Votre avis sur les séries américaines actuelles

[vanisback]

Je pense effectivement qu'on vit une sorte d'"âge d'or" des séries TV. Entre Six Feet Under, Deadwood, Les Sopranos, Veronica Mars, Desperate Housewives, The L Word, The Shield... Y'a vraiment de quoi faire aujourd'hui !

Leurs créateurs ont (sur les chaines payantes type HBO, Showtime...) une liberté de création incroyable : durées flexibles (on est loin des 26 ou 42 minutes imposées par la WB ou autre major), techniques et moyens égaux aux tournages de film (y'a qu'a voir Lost pour ça), equipes et acteurs de talent...

Donc effectivement les acteurs célèbre "de cinéma" n'hésite plus à faire le pas, et les scénaristes (Alan Ball sur Six Feet Under) et réalisateurs de renom se font un plaisir à réaliser des épisodes (Tarantino pour le dernier épisode claustrophobique de la saison 5 de CSI/Les Experts, Walter Hill pour le pilot de Deadwood...).

Et surtout, outre la possibilité infime de développement d'histoires, de personnages cohérents etc, le gros avantage des séries TV c'est qu'elles sont vraiment actuelles et contemporaines et elles abordent les sujets importants quasiment "en tant réel" (à peine quelques semaine après le 11 septembre les séries, surtout New-Yorkaises, forcément, en parlaient, la guerre en Irak a beaucoup été critiquée, notamment par Six Feet Under) et donc touche les spectateurs.

Autre truc amusant, les séries "nouvelle génération", comme les films récemments, on une "mémoire télévisuelle" et s'autocitent (Dawson cité de façon ironique dans Veronica Mars, Felicity cité dans Six Feet Under, Lost dans Desperate Housewives...).

[Mère-Grand]

Je déterre un vieux topic. En fait, j’ai fait une comparaison, sur un autre forum, entre les séries américains policières d’antan et celles d’aujourd’hui. Pour moi, il n’y a pas photo.
Une petite analyse personnelle.
Amateur de séries policières américaines depuis les années 70, on peut dire que le phénomène ne s’est guère tari en quantité durant les dernières décennies. Mais en est-il de même si on regarde la qualité ?

Je vais tirer un parallèle entre les séries ‘oldies’ et les séries actuelles dans ce genre et, si on lit un peu mes posts sur ce forum, le lecteur doit déjà deviner ma position.

De nos jours, il existe plusieurs labels qui regroupent plusieurs séries ; les trois principaux sont Les experts, les New York de Dick Wolf et les NCIS. Qui se reconnaît dans ces séries qui se ressemblent toutes et qui sont bâties sur le même concept ?

Dans les années 60 et 70, les séries ‘precinct’ (à différencier des séries policières avec détectives privés comme Mannix, Cannon ou Matt Helm) avaient une touche distinctive, plusieurs choses qui permettaient de ne pas les confondre les unes avec les autres.

Lesquelles ?

D’abord, les lieux de tournage. Les rues de San Francisco présente la ville californienne sous toutes ses coutures ; Hawaii, police d’état est une vraie carte postale pour l’ile ce qui jure un peu avec les crimes atroces qui y sont perpétrés ; Kojak, pour la première saison, utilise la grosse pomme à bon escient (la série Equalizer tirera un meilleur profit de New York dans les années 80). De nos jours, tout est tourné en studio pour, au moins, 80% d’un épisode et que cela soit Les experts Manhattan ou Miami, les studios de tournage sont les mêmes et les principales vues de la ville où est censé se passer le tournage se trouve…dans le générique !

