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Publié : 1 juin 07, 21:43
par DaveDevil666
Ah, ce moment sublime dans "Les Nuits de la Pleine Lune" où Octave/Fabrice Luchini décrit avec enthousiasme l'importance à ses yeux de rentrer dormir sur Paris alors qu'il travaille à Orléans, car, même pour rester tout seul dans son studio, il peut sentir la "vie" qui se déroule en bas de chez lui, dans la rue.
"Les Nuits de la Pleine Lune"
"Pauline à la Plage"
"Contes d'Eté"
"L'Anglaise et le Duc"
Publié : 2 juin 07, 10:21
par Rupert Pupkin
heu...
1. Le Genou de Claire / Ma nuit chez Maud
2. Conte d'Hiver
3. L'amour l'après-midi (y aura t'il un jour un film de S.F de Rohmer ? l'intro rêvée avec le pendentif tout droit sorti de chez Rahel et Cie pouvait y laisser penser...)
4. Pauline à la Plage (parce qu'on y voit la pochette Bongo Fury de F.Zappa/Captain Beefheart)
5. Conte d'éte (pour la brune et la chanson du marin...)
Publié : 2 juin 07, 22:24
par Flol
Je crois que c'est officiel : je vais pouvoir découvrir mon 1er Rohmer ! Jeudi soir sur Arte avec
Le Genou de Claire !

C'est un de ses plus accessibles, non ?
Publié : 2 juin 07, 23:03
par Jeremy Fox
Ratatouille a écrit :Je crois que c'est officiel : je vais pouvoir découvrir mon 1er Rohmer ! Jeudi soir sur Arte avec
Le Genou de Claire !

C'est un de ses plus accessibles, non ?
Je pense que oui même si je trouve le cinéma de Rohmer loin d'être inaccessible. C'est un ton, un style, une direction d'acteur que l'on apprécie ou pas mais on ne peut pas parler d'austérité ou de complexité.
Publié : 3 juin 07, 08:59
par Miss Nobody
Ratatouille a écrit :Je crois que c'est officiel : je vais pouvoir découvrir mon 1er Rohmer ! Jeudi soir sur Arte avec
Le Genou de Claire !

C'est un de ses plus accessibles, non ?
Tiens... ben on sera deux (sauf si j'oublie encore de mettre en marche mon magnétoscope)!
Ha mais non en fait... j'ai déjà vu "Pauline à la Plage" en fait, un joli film qui ne m'avait pas laissé de souvenir imperrissable.
J'ai aussi les contes de saisons qui m'attendent déjà sur mon étagère...
Publié : 3 juin 07, 10:11
par Ben Castellano
Le Genou de Claire est peut-être plus pictural que certains donc c'est effectivement bien pour commencer avec Rohmer... Même si "Pauline", "Les nuits de la Pleine Lune" ou "Conte d'Eté" sont à mon sens plus directement abordables.
Publié : 3 juin 07, 10:23
par Nicolas Brulebois
Ratatouille a écrit :Je crois que c'est officiel : je vais pouvoir découvrir mon 1er Rohmer ! Jeudi soir sur Arte avec
Le Genou de Claire !

C'est un de ses plus accessibles, non ?
accessible, je ne sais pas... mais "
séducteur", oui, sans doute.
Même si
Conte d'Eté reste à mes yeux l'idéal pour commencer "
en douceur",
Le Genou de Claire possède lui aussi quelques qualités propres à ne pas décontenancer un novice, qui en font peut-être le
Conte Moral le plus facile: quasi-imperméabilité au mauvais goût de l'époque (la laideur du début des 70's, qui fait beaucoup de mal à
L'Amour L'Après Midi), dialogues complexes MAIS limpides (pas de références à Pascal, suivez mon regard...), personnages manipulateurs et imbus d'eux-mêmes mais néanmoins attachants (pas de Daniel Pommereulle en vue, eh eh), scénario brillantissime et quasi littéraire (un ami lui trouve même des rapports avec les
Liaisons Dangereuses, pourquoi pas)...
Ce dernier point est aussi un peu ce que je lui reproche, d'ailleurs: la consruction est tellement savante, avec sa mise en abîme, que je trouve que le film manque un peu d'espaces de liberté, par rapport à d'autres moins "
tenus".
Pour ma part, je préfère les Rohmer plus libres, où l'intelligence du créateur/scénariste/dialoguiste est un peu moins exhibée, et plus souterraine. Mais il en faut pour tous les goûts.
Publié : 3 juin 07, 12:31
par Jack Griffin
Rohmer chez Dame Tartine

