La Critique aujourd'hui
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- cinephage
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Re: La critique aujourd'hui
Effectivement, le truc est survendu.
Mais pour élargir la reflexion, les distributeurs sont totalement complices de cette confusion bloggeur/critique, lorsqu'ils se refusent à inviter certains critiques à leurs avant-premières, alors qu'ils invitent des bloggeurs dont ils savent qu'ils vont faire le buzz (indépendamment de toute considération critique).
Mais pour élargir la reflexion, les distributeurs sont totalement complices de cette confusion bloggeur/critique, lorsqu'ils se refusent à inviter certains critiques à leurs avant-premières, alors qu'ils invitent des bloggeurs dont ils savent qu'ils vont faire le buzz (indépendamment de toute considération critique).
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: La critique aujourd'hui
C'est ce qui est le plus inquiétant. On ne sait pas trop si c'est une absence de curiosité ou plutôt une réelle remise en cause d'un certain ordre établi.cinephage a écrit :Je ne pense pas qu'aucun d'entre eux se soit demandé si tel ou tel film de leur liste était vraiment meilleur que le gout du saké ou la prisonnière du désert, tout simplement parce qu'ils ne les connaissent pas, ces films. Ils se limitent au périmètre de leur expérience cinéphilique, sans vraiment prendre acte de leurs lacunes. C'est peut-être là que le bat blesse. Jeune cinéphile, il y avait des tonnes de films que je n'avais pas eu l'occasion de voir, mais je savais à peu près qui étaient les cinéastes réputés et quelle était l'ampleur du terrain que j'avais à parcourir pour mieux m'y connaître.tenia a écrit :
Oui enfin là, on a quand même tout un groupe capable de se mettre d'accord sur le fait que si si, Alabama Monroe, Mr Nobody et Dallas Buyers Club, c'est plus spontanément incontournable que Le gout du saké, La prisonnière du désert ou Les chaussons rouges et qui, pour le reste, se rabattent sur les archi classiques des classiques des classiques, façon Le patrimoine pour les nuls, tout en disant en introduction avoir étendu la liste de 100 à 200 films pour rendre hommage à l'hétéroclisme des films cités (pour mieux finir avec un truc totalement balisé à tous les niveaux).
Ethnologiquement parlant, c'est assez bluffant, mais pas très rassurant.
Là, il est possible qu'une partie de ces bloggeurs, juste parce qu'ils voient 1 ou 2 films par jour, se considèrent comme de grands cinéphiles, sans même s'intéresser aux films anciens. C'est étonnant, parce qu'on n'imagine pas un grand littéraire qui n'aurait jamais entendu parler de Proust ou de Racine, ou un critique d'art qui ne connaitrait pas le Caravage...
A force de s'entendre dire qu'il y a cette histoire lourde derrière, ils sont bien obligés de se créer leurs propres références quitte à faire un peu table rase du passé.
je pense aussi que ça n'est finalement pas si simple d'être un cinéphile de 20 ans aujourd'hui. Tout a beau être disponible c'est finalement plus intimidant qu'autre chose au regard de ce qui sort aujourd'hui.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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- Alexandre Angel
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Re: La critique aujourd'hui
La partie soulignée de ton message me fait penser que le rapport au cinéma a ceci de particulier qu'il suscite la notion de "vieux films". C'est quoi, au fait, un vieux film? Je sais bien que l'équipe de Dvdclassik s'est forcément coltiné cette question puisqu'il y a séparation entre films d'aujourd'hui et films "naphta" (expression à laquelle je suis maintenant habitué mais j'ai eu du mal..) mais ce qu'il y a de sûr, c'est que on ne parle jamais de vieux livres, ni de vieux tableaux.cinephage a écrit :Là, il est possible qu'une partie de ces bloggeurs, juste parce qu'ils voient 1 ou 2 films par jour, se considèrent comme de grands cinéphiles, sans même s'intéresser aux films anciens. C'est étonnant, parce qu'on n'imagine pas un grand littéraire qui n'aurait jamais entendu parler de Proust ou de Racine, ou un critique d'art qui ne connaitrait pas le Caravage...
Ça, c'est le premier outrage.. Ensuite, il y a le coup de grâce: considérer qu'un vieux film, parce qu'il est vieux, est moins performant qu'un récent, à l'instar d'un aspirateur ou d'une machine à laver.
C'est la combinaison de ce rapport spécifique au cinéma et d'une profusion toute contemporaine d'images proliférantes et dé-hiérarchisées qui explique, en partie, ce qui est constaté non sans effarement depuis plusieurs messages.
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Re: La critique aujourd'hui
Blague mais pas que sur la comparaison technologique : l'électroménager des années 80 durait bien plus longtemps (et était bien plus facile à réparer) que celui d'aujourd'hui. Mes parents ont un frigo plus vieux que moi, et ont seulement changé il y a peu leur gros congélo qui avait presque 30 ans. En comparaison, ils ont changé 3 fois leur super micro-ondes Samsung qui tombait en panne tous les 6 mois.