Ensuite, les génériques ; Même si je n’ai pas revu un épisode d’Hawaii, police d’état depuis une quinzaine d’années, les premières notes de musique de ce fameux générique me renvoient directement aux enquêtes de Steve McGarrett. Idem pour Kojak, Les rues de San Francisco et même des séries que je n’appréciais que moyennement pouvaient présenter un générique inoubliable (Mannix par exemple). Les séries actuelles ont des génériques faits à la va-vite, sans consistance et très courts, histoire de ne pas perdre le chaland et qu’il zappe si celui-ci fait plus de trente secondes ! Production de consommation avant tout (on y reviendra car ces séries reflètent parfaitement cet état d’esprit), le générique a une musique quelconque, le plus souvent sans intérêt et la présentation de la série est d’un conformisme affligeant. Ce générique est tellement court que la distribution et les participants à l’épisode défilent pendant au moins cinq minutes après le début de l’épisode (ce qui est particulièrement énervant). Evidement, les acteurs sont le plus souvent formatés et insipides et il est inutile de s’appesantir sur leur participation à la dite-série.

Karl Malden avait une solide carrière d’acteur derrière lui lorsqu’il endossa l’imperméable de Mike Stone et le talent de Michael Douglas, débutant à ses côtés dans le rôle de Steve Keller, ne laissait aucun doute sur sa future carrière. Jack Lord et Telly Savalas avaient déjà un nom au cinéma lorsqu’ils devinrent McGarrett et Théo Kojak. La série reposait sur leurs épaules et même si l’histoire ou l’enquête n’était pas à la hauteur et aussi intéressante que d’habitude, leur jeu d’acteur régalait le fan et faisait passer l’heure sans soucis. Rien de tout ça avec les séries policières américaines actuelles. Les acteurs sont interchangeables, effaçables et facilement oubliables. Ils font partie d’un tout insipide sans relief. Ils ne sont plus d’anciens acteurs mais simplement des acteurs qui ont raté leur carrière. Le fadasse David Caruso des Experts Miami est l’exemple type. Il faut voir un épisode de ces Miami et on comprend pourquoi cet acteur n’a jamais percé ! Aucun jeu, les mêmes expressions passant son temps à s’agenouiller près d’un cadavre ou à remettre ses lunettes de soleil sur son nez ! Pitoyable. J’ai pris Caruso comme exemple mais c’est la même chose pour tous les acteurs de séries policières US actuelles. Le seul et l’unique qui sort des sentiers battus est Vincent d’Onofrio de New York Section Criminelle. Il a un jeu à part et son personnage (l’inspecteur Robert Goren) peut tenir un épisode à lui seul. Le départ de d’Onofrio remplacé par le soporifique Jeff Goldblum marquera sûrement la fin de la série.

Après les lieux de tournage, les génériques et les acteurs, il reste un gros point : les scénarios. Si Les rues de San Francisco passait cinq minutes dans les laboratoires et le reste du temps était consacré à l’enquête, c’est exactement le contraire pour les séries contemporaines. Evidement, la place de l’ADN et des nouvelles techniques d’investigation sont primordiales dans les enquêtes de police de nos jours mais les scénarii de séries actuelles en abusent jusqu’au ridicule. Les histoires se déroulent donc dorénavant dans les laboratoires ou les salles d’interrogation au détriment des enquêtes sur le terrain, filatures et les fins se terminent non plus après une bonne poursuite et fusillade mais autour d’une table sous une lumière glauque au néon. Evidement, ca coute moins cher qu’un final des Rues de San Francisco où les réalisateurs s’arrangeaient pour tourner les fins d’épisodes dans des lieux caractéristiques de la ville. Ces histoires d’ADN ne peuvent tenir la distance d’un épisode même si ceux-ci ne durent plus 50 minutes comme auparavant (avec 10 minutes de pub) mais 40 minutes (avec 20 minutes de pub). Il y a donc plusieurs histoires dans un seul et même épisode. A l’époque, on meublait les scénarii par des poursuites spectaculaires ou des fausses pistes ingénieuses ; maintenant, on colle deux ou trois histoires par épisode et on joue sur l’hémoglobine en épargnant pas aux téléspectateurs les scènes d’autopsie donnant une impression de télé réalité très en vogue en ce début de XXI ème siècle.