Publié : 3 juin 07, 12:42
par Nicolas Brulebois
Ah, les
Rendez-Vous de Paris... J'adore ce film. C'est peut-être, après toutes ces années, et après mûre réflexion, le Rohmer que je préfère...
Les scènes au marché du Bld Edgar Quinet (drague) et dans l'atelier de "
l'artiste" (discussion sur l'Art et la drague) comptent parmi les plus gracieuses de son cinéma, je trouve

Publié : 3 juin 07, 13:19
par Ben Castellano
Nicolas Brulebois a écrit :Ah, les
Rendez-Vous de Paris... J'adore ce film. C'est peut-être, après toutes ces années, et après mûre réflexion, le Rohmer que je préfère...
2ème skecth un peu plus faible je trouve quand même... Le premier j'adore, mais je ne sais pas si j'apprécierai autant s'il n'y avait pas Clara Bellar.
Pour revenir à la vidéo de Jack, Antoine Basler fait quand même bien pitié dans la situation

Publié : 3 juin 07, 13:31
par Jack Griffin
Ben Castellano a écrit :
Pour revenir à la vidéo de Jack, Antoine Basler fait quand même bien pitié dans la situation

On prend la voiture, on part en Bretagne ce soir 
Publié : 3 juin 07, 14:21
par Nicolas Brulebois
Ben Castellano a écrit :Nicolas Brulebois a écrit :Ah, les
Rendez-Vous de Paris... J'adore ce film. C'est peut-être, après toutes ces années, et après mûre réflexion, le Rohmer que je préfère...
2ème skecth un peu plus faible je trouve quand même...
scénaristiquement et thématiquement, peut-être… mais dans les à-côtés, y’a plein de petits trucs à se mettre sous la dent : d’abord,
Aurore Rauscher, qui campe l’une de ces emmerdeuses impossibles dont le cinéaste a le secret ; ensuite, cette petite Carte du Tendre parisienne esquissée par les balades des 2 tourtereaux ; enfin, tout ce qui est « raccord » avec le reste de l’œuvre :
Serge Renko, dont c’est la 1ère apparition et que l’on retrouvera dans 3 films ; la référence (Luxembourg, Fontaine Médicis) à la nymphe Galathée, que l’on va bientôt retrouver « en chair et en os » dans
Les Amours d’Astrée… ; ensuite, l’aspect « promenade/discussion », qui sera poussé à l’extrême dans
Conte d’Eté : Rohmer, dans un entretien de 96, disait d'ailleurs que ce 2e sketch était en quelque sorte le brouillon du Conte d’Eté.
Donc, je trouve que pour les amateurs "
éclairés" (

), ce sketch un peu plus faible que les autres contient tout de même sa juste dose de piquant.
(mais je ne suis peut-être pas tout à fait objectif...)
Publié : 3 juin 07, 19:38
par Nomorereasons
Je pressens également que Les Rendez-vous de Paris est extraordinaire. Je ne l'ai vu qu'une seule fois, le trouvant très habituel et c'est sans doute à cause de cela que sa portée m'échappe. J'ai la sensation qu'il s'agit ici, une fois de plus, d'une fausse maigre. Il faudra sans doute que je le laisse vieillir pour en avoir le coeur net.
A ce propos, il y a un paradoxe qui ne manque jamais de me frapper chez cet auteur, c'est l'actualité de ses films alors que ceux-ci semblent être, en même temps, le portrait parfait de leur époque.
(pour les gens pressés, je précise que les lignes qui suivent n'interesseront certainement que leur rédacteur

