Yves Boisset (1939-2025)
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Re: Notez les films naphtas - Avril 2010
Un taxi mauve, d'Yves Boisset (1977)
Un gros problème de structure pour ce film qui balade à petits pas son intrigue creuse et ses personnages attachants. Le film aborde son sujet avec une nonchalance inattendue, sans jamais le traiter directement. Du coup, si plein de choses sont hautement appréciables (les personnages de Fred Astaire, les rôles féminins, l'utilisation du cadre naturel, sublime quoique le dvd ne lui rende pas justice), on finit, malgré des dialogues très écrits et souvent admirables, par s'ennuyer un peu.
Mais l'attachement aux personnages, l'envie de construire un espace (notamment par une séquence de bagarre au pub très réussie), le jeu d'un Philippe Noiret très juste, et la beauté d'une Charlotte Rampling rayonnante finissent par l'emporter, et tirer le film en avant.
Dommage que l'intrigue en aie été aussi anecdotique, on aurait préféré un peu plus de tenue à tout cela. Le truculent personnage qu'incarne Peter Ustinov a tendance à en faire trop, et finit par agacer. Un autre bémol réside dans le dvd, qui n'offre qu'une VF, alors qu'elle a manifestement été post-synchronisée. Existe-t-il une version originale en son direct ??
Bref, un bilan positif, mais pas fabuleux pour cette curieuse escapade irlandaise...
6,5/10
Un gros problème de structure pour ce film qui balade à petits pas son intrigue creuse et ses personnages attachants. Le film aborde son sujet avec une nonchalance inattendue, sans jamais le traiter directement. Du coup, si plein de choses sont hautement appréciables (les personnages de Fred Astaire, les rôles féminins, l'utilisation du cadre naturel, sublime quoique le dvd ne lui rende pas justice), on finit, malgré des dialogues très écrits et souvent admirables, par s'ennuyer un peu.
Mais l'attachement aux personnages, l'envie de construire un espace (notamment par une séquence de bagarre au pub très réussie), le jeu d'un Philippe Noiret très juste, et la beauté d'une Charlotte Rampling rayonnante finissent par l'emporter, et tirer le film en avant.
Dommage que l'intrigue en aie été aussi anecdotique, on aurait préféré un peu plus de tenue à tout cela. Le truculent personnage qu'incarne Peter Ustinov a tendance à en faire trop, et finit par agacer. Un autre bémol réside dans le dvd, qui n'offre qu'une VF, alors qu'elle a manifestement été post-synchronisée. Existe-t-il une version originale en son direct ??
Bref, un bilan positif, mais pas fabuleux pour cette curieuse escapade irlandaise...
6,5/10
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Yves Boisset
Je suis en train de me faire la filmographie complète de Boisset et j'ai quand même été assez surpris par Le saut de l'ange. On retrouve le mélange polar à l'italienne/film politique, mais Boisset a voulu également tourner ce film a la manière d'une BD, et c'est cela qui m'a un peu surpris. Si Le saut de l'ange est un bon film, typique de la filmo de Boisset, certaines séquences prêtent quand même à sourire, comme
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"Ah Ah, I know what you're thinking. 'Did he fire six shots or only five?' Well, to tell you the truth, in all this excitement I've kinda lost track myself. But being this is a .44 Magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you've got to ask yourself one question: 'Do I feel lucky?' Well, do ya, punk?"
Dirty Harry, de Don Siegel 1971 (Clint Eastwood)
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Re: Yves Boisset
Radio Corbeau
Dans une bourgade de province. Un mystérieux "corbeau" sème la panique sur les ondes d'une radio locale clandestine en dénonçant les turpitudes et forfaits de certains habitants. On apprend ainsi qu'un paysan, le père Vinatier, aurait incendié sa ferme dans le but d'escroquer les assurances et qu'un industriel et politicien, Gerfaut, aurait l'intention de licencier une partie du personnel de son usine pour financer sa campagne électorale. La farce prend un tour tragique lorsque Gerfaut se suicide. Une enquête est alors ordonnée, conduite par l'inspecteur Julien Duval. Mais le "corbeau" est malin et, comme la presse ne tarde pas à s'emparer de l'affaire, le climat se détériore dans la petite cité...
Claude Brasseur excellent!!
8/10
Dans une bourgade de province. Un mystérieux "corbeau" sème la panique sur les ondes d'une radio locale clandestine en dénonçant les turpitudes et forfaits de certains habitants. On apprend ainsi qu'un paysan, le père Vinatier, aurait incendié sa ferme dans le but d'escroquer les assurances et qu'un industriel et politicien, Gerfaut, aurait l'intention de licencier une partie du personnel de son usine pour financer sa campagne électorale. La farce prend un tour tragique lorsque Gerfaut se suicide. Une enquête est alors ordonnée, conduite par l'inspecteur Julien Duval. Mais le "corbeau" est malin et, comme la presse ne tarde pas à s'emparer de l'affaire, le climat se détériore dans la petite cité...
Claude Brasseur excellent!!
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Re: Yves Boisset

