy Fox a écrit :gally a écrit :
Bonjour Jeremy Fox,
Pareil.
Peut être à une exception faite, la Bible qui bein qu'il y a des centaines de films tirés de celle-ci aucun à ma connaissance ne reprend l'intégralité de celle ci.Si : La bible de John Huston mais tu fais bien de ne pas
connaitre
Mais merci, je ne savais pas qu'un tel film existé.
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Dante ALIGHIERI (1265-1321)
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- Jeremy Fox
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Get shorty est selon moi totalement raté mais là n'est pas la question.lowtek a écrit : A l'inverse il y a des auteurs qui semblent être fait pour être adaptés : Elmore Leonard par exemple (qui a d'ailleurs commencé sa carrière en écrivant des novelisations), dont toutes les adaptations sont des réussites: get shorty, Out of Sight, Jackie Brown...C'assez rare je pense.
Pour répondre à Memento, encore une fois pour moi tous les cas de figure sont possibles. Regarde la fidélité de Hanson au roman de Ellroy LA confidential : le film est une belle réussite très fidèle au texte même si je ne ressens rien du tout du style de l'auteur.
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Je ne sais si c'est du second degré Nikita, mais si ce n'est pas le cas je ne trouve pas cette exclamation d'horreur puritaine très ...sincère ou spontanée.Nikita a écrit :Quelle horreur, je l'igonrais mais c'est un pervers ce mec-Kaonashi Yota- a écrit :
De ce point de vue, il serait intéressant de faire un film sur la vie d'Edgar Allan Poe, vu qu'il s'est marié à une fille de 14 ans, alors que lui en avait 30 (voire un peu plus).
comment ça je suis hors sujet ?!
Sans remonter jusqu'à Poe, sans jouer des interdits et du malaise de l'attrait d'une jeune fille en fleur peut susciter chez certains esthètes, le cinéma s'est parfois "compromis" à conter une belle liaison, sous son angle le plus universel et cosmique, sans arrière-pensée. Je pense à la bio de Jerry Lee Lewis, par exemple, mais il y en a forcément beaucoup d'autres.
Aucune subversion ni encore moins de perversion dans la description d'une telle attirance:?
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Non, il l'a détestait, mais il était spécial le Nabokov...lowtek a écrit : Je ne crois pas que Nabokov appréciait vraiment l'adaptation de Kubrick.
Ce qui sous-entendrait que les romanciers américains, notamment les novelistes, sont plus faciles à adapter que les auteurs français, souvent moins tournés vers l'action et plus vers l'introspection précisément (une spécialité de la littérature française ?)...En second vient je pense le type de narration : plus elle est introspective, plus elle est casse-gueule.
A ce titre, souvenez-vous de Marguerite Duras et du scandale qu'elle avait fait lors de la sortie de L'amant. Claude Berri raconte dans son autobiographie qu'elle s'est vite désengagée du film et qu'elle ne voulait plus en attendre parler.
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Sauf qu'il y a des relations amoureuses qui sont biaisés de part cette différence d'age... En effet, chaque enfant recherche à l'adolescence à se construire l'image du père (pour les filles) et de la mère (à travers le garçon) à travers les relations amoureuses. Les personnes "beaucoup" plus agées abusent donc de ce "pouvoir" et je trouve cela extrèmement malsain. Les psychanalystes connaissent très bien ce problème et c'est pour cette raison qu'ils s'interdisent de nouer une relation avec leur patiente (image paternaliste).Sergius Karamzin a écrit :Il faut arrêter de voir de la pédophilie partout.
Dans certains pays, les filles deviennent mères à 13 ou 14 ans et ce n'est pas forcément un gamin de 15 ans qui les engrosse.
Je pense que Lolita est un roman admirable parce qu'il touche à quelque chose d'important. On peut sans doute (ce n'est pas mon cas, mais c'est théorique) tomber amoureux et avoir du désir pour quelqu'un de très jeune. Et cela peut être réciproque. Ensuite els moeurs, la société régulent ce genre de choses et posent des interdits moraux (en partie pour éviter l'inceste je pense).
