Reds (Warren Beatty - 1981)

[gnome]

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[Demi-Lune]

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Je suis de retour...

[wontolla]

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Et je constate qu'il y a quasi un an tu trouvais également que ce film était une (des plus) belle(s) histoire(s) d'amour.

[Demi-Lune]

Et je constate qu'il y a quasi un an tu trouvais également que ce film était une (des plus) belle(s) histoire(s) d'amour.

Tout à fait. Reds, en plus d'être un film historique courageux (traiter des communistes américains l'année de l'élection de Reagan, faut le faire) et singulier, est une oeuvre qui m'a beaucoup ému car la touchante romance qui nous est présentée est contée avec beaucoup de délicatesse et de vérisme, s'appuyant sur les rapports houleux des deux tourtereaux, qui auront passé leur vie à s'attirer et à se repousser, alors qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. La fin à l'hôpital est déchirante de simplicité et de fatalité. C'est un film assez peu connu du grand public mais qui mérite vraiment qu'on s'y attarde. Sa mélancolie, en résonance avec celle de Raging Bull ou de La Porte du Paradis, sonne comme le crépuscule du Nouvel Hollywood.

[wontolla]

Reds, ce 2 novembre à 20h40 sur TCM: http://tcmcinema.fr/films/fiche/reds-4428

[Grimmy]

Vu enfin en dvd plus de cinq ans après mon achat ! Bon sang que c'est brillant ! C'est beau, dense et j'ai appris pleins de choses que je ne connaissais pas (le problème de la réussite de la Revolution Russe et les conséquences sur le front Russe, la peur de la réussite de la Révolution chez les gouvenements occidentaux capitalistes, l'affrontement communistes-bolcheviks etc ....). Diane Keaton est belle à tomber, Nicholson est impérial, il a quelques unes des plus belles scènes du film, la photo est d'une beauté inouie (j'ai même l'impression de n'avoir rien vu d'aussi beau dans un film. C'est hallucinant !!) et la dernière scène est l'une des plus belles de l'histoire du cinéma. Quel film !

[Jeremy Fox]

Une fresque de 195 minutes intelligente et superbement interprétée par le couple Warren Beatty et surtout Diane Keaton dans ce qui pourrait-être son plus beau rôle. Ce biopic aborde une époque de notre histoire du 20ème siècle rarement abordée, celle de la Révolution Russe au travers le portrait d'un journaliste américain communiste, l'auteur du célèbre texte sur "les 10 jours qui ébranlèrent le monde".

Ce qui manque à Warren Beatty pour faire de son film une réussite, c'est un talent de conteur (ce sera la même chose pour Dick Tracy) ; malgré l'intelligence et la sensibilité du propos, je me suis rarement senti concerné par son film qui manque à mon avis d'ampleur et de tension. Ceci étant, Reds est aussi une histoire d'amour, celle-ci s'avérant au contraire extrêmement touchante grâce à l'alchimie qui se fait jour entre les deux immenses comédiens. Le côté intimiste m'a grandement ému, le côté politique beaucoup moins (trop d'informations, un flot ininterrompue de discours et de dialogues ; on comprend bien que c'est pour faire ressentir la confusion mais ça m'a paru vite lassant à la longue). Beau film néanmoins avec également un Jack Nicholson formidable de sobriété.

[Rick Blaine]

Ce qui manque à Warren Beatty pour faire de son film une réussite, c'est un talent de conteur (ce sera la même chose pour Dick Tracy) ; malgré l'intelligence et la sensibilité du propos, je me suis rarement senti concerné par son film qui manque à mon avis d'ampleur et de tension.

Je trouve que c'est vrai pour Dick Tracy, moins ici. Je suis d'accord pour dire que Reds est imparfait, je ne saurais d'ailleurs pas exactement dire pourquoi, mais je lui trouve tout de même une ampleur marquante, en tout cas le film m'avait touché.

[wontolla]

Je trouve que c'est vrai pour Dick Tracy, moins ici. Je suis d'accord pour dire que Reds est imparfait, je ne saurais d'ailleurs pas exactement dire pourquoi, mais je lui trouve tout de même une ampleur marquante, en tout cas le film m'avait touché.

Mon avatar témoigne de ce que le film m'avait beaucoup touché. Je l'ai découvert il y a bientôt 5 ans (cf. supra) et la relance du topic me donne l'envie de le revoir (depuis je l'ai racheté en BR !).

[Supfiction]

l'envie de le revoir (depuis je l'ai racheté en BR !).

