Dvdclassik : cinéma et DVD

Les Harkis de Philippe Faucon
Beau film d'autant plus remarquable qu'il parvient à traiter son sujet complexe en 1h22: pas de gras, une épure qui pourtant demeure toujours à hauteur d'enjeux humains forts dénués de manichéisme. Faucon sait débarrasser ses films de tout superflu afin de penser chaque plan comme nécessaire à la compréhension d'une situation, d'un être. On avait pu le penser héritier de Pialat à ses débuts ( L'amour, Samia...) mais peu à peu, il s'est avéré aussi marqué par Bresson dont il a retenu la densité du plan à défaut de l'abstraction.
En voyant Les Harkis, je me rends compte que nombre de films se surchargent de plans ou étirent ceux-ci contre toute nécessité. On retrouve dans ce choix de la durée moindre un secret de mise en scène langien qui savait construire des odyssées en moins de 90 mn comme dans Manhunt. Les chefs d'oeuvre courts me surprennent toujours: Stars in my crown, Forty guns...
Je ne sais encore si ce film relève du chef d'oeuvre ( il n'en pas la prétention) mais il est très beau et fort.
Avec ce désormais diptyque sur la guerre d'Algérie ( La trahison + Les Harkis), Philippe Faucon a écrit une page forte du lien entre cinéma français et Histoire tout comme Bertrand Tavernier l'avait fait par exemple pour 14-18: en traitant un sujet oublié, en adoptant un vrai point de vue.
8/10

Beast : 6/10

Spoiler (cliquez pour afficher)

L'introduction met direct dans l'ambiance.
L'exposition pose bien le contexte et les personnages (tous excellemment interprétés, y compris les jeunes comédiennes).
La partie centrale est tendue comme il faut.
La conclusion est un brin abusée, mais finalement logique (et est graphiquement assez forte).

On est face à un survival au postulat assez simple, mais sans bouts de gras et bien campé (Idris Elba est aussi convaincant en père de famille dépassé qu'en médecin peu habitué à affronter un lion mangeur d'hommes, et ça fait plaisir de voir Sharlto Copley jouer autre chose qu'un psychopathe). Et surtout : c'est formellement que le film sort du lot.
Le principe de faire plusieurs gros blocs de plan-séquences fait que chacune de ces séquences a quelque chose d'imprévisible. Sans effet de montage, on ne sait jamais à quel moment la bête va surgir. On est donc constamment sur nos gardes, jusqu'à ce que les attaques aient lieu...et bon dieu ce que ces attaques envoient du lourd.
J'aurais simplement aimé que la partition de Steven Price ferme un peu sa gueule par moments (trop de musique tout le temps, soit le même syndrome qu'un autre film de survie sur lequel Price a bossé : Gravity), mais ça ne m'a empêché d'être régulièrement agrippé à mon siège.

Flol a écrit : ↑25 sept. 22, 10:11 Beast : 6/10

Spoiler (cliquez pour afficher)

L'introduction met direct dans l'ambiance.
L'exposition pose bien le contexte et les personnages (tous excellemment interprétés, y compris les jeunes comédiennes).
La partie centrale est tendue comme il faut.
La conclusion est un brin abusée, mais finalement logique (et est graphiquement assez forte).

On est face à un survival au postulat assez simple, mais sans bouts de gras et bien campé (Idris Elba est aussi convaincant en père de famille dépassé qu'en médecin peu habitué à affronter un lion mangeur d'hommes, et ça fait plaisir de voir Sharlto Copley jouer autre chose qu'un psychopathe). Et surtout : c'est formellement que le film sort du lot.
Le principe de faire plusieurs gros blocs de plan-séquences fait que chacune de ces séquences a quelque chose d'imprévisible. Sans effet de montage, on ne sait jamais à quel moment la bête va surgir. On est donc constamment sur nos gardes, jusqu'à ce que les attaques aient lieu...et bon dieu ce que ces attaques envoient du lourd.
J'aurais simplement aimé que la partition de Steven Price ferme un peu sa gueule par moments (trop de musique tout le temps, soit le même syndrome qu'un autre film de survie sur lequel Price a bossé : Gravity), mais ça ne m'a empêché d'être régulièrement agrippé à mon siège.

