Georges Lautner (1926-2013)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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nunu
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par nunu »

Oui celui-la n'est vraiment pas terrible, Bebel fait du très mauvais Bebel, outrancier, cabotin et tout le toutim. Mais j'ai quand même dans ces années la reès bonne impression du Professionnel et du Marginal (avec la scène du restaurant qui me fait toujours autant rire)

Sinon oui pour l'opposition Delon-Bebel, je trouve que même la filmo entière de Delon est supérieure a celle de Bebel. Jusqu'a Mr Klein, Delon c'est impérial
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Jeremy Fox
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Jeremy Fox »

nunu a écrit : 27 sept. 23, 07:40 Jusqu'a Mr Klein, Delon c'est impérial
Tu peux même encore pousser jusqu'aux superbes L'homme pressé et Mort d'un pourri, deux films de 1977.
Et Flic ou voyou moi aussi avais eu beaucoup de mal ; pas vraiment envie de lui redonner une chance.
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Watkinssien
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Watkinssien »

nunu a écrit : 27 sept. 23, 07:40 du Marginal (avec la scène du restaurant qui me fait toujours
Petit H.S.:
"Eh ben Georges? Et mon steak?" Je n'aime pas ce film, mais effectivement rien que cette séquence est jubilante.
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Profondo Rosso
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Profondo Rosso »

Watkinssien a écrit : 27 sept. 23, 10:34
Petit H.S.:
"Eh ben Georges? Et mon steak?" Je n'aime pas ce film, mais effectivement rien que cette séquence est jubilante.

La bagarre est bien fichue et marrante (on a presque la même dans Flic ou voyou d'ailleurs) mais ça ne vole pas très haut non plus :mrgreen:

O'Malley
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par O'Malley »

Je vous trouve super dur sur Flic ou voyou.

Pour l'avoir revu, il y a quelques mois, je trouve le film toujours aussi efficace: bon scénario, belles prestations d'acteur (Galabru et Géret sont excellents), une mise en scène bien rodée avec une signature lautnerienne plus effacée certes que d'habitude mais encore présente (elle disparaîtra avec Le professionnel et Joyeuses Pâques, du moins sur la forme, moins sur le fond) .
Flic ou voyou reste un bon film, dans le cadre "véhicule Bébel" à l'instar des trois autres Lautner de la période, qui ont suffisamment de qualités qui compensent leurs réels défauts. Ce n'est pas encore Hold-Up ou Le solitaire.

J'en profite pour dire que j'ai réévalué Ils sont fous ces sorciers, vu cet été. Je le considérai comme le maillon faible de son âge d'or. En fait, c'est toujours peut-être ce qu'il a fait de moins bon sur la filmo pré-1984 mais cela reste quand même d'un niveau correct.
En fait pour qualifier le film, je dirais "c'est con mais c'est bon". Il y a quand même de bons gags et Lautner emballe le tout avec professionnalisme, épaulé par des seconds rôles savoureux comme Julien Guiomar ou Catherine Lachens.
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Jeremy Fox
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Jeremy Fox »

Les Seins de glace chroniqué par Justin.
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Commissaire Juve
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Commissaire Juve »

Rien à voir : hier, je me suis refait La Grande Sauterelle (1967) et...
j'ai pas mal "halluciné" en revoyant le Beyrouth de l'époque.
C'était l'époque du Liban "Suisse du Moyen Orient" ; bien loin
du nid de frelons hezbollhisé que c'est devenu aujourd'hui... :?

Et les passages à Baalbek m'ont fait penser à Palmyre dynamité(e) par "ahem" !


Je remets ton lien.
Jeremy Fox a écrit : 2 mai 24, 07:29 Les Seins de glace chroniqué par Justin.
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Commissaire Juve
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Commissaire Juve »

Hier, je me suis refait La Valise (1973).

Comme ça, au pif.

Je le connaissais très bien (découvert sur TF1, le 20 février 1977*), mais...
vu de 2024... en plein climat de m*** (avec Gaza, les antisémites de tous poils, tout ça)...
ça m'a fait :o :o :o ...

50 (51) ans plus tard, R-I-E-N n'a changé ! :?
(déjà à l'époque, le film était sorti en pleine guerre du Kippour !)

* Fin des vacances de février pour l'académie de Marseille (j'étais là-bas à l'époque).
Marrant... j'aurais juré que c'était 1976 ! Dans l'après-midi, on était allés voir
Midway (avec Charlton Heston) à Aix-en-Provence.
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par mannhunter »

Alligator a écrit : 2 déc. 13, 18:53 Image

http://alligatographe.blogspot.fr/2013/ ... diard.html

Mort d'un pourri 1973

"Morts de plusieurs pourris" aurait été un titre plus judicieux. Car ils sont tous plus ou moins pourris dans ce film noir. Curieux animal que ce film!

Rarement je n'aurais eu autant d'efforts à fournir pour suivre une intrigue! Très vite on se heurte au nombre de personnages à retenir, dont il faut deviner les fonctions, les liens avec les autres, et puis tous ces noms qui s'amoncellent! On peut très vite se sentir submergé (au bout d'une demi-heure, c'était déjà compliqué). Mais attention, ce n'est pas non plus insurmontable, et puis au fond, d'une certaine manière, on s'en fout. Et on pourrait même dire que cela sert le film, que cela montre bien que le monde dans lequel industriels, financiers, politiques et mafieux baignent, est complexe, touffu, que les liens entre tous ces protagonistes sont difficilement traçables, bref que le monde décrit est une gigantesque toile dont les araignées partagent la responsabilité. Effectivement, c'est un peu la morale de l'histoire, le "tous pourris" sous-entend que personne n'est coupable, puisque toute la société fonctionne grâce à ces chaines, ces réseaux et qu'on n'y peut rien faire.

