Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Major Tom
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

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AtCloseRange a écrit :
Federico a écrit : C'est une des exceptions autochtones parmi d'autres mais je trouve que la France (sans doute parce qu'elle se vante d'être la nation la plus littéraire et cultivée au monde) est le pays où les scénaristes se la pètent le plus ou du moins adorent le plus se montrer et se mettre en avant. Les recordmen en la matière (et aucun cas je ne mets en cause leur talent) sont Jean-Claude Carrière et Jean-Loup Dabadie (moins aujourd'hui pour le second mais je me rappelle l'époque où on était certain de voir son sourire de playboy Gibbs chaque semaine à la téloche chez Drucker, Pivot ou Chancel).
et à part eux et Veber (et Audiard avant), tu en as vu d'autres?
Exact. :) Je ne suis pas d'accord non plus avec Federico: la France est un pays littéraire mais où les scénaristes sont le moins bien reconnus. C'est avant tout le culte de l'auteur-réalisateur (depuis la Nouvelle Vague). Certains scénaristes pas aussi connus et pas prêts non plus à accepter de pactiser avec le Diable doivent vivre l'Enfer justement. Enfer qu'évoque Veber dans son autobiographie où il parle des réalisateurs comme de "vampires". :) Sans aller jusque là, disons que la place de scénariste n'est pas enviable chez nous, contrairement aux États-Unis où on ne déconne pas avec les auteurs, la place est bien reconnue, comme un "vrai métier", avec des avantages, etc.
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Message par Federico »

Major Tom a écrit :
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AtCloseRange a écrit : et à part eux et Veber (et Audiard avant), tu en as vu d'autres?
Exact. :) Je ne suis pas d'accord non plus avec Federico: la France est un pays littéraire mais où les scénaristes sont le moins bien reconnus. C'est avant tout le culte de l'auteur-réalisateur (depuis la Nouvelle Vague). Certains scénaristes pas aussi connus et pas prêts non plus à accepter de pactiser avec le Diable doivent vivre l'Enfer justement. Enfer qu'évoque Veber dans son autobiographie où il parle des réalisateurs comme de "vampires". :) Sans aller jusque là, disons que la place de scénariste n'est pas enviable chez nous, contrairement aux États-Unis où on ne déconne pas avec les auteurs, la place est bien reconnue, comme un "vrai métier", avec des avantages, etc.
J'ai peut-être forcé le trait mais globalement, je ne retire rien. J'ai cité évidemment les plus fameux et visibles mais même dans les années 60, on connaissait bien les noms, les voix et parfois les visages de Daniel Boulanger, Paul Gégauff, José Giovanni, Pascal Jardin, Claude Néron... (et en remontant plus loin dans le temps ceux de Jeanson, Achard, Anouilh...).
Quant aux scénaristes américains, je ne suis pas certain que leur situation ait toujours été enviable (cf Les ensorcelés, Swimming with sharks où la parabole comique mais pleine d'amertume de Mankiewiz).
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par riqueuniee »

Bien sûr, mais, même si la situation des scénaristes américains n'est pas forcément enviable, il semble qu'aux USA, ça soit plus envisagé comme un métier à part entière, pas seulement comme une activité parmi d'autres.
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AtCloseRange
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par AtCloseRange »

Federico a écrit :
Major Tom a écrit :
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Exact. :) Je ne suis pas d'accord non plus avec Federico: la France est un pays littéraire mais où les scénaristes sont le moins bien reconnus. C'est avant tout le culte de l'auteur-réalisateur (depuis la Nouvelle Vague). Certains scénaristes pas aussi connus et pas prêts non plus à accepter de pactiser avec le Diable doivent vivre l'Enfer justement. Enfer qu'évoque Veber dans son autobiographie où il parle des réalisateurs comme de "vampires". :) Sans aller jusque là, disons que la place de scénariste n'est pas enviable chez nous, contrairement aux États-Unis où on ne déconne pas avec les auteurs, la place est bien reconnue, comme un "vrai métier", avec des avantages, etc.
J'ai peut-être forcé le trait mais globalement, je ne retire rien. J'ai cité évidemment les plus fameux et visibles mais même dans les années 60, on connaissait bien les noms, les voix et parfois les visages de Daniel Boulanger, Paul Gégauff, José Giovanni, Pascal Jardin, Claude Néron... (et en remontant plus loin dans le temps ceux de Jeanson, Achard, Anouilh...).
Quant aux scénaristes américains, je ne suis pas certain que leur situation ait toujours été enviable (cf Les ensorcelés, Swimming with sharks où la parabole comique mais pleine d'amertume de Mankiewiz).
Tu parles donc bien d'un tout autre temps.
Qui connaît même parmi nous (à part Momo et quelques autres) les scénaristes de ces 20 dernières années?
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Federico »

