Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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El Dadal
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par El Dadal »

Enfin découvert quelques classiques qui me résistaient depuis longtemps, mais force est de constater que rien ne m'a soufflé ce mois-ci, à part la première association Bacri/Jaoui. C'est donc ce film, Cuisine et dépendances, petit bijou d'humour vachard et tendre à la fois, cruel et donc trop humain, qui remporte la mise. Ça me gène presque, mais je dois bien avouer m'être trouvé une sorte de miroir déformant en la personne de Bacri dans ce film... :mrgreen: Visuellement, le film est une bombe, et on n'était pas forcément en droit d'en attendre tant d'une simple adaptation théâtrale. Grand sens du rythme, grandes fluidité et efficacité de mise-en-scène.
Et puis, Agnès est tout simplement radieuse (le chef op Willy Kurant raconte même comment il a été décidé de la mettre en valeur en l'éclairant comme une starlette hollywoodienne).
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Rick Blaine
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Message par Rick Blaine »

El Dadal a écrit :Enfin découvert quelques classiques qui me résistaient depuis longtemps, mais force est de constater que rien ne m'a soufflé ce mois-ci, à part la première association Bacri/Jaoui. C'est donc ce film, Cuisine et dépendances, petit bijou d'humour vachard et tendre à la fois, cruel et donc trop humain, qui remporte la mise. Ça me gène presque, mais je dois bien avouer m'être trouvé une sorte de miroir déformant en la personne de Bacri dans ce film... :mrgreen: Visuellement, le film est une bombe, et on n'était pas forcément en droit d'en attendre tant d'une simple adaptation théâtrale. Grand sens du rythme, grandes fluidité et efficacité de mise-en-scène.
Et puis, Agnès est tout simplement radieuse (le chef op Willy Kurant raconte même comment il a été décidé de la mettre en valeur en l'éclairant comme une starlette hollywoodienne).
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Tout à fait d’accord.
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origan42
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par origan42 »

FILM DU MOIS DE JANVIER
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LA VENGEANCE D'UN ACTEUR (Kon Ichikawa, 1963) *****
Le reste du mois :
Spoiler (cliquez pour afficher)
La grande cité (Satyajit Ray, 1963) *****
Gertrud (Carl Theodor Dreyer, 1964) *****
Le conformiste (Bernardo Bertolucci, 1970) *****
BoyHood (Richard Linklater, 2014) *****

Les yeux clairs (Jérôme Bonnell, 2005) ****
Les trois singes (Nuri Bilge Ceylan, 2008) ****
La vie comme ça (Jean-Claude Brisseau, 1980, TV) ****
Quand vient la nuit (Michael R. Roskam, 2014) ****
Le droit du plus fort (Rainer Werner Fassbinder, 1975) ****
Le fond de l'air est rouge (Chris Marker, 1977) ****
Love is strange (Ira Sachs, 2014) ****
Daddy Nostalgie (Bertrand Tavernier, 1990) ****
Vietnam, année du cochon (Emile de Antonio, 1968) ****
Mort d'un cycliste (Juan Antonio Bardem, 1955) ****
Your name is Justine (Franco de Pena, 2005) ****
Règlements de comptes à O.K. Corral (John Sturges, 1957) ****
Ne vous retournez pas (Nicolas Roeg, 1973) ****
Peau d'âne (Jacques Demy, 1970) ****

7 secondes en enfer (John Sturges, 1967) ***
Les adieux (Wojciech J. Has, 1958) ***
Confidences pour confidences (Pascal Thomas, 1979) ***
Susana la perverse (Luis Buñuel, 1951) ***
La chair et le diable (Clarence Brown, 1926) ***
Center Stage (Stanley Kwan, 1991) ***
L'enlèvement de Michel Houellebecq (Guillaume Nicloux, 2014, TV) ***
L'homme-léopard (Jacques Tourneur, 1943) ***
Les zozos (Pascal Thomas, 1973) ***
Le café du cadran (Jean Gehret / Henri Decoin, 1947) ***
Qu'Allah bénisse la France (Abd Al Malik, 2014) ***
Fille du diable (Henri Decoin, 1946) ***
Ballade pour un voyou (Jean-Claude Bonnardot, 1963) ***
La maison Bonnadieu (Carlo Rim, 1951) ***
Le témoin à abattre (Lewis Allen, 1955) ***
Le mouton enragé (Michel Deville, 1974) ***
Les musiciens du ciel (Georges Lacombe, 1940) ***
Le chasseur de chez Maxim's (Henri Diamant-Berger, 1953) ***

