Sam Wood (1883-1949)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Sam Wood (1883-1949)

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Kitty Foyle (1940)

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Une jeune femme, le soir de son mariage voit resurgir son amour de toujours qui désire l'emmener avec lui. Pendant qu'elle prépare ses bagages, elle se remémore sa vie.

Sam Wood réalise avec ce Kitty Foyle, un très joli portrait de femme, la fin est certes attendue, mais la manière dont le réalisateur raconte la vie de son héroïne est particulièrement séduisante. Chaque scène est séparée par un fondu sur une boule à neige qui rappelle à notre héroïne les principes que lui a inculqués son père. Sam Wood réunit aussi tous les ingrédients du parfait mélodrame avec le portrait de cette jeune femme Ginger Rogers montre une fois encore quelle superbe actrice elle était, loin de toutes ses comédies musicales avec Fred Astaire. Elle a d'ailleurs obtenu l'oscar de la meilleure actrice pour cette prestation. Il est assez étrange aussi de voir que comme dans The major and the Minor, elle campe une jeune fille de 15 ans sans trop de problème de crédibilité. Sam Wood excelle dans les gros plans et ceux qu'il fait de Ginger Rogers sont absolument superbes. Denis Morgan est parfait en jeune homme de bonne famille amoureux, tout comme James Craig en docteur sympathique.
A noter par contre que la copie proposée par les Editions Montparnasse est assez mauvaise, plans NB devenant verdatre, mauvaise définition et surtout sous-titres n'épargnant pas les noms propres : Ronald Coleman ou Ninjinsky émaillent ainsi les traductions. N'en demeure pas moins une comédie dramatique porté par le couple Rogers/Morgan.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

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Au revoir Mr Chips de Sam Wood (1939)

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Une ouverture sur la rentrée scolaire au sein d'un collège privé anglais de garçon guindé comme on en voit tant d'autres. L'ambiance rigoureuse se voit bientôt troublé par l'arrivée d'un vieux bougre un peu farfelu à l'oeil malicieux qui, étonnant semble incroyablement aimé par ses jeunes élève. Cet homme c'est Mr Chips dont le film va parcourir la carrière de professeur jalonnées de haut et de bas. Les bas ce sont les débuts en tant que jeune enseignant, emprunté et malmené par les élèves. Il finira par gagner leur respect mais demeurera sans flamme, un peu ennueux et vieilli avant l'âge en étant la risée de ses collègues. L'étincelle vient avec la rencontre du très atachant personnage incarné par Greer Garson qui va donner l'assurance à Chips pour gagner l'amour de ses élèves et savoir rentre passionnant les cours de latin les plus poussiéreux. Robert Donat offre une prestation magnifique (Oscar à la clé) en professeur traversant les décennies, acquerant la sagesse et voyant défilé des générations d'élèves. Aussi convaincant en vieille chouette excentrique et attachante qu'en jeune professeur maladroit, on le suit avec empathie du début à la fin. Le seul reproche serait le côté elliptique vraiment frustrant où le film privilégie la grande fresque intimiste plutôt que s'attarder sur l'instant, le passionnant personnage de Chips vampirisant un peu les autres aspects du film. On aurait aimé voir plus longuement la prose de Chips s'animer et l'intérêt naître dans les yeux de ses élèves, là tout tient à la seule prestation formidable de Donat mais les nombreuses ellipses gâchent un peu. De même le beau personnage Greer Garson, magnifque disparait un peu brutalement du récit. Cependant les scènes poignante abondent tel ce moment où Chips après avoir subi une perte atroce décide tout de même d'aller assurer son cours et que ses élèves, au courant observe fébrilement leur professeur en train de vaciller. Le passage difficile de la Seconde guerre mondiale offre aussi de beaux moments d'émotions comme ce cours assuré sous les bombes où encore les pertes subies parmi les anciens élèves engagés. Imparfait mais dégageant une telle chaleur et humanité que les défauts s'estompent pour ne garder que le souvenir de la moue espiègle de Mr Chips, porté par une conclusion très émouvante. Et il y a fort à parier que Powell et Pressburger ont vu ce film tant on pense par instants au futur Colonel Blimp (personnage ridicule et attachant, dépassé par les évènements, transcendé, la gestion des différentes temporalité et même une amitié avec un allemand en temps de guerre !) notamment cette belle idée du visage qui traverse le temps sous différentes identités. A la place de Deborah Kerr, ce sera pour notre héros un même acteur jouant les garçonnets d'une même famille dont Mr Chips voit passer les générations. Goodbye Mr Chips... 5/6 Apparemment il existe un remake avec Peter O Toole et Petula Clarke curieux de voir ça...
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas : Septembre 2010