AtCloseRange a écrit :
Federico a écrit : J'ai peut-être forcé le trait mais globalement, je ne retire rien. J'ai cité évidemment les plus fameux et visibles mais même dans les années 60, on connaissait bien les noms, les voix et parfois les visages de Daniel Boulanger, Paul Gégauff, José Giovanni, Pascal Jardin, Claude Néron... (et en remontant plus loin dans le temps ceux de Jeanson, Achard, Anouilh...).
Quant aux scénaristes américains, je ne suis pas certain que leur situation ait toujours été enviable (cf Les ensorcelés, Swimming with sharks où la parabole comique mais pleine d'amertume de Mankiewiz).
Tu parles donc bien d'un tout autre temps.
Qui connaît même parmi nous (à part Momo et quelques autres) les scénaristes de ces 20 dernières années?
Jean-François Goyet, Jacques Fieschi, Samuel Benchetrit, Tonino Benacquista, Emmanuel Carrère, Josiane Balasko, Jean-Pierre Bacri...
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par riqueuniee »

On se retrouve avec le même "problème" : à part les deux premiers , ils sont tous connus pour d'autres activités : acteurs, écrivains, réalisateurs...
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Federico »

riqueuniee a écrit :On se retrouve avec le même "problème" : à part les deux premiers , ils sont tous connus pour d'autres activités : acteurs, écrivains, réalisateurs...
Si tu veux parler de spécialistes purs et durs, c'est exact. Mais regarde, même aux USA, est-ce que tu crois que le grand public sait que l'acteur Owen Wilson est aussi un de leurs meilleurs scénaristes ?
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Nomorereasons »

Federico a écrit :
Major Tom a écrit :
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Exact. :) Je ne suis pas d'accord non plus avec Federico: la France est un pays littéraire mais où les scénaristes sont le moins bien reconnus. C'est avant tout le culte de l'auteur-réalisateur (depuis la Nouvelle Vague). Certains scénaristes pas aussi connus et pas prêts non plus à accepter de pactiser avec le Diable doivent vivre l'Enfer justement. Enfer qu'évoque Veber dans son autobiographie où il parle des réalisateurs comme de "vampires". :) Sans aller jusque là, disons que la place de scénariste n'est pas enviable chez nous, contrairement aux États-Unis où on ne déconne pas avec les auteurs, la place est bien reconnue, comme un "vrai métier", avec des avantages, etc.
J'ai peut-être forcé le trait mais globalement, je ne retire rien. J'ai cité évidemment les plus fameux et visibles mais même dans les années 60, on connaissait bien les noms, les voix et parfois les visages de Daniel Boulanger, Paul Gégauff, José Giovanni, Pascal Jardin, Claude Néron... (et en remontant plus loin dans le temps ceux de Jeanson, Achard, Anouilh...).
Quant aux scénaristes américains, je ne suis pas certain que leur situation ait toujours été enviable (cf Les ensorcelés, Swimming with sharks où la parabole comique mais pleine d'amertume de Mankiewiz).
Dabadie est aussi un gigantesque parolier, José Giovanni est aussi romancier et réalisateur, je n'ai jamais vu les trognes de Claude Néron ou de Paul Gegauff, quant à Anouilh et Achard ce sont d'abord des dramaturges, bref Federico est ceinture noire de mauvaise foi sur ce coup-là.
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Phnom&Penh
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Phnom&Penh »