Donc c'est peut être vu comme moins performant, mais ça tient la durée.
Tout blague à part, j'ai tendance à pré-supposer un manque de curiosité, ou alors d'expérience (tu peux pas avoir vu en 4 ans autant de films qu'en 20 ans). Cette liste me fait plus penser à un grand public pas très connaisseur, c'est en cela que son aspect sur-vendu me semble curieux, parce que ça ne semble pas particulièrement s'offusquer de passer à côté d'un paquet de trucs à la réputation particulièrement assise.
Donc c'est peut être vu comme moins performant, mais ça tient la durée.

J'ai tendance à penser qu'il faudrait avoir conscience de l'ordre établi pour le remettre en cause.AtCloseRange a écrit :C'est ce qui est le plus inquiétant. On ne sait pas trop si c'est une absence de curiosité ou plutôt une réelle remise en cause d'un certain ordre établi.
Tout blague à part, j'ai tendance à pré-supposer un manque de curiosité, ou alors d'expérience (tu peux pas avoir vu en 4 ans autant de films qu'en 20 ans). Cette liste me fait plus penser à un grand public pas très connaisseur, c'est en cela que son aspect sur-vendu me semble curieux, parce que ça ne semble pas particulièrement s'offusquer de passer à côté d'un paquet de trucs à la réputation particulièrement assise.
Tout le monde n'a probablement pas ce rapport là, mais je trouve cela au contraire extrêmement exaltant. Le cinéphile d'aujourd'hui pourrait se baigner comme Picsou sauf que ce serait dans une piscine de films, et non une piscine de pièces d'or.AtCloseRange a écrit :Tout a beau être disponible c'est finalement plus intimidant qu'autre chose au regard de ce qui sort aujourd'hui.
Ils vont là où se situe le pognon. Ils ont le choix entre des critiques qui n'arrivent plus à faire consensus autour de leur expérience trop souvent remise en cause (parfois à juste raison, mais souvent, IMO, à tort) et des blogueurs souvent bon public et très suivi. Pourquoi s'emmerder ?cinephage a écrit :Mais pour élargir la reflexion, les distributeurs sont totalement complices de cette confusion bloggeur/critique, lorsqu'ils se refusent à inviter certains critiques à leurs avant-premières, alors qu'ils invitent des bloggeurs dont ils savent qu'ils vont faire le buzz (indépendamment de toute considération critique).
En un sens, ça rejoint ce dont on parlait il y a quelques jours, avec la réhabilitation de certains cinéastes / films pas forcément vitaux. Pourquoi pas, après tout, il y a aussi des choses très bien qu'on découvre très tardivement faute de visibilité jusqu'ici. Mais cela peut-il se faire au détriment d'autres oeuvres importantes ? C'est ça, je pense, l'élément le plus important, et qui est rendu visible ici parce que le nombre de films retenus fait office de filtres.Alexandre Angel a écrit :C'est la combinaison de ce rapport spécifique au cinéma et d'une profusion toute contemporaine d'images proliférantes et dé-hiérarchisées qui explique, en partie, ce qui est constaté non sans effarement depuis plusieurs messages.
- cinephage
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Re: La critique aujourd'hui
Le cinéma possède un indéniable rapport au temps, appuyé par sa nature fondamentalement technologique. Toute l'histoire du cinéma est une histoire des techniques, de la pellicule, de la caméra, des laboratoires ou des nouveaux outils numériques. En outre, sa nature mercantile l'inscrit toujours dans l'air du temps, dans l'ici et maintenant. Le cinéma reflète toujours son présent, son langage, son époque. Ca vieillit forcément très vite, surtout vis-à-vis du public qui ne va pas chercher les films plus anciens.
Alors que la littérature ou la peinture ont assez de façon moins sensible affectés par les évolutions techniques (enfin, ça s'est joué sur des cycles beaucoup plus longs).
D'ailleurs, lorsque je montre des films anciens à des amis peu habitués, ils s'étonnent toujours de telle tour de langage archaïque, de tel détail révolu (un téléphone à l'ancienne, un véhicule ou un objet qui n'existe plus), au moins autant qu'ils ne s'imprègnent du film lui-même : l'écart de temporalité fait obstacle entre le spectateur et l'oeuvre (ça peut être positif, avec un coté nostalgique sympathique, ou négatif, par son coté daté).
Alors que l'utilisation d'un objet désuet ou de tenues démodées ne gêne pas vraiment en peinture, et encore moins en littérature.
Alors que la littérature ou la peinture ont assez de façon moins sensible affectés par les évolutions techniques (enfin, ça s'est joué sur des cycles beaucoup plus longs).
