La Critique aujourd'hui
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Re: La critique aujourd'hui
Pour traîner pas mal sur Twitter, je peux vous dire que c'est assez effrayant de voir la proportion de jeunes cinéphiles qui préfèrent passer du temps à se revoir l'intégralité des Transformers ou des Pirates des Caraïbes plutôt que de découvrir ce qui a pu se passer avant les années 80.
Evidemment chacun fait ce qu'il veut et regarde ce qu'il veut, mais c'est effectivement assez symptomatique d'une certaine idée de la cinéphilie d'aujourd'hui. Heureusement cette constatation n'est pas à généraliser, mais elle existe réellement et a tendance à prendre de plus en plus d'importance.
Evidemment chacun fait ce qu'il veut et regarde ce qu'il veut, mais c'est effectivement assez symptomatique d'une certaine idée de la cinéphilie d'aujourd'hui. Heureusement cette constatation n'est pas à généraliser, mais elle existe réellement et a tendance à prendre de plus en plus d'importance.
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Re: La critique aujourd'hui
Quand j'étais étudiant en école de ciné on reprochait pareillement aux "jeunes" et à nous mêmes de ne regarder que les films de Besson et autres films contemporains, je pense que l'interet vient par la suite et que de tout temps l'exception venait de celui qui s'intéressait aux "vieux films"
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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Re: La critique aujourd'hui
Exactement. Il ne faut pas oublier que se plonger dans des choses plus anciennes tient souvent plus de la passion que de l'envie spontanée. Là, clairement, cette liste ne nous est pas destinée, même s'il est vrai que le biais de récence qu'elle dévoile est assez phénoménal : 38 films pour la décennie en cours même pas achevée (dont un paquet de trucs très discutables), et seulement 27 films pour tout le cinéma jusqu'à 1970 inclus.Rockatansky a écrit :je pense que l'interet vient par la suite et que de tout temps l'exception venait de celui qui s'intéressait aux "vieux films"

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Re: La critique aujourd'hui
inderweltstein?Jack Griffin a écrit :Il y aussi des poètes qui ont participé à cette liste telle cette blogueuse de l'autre côté de l'imageRatatouille a écrit :DONC JE DISAIS !
Élevons un peu le débat, avec le top 200 établi par une trentaine de blogueurs ciné :
https://lecinemaavecungranda.com/2016/1 ... eurs-cine/
Spoiler : il y a bien évidemment Fight Club, Requiem for a Dream, American History X et Into The Wild.
Et tout plein de Nolan.
https://delautrecotedelimage.wordpress. ... -daylight/
Le vrai voyage, c’est celui qu’on ne peut prédire. C’est s’affranchir du temps et de l’espace. Errer dans un inconnu presque effrayant, où l’on se cogne dans l’obscurité, en ne réalisant jamais immédiatement ce qui nous arrive. Car rien n’est jamais comme on l’entend, le voit, le ressent. Voyager, c’est revenir. C’est grandir. C’est s’émerveiller d’une beauté insoupçonnée. De notre petitesse face à un monde qui nous dépasse. Non pas regarder, mais voir.
L’invitation au voyage.
Voyage of Time de Terrence Malick.
19h55. Toi. Eux. Moi. Pourquoi est-ce qu’on fait ça. A quoi ça sert de s’enfermer. On ouvre grand nos yeux, tous ensemble. Quelque part, quelqu’un d’autre est impatient. Agacé. Fatigué. Émerveillé. Une séance unique. Le temps nous est compté, car il sera trop tard. Nous sommes les privilégiés d’une expérience commune et invisible.
Les témoins d’une somptueuse vision éphémère – Du Voyage initiatique aux confins de l’âme.
Nous venons de pénétrer dans un lieu sacré. Un sanctuaire de beauté. L’obscurité. Le silence solennel. Ô Mother. La douce voix de Cate Blanchett aiguille la réflexion, dans une incantation mystique. Nous ne voyons pas, nous regardons. Attentivement. Passionnément. D’abord le néant. Cet écran noir invite à une méditation, collective d’abord. L’introspection de soi, en même temps. Et le chaos. C’est une autre manière d’aborder le cinéma. C’est l’image dans notre crâne qui importe, non celle que l’on veut nous faire croire. Les images ont le sens que l’on veut leur donner. L’écran se meut en une toile immense. Une peinture abstraite. Des nuances délicates. L’explosion des sens. La salle devient musée, où l’on cherche à s’élever. A apprendre. A se taire.