D'abord, merci à Major Tom pour avoir rendu hommage à l'un de mes réalisateurs favoris :)
La petite polémique en cours est amusante parce qu'elle est finalement le vrai sujet du film: la reconnaissance du talent de chacun.
yaplusdsaisons a écrit :Dabadie est aussi un gigantesque parolier, José Giovanni est aussi romancier et réalisateur, je n'ai jamais vu les trognes de Claude Néron ou de Paul Gegauff, quant à Anouilh et Achard ce sont d'abord des dramaturges, bref Federico est ceinture noire de mauvaise foi sur ce coup-là.
Ce n'est pas faux, mais Federico cherche surtout à défendre le scénariste tout en plombant quelques uns parmi les meilleurs de la profession, en leur reprochant de se mettre en avant, ce qui, au bout du compte, n'a rien à voir avec leur éventuel talent.
Pour moi, un gros défaut français, c'est d'avoir une fascination pour le talent, et si possible le génie, surtout littéraire, en oubliant que quel que soit le résultat final, il est toujours le fruit de 10% de talent et 90% de travail. On en arrive à mépriser des intervenants talentueux en mettant leur talent à la balance, en chipotant et en trouvant toujours mieux. Ou, pire encore, en leur reprochant leur comportement, ce qui n'a rien à voir avec leur travail.
A l'inverse, on considère Philippe de Broca comme un gentil réalisateur de films populaires, ayant eu quelques succès. Ce faisant, on passe à côté de l'originalité très particulière de son travail.

Oui, Broca n'était pas un génie, ni même un réalisateur majeur, il était d'ailleurs le premier à le dire. S'il était le premier à le dire, c'est parce qu'il était à la fois un homme modeste et un grand professionnel. Faisant du cinéma comme un écrivain, petit ou grand, chercherait à avoir des lecteurs, il mettait son âme et ses tripes dans tous ses films. Pour moi, Broca est un cas d'école très facile pour quiconque chercherait à répondre à la question "qu'est-ce qu'un auteur?". Ses films sont faciles, sa personnalité y est toujours présente et les thématiques sont aisées à saisir. Il n'est pas nécessaire d'étudier des années pour découvrir quels sont les thèmes chers à l'auteur, et que ces thèmes sont présents dans tous ses films.

Mais si ses films méritent encore d'être connus et étudiés, c'est parce que derrière la modestie, il y avait un grand professionnel. Certes un peu dilettante, ce qui participe d'ailleurs à la personnalité de son oeuvre, mais grand professionnel quand même. Avant de mettre en scène le résultat, le film, il faut déjà savoir mettre en scène le tournage d'un film. Broca n'a pas cessé dans toute sa carrière, de découvrir et de mettre en valeur des talents méconnus: scénaristes, musiciens, techniciens, acteurs. De découvrir et de mettre en valeur de nouvelles formes de films, de séquences, de gags, d'inventer des effets spéciaux, qui parce que le sujet ne l'intéressait pas sur le plan technique mais sur le plan de l'invention, paraissent pauvres à première vue, mais sont tout simplement novateurs dans leur forme.

Le résultat, c'est que cet artiste fonctionnait peut-être avec 98% de travail et 2% de génie. Il avait en plus le défaut de sa modestie, qui confine quelquefois à la dépression. Le résultat, c'est que celui qui est sans doute l'un des plus français de nos cinéastes, par ses thématiques et ses atmosphères, passe pour un gentil médiocre, alors qu'il n'a cessé de découvrir et d'innover. A son niveau, certes, mais ce n'est pas si courant. Broca, c'est un anti-Napoléon. Boulot discret et sans prétention mais constant. Innovations régulières en sachant d'abord bien s'entourer et en reconnaissant le talent de ses collaborateurs. Savoir mettre ses tripes sur la table et personnaliser un travail, sans pour autant se mettre en avant, phagocyter le boulot des autres et se prendre pour le centre du monde.