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Pour qui sonne le glas de sam Wood (1943)

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Venu combattre aux côtés des républicains lors de la Guerre d'Espagne, l'américain Robert Jordan est chargé de faire sauter en Castille un pont défendu par les fascistes afin de couper la route à l'armée franquiste. Il tombe amoureux de Maria, une des résistantes du groupe dirigé par Pablo et sa femme Pilar.

Parmi les plus grands romans de Heminghway, Pour qui sonne le glas inspiré de son expérience de journaliste lors de la Guerre Civile espagnole se voyait donc adapté en 1943 dans cette superproduction hollywoodienne. Sans tomber aussi bas que la pénible transposition de L'Adieu aux armes de Charles Vidor en 1957, ce n'est pas une franche réussite. Heminghway mêlait dans son livre grande romance, réflexion sur la foi en une cause, esprit de camaraderie le tout surplombé par l'ombre de la mort, du destin inéluctable et de l'esprit de sacrifice. Tout ça se retrouve dans le film mais dans une tonalité tellement simplifiée et niaise que l'ennui et l'agacement se font rapidement sentir. Les protagonistes sont tous réunis dans le but de la destruction d'un pont permettant une offensive décisive des républicains. Tout le récit est donc un lent préambule à ce final spectaculaire annoncé, le crescendo dramatique devant montrer l'attachement et la passion qui anime les différents personnages. Gary Cooper est impeccable comme souvent en américain aventurier (et pendant de Heminghway forcément) venu défendre la cause républicaine. Malheureusement le scénario de Dudley Nichols en voulant dépeindre le caractère pittoresque des acolytes espagnols frisent le racisme involontaire surtout en début de film en accentuant ton jovial, ignorance crasse (par rapport à l'américain) et candeur confinant à l'idiotie. Cela va en s'atténuant mais empêche un réell attachement au personnages ce qui est dommageable vu la nature de l'histoire. Katina Paxinou s'en sort néanmoins mieux dans le rôle de Pilar, parvenant finalement à exprimer une belle sensibilité sous les grimaces. Ingrid Bergman est quant à elle assez transparente et forcée en amoureuse éperdue, et les quelques moments devant lui donner plus de profondeur (la révélation des maltraitances infligées pa les fascistes) tombent constamment à plat.

Les choix de Sam Wood sont fort discutables tel le tournage quasi intégral en studio tuant tout enracinement et authenticité à coup de transparence criante voir d'esthétisation ridicule lors de la scène d'amour entre Bergman et Cooper avant la bataille sous une lumière bleutée. Un instant voulue d'une grande intensité dramatique et passionnée se voit annihilée par des ornements criards. Heureusement quelques moments de noirceur parviennent à distiler quelques réflexions passionnantes du livre tel ce flashback montrant la barbarie des républicain et rendant le récit plus universelle en montrant la guerre comme nid des bas instincts de l'homme quelque soit son camp. Le personnage de Pablo passionnant mais grotesque à l'écran y gagne un peu en intérêt. Reste de donc la conclusion impressionnante qui tient ses promesse et parvient à être palpitant avec la longue bataille entourant la destruction du pont. Malheureusement Sam Wood rate totalement sa fin en assénant les sentiments d'un Cooper d'une lourde voix off littéraire (précédé d'une séparation qui laisse froid un comble à ce stade du film) qui force le trait. Très moyen donc et autant dire que l'on sent les presque 3h douloureusement passer. 2/6
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feb
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Re: Sam Wood (1883-1949)