Le vent vient caresser notre peau. La pluie rafraîchit nos sens. Le danger. Les frissons de l’immensité. Tantôt gracieux. Tantôt sublime.
Le sublime, cette fascination terrifiante pour les éléments. Pour un danger presque imminent. Du vacarme assourdissant du volcan. Du précipice immense. Le tonnerre gronde dans notre corps. O Mother. Pourquoi ne réponds-tu jamais à mes peurs ?
Nature nous ne pouvons que t’admirer. Et nous taire, face à ton intensité. Tes plages obscures où la nuit ne tombe jamais. Où l’on contemple l’univers. Ses couleurs flamboyantes. Sa curiosité. L’espace infini de la toile, une projection de ses pensées. Que voient les autres; un halo de lumière. Là-bas danse Ophelia, dans sa constellation de mauve.
Et puis la grâce. Dieu, ou l’amour, ou la vie, ou la beauté; se trouvent dans la nature. Dans chaque parcelle d’herbe, de cellule se trouve une explosion de formes. Malick rend le monde abstrait. Le connu inconnu. Cette chimère, celle d’un transcendantalisme oublié. Thoreau. This world is but a canvas to our imagination. La grâce de l’obscurité. La nature est étrange quand on la regarde de plus près. La connaissance se trouve dans la contemplation de la nature. Chaque image laisse place à l’imagination de chacun. Aux pensées. A l’ennui peut-être. Soi face à l’existence. On cherche à lire la nature, un langage fascinant qu’on ne comprend pas. Elle nous résiste, et c’est tant mieux. Et s’ouvre à celui qui accepte sa faiblesse.
Ô mother
Jamais de réponses. Mais sa grâce seule suffit.
Le temps passe. La salle s’affranchit de l’agitation du monde. Mais une sérénité retrouvée. Les hommes sont plus laids. Grotesques même. Ce n’est pas l’image qui les embellis, mais leurs actes. Des célébrations du temps. D’un mariage ou de la mort. La bizarrerie humaine qu’on ne comprend pas toujours. Dans des cultures qui nous échappent. On ne comprend pas notre propre monde. On ne peut que l’observer.
Le temps se voudrait infini. Le bruit vient briser la quiétude de cette communion collective. Le langage perd son sens. On reste ébloui par l’enchantement.
Voyage of Time parle à celui qui veut être curieux. Voir les choses autrement. A se laisser aller à la rêverie de soi. Peu importe ce qu’il s’y passe, de l’ennui, ou de la joie. Quelque chose a eu lieu. Et ne vivra plus jamais. Tout a une fin. Même l’univers.
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Re: La critique aujourd'hui
Je partage entièrement ce propos. Au delà de la faible culture (après tout, on a tous commencé un jour), c'est ce qui me gêne le plus. Quand tu écris un texte destiné à être lu par beaucoup de gens, tu fais un petit travail de recherche. Certes, ce travail serait facilité par une bonne culture générale, mais même si tu ne l'as pas, tu peux quand même apprendre sur le sujet et proposer autre chose qu'un simple descriptif du film et de ton ressenti de celui-ci. Cette paresse est le véritable problème pour moi, quand coexistent à un même niveau de lecture un avis riche, argumenté et référencé (même si les références ne sont pas les plus judicieuses) et un ensemble d'impressions à vif d'un joyeux spectateur qui veut juste faire partager sa joie qui écrit au fil de l'eau sur l'inspiration du moment (parfois même sans se relire, ou à peine).tenia a écrit :C’est mon reproche principal à tout ce pan de critiques : il n’y a pas assez de recherches pour compléter le propos, ce qui limite foncièrement la valeur ajoutée du texte.
L'un est un critique, l'autre un cinéphile bavard. C'est une question de démarche.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: La critique aujourd'hui
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Dernière modification par 7swans le 13 juin 17, 21:25, modifié 1 fois.
Point.
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Re: La critique aujourd'hui
Ah oui tiens, c'est une bonne image, ça.cinephage a écrit :L'un est un critique, l'autre un cinéphile bavard.
C'est aussi une question de valeur ajoutée. Je n'attends pas d'un critique qu'il fasse ce que je suis en mesure de faire parfaitement tout seul, sinon, à quoi sert-il ?cinephage a écrit :Quand tu écris un texte destiné à être lu par beaucoup de gens, tu fais un petit travail de recherche. Certes, ce travail serait facilité par une bonne culture générale, mais même si tu ne l'as pas, tu peux quand même apprendre sur le sujet et proposer autre chose qu'un simple descriptif du film et de ton ressenti de celui-ci.