Et un tempérament d'artiste. Pas celui qui veut changer le monde, celui qui veut donner à un artisan boulanger le plaisir d'aller faire du bon pain et de rendre les clients heureux. Ou se l'imaginer, parce que souvent, le client gueule quand il n'est pas content et ne sait pas reconnaître la qualité. D'ou le côté un peu dépressif mais si attachant de son oeuvre: à la fois personnel et universel par la simplicité, la gentillesse, et surtout la connaissance de soi, de la médiocrité de nos quotidiens et de nos envies de porter des smokings blanc cassé, de séduire Jacqueline Bisset et de faire voler la tête des malfaisants.
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par julien »

Chez De Broca, je trouve qu'il y a vraiment des hauts et des bas, dans sa filmographie. Par exemple, je sais pas si t'as vu Psy mais c'est quand même nasissime. A la limite ça l'est tellement que j'ai eu l'impression d'avoir vu un tournage improvisé au jour le jour. Comme si le film prévu à l'origine n'avait pas pu aboutir et qu'en catastrophe, pour rentabiliser les frais de pre-production, ils avaient tourné celui-là, à l'arraché.
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Nomorereasons »

Phnom&Penh a écrit : D'ou le côté un peu dépressif mais si attachant de son oeuvre: à la fois personnel et universel par la simplicité, la gentillesse, et surtout la connaissance de soi, de la médiocrité de nos quotidiens et de nos envies de porter des smokings blanc cassé, de séduire Jacqueline Bisset et de faire voler la tête des malfaisants.
Comme souvent j'ai écrasé ma petite larme en te lisant mon vieux Phnom, et je vais te dire une bonne chose: aujourd'hui, c'est ton post qui arbore un smoking blanc cassé.
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Phnom&Penh »

julien a écrit :Chez De Broca, je trouve qu'il y a vraiment des hauts et des bas, dans sa filmographie. Par exemple, je sais pas si t'as vu Psy mais c'est quand même nasissime. A la limite ça l'est tellement que j'ai eu l'impression d'avoir vu un tournage improvisé au jour le jour.
Je sais user de toute ma mauvaise foi quand il s'agit de défendre l'oeuvre de Philippe de Broca. J'aime bien Psy, et je pourrai même défendre Les 1001 nuits, Amazone...et peut-être même la Gitane si je suis très en forme :mrgreen:
Lui le premier reconnaissant que son oeuvre est inégale, ce serait très exagéré de ma part de ne pas l'avouer. Mais il n'y a pas un seul de ses films qui ne soit pas le reflet de sa personnalité, à défaut de toujours être celui de son talent.
yaplusdsaisons a écrit :aujourd'hui, c'est ton post qui arbore un smoking blanc cassé.
Avec une jolie fille qui se serre contre son revers :wink:
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Federico »

Phnom&Penh a écrit :D'abord, merci à Major Tom pour avoir rendu hommage à l'un de mes réalisateurs favoris :)
La petite polémique en cours est amusante parce qu'elle est finalement le vrai sujet du film: la reconnaissance du talent de chacun.
yaplusdsaisons a écrit :Dabadie est aussi un gigantesque parolier, José Giovanni est aussi romancier et réalisateur, je n'ai jamais vu les trognes de Claude Néron ou de Paul Gegauff, quant à Anouilh et Achard ce sont d'abord des dramaturges, bref Federico est ceinture noire de mauvaise foi sur ce coup-là.
C'est bien pour cela que j'avais précisé : "on connaissait bien les noms, les voix et parfois les visages...".
Bah... Je n'ai pratiqué ni judo, ni karaté. Juste l'aïkido où il n'y a pas de ceintures. Je n'ai jamais eu l'esprit de compétition. :wink:
Phnom&Penh a écrit : Federico cherche surtout à défendre le scénariste tout en plombant quelques uns parmi les meilleurs de la profession, en leur reprochant de se mettre en avant, ce qui, au bout du compte, n'a rien à voir avec leur éventuel talent.
Voilà. Merci d'avoir traduit ce que j'ai sans doute mal écrit au vu de la volée de bois vert. Je n'ai plus en tête sa formule exacte mais Jacques Brel avait exprimé ceci parfaitement pour expliquer son départ de l'avant-scène en 1966.
Phnom&Penh a écrit : A l'inverse, on considère Philippe de Broca comme un gentil réalisateur de films populaires, ayant eu quelques succès. Ce faisant, on passe à côté de l'originalité très particulière de son travail.
Totalement d'accord et le de Broca de la première époque est un de mes réalisateurs de chevet (au même titre qu'un autre grand réalisateur de films populaires, Robert Enrico).
Phnom&Penh a écrit : Pour moi, Broca est un cas d'école très facile pour quiconque chercherait à répondre à la question "qu'est-ce qu'un auteur?". Ses films sont faciles, sa personnalité y est toujours présente et les thématiques sont aisées à saisir. Il n'est pas nécessaire d'étudier des années pour découvrir quels sont les thèmes chers à l'auteur, et que ces thèmes sont présents dans tous ses films.
Un des traits typiques du cinéma de Broca et qui me l'a toujours rendu très sympathique (en plus de sa modestie), c'est que son univers et ses personnages sont souvent très proches de la bande dessinée et en particulier de l'univers d'Hergé (qui partageait quelques traits communs avec lui). C'est peut-être en partie ce qui explique que son travail ait été longtemps mésestimé ou qu'on l'ait traité de "gentil réalisateur".
Phnom&Penh a écrit : Savoir mettre ses tripes sur la table et personnaliser un travail, sans pour autant se mettre en avant, phagocyter le boulot des autres et se prendre pour le centre du monde.
Ce qui devrait servir de motto à la plupart des artisans, artistes et créatifs en général.
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par homerwell »

