Tu peux tenter sans problèmes le Publicis sur les Champs-Elysées, la salle est tout à fait honorable et le métro ne passe pas dessous (c'est déjà ça).G.T.O a écrit :Je vais être obligé d'aller le voir à l'UGC Orient Express, le cinéma qui vibre !
Bon, ben j'y suis allé tout à l'heure. Je précise que je n'avais rien vu du film, aucune image, aucune idée de l'histoire ou du casting. Je savais seulement qu'il y avait Darabont et King derrière. C'est nettement un film fantastique hors norme, qui ne peut que surprendre.
SPOILERS
Je ne sais pas trop quoi en penser, au final. Je pense avoir aimé, conquis probablement avec le temps. Parce qu'après un tout-début honnête, pas mal de choses m'ont vite énervé: ces plans au steadycam avec des zooms de rushes, qu'on aurait coupé ailleurs, et qui sont conservés ici. Cela arrive plusieurs fois et je ne me suis pas habitué: Darabont semble vouloir mélanger le flottement du steadycam avec le visuel caméra à l'épaule (limite "rushes"), c'est étrange, cela fonctionne bizarrement, mais heureusement cela s'oublie vite, ce procédé étant soit oublié soit il passe inaperçu (je ne saurais dire).
Ensuite grosse colère avec les personnages: on nous inflige quelques énergumènes plutôt clichesques avec une psychologie de comptoir assez pauvre. A partir de la séquence des tentacules, le bouseux local commence à se rebeller, ignore le danger, et s'oppose au héros, arguant une excuse totalement inconsistante pour moi, argumentant sur l'élite d'Hollywood, lui le petit bouseux de province. J'ai trouvé que c'était très faible niveau recherche de tension. De la même façon, un peu plus tard, quand les clients du supermarché rient de l'histoire des tentacules qu'ils ne croient pas, l'avocat-voisin noir se réveille pour faire remonter sa colère face au héros, réaction là encore très incompréhensible, relevant une individualité suicidaire face au danger menaçant le groupe. Non, vraiment là je n'ai pas du tout cru à de grosses ficelles apparentes, c'est peut-être crédible dans une réaction face au danger, mais sur moi ça n'a pas marché. La foldingue religieuse m'a aussi bien enervé au début, mais son développement et le malaise qu'elle créée avec son envoutement sur certains est assez réussi, je trouve, et très audacieux je pense pour un film US où l'on "tape" rarement aussi fort sur la religion. Cette "sectisation" est d'autant plus dérangeante qu'elle est assez réaliste je trouve (excepté le personnage qui est ouvertement donné comme "instable", excuse à peine dissimulée).
Heureusement, ce genre de détails s'estompe un peu.
Ce qui m'a globalement vraiment surpris c'est le traitement de violence, à la fois sobre et réaliste, sans en rajouter, une violence momentanée, brève mais marquante.Certaines scènes sont très réussies, jonglant entre calme psychologique et tension "survival". La fin, radicale et osée, impressionne effectivement pour un film de studio. Une fin qui mèle drame et poésie, et qui rehausse sensiblement mon intérêt pour ce film.
A noter des CGI très visibles et parfois ratés au début, mais cela se rattrape heureusement par la suite...