Et effectivement, aucunement besoin d'être calé sur le moment, rien n'empêche de prendre quelques minutes en amorce de rédaction pour se renseigner sur le sujet. Accessoirement, c'est toujours bon à prendre pour sa culture personnelle.
Oui enfin là, on a quand même tout un groupe capable de se mettre d'accord sur le fait que si si, Alabama Monroe, Mr Nobody et Dallas Buyers Club, c'est plus spontanément incontournable que Le gout du saké, La prisonnière du désert ou Les chaussons rouges et qui, pour le reste, se rabattent sur les archi classiques des classiques des classiques, façon Le patrimoine pour les nuls, tout en disant en introduction avoir étendu la liste de 100 à 200 films pour rendre hommage à l'hétéroclisme des films cités (pour mieux finir avec un truc totalement balisé à tous les niveaux).Ratatouille a écrit :Heureusement cette constatation n'est pas à généraliser, mais elle existe réellement et a tendance à prendre de plus en plus d'importance.
Ethnologiquement parlant, c'est assez bluffant, mais pas très rassurant.
Dernière modification par tenia le 13 juin 17, 15:28, modifié 1 fois.
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Re: La critique aujourd'hui
Ne soyez pas trop vachard, du coup, j'ai pris le temps de le parcourir un peu, et je l'ai trouvé très sympathique, le blog de Suzy Bishop.
Certes, ce n'est pas Michel Ciment, mais c'est une cinéphile qui aime se laisser porter par sa passion. L'erreur serait juste d'attendre d'elle un texte du niveau d'un Daney ou d'un Rosenbaum, mais ça n'a jamais été son ambition ni même sa prétention, elle ne se survend pas...
Certes, ce n'est pas Michel Ciment, mais c'est une cinéphile qui aime se laisser porter par sa passion. L'erreur serait juste d'attendre d'elle un texte du niveau d'un Daney ou d'un Rosenbaum, mais ça n'a jamais été son ambition ni même sa prétention, elle ne se survend pas...
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Re: La critique aujourd'hui
Oui c'est un peu ce que je dis aussi, en creux. Je voulais éviter de généraliser, parce qu'on va dire que je préfère rester optimiste.tenia a écrit :Ethnologiquement parlant, c'est assez bluffant, mais pas très rassurant.
Mais au fond, je sais très bien que les jeunes c'est tous des p'tits cons.
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Re: La critique aujourd'hui
Je ne pense pas qu'aucun d'entre eux se soit demandé si tel ou tel film de leur liste était vraiment meilleur que le gout du saké ou la prisonnière du désert, tout simplement parce qu'ils ne les connaissent pas, ces films. Ils se limitent au périmètre de leur expérience cinéphilique, sans vraiment prendre acte de leurs lacunes. C'est peut-être là que le bat blesse. Jeune cinéphile, il y avait des tonnes de films que je n'avais pas eu l'occasion de voir, mais je savais à peu près qui étaient les cinéastes réputés et quelle était l'ampleur du terrain que j'avais à parcourir pour mieux m'y connaître.tenia a écrit :Oui enfin là, on a quand même tout un groupe capable de se mettre d'accord sur le fait que si si, Alabama Monroe, Mr Nobody et Dallas Buyers Club, c'est plus spontanément incontournable que Le gout du saké, La prisonnière du désert ou Les chaussons rouges et qui, pour le reste, se rabattent sur les archi classiques des classiques des classiques, façon Le patrimoine pour les nuls, tout en disant en introduction avoir étendu la liste de 100 à 200 films pour rendre hommage à l'hétéroclisme des films cités (pour mieux finir avec un truc totalement balisé à tous les niveaux).Ratatouille a écrit :Heureusement cette constatation n'est pas à généraliser, mais elle existe réellement et a tendance à prendre de plus en plus d'importance.
Ethnologiquement parlant, c'est assez bluffant, mais pas très rassurant.
Là, il est possible qu'une partie de ces bloggeurs, juste parce qu'ils voient 1 ou 2 films par jour, se considèrent comme de grands cinéphiles, sans même s'intéresser aux films anciens. C'est étonnant, parce qu'on n'imagine pas un grand littéraire qui n'aurait jamais entendu parler de Proust ou de Racine, ou un critique d'art qui ne connaitrait pas le Caravage...