A lire son livre de souvenirs rédigés avec Bernard Pasciuto. Des portraits très mordants de Jean-Pierre Melville à Orson Welles, des rencontres assez improbables Jean Carmet copain comme cochon avec Lee Marvin, et un remarquable parcours de la cinéphilie des débuts aux films de télévisions. Plus d'infos dans l'émission de Laurent Goumarre : http://www.franceculture.fr/emission-le ... horet-2011 où Jean-Baptiste Thoret le compare très justement à Pietro Germi.
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Re: Yves Boisset
Interview d'Yves Boisset dans l'émission Mauvais Genres, et ça se podcaste ici :
http://www.franceculture.fr/emission-ma ... 2012-01-21
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Re: Yves Boisset
Passionnant du début à la fin et du coup carrément indispensable!lecoinducinéphage a écrit :
A lire son livre de souvenirs rédigés avec Bernard Pasciuto. Des portraits très mordants de Jean-Pierre Melville à Orson Welles, des rencontres assez improbables Jean Carmet copain comme cochon avec Lee Marvin, et un remarquable parcours de la cinéphilie des débuts aux films de télévisions. Plus d'infos dans l'émission de Laurent Goumarre : http://www.franceculture.fr/emission-le ... horet-2011 où Jean-Baptiste Thoret le compare très justement à Pietro Germi.
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Re: Yves Boisset
Juste une petite anecdote à la limite du HS que j'ai trouvée dans le livre, mais comme c'est Boisset qui la raconte, elle a sa place dans ce topic.
Boisset raconte que lors de la préparation de "La femme-flic" en 80 avec Miou-Miou, de vrais flics lui ont montré un listing secret (sur lequel ils travaillaient pour une enquête) de clients-abonnés à une revue pédophile.
Boisset y indique y avoir lu le nom et l'adresse de ... Christian Ranucci, guillotiné en 1976 pour l'enlèvement et le meurtre de la petite Marie-Dolorès Rambla à Marseille.
Je m'étonne qu'une telle "bombe" révélée négligemment au détour d'une page n'ai pas été davantage reprise par les médias.
Le fait-divers remonte à loin, ceci explique peut-être cela, mais le cas Ranucci divise encore. Certes, cette anecdote n'en fait pas un coupable et ne justifie pas en rien son chatiment, mais elle apporte un éclairage cru et proprement stupéfiant quant à son éventuelle culpabilité.
Boisset raconte que lors de la préparation de "La femme-flic" en 80 avec Miou-Miou, de vrais flics lui ont montré un listing secret (sur lequel ils travaillaient pour une enquête) de clients-abonnés à une revue pédophile.
Boisset y indique y avoir lu le nom et l'adresse de ... Christian Ranucci, guillotiné en 1976 pour l'enlèvement et le meurtre de la petite Marie-Dolorès Rambla à Marseille.
Je m'étonne qu'une telle "bombe" révélée négligemment au détour d'une page n'ai pas été davantage reprise par les médias.
Le fait-divers remonte à loin, ceci explique peut-être cela, mais le cas Ranucci divise encore. Certes, cette anecdote n'en fait pas un coupable et ne justifie pas en rien son chatiment, mais elle apporte un éclairage cru et proprement stupéfiant quant à son éventuelle culpabilité.
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Re: Yves Boisset
Ah oué, carrément ! 

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Re: Yves Boisset
Et cette information n'aurait pas été produite au moment du procès?
Je me méfie un peu de la mémoire d'Yves Boisset; lui qui l'autre soir dans l'émission C dans l'Air, citait en exemple de film muet récent The Thief (1953), soutenant qu'il s'était entretenu avec son acteur réalisateur Ray Milland, alors qu'il est en réalité l’œuvre de Russell Rouse.
Je me méfie un peu de la mémoire d'Yves Boisset; lui qui l'autre soir dans l'émission C dans l'Air, citait en exemple de film muet récent The Thief (1953), soutenant qu'il s'était entretenu avec son acteur réalisateur Ray Milland, alors qu'il est en réalité l’œuvre de Russell Rouse.

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Re: Yves Boisset
Yves Boisset participerait au prochain "70 ans de cinéma américain" avec Tavernier et Coursodon.
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Re: Yves Boisset
Extraits de son passage à ONPC pour son livre en novembre dernier - centrés sur la censure.
Le prix du danger & Le juge Fayard sont toujours (sauf erreur) inédits en Dvd
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Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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Re: Yves Boisset
Le prix du danger est disponible en VOD sur l'iTunes Store.
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Re: Yves Boisset
Un condé était très mauvais, Dupont Lajoie détestable, Boisset enfonce le clou avec un Saut de l'ange complètement nul. Des dialogues consternants de bêtises, des acteurs à la ramasse (qu'est venu faire Sterling Hayden dans cette galère ?), une intrigue inintéressante au possible, une réalisation ahurissante de platitude... Je ne sauve strictement rien de ce machin, qui obtient, haut la main, le titre honorifique de "première bouse de 2013". Qu'on puisse avoir une quelconque indulgence pour Boisset n'a pas fini de me surprendre.
- Rick Blaine
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Re: Yves Boisset
Assez d'accord avec toi sur Le saut de l'ange, même si je serais moins dur que toi, ce n'est vraiment pas folichon.
Par contre, un Condé, non, il est vraiment bon celui là, même dans sa mise en scène je le trouve réussi, alors que c'est loin d'être la force de Boisset.
Par contre, un Condé, non, il est vraiment bon celui là, même dans sa mise en scène je le trouve réussi, alors que c'est loin d'être la force de Boisset.