Danger, planète inconnue (Robert Parrish, 1969) **
Le diable dans la peau (George Sherman, 1960) **
À cause, à cause d'une femme (Michel Deville, 1963) **
Pleins feux sur l'assassin (Georges Franju, 1961) **
Mercredi, folle journée ! (Pascal Thomas, 2001) **
Demain on déménage (Chantal Akerman, 2004)**
La dame d'onze heures (Jean Devaivre, 1938) **
King Kong (Peter Jackson, 2005) **
Le chien jaune (Jean Tarride, 1932) **
Aux deux colombes (Sacha Guitry, 1949) **
L'oiseau de paradis (King Vidor, 1932) **
L'oiseau de paradis (Delmer Daves, 1951) **
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) (Woody Allen, 1972) **
Blanche-Neige (Tarsem Singh, 2012) **
Les durs (Duccio Tessari, 1974) **
Service de nuit (Jean Faurez, 1944) **
4 garçons dans le vent (Richard Lester, 1964) **
Prisons de femmes (Maurice Cloche, 1958) **
Monuments men (George Clooney, 2014) **
La débandade (Claude Berri, 1999) **

Thomas Crown (John McTiernan, 1999) *
Sans queue ni tête (Jeanne Labrune, 2010) *
Calmos (Bertrand Blier, 1976) *

Matalo! (Cesare Canevari, 1970) °

RE-VISIONS :
The servant (Joseph Losey, 1963) ***** ↑
Le faux coupable (Alfred Hitchcock, 1956) **** ↑
La cible / Targets (Peter Bogdanovich, 1968) **** ↑
Le jour où la Terre prit feu (Val Guest, 1961) *** →
King Kong (John Guillermin, 1976) ** →
INTERPRÉTATION FÉMININE DU MOIS : MADHABI MUKHERJEE Arati Mazumder dans La Grande Cité
INTERPRÉTATION MASCULINE DU MOIS : KAZUO HASEGAWA Yukinojō Nakamura et Yamitaro dans La Vengeance d'un acteur
Dernière modification par origan42 le 31 janv. 15, 19:10, modifié 1 fois.
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Rick Blaine
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Message par Rick Blaine »

Un mois bien fourni en bon films, dont je vais distinguer L'Etau, d'Hitchcock, qui m'a ravi.
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Puis, en vrac, Guet-Apens de Peckinpah, Un Frisson dans la Nuit d'Eastwood, L'Invraisemblable Vérité de Lang, que j'ai préféré à son pendant La Cinquième Victime, le très frappant Punishment Park de Watkins, et, dans un style bienplus léger, le réjouissant Ratatouille!
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Le Mois Complet :
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Films découverts ou redécouverts :

L'Etau (Topaz), d'Alfred Hitchcock (1969) : 8,5/10

Guet-Apens (The Getaway), Sam Peckinpah (1972) : 8/10
Un Frisson dans la Nuit (Play Misty for Me), de Clint Eastwood (1971) : 8/10
L'Invraisemblable vérité (Beyond a Reasonable Doubt), de Fritz Lang (1956) : 8/10
Punishment Park, de Peter Watkins (1971) : 8/10
Ratatouille, de Brad Bird (2007) : 8/10

Un Homme très recherché (A Most Wanted Man), d'Anton Corbijn (2014) : 7,5/10
le Chat et la Souris, de Claude Lelouch (1975) : 7,5/10
Les Canons de Batasi (Guns at Batasi), de John Guillermin (1964) : 7,5/10
Nuit Blanche, de Frederic Jardin (2011) : 7,5/10

La Cinquième Victime (While the City Sleeps), de Fritz Lang (1956) : 7/10

5 fusils à l'Ouest (Five Guns West), de Roger Corman (1955) : 6/10
THX 1138, de George Lucas (1971) : 6/10

Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?, de Philippe de Chauveron (2014) : 5,5/10

La Traite des blanches (La Tratta delle bianche), de Luigi Comencini (1952) : 5/10
Black Coal, Thin Ice (Bai ri yan huo), de Diao Yinan (2014) : 5/10
Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot), de Michael Cimino (1974) : 5/10

Mammuth, de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2010) :3/10

Films revus : Hors compétition :

