C'est quand même accorder beaucoup d'importance à cette toute petite scène à la cathédrale Saint-Paul de Londres, que de la lire sous l'angle christique du personnage de Hunt. Je veux dire, c'est pas comme s'il y avait des images insistantes sur des vitraux ou des statues, avec des colombes qui volent.

Son personnage se retrouve là pour poursuivre le méchant, c'est juste une scène comique (comme l'est ensuite celle de la start-up) du fait de la messe funèbre qui s'y déroule.
La lecture des films de Cruise sous le prisme de la Scientologie peine de toute façon à me convaincre. Je ne dis pas que c'est impossible, mais la dynamique interne de films d'action comme les
Mission impossible a plus à voir, très basiquement, avec une autre forme de pacte de confiance : celle de l'increvabilité du héros. C'est ce dialogue dans
Last action hero :
"I kept getting involved in crazy adventures. But the craziest part is, I kept surviving!" "- These are the sequels. They have to get harder." On est dans le cadre d'une franchise où ce pré-acquis doit constamment être contrebalancé par l'ingéniosité des situations de danger, et par les ressources inépuisables du héros pour s'en sortir.
Par contre, là où je suis d'accord, c'est sur le fait que Hunt ne semble jamais assez en chier sur le plan physique. Je pense que Cruise oublie quelque chose de fondamental dans sa course à la cascade la plus spectaculaire : le public peut être sidéré par un exploit physique, mais il sera véritablement
impliqué s'il sent toute la peine que se donne le héros pour atteindre son but, s'il sent qu'il en chie comme un Russe (style John McClane), qu'il a les aisselles moites et que chaque nouvelle mise en danger représente pour lui un effort quasi fatal. Il y avait eu une inflexion dans ce sens dans l'épisode 4 parce que Bird voulait justement que Hunt finisse cassé de partout. Dans
Fallout, on est agrippé à son siège grâce au sentiment étourdissant de vitesse, mais on ne sent pas forcément la sueur de Cruise en tant que cascadeur, alors même que ses cascades sont objectivement pêchues (que ce soit à pied, à moto, en bagnole ou en hélico). Le coup de la cheville pétée sur le tournage est à cet égard assez révélateur : Cruise se blesse pour de vrai, ils gardent la prise en question dans le montage, on le voit boitiller péniblement et le plan suivant, il se remet à courir comme une gazelle. Ça aurait été beaucoup plus intéressant d'assumer cette vulnérabilité sur le restant de la séquence d'action.