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Beyond the rocks (1922) - Gloria Swanson, Rudolph Valentino
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Une jeune femme, amoureux (Gloria Swanson), se marie de force avec un homme bien plus vieux mais fortuné pour faire le bonheur de son père. Juste avant le mariage, elle est sauvée de la noyade par un jeune noble, Lord Hector Bracondale (Rudolph Valentino), qui disparait aussitôt. Durant sa lune de miel dans les Alpes, elle rencontre de nouveau cet homme qui ne semble pas insensible à sa beauté et ils tombent définitivement amoureux l'un de l'autre lors d'une visite des jardins de Versailles. Alors que les 2 amants ne peuvent vivre leur amour au grand jour, Theodora décide de mettre fin à cette romance mais son mari est mis au courant de cette histoire.

Ce film muet de Sam Wood vaut pour sa rencontre entre une jeune Gloria Swanson (déjà célèbre grace aux films de Cecil B. DeMille) et Rudolph Valentino (alors en pleine gloire après The Four Horsemen of the Apocalypse, The Sheik et Camille). Les 2 acteurs "illuminent" le film à leur manière : Gloria Swanson est superbe, toujours bien habillée et désirable mais propose un jeu qui parait un poil forcé surtout si on fait la comparaison avec les films de DeMille. Rudolph Valentino est très élégant et surtout propose un jeu plus agréable, un peu moins "lourd" que celui de Swanson. L'histoire les transporte de la cote anglaise à l'Egypte en passant par les Alpes et Paris et malgré une fin particulière
Spoiler (cliquez pour afficher)
le mari se rend en Egypte dans un périple qui peut être dangereux dans le but de se sacrifier pour permettre à sa femme de vivre avec son amant
on suit l'histoire sans déplaisir et surtout on profite de l'unique film qui réunit Gloria Swanson et Rudolph Valentino :wink:
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Film découvert grace au DVD édité par les Films du Paradoxe (master identique à l'édition US MILESTONE)
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Captures du DVD : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 4#p2087914
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Re: Notez les films naphtas - Mai 2010

Message par riqueuniee »

Profondo Rosso a écrit :Au revoir Mr Chips de Sam Wood (1939)