Soleil Vert (Soylent Green), de Richard Fleischer (1973) : 8,5/10
Le Septième Juré, de Georges Lautner (1962) : 8,5/10
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Film du mois

1 Hiroshima mon amour de Alain Resnais

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2 Loulou de Maurice Pialat

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3 Johnny Belinda de Jean Negulesco

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4 Un Dimanche comme les autres de John Schlesinger

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5 I remember mama de George Stevens

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Message par AtCloseRange »

De mon côté, c'est un mois catastrophe avec quasiment rien à me mettre sous la dent.
C'est donc Man on a Tightrope d'Elia Kazan qui gagne par défaut

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Quant aux ratages, il n'y a eu qu'à se baisser pour les récolter: le pire (The Glass Shield, Taking Lives, John Wick) côtoyant le médiocre (Larry Crowne, Quintet).
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Jack Carter
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Message par Jack Carter »

un petit mot sur le Burnett (il m'a toujours tenté) ? :oops:
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Jack Carter a écrit :un petit mot sur le Burnett (il m'a toujours tenté) ? :oops:
Burnett a effectivement une bonne réputation et c'est le premier que je tentais.
En 1 mot comme en 100, quelque soit la façon de le prendre, c'est presque un film raciste et donc dégueulasse à mes yeux.
C'est le film parfait pour le monde d'aujourd'hui où l'homme blanc hétéro est montré comme l'incarnation du mal (surtout s'il est moustachu).
On a souvent glosé sur certains films de Spike Lee. Le cinéma de Lee est infiniment plus équilibré que ce Glass Shield.
Je n'ai même pas envie de juger de ses qualités formelles (qui existent).
Pas impossible que j'essaie de voir d'autres films de Burnett comme Killer of Sheep ou To Sleep With Anger mais ce film m'a mis en colère.
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Jack Carter
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Message par Jack Carter »

AtCloseRange a écrit :
Jack Carter a écrit :un petit mot sur le Burnett (il m'a toujours tenté) ? :oops:
Burnett a effectivement une bonne réputation et c'est le premier que je tentais.
En 1 mot comme en 100, quelque soit la façon de le prendre, c'est presque un film raciste et donc dégueulasse à mes yeux.
C'est le film parfait pour le monde d'aujourd'hui où l'homme blanc hétéro est montré comme l'incarnation du mal (surtout s'il est moustachu).
On a souvent glosé sur certains films de Spike Lee. Le cinéma de Lee est infiniment plus équilibré que ce Glass Shield.
Je n'ai même pas envie de juger de ses qualités formelles (qui existent).
Pas impossible que j'essaie de voir d'autres films de Burnett comme Killer of Sheep ou To Sleep With Anger mais ce film m'a mis en colère.
merci :wink:
Pour l'instant, vu et apprecié My brothers's wedding et Killer of sheep (on les trouve tout deux en dvd zone 2 chez Films du paradoxe)
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Federico
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Message par Federico »

Je m'attendais à une production classique sans plus et suis sorti assez épaté par ce petit western fauché mais dont le réalisateur et son scénariste Richard Jessup (parfois cité comme co-réal) parviennent à extirper le maximum comme seuls les artisans de la série B en sont capables :
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Chuka le redoutable (Chuka, 1967, Gordon Douglas)
Sans frimer et malgré quelques scories ici et là, il fourmille d'idées parfois audacieuses comme les liens d'affection unissant depuis un accident très douloureux (que je ne spoilerai pas :wink: ) le désabusé colonel responsable du fortin et son sergent campé par un Borgnine des très grands jours, dont la bagarre avec Rod Taylor atteint des sommets aldrichiens.

Outsiders : A dangerous method (2011, David Cronenberg) & Le Pont des Arts (2004, Eugène Green)

Découverte également d'une nouvelle série qui pourrait faire date bien que l'on devine que ses concepteurs surfent à la fois sur l'effet rétro des Mad men et l'excellente Eureka (j'ajouterai aussi Breaking Bad à cause de Frank Winter, personnage central de quinquagénaire bien fracassé) :
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Manhattan (2014, Sam Shaw)
Ni plus ni moins que le quotidien de la (pas si) petite communauté de cerveaux réunis au début des années 40 dans le désert du Nouveau Mexique pour concevoir l'arme absolue censée (sic) "mettre fin à toutes les guerres". :roll:
La facture est à la fois classique dans sa structure (va-et-vient parallèles entre personnages-clés, découverte progressive de leur passé et évidemment de leurs failles, nombreux pics dramatiques, vision autocritique de l'Amérique triomphante...) et très soignée dans sa forme (cf la superbe séquence du briefing du jeune MP dans la piscine improvisée !!).