Phnom&Penh a écrit :
yaplusdsaisons a écrit :aujourd'hui, c'est ton post qui arbore un smoking blanc cassé.
Avec une jolie fille qui se serre contre son revers :wink:
Rhoo, c'est beau comme une chanson de Christophe ! :mrgreen:
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Re: Le Magnifique (Philippe De Broca - 1973)

Message par Phnom&Penh »

Federico a écrit :Voilà. Merci d'avoir traduit ce que j'ai sans doute mal écrit au vu de la volée de bois vert. Je n'ai plus en tête sa formule exacte mais Jacques Brel avait exprimé ceci parfaitement pour expliquer son départ de l'avant-scène en 1966.
Oui, on peut s'agacer de quelqu'un sans pour autant réviser son talent. Cela dit, je trouve Dabadie extra. Ca doit être mon côté smoking :wink:
Federico a écrit :Un des traits typiques du cinéma de Broca et qui me l'a toujours rendu très sympathique (en plus de sa modestie), c'est que son univers et ses personnages sont souvent très proches de la bande dessinée et en particulier de l'univers d'Hergé (qui partageait quelques traits communs avec lui).
Du Temple du Soleil au décor de la scène du sein gauche avec ses flots de sang, on peut aussi faire le lien avec Indiana Jones et le temple maudit :wink:

Sinon, Major Tom, tu n'as pas la version du film commenté par le réalisateur, sur ton DVD? Elle existe dans le coffret Studiocanal Philippe de Broca.
Il y donne sa version de l'histoire du scénario, en disant qu'il voulait le remanier parce qu'il n'y avait pas de personnage féminin fort, et que pour lui c'était nécessaire, et qu'il voulait aussi une histoire d'amour. Il fait beaucoup de compliments sur Francis Veber, mais dit qu'il n'est pas très fort sur les personnages féminins (c'est pas faux) et que pour lui c'est essentiel. Par ailleurs, il fait beaucoup de compliments sincères sur les trouvailles de Veber, le complimente sur son travail de réalisateur mais dit tout simplement qu'à son avis, Veber ne l'aimait pas et que c'est la raison principale de leur brouille sur cette histoire de scénario.
C'est Rappeneau, excellent scénariste aussi, qui a surtout remanié le scénario et ces deux amis fonctionnaient très bien ensemble. Mais durant tout le film, Broca indique des trouvailles de Veber, et on voit bien qu'il le respecte. C'est donc finalement plus une histoire de caractères incompatibles que de scénariste orgueilleux, je pense.
homerwell a écrit :Rhoo, c'est beau comme une chanson de Christophe ! :mrgreen:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Je traînais sur ma vespa
Dans mon gilet de satin
Je me prenais pour Ben Hur
En conduisant d'une main

C'est très brocaldien comme esprit, non? :mrgreen:
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