Tentaculaire monde auquel le personnage joué par Alain Delon s'attaque avec le courage de l'inconscient. Finalement, il exonère tout ce petit monde poursuivant sa petite vendetta personnelle, mais en ne voulant pas se poser en juge, laissant au spectateur cette rude tâche (feignasse!). Dans le domaine de la faux-culotterie, le sieur Delon se pose là, disant en gros qu'il abomine autant la voyoucratie que la vertu, espèce de ni-ni qui lui permet de ne prendre aucun risque. Voilà une des limites du film, on nous sert un "tous pourris", sans avoir l'air d'y toucher, démagogique, sans non plus donner de clés réelles au public. Parce que le film tourne sur ces clichés et veut faire du noir, à tout prix. En conte moral pendant la majeure partie du film, ce récit nous laisse en plan avec la réalité de la fin, démerdez-vous!

Si bien que je ne sais plus trop quoi penser de cette histoire au fond. Surtout, c'est un film qui ne ressemble pas à Georges Lautner. C'est un film presque aigri. On voit bien Delon là-dedans, mais Lautner? Bon, il y est, bel et bien au générique, faut s'y faire.

On ne peut pas dire que Michel Audiard ait livré là un très grand scénario (co-écrit avec Jean Laborde), ni de très grands dialogues. Sur ce point, les discussions entre personnages sont parfois bien écrites, intelligentes mais rarement elles ne font preuve de la percussion habituelle chez cet auteur. Il n'y a guère qu'un monologue de Klaus Kinski sur le libéralisme économique qui vaut son pesant de cacahuètes cyniques. La mondialisation dans ce qu'elle a de plus crû. Pour le reste, Audiard garde un ton grave. Point trop d'humour, mais une sobriété qui sauvegarde l'aspect noir de l'histoire.

De ce point de vue, la photographie de Henri Decaë ménage quelques bons moments. Elle mérite un blu-ray. Je n'ai pu voir qu'un dvd pas net. Les ombres manquaient de profondeur. Les lumières crachaient parfois beaucoup de grain. Dommage, on sent une bonne photo.

C'est un peu le même topo avec la musique de Philippe Sarde, très jazzy, très cave parisienne des années 50-60, embrumée. Elle est très agréable, avec un goût de cigarette, mais ne semble pas parvenir à rendre le film plus tangible.

Ce qui impressionne le plus, c'est certainement cette incroyable distribution. Pléthorique, elle ne se justifie pas toujours (que vient faire ici Mireille Darc?). Mais on y retrouve ce qu'on fait de mieux chez les seconds roles français de l'époque. Entre le génial Julien Guiomar et le non moins hypnotisant Jean Bouise, on pourra retrouver le grand Michel Aumont ou Henri Virlojeux.

Ce "Mort d'un pourri" reste en grande partie un mystère pour moi, une incongruité dans la filmographie de Georges Lautner, préfigurant par contre tous les polars giallesques de Delon dans les années 80.
Jihl a écrit : 26 mars 17, 12:12 Mort d'un pourri 1977

C'est pour moi un film à voir, même si j'ai des réserves sur le scénario par trop manichéen, sur le personnage de Delon (dans le fond pas très crédible), sur la performance d'Ornella Muti ou une poursuite en camion dispensable. Reste que la photo et la bande son du film créent une vraie atmosphère, et le casting des seconds rôles assez exceptionnel.
D'accord avec ça sur le fond et la forme du film, je l'ai trouvé pas mal, mais un peu longuet et à l'intrigue parfois alambiquée. Pour le coté giallesque - pas étonnant car combien de co productions entre la France et l'Italie dans les années 70? - j'y ai un peu pensé avec
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le meurtre de Stéphane Audran, avec cette musique qui sera utilisée ensuite dans une scène marquante du "Inferno" d'Argento
et la panique d'Ornella Muti dans la ville hostile, de nuit.
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nunu
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par nunu »

Je l'ai vu recemment aussi, très bon polar mais Delon est un peu trop "surhomme" : il déjoue tous les pièges qui lui sont tendus par des professionnels, il a le permis poids lourds, il sait tirer mieux que les flics.

Apres de nombreuses qualités , son casting avec tout ce faisait de seconds rôles a l'époque, une super musique, du suspens, de l'action et des rebondisement et puis les dialogues d'Audiard. Rien que la derniere phrase que Delon dit devant la fenêtre

"Certains élus du peuple vont connaître une petite traversée du désert... Au pas de course, rassure-toi. Quand ils reviendront, ils se seront fait le masque républicain, comme les vieilles putes se font retendre les fesses."
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Re: Georges Lautner (1926-2013)

Message par Cinéfil31 »

Merci pour vos différents retours sur Mort d'un pourri, que j'ai enfin pu découvrir aujourd'hui. J'avoue préférer la veine sombre de Lautner à ses comédies, et de ce point de vue, ce film m'a plutôt convaincu. La musique est effectivement très réussie, et le plaisir d'entendre Stan Getz ne se refuse pas. La photographie froide, signée Henri Decaë, me paraît aussi apporter un cachet melvillien à l'ensemble. Les scènes en extérieur à la Défense ou à la gare Montparnasse apportent également un plus au film. Malgré ses plus de deux heures, peu de gras superflu, hormis la poursuite en camion mentionnée par Jihl. Et quelle distribution en effet ! Une très bonne surprise pour moi au bout du compte.
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