Une ouverture sur la rentrée scolaire au sein d'un collège privé anglais de garçon guindé comme on en voit tant d'autres. L'ambiance rigoureuse se voit bientôt troublé par l'arrivée d'un vieux bougre un peu farfelu à l'oeil malicieux qui, étonnant semble incroyablement aimé par ses jeunes élève. Cet homme c'est Mr Chips dont le film va parcourir la carrière de professeur jalonnées de haut et de bas. Les bas ce sont les débuts en tant que jeune enseignant, emprunté et malmené par les élèves. Il finira par gagner leur respect mais demeurera sans flamme, un peu ennueux et vieilli avant l'âge en étant la risée de ses collègues. L'étincelle vient avec la rencontre du très atachant personnage incarné par Greer Garson qui va donner l'assurance à Chips pour gagner l'amour de ses élèves et savoir rentre passionnant les cours de latin les plus poussiéreux. Robert Donat offre une prestation magnifique (Oscar à la clé) en professeur traversant les décennies, acquerant la sagesse et voyant défilé des générations d'élèves. Aussi convaincant en vieille chouette excentrique et attachante qu'en jeune professeur maladroit, on le suit avec empathie du début à la fin. Le seul reproche serait le côté elliptique vraiment frustrant où le film privilégie la grande fresque intimiste plutôt que s'attarder sur l'instant, le passionnant personnage de Chips vampirisant un peu les autres aspects du film. On aurait aimé voir plus longuement la prose de Chips s'animer et l'intérêt naître dans les yeux de ses élèves, là tout tient à la seule prestation formidable de Donat mais les nombreuses ellipses gâchent un peu. De même le beau personnage Greer Garson, magnifque disparait un peu brutalement du récit. Cependant les scènes poignante abondent tel ce moment où Chips après avoir subi une perte atroce décide tout de même d'aller assurer son cours et que ses élèves, au courant observe fébrilement leur professeur en train de vaciller. Le passage difficile de la Seconde guerre mondiale offre aussi de beaux moments d'émotions comme ce cours assuré sous les bombes où encore les pertes subies parmi les anciens élèves engagés. Imparfait mais dégageant une telle chaleur et humanité que les défauts s'estompent pour ne garder que le souvenir de la moue espiègle de Mr Chips, porté par une conclusion très émouvante. Et il y a fort à parier que Powell et Pressburger ont vu ce film tant on pense par instants au futur Colonel Blimp (personnage ridicule et attachant, dépassé par les évènements, transcendé, la gestion des différentes temporalité et même une amitié avec un allemand en temps de guerre !) notamment cette belle idée du visage qui traverse le temps sous différentes identités. A la place de Deborah Kerr, ce sera pour notre héros un même acteur jouant les garçonnets d'une même famille dont Mr Chips voit passer les générations. Goodbye Mr Chips... 5/6 Apparemment il existe un remake avec Peter O Toole et Petula Clarke curieux de voir ça...
Très beau film, dont la fin est effectivement très émouvante. Robert Donat n'a pas volé son Oscar . Le remake avec O'Toole et Petula Clark (Herbert Ross, 1969) est un film musical. Pas vu, mais je n'en n'ai pas entendu dire du bien...
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Cathy
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Re: Sam Wood (1883-1949)

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Un homme change son destin, The Stratton Story (1949) - Sam Wood

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Evocation de la vie du joueur de baseball Monty Stratton qui en pleine gloire, se voit amputer d'une jambe suite à un accident de chasse.

Hollywood aime les biopics qui célèbrent les gloires locales ou moins et adore le baseball ou autre football américain. Ici nous avons donc le baseball et ce joueur qui fit les grandes heures du sport entre deux guerres. Nous sommes aussi dans un grand mélodrame, avec l'évocation de ce destin brisé, le desarroi de ce jeune père de famille qui se voit aussi peu doué pour la marche que son bébé. Naturellement nous sommes aussi dans ces films à la gloire de ces héros courageux qui au prix d'efforts surhumains reviendront au devant de la scène. Alors évidemment de nombreuses élipses sont faites dans la vie de ce joueur. Nous suivons donc l'évolution de ce jeune homme gauche, timide, qui va donc devenir célèbre, rencontrer l'amour par hasard en quelque sorte, les recettes hollywoodiennes fonctionnent à fond. Alors on pourra reprocher que James Stewart soit trop âgé pour ce jeune joueur qui est sensé avoir une vingtaine d'année lorsqu'il est découvert alors que l'acteur en avait le double, il y a aussi Agnès Moorehead qui n'avait que neuf ans de plus que Stewart mais jouait sa mère avec conviction. Malgré ces réserves purement stylistiques, le film demeure une évocation passionnante de la vie de ce joueur à défaut de faire comprendre les règles du baseball qui continuent à demeurer bien obscures pour un non-américain. Sam Wood se montre excellent pour dépeindre les relations du couple, que ce soit dans les scènes de night club et notamment celle où Monty montre à sa femme qu'il sait danser, ou les scènes où sa femme devient sa partenaire de base ball. Il y a aussi cette ambiance de la ferme fort bien rendue, ou cette atmosphère de stade et de vestiaires. Evidemment il y a aussi June Allyson, absolument charmante en épouse pleine de compréhension et Frank Morgan comme toujours bonhomme et sympathique. Un biopic fort sympathique à défaut d'être totalement "crédible" !
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Cathy
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Re: Sam Wood (1883-1949)

