Raoul Walsh (1887-1980)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Barbe Noire Le Pirate de Raoul Walsh (1952)

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Une nouvelle grosse bombe de Walsh que ce film de pirates haut en couleurs. Réalisé alors que Walsh est déjà bien installé au panthéon des grands réalisateurs hollywodien, le film surprend par son ton atypique. Visuellement c'est le grand luxe, technicolor splendide et d'énormes moyens aux niveaux des décors notamment de très spectaculaires sequences de bataille maritime. Mélange assez improbable de comédie (presque parodique par instants) et d'aventures bourrés jusqu'à l'overdose de péripéties, agrémenté d'une cruauté, d'une violence et d'un érotisme assez surprenant. Le tout se croisant idéalement à travers le personnage fascinant de Barbe Noire et de son interprétation bien allumée par Robert Newton. Tout droit sorti d'une bd, au delà du bien et du mal un personnage vicieux, cupide, traitre, bourré de malice et increvable, il parvient dans ses excès à être très attachant (on pense vraiment souvent au Jack Sparrow de Johnny Depp en moins beau gosse). Le couple de héros formé par la belle Linda Darnell et William Bendix passerait presque au second plan devant les facéties de Barbe Noire avec un Robert Newton qui cabotine tant qu'il peut en grimaces, roulements d'yeux et rire tonitruant. Du grand spectacle bien déjanté bourré de trogne pas possibles comme en témoigne l'affiche. 5/6

EDIT: posté par Bruce Randylan posté le 22 janvier 2006

Barbe noire le pirate
Un peu déçu par ce Raoul Walsh au vu de sa trés flateuse réputation qui ne possède pas la fougue d'autres de ses films.
Et puis certains acteurs sont un peu limités ( William Bendix est loin du charisme d'un Errol Flynn ). Malgré ses défauts, le film est trés réussi à commencer par un rythme trés soutenu qui file à l'essentiel sans faire de détour. L'intro d'ailleurs est expédié en moins de 2 minutes.
Robert Newton est assez jubilatoire et le personnage féminin ne fait pas potiche. Bref, pas la bonne surprise attendu mais une bonne série B mais qui ne rivalise pas avec Captain Blood ou L'aigle des mers.

ps : n'ayant pas eut le temps ( et le courage ) de poster ce rapide avis y-a une semaine, je dois avouer que le film vieillit bien et qu'une revision devrait le renoter à la hausse.
frédéric
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Message par frédéric »

CAPITAINE SANS PEUR


Un des meilleurs films de pirates réalisés dans les années 50. Les combats navals sont vraiments superbes sans renier l'humour. Un vrai plaisir. Attention toutefois, comme il l'avait été dit précédemment, pour la vf, à partir d'1h23, ça change très souvent de vo à vf, mieux vaut conserver les sous-titres VF.
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Message par Best »

frédéric a écrit :CAPITAINE SANS PEUR


Un des meilleurs films de pirates réalisés dans les années 50. Les combats navals sont vraiments superbes sans renier l'humour. Un vrai plaisir. Attention toutefois, comme il l'avait été dit précédemment, pour la vf, à partir d'1h23, ça change très souvent de vo à vf, mieux vaut conserver les sous-titres VF.
Je le place sans problèmes aux côtés de Capitaine Blood et L'aigle des mers au panthéon des meilleurs films du genre !
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Message par O'Malley »

Best a écrit :
frédéric a écrit :CAPITAINE SANS PEUR


Un des meilleurs films de pirates réalisés dans les années 50. Les combats navals sont vraiments superbes sans renier l'humour. Un vrai plaisir. Attention toutefois, comme il l'avait été dit précédemment, pour la vf, à partir d'1h23, ça change très souvent de vo à vf, mieux vaut conserver les sous-titres VF.
Je le place sans problèmes aux côtés de Capitaine Blood et L'aigle des mers au panthéon des meilleurs films du genre !
J'ai tout de même le lointain souvenir d'un déséquilibre entre l'alternance des scènes maritimes et de l'histoire d'amour entre Gregory Peck et Virginia Mayo... Ce souvenir est-il confirmé par votre récent visionnage? Merci. :wink:
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Message par Best »

O'Malley a écrit :
Best a écrit :
Je le place sans problèmes aux côtés de Capitaine Blood et L'aigle des mers au panthéon des meilleurs films du genre !
J'ai tout de même le lointain souvenir d'un déséquilibre entre l'alternance des scènes maritimes et de l'histoire d'amour entre Gregory Peck et Virginia Mayo... Ce souvenir est-il confirmé par votre récent visionnage? Merci. :wink:
Oui, je comprends ce que tu veux dire, mais les baisses de régime liées à l'histoire d'amour ne m'ont pas gêné outre mesure. J'étais pris dans l'athmosphère, attaché aux personnages, donc ça m'a permit de prendre aussi du plaisir dans ces passages là sans me préoccuper des changements de rythme :wink:
frédéric
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Message par frédéric »