Bref, mon choix entre ces deux types de séries est rapidement fait.

[riqueuniee]

Je ne suis pas très accro aux séries actuelles,à part Cold case que j'ai suivi intégralement.Sans doute à cause de son aspect assez classique : enquête bouclée à chaque épisode,et histoires persos des personnages récurrents ne prenant pas le pas sur les autres intrigues (sauf dans les deux dernières saisons).
Certaines ,d'ailleurs,mériteraient davantage le terme de feuilleton, vu qu'il s'agit d'histoires à suivre et non d'une histoire bouclée en un épisode.

[AtCloseRange]

Personnellement, je ne regrette aucune de ces séries policières du passé. Pour avoir essayé de revoir du Kojak ou du Starsky et Hutch... Bof.
Le tournant de la fin des années 80, début 90 a donné un sacré coup de vieux à toutes ces séries.
Même si, dans les séries actuelles, ce ne sont pas forcément les séries policières qui en ont le plus bénéficié, ne serait que The Shield ou Southland (ou la méconnue Boomtown) sont vraiment excellentes (et on peut même pousser jusqu'à citer Dexter même si c'est une série policière par la bande) et j'ai suffisamment regardé les Experts Las Vegas pour ne pas totalement leur jeter la pierre aujourd'hui.

Ensuite, est-ce que ces séries passeront le cap des années... Difficile à dire. Les séries télé ont toujours eu tendance à vieillir beaucoup plus que les films. J'ai essayé de revoir un épisode d'Au-delà du réel et ça me paraît incroyablement daté (dans le mauvais sens du terme) sans que ce soit compensé par le "charme" de l'époque.

[pol gornek]

Avis intéressant mais tellement subjectif qu'il ne prête pas vraiment à la discussion.

J'apporterai une légère précision quant aux séries policières des années 2000 (sujet que je maîtrise un peu).

CSI et son succès a créé un vent de mode majeur, au point d'uniformiser la production. CSI, c'est l'hyper-spécialisation policière. Derrière CSI, on voit naître CSI Miami, CSI NY, NCIS, Bones, Numbers, House et par légère extension, Cold Case, Without a Trace, Criminal Minds. Derrière ce raz-de-marré, c'est l'intrigue-roi et les personnages-objets (Exception de NCIS qui décide d'appliquer un traitement humoristique à cet univers bien austère). Tout se joue sur l'enquête, avec des épisodes bien définis, rigoureux dans l'application d'un cahier des charges très strictes. On peut ne pas apprécier cette "évolution", mais il y a des thèmes intéressants qui ressortent, justement grâce à cet aspect purement scientifique.

Comme toute mode, au bout d'un moment, elle s'essouffle et l'on voit arriver de nouveaux schémas. Depuis trois ans, c'est le retour des séries policières "à personnage", mais baser sur une lecture moderne de la série (en gros post-2000). C'est le début de The Mentalist, Castle, White Collar. Des séries qui privilégient le duo de préférence antinomique, ou "la valeur ajoutée" d'un consultant (Patrick Jane est Mentalist, Castle est écrivain, Neal Caffrey est escroc-repenti). On joue sur les traces du buddy movie, mais encré dans la redondance propre à la série tv. Ici l'intrigue est prétexte à nourrir le duo (ces séries utilisent régulièrement l'humour).

Aujourd'hui, en extrapolant un peu, on voit apparaître comme un retour aux séries policières "de groupe". Southland, Detroit 187, Blue blood et probablement The Chicago Code. Ce retour très timide (audience très moyenne), s'il finit par se répandre, peut apporter un vent de fraîcheur à un genre surexposé (et peut-être vers un schéma qui t'intéressera davantage).