Je n'ai pour l'instant vu que les 4 premiers épisodes. La saison 2 commence tout juste aux USA. Bon, si j'ai tout de suite accroché, c'est que le sujet me passionne depuis toujours et que j'attendais qu'enfin une série s'y attarde (j'en étais resté à un très chouette téléfilm franco-yougoslave des années 80 intitulé La course à la bombe, hélas introuvable). Mais je pense que la puissance et la richesse du sujet ont de quoi intéresser un large public, même si on n'a jamais entendu parler de Richard Feynman ou de Leo Szillard.
A noter la composition de Daniel London qui interprète l'énigmatique, fiévreux et super flippant Oppenheimer. On jurerait le véritable "Oppy", personnage aussi complexe que trouble qui, de l'avis de ceux qui l'ont côtoyé, avait le pouvoir de vous vitrifier de son regard de Méduse.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Jack Carter
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Message par Jack Carter »

Federico a écrit :Je m'attendais à une production classique sans plus et suis sorti assez épaté par ce petit western fauché mais dont le réalisateur et son scénariste Richard Jessup (parfois cité comme co-réal) parviennent à extirper le maximum comme seuls les artisans de la série B en sont capables :
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Chuka le redoutable (Chuka, 1967, Gordon Douglas)
Sans frimer et malgré quelques scories ici et là, il fourmille d'idées parfois audacieuses comme les liens d'affection unissant depuis un accident très douloureux (que je ne spoilerai pas :wink: ) le désabusé colonel responsable du fortin et son sergent campé par un Borgnine des très grands jours, dont la bagarre avec Rod Taylor atteint des sommets aldrichiens.
tu me fais plaisir, vu que le film est mal-aimé par içi ( :twisted: )
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Veneno para las hadas (Carlos Enrique Taboada, 1986)
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Message par Frank 'Spig' Wead »

Mon premier film du mois sera :

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Christensens n'est que le énième nom du Diable.
Et un bon 8,5/10 pour Lucifer.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Un mois un peu étrange, avec un petit cycle Cannon (5 films, pas plus :lol:), pas mal de films revus, et un vainqueur incontestable à quelques minutes de la fin :

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Tom Peeping
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Message par Tom Peeping »

J'ai vu en janvier

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*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

Don't look now / Ne vous retournez pas (Nicolas Roeg, 1973) ***
Venise l'hiver dégage un sentiment de mélancolie morbide qui sert bien l'histoire de ce couple (Julie Christie et Donald Sutherland) dignement terrassé par la mort accidentelle de leur petite fille. Plein de signes visuels et sonores qui évoquent la désorientation des personnages, le film est une belle métaphore sur les deux voies possibles du deuil. La célèbre scène d'amour est magnifique et les deux vieilles soeurs inoubliables. BR UK

The hunter / Le chasseur (Daniel Nettheim, 2011) **
Willem Dafoe, émacié et regard tourmenté, est envoyé par un groupe biotechnologique en quête d'un thylacine (tigre de Tasmanie, l'espèce a disparu en 1936) survivant. Il débarque dans une région forestière sauvage. Un bon film qui hybride aventure et mélancolie, tourné dans les splendides paysages tasmaniens. Il y a peu de dialogues, tout est dans l'atmosphère d'inquiétude. La fin se prend les pieds dans le tapis, c'est dommage. BR Allem

Saint Laurent (Bertrand Bonello, 2014) **
Une version fragmentée et alternative du parcours mental d'Yves Saint Laurent, axée sur sa fragilité autodestructrice. Le début est meilleur que la fin, qui s'éparpille sans réelle direction. Rien à dire sur les prestations des acteurs, tous très bons (avec mention à Helmut Berger) et sur la mise en scène de chacune des séquences mais le film est trop désincarné et l'émotion tenue à distance pour être plus qu'un intéressant exercice de style. BR Fr