)
Quelques signes n'échappent pas au folklorique (la barbe estivale de Brialy autant que les pulls de Bernard Verley -et d'ailleurs la laideur datée de certains aspects de L'Amour l'après-midi correspond un peu au propos du film) mais dès "Le signe du lion", pourtant son film le plus humblement académique, on entre dans des films où le charme ne doit pratiquement rien à la nostalgie.
Ici c'est la fraîcheur de Michèle Girardon qui nous touche (et ce n'est certainement pas parceque nous n'avons pas vu vieillir cette actrice: Macha Méril, croisée plus tard, nous émeut tout autant) et qui, bien plus que l'aspect romanesque -et aussi très actuel- de l'histoire, nous persuade déjà que l'on aime et que l'on souffre à Paris en 59 tout autant qu'ailleurs et quelques décennies plus tard. Ce qui fait que l'on a jamais le temps de se dire au fond de soi-même: "toute une époque" car le réel nous saute tout de suite à la gorge. Il existe des héroïnes intemporelles au théâtre et dans la littérature, mais elles ne sont pas prisonnières d'un décor comme au cinéma, par conséquent un tel miracle est assez rare pour être signalé.
Ce mystère ne peut être eclairci à grand-peine que par quelques "trucs", parmi lesquels le langage des personnages, intemporel et souvent châtié, qui "file droit" (même si c'est parfois vers le doute ou le mensonge) même si, en contrepartie, cela corsète un peu l'ensemble et décourage les novices. "Terrain vague" de Carné, par exemple, avec ses expressions laborieuses pour tenter de coller à l'époque, attendrit davantage.
De plus, le côté architecte du réalisateur, attribuant une utilité précise à chaque détail pictural de chaque film, en tue le pittoresque du même coup. Pour moi Rohmer possède le même oeil d'aigle que celui de Kubrick, même si je donnerais une bonne partie (tout?) de la filmo de Kubrick pour "Reinette et Mirabelle", et sans doute pour "Les rendez-vous de Paris", donc!
Publié : 3 juin 07, 19:50
par Nicolas Brulebois
yaplusdsaisons a écrit :je donnerais une bonne partie (tout?) de la filmo de Kubrick pour "Reinette et Mirabelle", et sans doute pour "Les rendez-vous de Paris"
tu m'enlèves les mots de la bouche, là...
Et j'ajouterais même ceci: je donnerais tous les verbiages sur Pascal et toutes les constructions savantes des "grands" Rohmer (Maud, Pauline, etc.) pour quelques minutes supplémentaires de balade dans Paris ou de leçons de choses à la Reinette.
Même si je lui reconnais un talent immense pour la construction théorique, c'est vraiment dans les interstices, ces moments où il semble capter le naturel quasi sans fard (un pelotage au Luxembourg, le décolleté d'une fille qui regonfle un pneu), que je trouve qu'il est le meilleur.
Evidemment, le fond et la forme ne sont pas divisibles, mais tout de même: on a beau tartiner des pages et des pages (cf les bouquins de Bonnitzer et autres) sur les possibilités théoriques contenues par l'intrigue de la
Femme de l'Aviateur (par exemple) --- rien ne pourra jamais expliquer le CHARME qui naît de la balade aux Buttes-Chaumont entre les dénommés François et Lucie !
(A contrario, je trouve qu'un film comme
l'Amour L'Après-Midi, a priori très intéressant sur papier, est complètement saccagé par un manque flagrant de "
charme" ou de "
magie" lors du tournage). Ca ne s'explique pas.
Publié : 3 juin 07, 20:39
par Nomorereasons
Je ressens la même chose vis-à-vis de "L'Amour l'après-midi", malgré la sensationnelle Zouzou et le côté grand seigneur de B.Verley: de tous les Contes Moraux c'est celui qui m'impressionne le moins. Pourtant il est une fois de plus très intelligent, et même indispensable; je le trouve même plus accrocheur que "Le genou de Claire", par exemple -qui demande un petit effort, la présence de Béatrice Romand et de Luchini, déjà en pleine possession de leurs moyens, pouvant rebuter les meilleures volontés.
L'Amour l'après-midi débute mal, avec par exemple le ronron du personnage principal expliquant ses habitudes de lecture dans les transports en commun, même si c'est un mal nécessaire et un trompe l'oeil.
Le dialogue entre Trintignant et Françoise Fabian sur le mariage est d'une même teneur, et pourtant j'ai beau le connaître par coeur, je ne m'en lasse pas. La "haute tenue littéraire" du sujet ne me dérange pas dans Ma nuit chez Maud parceque les personnages se battent comme de beaux diables. Tandis que si le héros de L'Amour l'après-midi avait été un peu moins bête il aurait pu éviter sa petite mésaventure (mais comment, je ne vois toujours pas...).
Quant à la construction théorique un peu Hitchcockienne de certaines "Comédies et proverbes", je tombe dedans à chaque fois! Elles sont éblouissantes (et le bouquin de Bonitzer est tout de même ce que j'ai lu de plus éclairant à ce sujet, mais je préfère les vieilles chroniques de J.L Bory).
Mais sur le fond on tombe d'accord: j'ai bien en tête le débat sur les frères Lumière, présent dans le dvd "le signe du lion", où le redondant Henri Langlois assène au moins quatre fois le mot "impondérable" pour définir la valeur profonde des films des Lumière -et qui définit du même coup l'art de Rohmer: le charme, la magie.
Et là, à l'inverse du motif de "L'Amour l'après-midi", sur le papier c'est insuffisant et ininteressant, mais quand c'est l'ineffable Henri Langlois qui le dit, on le croit et on comprend tout de suite. Edit: il semble pourtant y avoir quelques clés: je ne suis pas sûr d'avoir compris les gros plans du corps d'Haydée au début de La Collectionneuse, il semble pourtant y avoir un sens précis...