Personnellement, j'aime voir la série comme un art en perpétuel mouvement. Je suis un gros consommateur de fictions policières et j'aime apprécier la diversité que peut m'apporter le genre. Surtout, il est dangereux de voir dans le passé un modèle. Que les séries d'hier ne ressemblent pas à celles d'aujourd'hui ? Tant mieux. Ce n'est préjudiciable ni pour l'une, ni pour l'autre. Et il faut bien voir que le paysage de la télévision américaine a bien changé. On le répète suffisamment, mais le câble a modifié la donne. Pour des séries plus exigeantes (?), autrement moins formaté (libéré de la publicité), on peut apprécier des The Wire, The Shield, Dexter, Justified, Terriers (malheureusement annulée après une saison).

Vouloir dresser une époque contre un autre est un exercice périlleux (la nostalgie, ce faux-ami), parce qu'il a tendance à formater notre oeil. Je reconnais volontiers les qualités aux séries que tu chéris mais j'en trouve autant, dans une approche du genre complètement différente mais qui n'en reste pas moins passionnant à CSI ou NCIS (dans leurs premières saisons).

[riqueuniee]

Personnellement, je ne regrette aucune de ces séries policières du passé. Pour avoir essayé de revoir du Kojak ou du Starsky et Hutch... Bof.
Le tournant de la fin des années 80, début 90 a donné un sacré coup de vieux à toutes ces séries.
Même si, dans les séries actuelles, ce ne sont pas forcément les séries policières qui en ont le plus bénéficié, ne serait que The Shield ou Southland (ou la méconnue Boomtown) sont vraiment excellentes (et on peut même pousser jusqu'à citer Dexter même si c'est une série policière par la bande) et j'ai suffisamment regardé les Experts Las Vegas pour ne pas totalement leur jeter la pierre aujourd'hui.

Ensuite, est-ce que ces séries passeront le cap des années... Difficile à dire. Les séries télé ont toujours eu tendance à vieillir beaucoup plus que les films. J'ai essayé de revoir un épisode d'Au-delà du réel et ça me paraît incroyablement daté (dans le mauvais sens du terme) sans que ce soit compensé par le "charme" de l'époque.

D'accord,ces séries ont vieilli.D'ailleurs,la seule (des années 70) que je regarde encore,c'est Columbo.Il est vrai que c'est une série atypique,par la durée des épisodes (de 70 à 90 minutes) ,et par les scenarios : le coupable est connu d'entrée,et Columbo,le plus souvent ,n'apparaît qu'au bout d'un quart d'heure...

[bronski]

Qui connait Life?

J'aime beaucoup le duo principal, l'acteur est très bon et l'actrice est ma foi très mignonne. De plus les deux (ainsi que l'intrigue et l'ambiance générale) ont un côté "décalé" bien senti, un peu à la Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

Bref j'aime beaucoup. Hélas deux saisons uniquement.

[bronski]

^ Life passe demain soir dimanche à 20h40 sur TMC, trois épisodes.

http://www.programme-tv.net/programme/s ... 03-06.html

[wontolla]

A lire ici, un article (blog) intitulé : Le polar et le syndrome du sériphile.

[Happy Charly]

Autant le cinéma américain actuel - qu'il soit hollywoodien ou indépendant pour reprendre une dichotomie qui n'a plus vraiment de sens - ne m'enchante pas des masses (à quelques exceptions, notables, près... il m'ennuie même pas mal ) autant je suis rarement déçu par les séries que je découvre. J'ai l'impression que depuis quelques années le culot, l'innovation, tant d'un point de vue esthétique que thématique, sont l'apanage des séries télés tout formats et genres confondus (...)

Cote-cote Miguel.Tout pareil que Miguel.

J'attends avec impatiente le spin-off de "Dallas" : "Côte Ouest" sur CBS.
Et paraitrait même que ABC va lancer une série policière aux FX incroyables avec un être virtuel qu'on croirait sorti de "TRON" : "Automan"