The killers / Les tueurs (Robert Siodmak, 1946) *
Après une longue première séquence nocturne formidable de tension dans un dinner désert, le film s'enfonce dans une enquête trop bavarde et péniblement alambiquée dans sa construction à base de multiples flashbacks. Certains moments de mise en scène sont excellents (tout le début, le hold up) et la photo semble définir ce qu'est celle d'un Film Noir. Burt Lancaster fait ses débuts et Ava Gardner est d'une beauté renversante. BR Fr

Making of a male model / Mannequin sur mesure (Irving J. Moore, 1983) **
L'agent Joan Collins déniche un cowboy dans le Nevada et le fait monter à New York pour le lancer dans le mannequinat. Hormis la rareté du thème (les modèles hommes), ce sympa et très camp téléfilm vaut surtout par la présence de l'acteur culte et canon (et presque toujours torse nu) Jon-Erik Hexum, avant qu'il se fasse accidentellement sauter la cervelle sur un tournage en 1984. C'est une des seules occasions de le revoir. So Eighties. DVD Z1 US

Quai d'Orsay (Bertrand Tavernier, 2013) *
Cette comédie sur les coulisses du pouvoir autour d'un Ministre des Affaires Etrangères en 2002 (Thierry Lhermitte, égal à lui-même en serviteur d'Etat peu concentré et colérique) est sans doute bien plus excitante et drôle pour ceux qui en connaissent déjà le microcosme. J'ai pour ma part été déçu par un scénario sans surprise basé sur la satire descriptive. Niels Arestrup est comme toujours le meilleur, ici en conseiller désabusé mais fidèle. BR Fr

L'eclisse / L'éclipse (Michelangelo Antonioni, 1962) ***
D'abord Monica Vitti et Alain Delon, solaires et souvent filmés en contre-plongée, beaux comme des demi-dieux. Puis la composition des images et des plans, d'une audacieuse assurance. Il y a aussi la frénésie autour de la corbeille de la Bourse et la surprenante séquence finale, où l'angoisse sourd comme d'un film fantastique ou de SF apocalyptique. On imagine le choc et l'exaspération à l'époque. Un chef-d'oeuvre de l'Existentialisme. BR US

Friends with benefits / Sexe entre amis (Will Gluck, 2011) *
D'une rencontre professionnelle, Mila Kunis et Justin Timberlake décident de devenir fuckbuddies. A peine le début commencé qu'on voit venir la résolution et la construction du scénario a tout de l'exercice balisé alors on s'ennuie malgré un bon casting et les décors de New York et de Los Angeles (la principale qualité du film est de donner l'envie d'aller y refaire un tour). Bref, une romcom de série qui en vaut d'autres, ni plus, ni moins. BR Fr

Torch song / La madone gitane (Charles Walters, 1953) **
Seuls les fans de Joan Crawford peuvent avaler ce mélomusical sur une gloire de Broadway caractérielle sur le retour qui tombe peu à peu amoureuse de son pianiste aveugle. Le scénario prévisible n'est pas le point : seul compte le show de Crawford en control freak avec tenues, jambes et répliques extravagantes. Clou du spectacle, le numéro "Two faced woman", inexplicablement joué en en blackface et sommet absolu de camp. DVZ Z1 US

Tomboy (Céline Sciamma, 2011) ***
Récemment arrivée en banlieue parisienne, Laure, une préado, s'habille en garçon et se présente comme Michaël à ses nouveaux copains de jeu. Un film très pur sur l'enfance et l'identité, écrit et mis en scène avec justesse et tendresse et porté par les excellentes interprétations des petites Zoé Héran et Malonn Lévana. Le plus remarquable est l'assurance avec laquelle l'histoire est traitée sans vouloir nous assommer d'un message. BR Allem

East of Eden / A l'est d'Eden (Elia Kazan, 1955) **
Le scénario condensé du roman de Steinbeck a un peu de la pesanteur des films de prestige mais Kazan en extrait de splendides moments et images en Cinémascope et WarnerColor. Peu importe au final : James Dean, qui est de presque toutes les scènes, irradie de sa présence physique et de son jeu instinctif et on n'a d'yeux que pour lui. Derrière la légende, ce film nous rappelle qu'il y avait aussi un jeune acteur génial d'une intrigante nouveauté. BR Fr

Byzantium (Neil Jordan, 2012) 0
Une nième histoire de vampires, ici jeunes deux anglaises, l'une extravertie et l'autre mélancolique qui se posent dans une station balnéaire dans la froidure de l'hiver. Gemma Arterton et Saoirse Ronan font ce qu'elles peuvent pour surclasser l'anémie du scénario et l'artifice vulgaire des décors et de la mise en scène, hélas. J'ai fast forwardé à partir de 45' et le reste m'a fait la même impression : revoir "Les lèvres rouges" (Harry Kümel, 1971). BR Allem