Une histoire d'amour véritable entre une gamine de 13 ans et un type bien plus âgé (ou l'inverse) me déstabilise mais pourrait me bouleverser. Ce n'est pas mon cas, je ne suis absolument pas attiré par les gamines ou les gamins, mais l'amour est un absolu, et je ne peut pas condamner apriori toute relation bizarre en apparence.
Et franchement entendre Nikita parler de perversion, c'est trop fort, alors que certaines moeurs désormais admises (et c'est tant mieux) étaient taxées de déviantes (maladies ou perversions) il y a moins de 20 ans.
Pourtant chez les profs dans les lycées privés... Ce n'est malheureusement pas aussi tabou que chez les psychanalystes et quelques cas ne sont pas si rares que cela mais simplement passé sous silence "pour la bonne image de l'établissement".
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On pourrait dire ça en effet, d'autant plus que la littérature "de genre" est plus vivace aux States qu'en Europe en général. Mais il reste tout de même des auteurs américains profondément réflexifs ou possédant un style très fort, Faulkner par exemple.Memento a écrit : Ce qui sous-entendrait que les romanciers américains, notamment les novelistes, sont plus faciles à adapter que les auteurs français, souvent moins tournés vers l'action et plus vers l'introspection précisément (une spécialité de la littérature française ?)...
A ce titre, souvenez-vous de Marguerite Duras et du scandale qu'elle avait fait lors de la sortie de L'amant. Claude Berri raconte dans son autobiographie qu'elle s'est vite désengagée du film et qu'elle ne voulait plus en attendre parler.
De même comme le cinéma "de genre" est une tradition plus américaine qu'européenne, les adaptations sont peut-être plus réussies de l'autre côté de l'atlantique, alors qu'en Europe, lorsqu'on essaye d'adapter un de nos rares auteurs de polar ou de SF, le plantage n'est pas loin : voir la bouillie techno-euro-trash qu'est la Sirène Rouge.
Je pense aussi qu'un autre facteur vient du fait qu'aux USA il n'y a pas vraiment de diffrénce entre culture populaire et culture élitiste. Peut-être Annaud s'en sortirait mieux s'il adaptait un live de Despentes plutôt que de Duras.
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Effectivement, des auteurs américains au style très marqué, comme Faulkner, Fitzgerald ou Fante me paraissent difficiles à adapter, quoique pour Fante, une adaptation de Mon chien stupide vaudrait son pesant de cacahuettes (encore faut-il trouver le bon réalisateur).lowtek a écrit :On pourrait dire ça en effet, d'autant plus que la littérature "de genre" est plus vivace aux States qu'en Europe en général. Mais il reste tout de même des auteurs américains profondément réflexifs ou possédant un style très fort, Faulkner par exemple.Memento a écrit : Ce qui sous-entendrait que les romanciers américains, notamment les novelistes, sont plus faciles à adapter que les auteurs français, souvent moins tournés vers l'action et plus vers l'introspection précisément (une spécialité de la littérature française ?)...
A ce titre, souvenez-vous de Marguerite Duras et du scandale qu'elle avait fait lors de la sortie de L'amant. Claude Berri raconte dans son autobiographie qu'elle s'est vite désengagée du film et qu'elle ne voulait plus en attendre parler.
De même comme le cinéma "de genre" est une tradition plus américaine qu'européenne, les adaptations sont peut-être plus réussies de l'autre côté de l'atlantique, alors qu'en Europe, lorsqu'on essaye d'adapter un de nos rares auteurs de polar ou de SF, le plantage n'est pas loin : voir la bouillie techno-euro-trash qu'est la Sirène Rouge.
Je pense aussi qu'un autre facteur vient du fait qu'aux USA il n'y a pas vraiment de diffrénce entre culture populaire et culture élitiste. Peut-être Annaud s'en sortirait mieux s'il adaptait un live de Despentes plutôt que de Duras.
Puisque tu parles de SF, soulignons également l'excellente adaptation de Blade Runner par Ridley Scott qui, à mon sens, a parfaitement retranscrit l'atmosphère du bouquin. Plaçons-nous maintenant du côté français et essayons d'imaginer ce qu'aurait fait un Luc Besson avec les mêmes matériaux...