O'Malley a écrit :
Best a écrit :
Je le place sans problèmes aux côtés de Capitaine Blood et L'aigle des mers au panthéon des meilleurs films du genre !
J'ai tout de même le lointain souvenir d'un déséquilibre entre l'alternance des scènes maritimes et de l'histoire d'amour entre Gregory Peck et Virginia Mayo... Ce souvenir est-il confirmé par votre récent visionnage? Merci. :wink:
Surtout dans la première partie, mais pas gêné pour moi.
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Message par bruce randylan »

Au service de la gloire ( 1926 )
Pas de doute, Raoul Walsh dès le muet avait déjà tout son cinéma bien en place et plus ou moins bien rodé.
Avec ce faux film de guerre, on se trouve face à une comédie de moeur libertine et grivoise qui sent bon l'époque pré-code Hayes.
On suit avec bonheur ces 2 militaires tournant autour de la fille d'un aubergiste libérée pendant la guerre de 14-18. L'humour est typiquement Walshien, sans psychologie inutile ou envahissante mais plein d'esprit, de rythme, de bon mots ( enfin de bon "cartons" ), de situations vaudevillesques et autre personnages haut en couleur bigger than life bourrus mais finallement sentimentaux. Bref une gallerie de personnages trés attachants qui n'ont rien des héros classiques du cinéma US. Comme dans les faubourgs de New-York ou Gentleman jim, l'attachement du cinéaste aux gens "populaires" est sincère et évidente.

Cependant on est dans le film de guerre et pour peu on regretterait presque l'intrusion de quelques messages pacifistes mal améné et trop vite expédié qui ne trouvent de fait aucune résonnance ni émotion ( excepté la belle scène de la lettre entérée avec son destinataire ). Les scènes de batailles sont en revanche plus réussit voire spectaculaire : avec son mélange de prise de vue réelles, de décors crédibles, maquettes réalistes et de nombreuses explosions superposées. 2 assauts plutot spectaculaire et brillants à défaut d'être prenants où l'on trouve déjà ces travelling le long des tranchées qui seront les plans incontournables de bons nombres de films de guerres.

On attend donc vite fait le retour dans la ville de Bar-le-duc ( :) ) pour retrouver le ménage à trois d'autant que Walsh soigne tout aussi bien ses moments calmes ( excellente gestion du cadre et de la profondeur de champ ). On sera donc surpris de l'étonnent virage, grave et solennel, des toutes dernieres secondes qui annonce le désanchetement de they died with their boots on.
C'est un peu brutal, précipité mais c'est ce que j'aime chez le cinéaste, sa capacité à glisser d'une tonalité vers une autre, d'un genre à son opposé. C'est ici un peu hésitant et malgré les défauts évoqués plus haut comme sa durée ( 2 heures ), ce What price glory n'a rien d'une simple curiosité et me donne bien envie de trouver d'autres muets de Walsh comme Sadie Thompson dispo chez Kino en Z1.
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Message par bruce randylan »

La belle espionne ( Sea Devils - 1953 )

C'est loin d'être un Walsh majeur mais le Raoul installe un rythme trés soutenu du début à la fin où le mouvement est décidement toujours roi ( on ne compte les aller-retour sur la Manche :lol: ). Il faut attendre la dernière ligne droite pour voir pointer un peu de suspense et de tension mais le reste du film se laisse regarder sans déplaisir à gràce à des couleurs vraiment trés belles et l'absence de temps mort, de scènes d'explications. Ca va trés vite, suffisant vite même pour qu'on ne titille pas sur la psychologie trés sommaire, la répétition des situations ou les faiblesses de certains acteurs ( Rock Hudson fait vraiment trés tache au début ). Par contre la fin expédiée en 40 secondes, elle, passe difficilement et vient ternir un divertissement plaisant à défaut d'être inoubiable.
Je dois aussi avoir du mal à être touchée par la "beauté" de Yvonne De Carlo
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Message par Nestor Almendros »

Jeremy Fox a écrit :Les implacables de Raoul Walsh

J'ai toujours un peu de mal avec le Walsh des années 50 après cette fameuse décennie fougueuse des années 40. J'y prend du plaisir mais trop de nonchalance, trop de lâcheté (peut-être apparente) dans les scénarios font que je ne m'y passionne pas non plus plus que ça.
Les scènes d'ensemble voyant l'avancée du bétail ne font vraiment pas le poids face à celles dans La rivière rouge.
Et pourtant il y avait matière ici encore. Une très bonne première demi-heure dans le Grand Nord, un beau score ample et intimiste à la fois de Victor Young, un très beau scope et 3 acteurs formidables, Robert Ryan mais surtout Clark Gable et Jane Russell dans un de ses meilleurs rôles (quelle sensualité !)
Donc une impression très agréable mais en même temps assez décevante rattrapée in fine par une superbe phrase très respectueuse de Robert Ryan à l'encontre de Ben Allison (Clark Gable).
C'est pratique quand tout a déjà été écrit :fiou: . Je suis toujours très difficile avec les films de Walsh (peu de grands souvenirs avec lui, pour l'instant. Mais il y en a heureusement quelques uns!) et ce film-là ne change pas la donne d'ensemble.
C'est vrai, la première demi-heure était prometteuse, très tournée vers le film d'aventures. Puis, le reste devient plus classique, plus attendu, parfois très prévisible, et globalement mou et long.
Pareil que Jeremy, donc: je ne me suis pas passionné spécialement pour cette histoire...
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Message par frédéric »