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Re: La critique aujourd'hui
Oh, je ne crois pas que la moyenne d'âge soit si basse que ça.
Et je ne peux pas généraliser au delà des personnes qui ont participé à l'exercice. Mais je suis curieux de voir la liste des films cités et de voir ce qui tient réellement de l'effet de masse et ce qui tient de l'écrémage par consensus.
C'est un peu comme si je me mettais à proposer un top des meilleures voitures de sport alors que de toute ma vie, j'ai conduit une Clio 2, une Twingo 2 et une Clio 4. Pourquoi pas, mais quelle est ma valeur ajoutée si, par définition, je n'ai pas les connaissances nécessaires pour brasser suffisamment large ?
Parce que là, vanter en introduction une liste hétéroclite et se perdre entre un bon quart de films dispensables et une minuscule sélection patrimoine tout juste digne d’un best of d’un quidam lambda, on va pas bien loin.
Les mecs font une liste de 200 films incontournables, ce qui laisse une place assez confortable, et rate 90% du cinéma, et pas le plus dégueu.
Et je ne peux pas généraliser au delà des personnes qui ont participé à l'exercice. Mais je suis curieux de voir la liste des films cités et de voir ce qui tient réellement de l'effet de masse et ce qui tient de l'écrémage par consensus.
N'est-ce pas alors un problème de se prêter à un exercice pareil ?cinephage a écrit :Je ne pense pas qu'aucun d'entre eux se soit demandé si tel ou tel film de leur liste était vraiment meilleur que le gout du saké ou la prisonnière du désert, tout simplement parce qu'ils ne les connaissent pas, ces films. Ils se limitent au périmètre de leur expérience cinéphilique, sans vraiment prendre acte de leurs lacunes. C'est peut-être là que le bat blesse.
[...]
C'est étonnant, parce qu'on n'imagine pas un grand littéraire qui n'aurait jamais entendu parler de Proust ou de Racine, ou un critique d'art qui ne connaitrait pas le Caravage...
C'est un peu comme si je me mettais à proposer un top des meilleures voitures de sport alors que de toute ma vie, j'ai conduit une Clio 2, une Twingo 2 et une Clio 4. Pourquoi pas, mais quelle est ma valeur ajoutée si, par définition, je n'ai pas les connaissances nécessaires pour brasser suffisamment large ?
Parce que là, vanter en introduction une liste hétéroclite et se perdre entre un bon quart de films dispensables et une minuscule sélection patrimoine tout juste digne d’un best of d’un quidam lambda, on va pas bien loin.
Les mecs font une liste de 200 films incontournables, ce qui laisse une place assez confortable, et rate 90% du cinéma, et pas le plus dégueu.
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Re: La critique aujourd'hui
Je trouve ce jugement assez étonnant, car je ne suis pas sur qu'ils se proclament tous tels que tu le dis, et rien ne dit qu'ils n'ont pas eux même conscience de ne pas avoir tout vu, dans 2 pages on en fera des crétins congénitaux sous prétexte qu'ils ne citent pas Ozu, moi non plus je n'ai pas de film de Ozu dans ma liste, normal je n'en ai vu aucun, cela ne veut pas dire que je ne sais pas que je ne les ai pas vu...cinephage a écrit : Là, il est possible qu'une partie de ces bloggeurs, juste parce qu'ils voient 1 ou 2 films par jour, se considèrent comme de grands cinéphiles, sans même s'intéresser aux films anciens. C'est étonnant, parce qu'on n'imagine pas un grand littéraire qui n'aurait jamais entendu parler de Proust ou de Racine, ou un critique d'art qui ne connaitrait pas le Caravage...
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« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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Re: La critique aujourd'hui
Attention cependant : le modèle d'agrégat permet précisément de combler les manques d'un côté et de lisser les dérives de l’autre.Rockatansky a écrit :Je trouve ce jugement assez étonnant, car je ne suis pas sur qu'ils se proclament tous tels que tu le dis, et rien ne dit qu'ils n'ont pas eux même conscience de ne pas avoir tout vu
Ici, ce n'est pas untel qui n'a pas cité truc ou bidule qui a inclus ce film plutôt dispensable, c'est tout un panel de gens qui sont d’accord pour mettre Mr Nobody avant A bout de souffle et V pour Vendetta avant La prisonnière du désert. Je trouve ça absolument fascinant (et effarant aussi).
A à nouveau : s’ils ont connaissance de leurs limites assez nettes, pourquoi se prêter à un exercice compilatoire dont on sait d’avance qu’on va passer à côté de 80% d’un cinéma important, voire, justement, incontournable ?