D'ailleurs, lorsque je montre des films anciens à des amis peu habitués, ils s'étonnent toujours de telle tour de langage archaïque, de tel détail révolu (un téléphone à l'ancienne, un véhicule ou un objet qui n'existe plus), au moins autant qu'ils ne s'imprègnent du film lui-même : l'écart de temporalité fait obstacle entre le spectateur et l'oeuvre (ça peut être positif, avec un coté nostalgique sympathique, ou négatif, par son coté daté).
Alors que l'utilisation d'un objet désuet ou de tenues démodées ne gêne pas vraiment en peinture, et encore moins en littérature.
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Re: La critique aujourd'hui
Absolument. D'ailleurs...tenia a écrit :Tout le monde n'a probablement pas ce rapport là, mais je trouve cela au contraire extrêmement exaltant. Le cinéphile d'aujourd'hui pourrait se baigner comme Picsou sauf que ce serait dans une piscine de films, et non une piscine de pièces d'or.
http://mashup-film-festival.com/

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Re: La critique aujourd'hui
Alors qu'on a découvert La dame de Shanghai avec Miss Tenia il y a quelques semaines à peine, et on a été stupéfait par la mise en scène et les cadrages totalement baroques, comme on n'en voit rarement. Ca nous a paru extrêmement moderne.cinephage a écrit :D'ailleurs, lorsque je montre des films anciens à des amis peu habitués, ils s'étonnent toujours de telle tour de langage archaïque, de tel détail révolu (un téléphone à l'ancienne, un véhicule ou un objet qui n'existe plus), au moins autant qu'ils ne s'imprègnent du film lui-même.
A contrario, un paquet de drames hollywoodiens récents auraient pu être faits y a 40 ans qu'il n'y aurait pas grande différence technique et visuelle.
- Alexandre Angel
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Re: La critique aujourd'hui
Tout à fait, j'attendais des contre-exemples dans ce goût làtenia a écrit :Blague mais pas que sur la comparaison technologique : l'électroménager des années 80 durait bien plus longtemps (et était bien plus facile à réparer) que celui d'aujourd'hui. Mes parents ont un frigo plus vieux que moi, et ont seulement changé il y a peu leur gros congélo qui avait presque 30 ans. En comparaison, ils ont changé 3 fois leur super micro-ondes Samsung qui tombait en panne tous les 6 mois.
Donc c'est peut être vu comme moins performant, mais ça tient la durée.


A Cinephage,
Très juste. Le consumérisme, le rejet du passé, de la mémoire, la haine, parfois, de l'approfondissement, l'impatience psychique (l'ici et maintenant généralisés) font le reste...
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Re: La critique aujourd'hui
De là à penser que la notion de cinéma "classique" (pour un art aussi jeune en comparaison de la littérature et de la peinture) est en soi un peu ridicule et possiblement douteuse, il y a un pas que je serais de moins en moins embarrassé de franchir. Le Lincoln Center est connu pour projeter dans la même journée des "vieux" films et des choses tout à fait récentes, à destination du même public pour sa majorité. C'est quand même plus sain que le clivage entre passéistes d'un côté et ignares du naphta de l'autre (en caricaturant un peu mais pas tant que ça) : on voit différemment le cinéma "du passé" quand il est relié à une curiosité vivante, de même qu'on perçoit le cinéma contemporain différemment avec une connaissance minimale de ce qui s'est fait durant le XXème Siècle.Alexandre Angel a écrit :La partie soulignée de ton message me fait penser que le rapport au cinéma a ceci de particulier qu'il suscite la notion de "vieux films". C'est quoi, au fait, un vieux film? Je sais bien que l'équipe de Dvdclassik s'est forcément coltiné cette question puisqu'il y a séparation entre films d'aujourd'hui et films "naphta" (expression à laquelle je suis maintenant habitué mais j'ai eu du mal..) mais ce qu'il y a de sûr, c'est que on ne parle jamais de vieux livres, ni de vieux tableaux.cinephage a écrit :Là, il est possible qu'une partie de ces bloggeurs, juste parce qu'ils voient 1 ou 2 films par jour, se considèrent comme de grands cinéphiles, sans même s'intéresser aux films anciens. C'est étonnant, parce qu'on n'imagine pas un grand littéraire qui n'aurait jamais entendu parler de Proust ou de Racine, ou un critique d'art qui ne connaitrait pas le Caravage...
