Parfois les effets les plus simples sont les meilleurs. Effets de perspective ou "trompe-l'œil", ça peut faire mon bonheur.
Et il y a un cinéaste, Polanski, qui est tellement doué dans les "effets qui ne se remarquent même pas". Le personnage du Locataire qui marche et rétrécit en arrivant vers la fenêtre... alors que c'est la pièce elle-même qui est "agrandie" au fur et à mesure.
Dans le même film, pour son immeuble limité à 3 étages à cause du plafond des studios, Polanski a augmenté sa taille via un miroir perpendiculaire à la façade. Il va jusqu'à inclure ce moment au détour d'un panoramique lors d'un plan-séquence (qui mélange d'autres effets) avec une Louma qui est utilisée pour la première fois au cinéma.
Pour le trompe-l'œil, encore de nos jours on peut trouver un certain Peter Jackson pour se diriger vers cet effet plus efficace qu'un trucage par ordinateur :
Tango du cinéaste polonais Zbigniew Rybczyński (*), sorti en 1981 et Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1983, est un long plan fixe avec des loops de 36 personnages en incrustation qui se croisent, et se re-croisent:
(*) Il est en outre le réalisateur d'un clip sorti en 87, reprenant le "Imagine" de Lennon, clip qui était assez populaire en son temps (oublié depuis, contrairement à la chanson bien sûr) :
Major Tom a écrit :Parfois les effets les plus simples sont les meilleurs. Effets de perspective ou "trompe-l'œil", ça peut faire mon bonheur.
C'est l'héritage des innovations hitchcockiennes allié aux progrès de la technicité au cours des années 70 qui ont donné des exemples épatants comme celui du Locataire.
Il y en a un autre qui m'avait marqué et séduit quand j'en eu la révélation en bonus de dvd, c'est la mise en boîte de la chute de Lee Remick depuis sa mezzanine dans The Omen (Richard Donner, 1976). Là, tu as la confirmation que c'est un film plutôt bien réalisé.
Alexandre Angel a écrit :Il y en a un autre qui m'avait marqué et séduit quand j'en eu la révélation en bonus de dvd, c'est la mise en boîte de la chute de Lee Remick depuis sa mezzanine dans The Omen (Richard Donner, 1976). Là, tu as la confirmation que c'est un film bien fait.
Elle est debout sur un charriot poussé vers un mur qui reproduit le sol, non ? En plus de piger aussitôt l'astuce je trouvais ça ringard (désolé).
Edit : Tu as ajouté l'extrait, merci. Oui c'est ça. Bof, bof hein.
Richard Donner trouvera une meilleure astuce pour représenter une chute mortelle dans L'Arme fatale : utiliser une image représentant la rue reproduite sur la bâche censée réceptionner la cascadeuse (hélas, l'ombre latérale de la cascadeuse gâche un peu l'effet ) :
Oui, c'est certain! Mais ce morphing de quelques secondes est totalement BLUFFANT!
C’est je crois un maquillage invisible à la pellicule noir & blanc en éclairage normal. Il suffit de changer l’éclairage pour le faire apparaître comme par magie !
Watkinssien a écrit :
Oui, c'est certain! Mais ce morphing de quelques secondes est totalement BLUFFANT!
C’est je crois un maquillage invisible à la pellicule noir & blanc en éclairage normal. Il suffit de changer l’éclairage pour le faire apparaître comme par magie !
Il y a aussi un trucage que j'adore : le faux miroir, effet utilisé notamment par Coppola dans Peggy Sue, Polanski dans Le Bal des vampires et Tess, Kassovitz dans La Haine, etc.
Ah oui, Le Locataire est un florilège de trompe l'oeil ahurissant ! La chaise sur laquelle est posée une bouteille d'eau près du lit que Polanski tente d'attraper
Les séquences oniriques dans les premiers Polanski regorgent de ces trucages fascinants.
Rick Deckard a écrit :C’est je crois un maquillage invisible à la pellicule noir & blanc en éclairage normal. Il suffit de changer l’éclairage pour le faire apparaître comme par magie !
Major Tom a écrit :Tango du cinéaste polonais Zbigniew Rybczyński (*), sorti en 1981 et Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1983, est un long plan fixe avec des loops de 36 personnages en incrustation qui se croisent, et se re-croisent:
Je ne connaissais pas, c'est assez hypnotique, surtout la blonde à poil. Merci pour cette découverte.
Ah oui, c'est intéressant. Ça rend un peu dingue aussi. Et malgré la blonde, mon regard est constamment attiré par les deux personnages qui passent par la fenêtre : le garçon au ballon et le voleur.
Rick Deckard a écrit :C’est je crois un maquillage invisible à la pellicule noir & blanc en éclairage normal. Il suffit de changer l’éclairage pour le faire apparaître comme par magie !
L'effet avait déjà été utilisé dans le Ben-Hur: A Tale of the Christ de 1925, de De Mille. C'est Karl Struss, directeur de la photographie, qui a inventé ce système : du maquillage invisible à travers certains filtres. On retrouve l'extrait dans cette vidéo qui explique d'autres trucages d'époque (on retrouve Les Temps modernes) :
Major Tom a écrit :Tango du cinéaste polonais Zbigniew Rybczyński (*), sorti en 1981 et Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1983
YouTube m'a suggéré de voir la Remise du prix que par contre je n'avais encore jamais vue, avec de tous jeunes Matt Dillon nerveux et Kristy McNichol qui ne sait pas prononcer les noms polonais, Rybczyński qui a l'air en tenir une couche, devant un public comptant Dustin Hoffman, Paul Newman, Jack Lemmon... ça vaut le coup d'œil.