Deux jours, une nuit (Jean-Pierre & Luc Dardenne, 2014) ***
Porté par l'interprétation magistrale de Marion Cotillard à qui d'excellents seconds rôles pas connus donnent la réplique, un très beau film sur l'honneur et la dignité face à l'humiliation économique et sociale. L'histoire de cette jeune femme qui fait un courageux porte à porte pour obtenir un vote de ses collègues en sa faveur émeut sincèrement. La litanie des séquences de visites engendre juste un effet un poil répétitif. Avec une fin sublime. BR Fr

Citadel (Ciaran Foy, 2012) *
Un petit film d'horreur psychologique dans lequel un jeune père de famille dont la femme a été tuée par une bande de gamins à capuche doit affronter ses phobies dans le quartier décrépit d'une banlieue déserte. Le thème de la phobie et de la déliquescence sociale sont intéressants et l'atmosphère glauque du quartier pourri est bien captée. Le reste (le prêtre désabusé, les zombies en survet, l'enfant guide aveugle...) n'est pas au niveau. BR Allem

Poklosie / Aftermath (Wladyslaw Pasikowski, 2012) **
En 2001 dans la Pologne rurale, deux frères découvrent un épisode sordide de l'histoire de leur village pendant la guerre. Un film à message inspiré d'un fait réel, qui causa des remous dans le pays à sa sortie, sur la responsabilité des polonais dans la spoliation des terres qui appartenaient aux juifs exterminés. La narration n'est pas tout le temps subtile mais le propos accusateur est ferme et le but cathartique est atteint. Du cinéma activiste. BR US

Days of Heaven / Les moissons du Ciel (Terrence Malick, 1978) *** Mon film du mois
Le sentiment de la Nature, de la lumière et des saisons des plaines agricoles de l'Amérique, le pictorialisme des cadres et le regard impressionniste sur les heures et gestes du quotidien, unis à la simplicité tragique de l'histoire font de ce film qui n'a pas pris une ride le sommet de l'oeuvre de Malick, avant son effondrement dans le maniérisme depuis "The New World". Splendide casting aussi, notamment la jeune narratrice Linda Manz. BR US

Les combattants (Thomas Cailley, 2014) *
Dans les Landes, la rencontre d'un garçon pas très à l'aise et d'une fille obsédée par les stages de survie. On se demande pendant la première moitié de ce film qui hurle son originalité où il veut aller pour comprendre que c'est nulle part au cours de la seconde. Il y a pourtant de bien belles images et l'acteur Kévin Azaïs est une révélation. Adèle Haenel, elle, n'est pas terrible du tout, sans doute la faute à un personnage mal écrit. Vraiment bof. BR Fr

The freshman / Vive le sport ! (Fred Newmeyer & Sam Taylor, 1925) ***
Harold Lloyd fait tout ce qu'il peut pour être populaire à son arrivée à la fac mais ne cesse de s'humilier jusqu'au jour d'un match de foot. Cette comédie sociale et romantique (une jeune fille le suit des yeux pendant tout le film) fait preuve d'un dynamisme contagieux, porté par une mise en scène efficace et le physique et le jeu attractifs de Lloyd. Les gags nombreux sont plus discrets que burlesques. Un film frais comme le personnage de son titre. BR US

Black coal (Diao Yinan, 2014) *
Avec ses scènes de nuit et de néon sous la neige dans une ville de province industrielle chinoise, un film qui bénéficie d'une image splendide et de belles idées de mise en scène. Mais son histoire d'enquête sur des morceaux de cadavre éparpillés n'a pas la tension pour soutenir l'intérêt et on s'ennuie vite de cette tristesse mélancolique un peu trop fabriquée qui infuse l'ensemble. Au cinéma, une atmosphère et de bons acteurs ne suffisent pas. BR Fr

Gerontophilia (Bruce LaBruce, 2013) *
Sans la rareté de son sujet doublement tabou (un jeune homme est attiré sexuellement par un vieux monsieur) et la joliesse de l'acteur principal (le jeune québécois Pier-Gabriel Lajoie), le film serait une bluette insipide lointainement héritée d'Harold et Maud. Pour le reste, rien n'est développé des personnages ni des situations et le style provocant de Bruce LaBruce n'est qu'un lointain souvenir. Comme un marteau sans enclume. DVD Z2 Fr