Pas encore vu celui là, mais ton texte est nickel : il peut être utilisé pour quasiment chaque film de Baltasar Kormákur (en remplacement des lions par d'autres menaces plus ou moins naturelles) ! C'est aussi évidemment la limite de son cinéma à ce jour.

C’est vrai que tu m’avais dit beaucoup de bien de Survivre (pas encore vu mais dispo sur Mycanal).
Everest était pas mal mais quand même blindé de clichés.
Par contre, pas sûr que mon petit texte puisse aussi s’appliquer à 2 Guns…

Don't Worry Darling (2022) / Olivia Wilde _ 7

Athena : 4/10

Nestor Almendros a écrit : ↑22 sept. 22, 22:44 Les enfants des autres : 6/10

A vouloir traiter trop de sujets à la fois (la famille recomposée, le désir de maternité), le film passe à côté, reste dans le lisse, avec un aspect trop grand public. Dommage...

Je viens de parcourir les critiques, et elles sont dithyrambiques en tout cas, y compris parmi la presse spécialisée.
Hier, ils ne tarissaient pas d'éloges non plus dans l'émission ciné de France Inter.
Du coup, j'hésite à y aller, sachant qu'à la base le scénario m'attire pas des masses.

Revoir Paris: 6/10

Il va falloir que je lise beaucoup mais alors vraiment beaucoup d'avis positifs de spectateurs et critiques en qui j'ai confiance pour aller à nouveau voir en salle un film de la Zloto.
Malgré son plan média impeccable ( elle sait s'exprimer, sait organiser ses réponses en entretien de manière à cocher toutes les bonnes cases cinéphiles, sociales, sociétales... une vraie normalienne quoi!) ses films me fatiguent depuis le début.
Elle me semble une spécialiste du bon sujet gâché par une sorte d'indécision scénaristique maladroite : Grand central comme Planetarium auraient dû au minimum être intéressants par l'univers décrit mais il ne se passe rien, le récit s'écroule très vite faute de précision, de sens dramaturgique, de construction des personnages.
Elle peut aussi s'avérer très pesante dans ses choix de mise en scène comme dans son avant dernier film Une fille facile avec la scène de l'oursin et quelques autres.
Le moins pire de ses films demeure le premier même si j'y voyais une sorte de condensé des clichés repérables dans trop de films de débutants ( Rodeo reprend d'ailleurs dans son point de départ un argument relativement proche de Belle épine 12 ans après... et ne me semble pas vraiment plus réussi que le film de la Zloto).
Selon moi l'archétype du/de la cinéaste qui n'a aucun univers, aucun style, aucune qualité particulière qui le/la distinguerait du tout venant.
Au fait j'ai vu Rodeo qui me semble assez banal et inintéressant.Pourquoi suis je allé le voir? J'ai perdu du temps et aurais dû passer mon chemin. Rien à dire:l'archétype du film français prévisible, naturaliste et oubliable. La note sera 4/10.

Revoir Paris: 6,5/10
Sentinelle sud: 7/10
The northman: 5/10
Athéna: 1/10

Juste sous vos yeux 6/10
Feu follet 5/10
Chronique d'une liaison passagère 5/10
107 Mothers 4/10
La Dernière nuit de Lise Broholm 2/10

Flol a écrit : ↑25 sept. 22, 11:01 C’est vrai que tu m’avais dit beaucoup de bien de Survivre (pas encore vu mais dispo sur Mycanal).
Everest était pas mal mais quand même blindé de clichés.
Par contre, pas sûr que mon petit texte puisse aussi s’appliquer à 2 Guns…

Vrai que 2 Guns et Contrebande sont... différents. Mais ils restent des divertissements correctement troussés. Bon, je préfère largement les films islandais du monsieur, ou du moins sa veine "homme face à la nature", même si là aussi, ça commence à s'épuiser (ce que la bande annonce de Beast semblait signifier, mais ton avis me donne envie de tester).

La Dernière nuit de Lise Broholm 2/10

Moi qui hésité à le voir, je te fait confiance, ça sera plutôt le HSS.

Goliath : 5/10

Athéna (Netflix) 2/10