El Dadal a écrit : ↑5 juin 23, 12:52
Assez grosse déception devant
Michael Cimino : Un mirage américain, qui avait tout pour être l'œuvre ultime sur de nombreux sujets. Or, Thoret n'en traite réellement qu'un (le visage d'une certaine Amérique tiraillée, qui cherche encore son identité, et qui hanta Cimino toute sa carrière), et encore en s'éparpillant. Si certains spectateurs ont trouvé
We Blew It mal foutu (ce qui n'est pas mon cas), alors que dire de ce dernier ? Ne pas s'attendre à un film sur Cimino déjà, c'est plutôt un portrait en creux donc.
Je l'ai finalement préféré à We Blew It, auquel je reprochais une certaine publicité mensongère, analyse sociopolitique qui ne vient finalement jamais car en vrai, on est surtout dans un film de fanboy tentant de transposer dans le réel son Amérique fantasmée à travers le visionnage d'un petit pan limité du cinéma. Ca tenait la route 1h, puis le film étant incapable de réellement en faire plus que ça, s'effondrait sur lui-même face à un certain vide analytique, et de s'éparpiller comme pour mieux cacher la misère.
Là, s'il faut toujours composer avec une durée totalement aberrante (2h10 dont 30 minutes de plans National Geographic totalement accessoires), et que la structure du film est quand même gentiment flinguée (on peut regarder les 45 1eres minutes comme un doc' sur Mingo Junction et couper le film là, alors que non, en fait, le film parle ensuite AUSSI des autres films de Cimino

), ça m'a semblé plus fluide, plus équilibré. Certes, Thoret continue de partir de ces films, de ce réal' pour tenter de dire quelque chose sur l'évolution de l'Amérique entre alors et aujourd'hui, mais le film se concentre finalement plus, passées ces 45 minutes, sur les films eux-mêmes, sur Cimino, sur les paysages utilisés dans les films, et reste plus dans le making of indirect (pour faire simple) que la pseudo-analyse politique qui-ne-vient-jamais de We Blew It.
En cela, ça m'a paru bien plus efficace et passionnant.
El Dadal a écrit : ↑5 juin 23, 12:52À noter dans les suppléments un moment un peu gênant où JB interprète
Bad Moon Rising de Creedence à la guitare avant une séance organisée pour les habitants de Mingo Junction

Bonus absolument mirifique, sorte d'évènement local organisé par l'assoc' locale du coin et filmée par ses soins. Tout le début est fabuleux, de l'extrait de JT local où on se gargarise de la venue de "Jay Bee Torray" jusqu'à l'évènement en lui-même, cadré n'importe comment (les gens sont appelés mais on ne les voit pas venir, et on a à la place le dos d'un spectateur qui masque un tiers de l'écran pendant 5 minutes), où Thoret est décrit comme acteur réalisateur ayant joué dans et réalisé 5 films, et qui part ensuite dans tous les sens.
Ca m'a semblé moins gênant que surtout très candide, le genre de truc que les organisateurs ont du absolument vouloir enregistrer pour la postérité (et les archives) mais qui n'avait aucunement pour vocation de finir sur une édition vidéo grand public. Finalement, le passage musical est presque professionnel tant le reste tient de la captation de kermesse municipale par l'adjoint au maire.