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Re: La critique aujourd'hui
Vous êtes peut-être habitués au naphta, en tout cas plus que les camarades à qui je montre parfois des films. Mais l'anglais vieillit 10 fois plus vite que le français, la mode des mots et des expressions y est beaucoup plus marquée, on y concocte tellement de néologismes qui entrent dans les usages, pour en sortir moins de 10 ans plus tard...tenia a écrit :Alors qu'on a découvert La dame de Shanghai avec Miss Tenia il y a quelques semaines à peine, et on a été stupéfait par la mise en scène et les cadrages totalement baroques, comme on n'en voit rarement. Ca nous a paru extrêmement moderne.cinephage a écrit :D'ailleurs, lorsque je montre des films anciens à des amis peu habitués, ils s'étonnent toujours de telle tour de langage archaïque, de tel détail révolu (un téléphone à l'ancienne, un véhicule ou un objet qui n'existe plus), au moins autant qu'ils ne s'imprègnent du film lui-même.
A contrario, un paquet de drames hollywoodiens récents auraient pu être faits y a 40 ans qu'il n'y aurait pas grande différence technique et visuelle.
Le français marque aussi, mais pas de façon aussi frappante et rapide quand même.
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Re: La critique aujourd'hui
Un micro-ondes est largement plus complexe qu'un frigo ou un congélo, c'est un peu normal que ça tombe plus souvent en panne.Alexandre Angel a écrit :Tout à fait, j'attendais des contre-exemples dans ce goût làtenia a écrit :Blague mais pas que sur la comparaison technologique : l'électroménager des années 80 durait bien plus longtemps (et était bien plus facile à réparer) que celui d'aujourd'hui. Mes parents ont un frigo plus vieux que moi, et ont seulement changé il y a peu leur gros congélo qui avait presque 30 ans. En comparaison, ils ont changé 3 fois leur super micro-ondes Samsung qui tombait en panne tous les 6 mois.
Donc c'est peut être vu comme moins performant, mais ça tient la durée.. Bon, disons qu'une voiture va plus vite, avec plus de stabilité, maintenant, que dans les années 20 (j'ai bon, là?
).
A Cinephage,
Très juste. Le consumérisme, le rejet du passé, de la mémoire, la haine, parfois, de l'approfondissement, l'impatience psychique (l'ici et maintenant généralisés) font le reste...
Pour avoir connu les cuisinières électriques des années 80 avec leur grosses résistances en serpentin que c'était galère à nettoyer quand le lait débordait, je préfère largement mes plaques à induction modernes, même si elles tombent en panne plus souvent!
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Re: La critique aujourd'hui
Mais justement : au fond, ce qu'on reproche à cette liste, c'est de faire dans l'argument de la nouveauté. Ce n'est pas du passéisme, c'est son extrême opposé. Il y a d'excellents films récents, mais là, quand tu vois la panoplie de films récents inclus dans cette liste, on ne fait plus dans le film incontournable.MJ a écrit :C'est quand même plus sain que le clivage entre passéistes d'un côté et ignares du naphta de l'autre (en caricaturant un peu mais pas tant que ça)
Ou alors, j'ai raté une étape et V pour Vendetta a été réhabilité.

Bon OK, mauvais exemple.Rick Deckard a écrit :Un micro-ondes est largement plus complexe qu'un frigo ou un congélo, c'est un peu normal que ça tombe plus souvent en panne. Pour avoir connu les cuisinières électriques des années 80 avec leur grosses résistances en serpentin que c'était galère à nettoyer quand le lait débordait, je préfère largement mes plaques à induction modernes, même si elles tombent en panne plus souvent!

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Re: La critique aujourd'hui
L'autre cas mentionné, donc (deux faces d'une même pièce).tenia a écrit :Mais justement : au fond, ce qu'on reproche à cette liste, c'est de faire dans l'argument de la nouveauté. Ce n'est pas du passéisme, c'est son extrême opposé.MJ a écrit :C'est quand même plus sain que le clivage entre passéistes d'un côté et ignares du naphta de l'autre (en caricaturant un peu mais pas tant que ça)
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Re: La critique aujourd'hui
On ne parle peut-être pas texto de "vieux livres" ou de "vieilles peintures" mais le ressenti n'est pas si different.
Allez faire lire du Rabelais ou du Montaigne à des lecteurs de stieg larsson ou Jk rowling.
Idem pour la peinture : ce qui marche en expo, ce sont surtout les peintures "récentes" de la fin du XIX et du XXéme. C'est juste l'échelle de temps qui est differente, il me semble (en dépit de quelques exceptions intemporelles). Avec le temps va tout s'en va..
Allez faire lire du Rabelais ou du Montaigne à des lecteurs de stieg larsson ou Jk rowling.
Idem pour la peinture : ce qui marche en expo, ce sont surtout les peintures "récentes" de la fin du XIX et du XXéme. C'est juste l'échelle de temps qui est differente, il me semble (en dépit de quelques exceptions intemporelles). Avec le temps va tout s'en va..
- Alexandre Angel
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Re: La critique aujourd'hui
Il y a moins cette notion de rejet technique. Mais tu as raison, c'est une question d'échelle temporelle : l'évolution du cinéma a été tellement fulgurante.