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Crime sans châtiment, Kings Row (1942)

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Le destin lié de deux amis Parris et Drake depuis l'enfance jusqu'à leur vie d'adulte

Le titre anglais évoque simplement la petite ville dans laquelle se passe la majeure partie de l'histoire, le titre français joue sur un jeu de mot, et évoque un "crime" qui n'en est pas un au sens commun du terme, aucun mort, certes, mais un crime beaucoup plus odieux afin de faire disparaître socialement celui qui ne peut prétendre à la haute société. Car le film dépeint la vie de ces petites villes américaines profondes, où il y a les familles aisées et les autres, le fossé qui les sépare, le tout sur fond de psychanalyse qui est terriblement à la mode dans les films de cette époque. Ici nous aurons l'étudiant qui par le drame personnel qu'il a vécu veut devenir psychanalyste en allant tout naturellement à Vienne. Le film évoque le destin de ces deux amis d'enfance mais où les femmes jouent un rôle plus qu'important. Pas moins de cinq femmes croisent le chemin des héros avec toute une importance sur l'évolution des personnages, il y a Cassie, la petite fille qui du jour au lendemain est isolée par son père médecin et qui devenue jeune femme va connaître un destin tragique mais influer sur la vocation de son amoureux Parris. Il y a Louise, la jeune femme de bonne famille amoureuse de Drake et qui va causer sans le vouloir le "crime" dont il va être victime par le biais de son père. Naturellement, Il y a Randy, le personnage principale féminin, la petite fille "garçon manqué" mais qui va devenir la femme aimante de Drake. Il ne faut pas oublier la grand mère de Parris et aussi cette jeune femme qui va habiter la maison familiale de Parris et rendre sa sérénité au jeune homme. Le film est un sombre mélodrame avec la mort, la maladie qui s'abat sans cesse sur les héros, la fin semble un peu ridicule dans sa rapidité, la révélation de la vérité et la répercussion de celle-ci immédiate sur le destin.

Côté interprètes Ronald Reagan s'avère touchant en jeune homme devenu handicapé et totalement bouleversant quand il découvre ce qu'il est devenu, Robert Cummings s'avère un peu fade en héros, il faut dire que les bouclettes ne l'aident pas à rendre totalement crédible son personnage, Ann Sheridan est parfaite en femme "courage", Betty Field et Nancy Coleman qui se ressemblent un peu sont deux facettes de la "folie" telle qu'on la concevait à l'époque et de l'importance des parents dans le déclenchement ou la détection de ces soit-disant maladies. Il y a aussi Maria Ouspenskaya, touchante en grand mère, Claude Rains qui incarne avec son talent habituel le père de la jeune Cassie, et aussi Charles Coburn dans un rôle inhabituel d'ordure. Bref le film est un sombre mélo, mais comme souvent "magnifié" par la caméra de Sam Wood. Un film qui surfe sur la psychanalyse, les "qu'en dira-t'on" d'une petite ville de la province américaine, mais demeure avant tout un superbe mélodrame.
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Jeremy Fox
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Crime sans châtiment, Kings Row (1942)