Savage messiah / Le messie sauvage (Ken Russell, 1972) ***
Les quatre dernières années de la courte vie et carrière du sculpteur moderniste Henri Gaudier-Brzeska (1891-1915) et sa relation complexe avec Sophie Brezka, une poétesse deux fois plus âgée que lui. Si on accepte le jeu à la limite de l'hystérie des acteurs et la totale liberté artistique, on peut se laisser emporter par la fougue toute russellienne de ce film biographique qui exalte l'audace et l'élan vital. Un Ken Russell pas si mineur que ça. DVD Z1 US

Le clair de terre (Guy Gilles, 1970) **
Un jeune parisien (le fidèle Patrick Jouané) qui vit dans le Marais part en Tunisie sur les traces de son passé. Un film fortement autobiographique (la Tunisie remplaçant l'Algérie), tout en touches délicates, impressionnistes où le montage et la musique entretiennent une lancinante mélancolie sur le vertige du Temps qui fuit (le sujet de l'oeuvre globale du réalisateur). Edwige Feuillère et Annie Girardot y font des apparitions admirables. DVD Z2 Fr

Possessed / La possédée (Curtis Bernhardt, 1947) ***
Joan Crawford est de toutes les scènes de ce qui est sans doute l'un des premiers films hollywoodiens à traiter frontalement de la schizophrénie. Le sujet est habillé des aspects du mélodrame, du gothique et du film noir (autour d'une histoire de passion déçue avec Van Heflin, excellent comme toujours) mais la fin montre que c'est le message qui prévaut. La mise en scène assure de la première à la dernière scène, formidables. BR US

Valahol Eoropaban / Quelque part en Europe (Geza von Radvanyi, 1947) *
En 1944 dans la plaine du Danube, une bande d'enfants vivant de chapardage et traquée par les habitants se réfugie dans le château en ruines d'un vieux musicien. Sur un thème récurrent du cinéma de l'après-guerre (le sort des orphelins), un film hongrois dont le début, réaliste et émouvant, commence bien pour plonger ensuite dans le mélo communiste (Marseillaise et air soviétique inclus). L'activisme honorable du propos en est dilué. DVD Z2 Fr

Ali Baba and the Forty Thieves / Ali Baba et les Quarante Voleurs (Arthur Lubin, 1944) **
Jon Hall est Ali Baba et l'incomparable Maria Montez la princesse de Bagdad dans cette libre adaptation en Technicolor Kalmus du conte des Mille et Une Nuits. Le film, très sympathique, a le rythme et le look d'un livre d'illustrations avec ses matte paintings, ses back projections et ses personnages stéréotypés et hauts en couleurs. Du pur cinéma de divertissement camp et d'époque porté par un très beau score arabisant d'Edward Ward. BR UK
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

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aelita
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par aelita »

Un beau mois (47 films vus, sans compter les revisions et les téléfilms), avec beaucoup de films susceptibles d'intégrer le podium. Le choix a été difficile.
Finalement, mon film du mois sera un classique hollywoodien, qui a été une très belle surprise, tant sur le fond (la critique de l'affairisme), que sur la forme (superbe interprétation). Donc, ça donne :

Film du mois La vipère (William Wyler), suivi de :
2. The Riot Club (Lone Scherfig)
3. Le Chien jaune (Jean Tarride)
4. Heinrich Himmler-The Decent one (Vanessa Lapa)
5. Tonnerre (Guillaume Brac)

Tous sixièmes : Coming Home (Zhang YiMou), A most violent year (JC Chandor), Queen and country (John Boorman), Listen up Philip (Alex Ross Perry) , Sara (Dariush Mehrjui) et Les Contes d'Hoffmann (Powell et Pressburger).

Quelques mentions spéciales maintenant :
Mention films atypiques : A Girl walks home alone at night (Ana Lily Amirpour), Les 10 000 soleils (Ferenc Kosa ) et Le Pont des Arts (Eugene Green).
Mention hommage à Charlie Hebdo : Caricaturistes, fantassins de la démocratie (Stéphanie Valloato).
Dernière modification par aelita le 1 févr. 15, 09:20, modifié 2 fois.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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