J'ai failli le racheter également et puis j'ai eu l'impression que l'upgrade était minime. Tu nous diras !
Je dois le revoir depuis longtemps car, comme jeremy il me semble, sa découverte à l'époque avait été entre l'enthousiasme poli et la demi-déception. Sans doute en avais-je attendu trop devant l'ambition du sujet et de la mise en œuvre et ce duo d'acteur fabuleux, Warren Beatty étant l'un de mes acteurs favoris.

[Karras]

Malgré l'intelligence et la sensibilité du propos, je me suis rarement senti concerné par son film qui manque à mon avis d'ampleur et de tension.

Voilà, découvert hier en BR et je me suis un peu ennuyé. Je m'attendais peut être trop à retrouver une grande fresque comme Le docteur Jivago et je n'ai pas ressenti, ou alors que trop rarement, d'élan romanesque ; c'est presque le côté documentaire qui a pris le dessus, avec ses anecdotes souvent amusantes de contemporains du héros.
Côté positif c'est l'interprétation de Diane Keaton que j'ai trouvé éblouissante ; Nicholson, tout en sobriété, est très bien aussi. Par contre Warren Beatty m'a déçu ; j'ai trouvé l'interprétation du personnage trop fade, trop gentil, pour un révolutionnaire. Un autre au point qui m'a manqué c'est le peu de présence de la B.0. pour accompagner les scènes, d’où peut être cette difficulté à rentrer dans l'histoire. Un film instructif mais dont la longueur se ressent.

[Ouf Je Respire]

'tain, il est passé hier sur Arte, et mon enregistrement a foiré. Quelqu'un l'aurait-il enregistré en vostfr? Merci!

[aelita]

Plus qu'une histoire de la révolution d'Octobre (qui n'occupe finalement qu'une petite partie du film, qui se déroule de 1915 à 1920), j'ai ressenti le film (au-delà de l'aspect biopic sur John Reed) comme un portrait de la gauche américaine (les "Reds" du titre, tout autant, voire plus que les révolutionnaires russes), dans diverses tendances (féministes, anarchistes, divers courants socialistes...), alors très active et avec une audience non négligeable , y compris dans ses tendances assez radicales(voir aussi à ce sujet le film Howard Zinn, une histoire populaire américaine).
D'ailleurs, le film ne s'intéresse vraiment à celle-ci qu'au bout de plus d'une heure, quand John Reed annonce qu'il part en Russie, parce que "c'est là que ça se passe". Je me demandais d'ailleurs , étant restée sur l'idée (fausse) que le film était juste l'histoire d'un homme mêlé à la révolution d'Octobre quand on allait y venir, à cette révolution. Il faut dire que cette première heure se traîne un peu. Le rythme est plus vif par la suite.
J'ai beaucoup aimé. Le film mêle avec bonheur reconstitution historique (parfaite, autant visuellement que pour la récit des événements) et histoire d'amour. J'ai appris (ou réappris) pas mal de choses, notamment lors de la séquence du voyage à Bakou, pour porter la parole bolchevique dans les coins les plus reculés du pays.
On notera que ce film fut produit et diffusé en pleine guerre froide, et au début de l'ère reaganienne (Reagan fut élu en nov 1980 et accéda au pouvoir en janvier 1981). Pourtant il annonçait bien la couleur (si j'ose dire) dès son titre (il n'est toutefois pas spécialement pro-bolchevik, on n'est pas dans un film venu d'URSS ),C'est quand même assez stupéfiant de voir un tel sujet traité dans une grosse production hollywoodienne (on est loin des descriptions caricaturales des films anticommunistes des années 40/50). On ne tombe pas non plus dans l'excès inverse : le film où le romanesque prime et où militantisme et révolution ne sont qu'un élément de décor (ce qui a dû décevoir ceux qui s'attendaient à un film dans la lignée de Docteur Jivago).
Il fut nommé de nombreuses fois aux Oscars, et en reçut trois, dont celui du meilleur réalisateur pour Beatty.

[Supfiction]

Oui, c’était assez gonflé de la part de Beatty de faire un tel film à cette époque. Peut-être par réaction aux idées du moment d’ailleurs.

Par contre Warren Beatty m'a déçu ; j'ai trouvé l'interprétation du personnage trop fade, trop gentil, pour un révolutionnaire.

Reed est avant tout un journaliste, engagé à gauche (gauche américaine hein) et pas un révolutionnaire (ou alors un « révolutionnaire romantique ». C’est un témoin et non un acteur. Il a d’ailleurs constaté après que les idéaux socialistes avaient accouché d’un régime totalitaire et que le pouvoir n’était plus aux soviets.