Le titre anglais évoque simplement la petite ville dans laquelle se passe la majeure partie de l'histoire, le titre français joue sur un jeu de mot, et évoque un "crime" qui n'en est pas un au sens commun du terme, aucun mort, certes, mais un crime beaucoup plus odieux afin de faire disparaître socialement celui qui ne peut prétendre à la haute société. Car le film dépeint la vie de ces petites villes américaines profondes, où il y a les familles aisées et les autres, le fossé qui les sépare, le tout sur fond de psychanalyse qui est terriblement à la mode dans les films de cette époque. Ici nous aurons l'étudiant qui par le drame personnel qu'il a vécu veut devenir psychanalyste en allant tout naturellement à Vienne. Le film évoque le destin de ces deux amis d'enfance mais où les femmes jouent un rôle plus qu'important. Pas moins de cinq femmes croisent le chemin des héros avec toute une importance sur l'évolution des personnages, il y a Cassie, la petite fille qui du jour au lendemain est isolée par son père médecin et qui devenue jeune femme va connaître un destin tragique mais influer sur la vocation de son amoureux Parris. Il y a Louise, la jeune femme de bonne famille amoureuse de Drake et qui va causer sans le vouloir le "crime" dont il va être victime par le biais de son père. Naturellement, Il y a Randy, le personnage principale oiféminin, la garçon manquée petite fille mais qui va devenir la femme aimante de Drake. Il ne faut pas oublier la grand mère de Parris et aussi cette jeune femme qui va habiter la maison familiale de Parris et rendre sa sérénité au jeune homme. Le film est un sombre mélodrame avec la mort, la maladie qui s'abat sans cesse sur les héros, la fin semble un peu ridicule dans sa rapidité, la révélation de la vérité et la répercussion de celle-ci immédiate sur le destin. Côté interprète Ronald Reagan s'avère touchant en jeune homme devenu handicapé et totalement bouleversant quand il découvre ce qu'il est devenu, Robert Cummings s'avère un peu fade en héros, il faut dire que les bouclettes ne l'aident pas à rendre totalement crédible son personnage, Ann Sheridan est parfaite en femme "courage", Betty Field et Nancy Coleman qui se ressemblent un peu sont deux facettes de la "folie" telle qu'on la concevait à l'époque et de l'importance des parents dans le déclenchement ou la détection de ces soit-disant maladies. Il y a aussi Maria Ouspenskaya, touchante en grand mère, Claude Rains qui incarne avec son talent habituel le père de la jeune Cassie, et aussi Charles Coburn dans un rôle inhabituel d'ordure. Bref le film est un sombre mélo, mais comme souvent "magnifié" par la caméra de Sam Wood. Un film qui surfe sur la psychanalyse, les "qu'en dira-t'on" d'une petite ville de la province américaine, mais demeure avant tout un superbe mélodrame.
8) Oui, le film idéal pour ceux qui penseraient que Ronald Reagan ne pouvait être qu'un acteur médiocre. Un très beau mélodrame
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit : 8) Oui, le film idéal pour ceux qui penseraient que Ronald Reagan ne pouvait être qu'un acteur médiocre. Un très beau mélodrame
Je dois dire que j'ai été plus convaincue par Ronald Reagan que par Robert Cummings qui est pourtant un acteur que j'apprécie d'habitude, mais ici, je ne sais pas, est-ce son personnage qui quoiqu'attachant paraît trop lisse.
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Cathy
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par Cathy »

Le diable s'en mêle, The Devil and Miss Jones (1941)

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Un directeur de magasins suite à une manifestation de ses employés se fait engager incognito comme vendeurs afin de faire licencier les meneurs. Au contact de deux vendeuses de chaussures, il va apprendre à connaître ce petit monde.

Le film commence comme une screwball, enfin le générique semble l'annoncer avec un Charles Coburn en diable et une Jean Arthur en Ange avec son auréole au dessus d'elle. Le panneau d'excuses semble le confirmer, mais petit à petit le film s'enfonce dans une satire sociale avec le message sur les vilains puissants, les salariés vieux licenciés au profit de jeunes, des messages bien pensants et qui alourdisse le ton de la comédie. Il est vrai que Sam Wood n'est pas le réalisateur attitré de ce style de films mais avec un casting réunissant Jean Arthur et Charles Coburn, Robert Cummings et Spring Byington, on peut s'attendre à une screwball déjantée. Alors certes le film offre quelques moments délicieux, comme ce pique nique sur une plage bondée et cette recherche de vestiaire, mais celle-ci débouche sur une scène lourde au possible au commissariat, trop longue, pas assez décalée et gachée par le message du syndicaliste. Alors il y a des petites scènes drôles ou qui donnent le sourire, il y a de la tendresse dans les scènes réunissant Charles Coburn et Spring Byington, délicieuse en vieille vendeuse de chaussures. Le film offre de très jolis plans esthétiques plutôt rares pour le genre, mais finalement le film appartient-il au genre, pas certain. En tout cas déception pour cette comédie certes sympathique car Jean Arthur est toujours aussi charmante et radieuse et Charles Coburn est toujours insurpassable dans ce style de rôles, mais la au final décevante et assez lourde dans son message.
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par Kimm »

je remercie la personne qui a pu me faire connaitre ce film rare et qui se reconnaitra!