LA BELLE ESPIONNE

Peut être un Walsh mineur, mais très divertissant agrémenté des splendides couleurs de l'époque. Une très bonne surprise avec LA curiosité Gérard Oury en Napoléon.
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Re: Raoul Walsh

Message par bruce randylan »

Double découverte avec la grande évasion ( 1941 ) et son remake toujours réalisé par Walsh la fille du desert ( 1949 ).

Dans les 2 cas, c'est exactement la même intrigue : un homme s'évade de prison grace à un ancien acolyte qui lui demande de monter un gros coup avec 2 jeunes chiens fous. Au milieu d'eux, traine une paumée qui s'amourache de notre repris de justice, lui-même sous le charme de la fille d'un fermier fauché qui vient de déménager.
Le jour du casse, on essaye de le doubler.

Le 1er est un film noir tandis que son remake se transpose en western sous l'impulsion de Walsh lui-même.
En effet, dans la fille du désert, les défauts de la grande évasion ont été corrigés ou mieux develloppés. Les seconds rôles sont plus travaillés et moins stéréotypés ( le fermier et sa famille ) et il en va de même pour les relations entre les personnages ( le trio amoureux fait moins fleur bleu ). Dans le remake, l'essentiel est en fait mis sur la trame principal du récit et les parenthèses de la version avec Bogart sont réduites au minimun.
Mais surtout la structure du film est plus équilibré avec un dernière partie qui devient un vrai acte et transforme la fille du désert en une magnifique tragédie dont les dernières secondes comptent parmi ce que Walsh a fait de plus lyrique.

Cependant la grande évasion a un argument de point qu'il ne faut pas négocier : son casting. Bogart et Lupino conviennent beaucoup plus aux personnages que Joel McCrea ( assez moyen ) et Virginia Mayo. J'aimais bien aussi la présence du "chien maudit" même si ce n'était pas d'un grande subtilité au final.

Mais là où les deux films mettent d'accord c'est évidement sur la réalisation de Walsh, sommet d'efficacité et de narration dans les deux cas. La scène du casse dans les 2 films est ( sont ) exemplaire(s) à ce titre. Que ce soit la poursuite en voiture ( nerveuse et sans fioriture ) ou l'attaque du wagon ( précise en marriant à merveille le cadre et l'espace ), la maitrise du cinéaste est total et son style direct surprend encore aujourd'hui.
Dans l'ensemble, la grande évasion bénéficie d'une réalisation trés soignée avec des cadrages audacieux qui lui donne une certaine tension tandis que la fille du désert est plus ample avec un vrai souffle et des décors utilisés comme de vrais personnages ( la ville déserte et la montagne ).

Conclusion : 2 grands films qui frôlent de peu le statut chef d'oeuvre :)
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Re: Raoul Walsh

Message par tijay »

J'ai eu l'occasion de voir la fille du désert il y a peu et je reconnais qu'il ne manquait pas grand chose pour avoir un très grand film. Ceci dit, n'ayant pas vu la grande évasion (en tout cas, pas celle de Raoul Walsh :D ), je ne manquerais pas de le regarder pour mieux cerner les deux œuvres.

Merci pour l'analyse Bruce ... et je suis d'accord avec toi concernant Joel McCrea, assez moyen dans la fille du désert.
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Re: Raoul Walsh

Message par bruce randylan »

La grande évasion ( ou High Sierra ) est souvent diffusé sur TCM et puis il existe en DVD ( contrairement à la fille du désert :cry: )
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Re: Raoul Walsh

Message par someone1600 »

J'aimerais bien voir la fille du désert pour comparer, mais j'avais adoré High Sierra pour ma part. :wink:
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Re: Raoul Walsh

Message par villag »

Pour quand, LE MONDE LUI APPARTIENT en dvd???;j'ai lu quelque part que les ventes de dvd etaient en baisse; regardez sur un magazine les sorties dites <<bons plans>> prix reduit; il n'y a QUE des resaucées, aucune nouveauté; on nous ressort le même film en version ceci, en version cela....ce que nous voulons , ce sont des nouveautés, mais là, peu à l'horizon; si il y a une crise d'achats, cela tient peut etre de la crise de production!!!!!!
F d F ( Fan de Ford )
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