Enfin, je nuancerais en citant l'introduction de la liste :
Perso, l'hétéroclisme, à part à le voir dans un top 200 plaçant Ex-Machina, The Neon Demon ou Night Call, admettons; et le côté "immenses classiques vus et revus", cf plus haut.l s’avère que, victimes de notre succès, nous nous sommes retrouvés avec beaucoup plus de tops que nous ne pensions à l’origine, de telle sorte que, si les 100 premiers constituent une liste de 100 grands films, ils représentaient surtout 100 immenses classiques du septième art, vu et revu.
De plus, aux vues du nombre assez conséquent de films cités, il aurait été fort dommage de nous limiter qu’à 100 films, tant les listes de films que vous nous avez délivrées sont hétéroclites.

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Re: La critique aujourd'hui
J'ai dit que c'était possible, mais je suis d'accord sur le fond, qu'un bloggeur, ce n'est pas forcément quelqu'un qui a un gros cursus ou un véritable savoir, ni même forcément une grande éloquence.
C'est juste quelqu'un qui a su trouver un ton qui parle à un grand nombre de personnes (les fameux followers), c'est un prescripteur culturel, de facto et non de juris.
Donc, indépendamment de son degré d'ignorance ou de savoir, de nombreux internautes suivent leurs avis, leurs recommandations. Ce qui fait que leur "top 200", par la force des choses, présente un intérêt pour ce public, qui n'est pas forcément cinéphile, mais aime bien voir quelques films pour se divertir. Mais du coup ça ne pèse pas bien lourd sur le plan cinéphilique...
C'est juste quelqu'un qui a su trouver un ton qui parle à un grand nombre de personnes (les fameux followers), c'est un prescripteur culturel, de facto et non de juris.
Donc, indépendamment de son degré d'ignorance ou de savoir, de nombreux internautes suivent leurs avis, leurs recommandations. Ce qui fait que leur "top 200", par la force des choses, présente un intérêt pour ce public, qui n'est pas forcément cinéphile, mais aime bien voir quelques films pour se divertir. Mais du coup ça ne pèse pas bien lourd sur le plan cinéphilique...
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Re: La critique aujourd'hui
J'aurais tendance aussi à étendre sur un point spécifique : l'introduction vend bel et bien du rêve.
C'est une liste de "200 incontournables", fait avec un nombre très grand de listes ("nous avons été victimes de notre succès"), et qui vend à la fois une sélection incontournables (les 100 classiques ultra classiques) et un grand éclectisme. Le tout, évidemment, avec une méthode scientifique, parce que ça fait sérieux.
L'introduction dirait "de par l'étendue des 100 ans de cinéma qui nous précèdent et notre culture incomplète et partiale, cette liste ne saurait être autre chose qu'un point de départ et non une liste extrêmement vaste", la discussion n'aurait certainement pas pris la tournure actuelle.
Sauf que ce n'est pas le cas, et on nous vend quelque chose d'un peu définitif, malgré des manquements assez énormes au profit de films à l'intérêt beaucoup plus discutables (et à ce jeu là, je suppose qu'on peut facilement une bonne cinquantaine de films remplaçables). Si tu n'as pas l'habitude de sortir de ces blogs là / listes là, difficile de ne pas prendre cette liste pour argent comptant.
C'est une liste de "200 incontournables", fait avec un nombre très grand de listes ("nous avons été victimes de notre succès"), et qui vend à la fois une sélection incontournables (les 100 classiques ultra classiques) et un grand éclectisme. Le tout, évidemment, avec une méthode scientifique, parce que ça fait sérieux.
L'introduction dirait "de par l'étendue des 100 ans de cinéma qui nous précèdent et notre culture incomplète et partiale, cette liste ne saurait être autre chose qu'un point de départ et non une liste extrêmement vaste", la discussion n'aurait certainement pas pris la tournure actuelle.
Sauf que ce n'est pas le cas, et on nous vend quelque chose d'un peu définitif, malgré des manquements assez énormes au profit de films à l'intérêt beaucoup plus discutables (et à ce jeu là, je suppose qu'on peut facilement une bonne cinquantaine de films remplaçables). Si tu n'as pas l'habitude de sortir de ces blogs là / listes là, difficile de ne pas prendre cette liste pour argent comptant.
Dernière modification par tenia le 13 juin 17, 17:22, modifié 1 fois.