Belle surprise, au demeurant que ce DEVIL AND MISSS JONES, même si l'on s'attend à une comédie surnaturelle de part le titre et le générique; comme à leurs accoutumées, Jean Arthur nous régale de cette voix si singulière à Hollywood et attachante, et Charles Coburn est parfait..
Mon coup de coeur irait cependant à Robert Cummings, (qui mèriterait un topic, tant sa fimographie est foisonnante), délicieux en syndicaliste braillard! et qui soutient des scènes exigentes (sur la plage, entre autres). L'acteur est très à l'aise dans ce registre, à mon avis fort difficile, qu'est la comédie, qui plus est la screw ball...

Par ailleurs , Sam Wood nous gratifie de ces fameux gros plans dont Jean Arthur est la grande bénéficiaire, statut de star oblige!
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par nikkoo »

Je ne sais pas pourquoi, mais j'y sens l'influence du
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Dernière modification par nikkoo le 10 août 12, 08:48, modifié 1 fois.
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par Cathy »

Kimm a écrit :je remercie la personne qui a pu me faire connaitre ce film rare et qui se reconnaitra!

Belle surprise, au demeurant que ce DEVIL AND MISSS JONES, même si l'on s'attend à une comédie surnaturelle de part le titre et le générique; comme à leurs accoutumées, Jean Arthur nous régale de cette voix si singulière à Hollywood et attachante, et Charles Coburn est parfait..
Mon coup de coeur irait cependant à Robert Cummings, (qui mèriterait un topic, tant sa fimographie est foisonnante), délicieux en syndicaliste braillard! et qui soutient des scènes exigentes (sur la plage, entre autres). L'acteur est très à l'aise dans ce registre, à mon avis fort difficile, qu'est la comédie, qui plus est la screw ball...

Par ailleurs , Sam Wood nous gratifie de ces fameux gros plans dont Jean Arthur est la grande bénéficiaire, statut de star oblige!
Curieusement j'aime bien Robert Cummings, mais je ne le trouve pas du tout à l'aise dans le registre de la comédie, je trouve qu'il en fait dix fois trop. Je le préfère dans les comédies dramatiques qu'ici. Il m'a plus énervé qu'autre chose.
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par francesco »

nikkoo a écrit :Je ne sais pas pourquoi, mais j'y sens l'influence du Vidame
Si seulement ... Je chéris Kimm et nous discutons de cinéma plusieurs fois par jour, TOUS les jours, mais je n'ai jamais réussi à exercer une influence, même minime, sur cet esprit obtus qui s'obstine à préférer des blondes pulpeuses aux vrais actrices. :evil:

Je n'ai pas encore vu le film, d'ailleurs.
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Re: Sam Wood (1883-1949)

Message par Cathy »

francesco a écrit :
nikkoo a écrit :Je ne sais pas pourquoi, mais j'y sens l'influence du Vidame
Si seulement ... Je chéris Kimm et nous discutons de cinéma plusieurs fois par jour, TOUS les jours, mais je n'ai jamais réussi à exercer une influence, même minime, sur cet esprit obtus qui s'obstine à préférer des blondes pulpeuses aux vrais actrices. :evil:

Je n'ai pas encore vu le film, d'ailleurs.
Enfin Jean Arthur n'est pas une blonde pulpeuse mais plutôt une véritable actrice avec sa voix si particulière :D !
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