Ce top, c'est pas vraiment une nouveauté, cher Mannhunter... Mais je veux bien te concéder qu'il faille alimenter le topic, puisqu'on reste tout de même sans annonce d'un prochain long métrage depuis quelques années déjà (si l'on met de côté les années 80, clairement schizophrènes dans leur approche des formats cinéma et télé, il n'y a qu'entre
Heat et
Révélations qu'il y a autant d'écart entre deux films). Tout ça pour dire que j'aimerai bien qu'il tourne son film de formule 1...
Au passage, mon petit top perso:
Heat
Indécrottable, découvert au cinéma du haut de mes 12 ans, ce film fut une rencontre. Avec la notion de jeu d'acteur, avec la science de la photographie, avec le montage, son rythme en creux et ses respirations. En fait, sans doute la première fois où j'ai commencé à analyser un film. Aujourd'hui, c'est toujours aussi puissant. Et puis c'est le film qui m'a fait découvrir Terje Rypdal, et ça c'est encore une autre histoire...
Le Dernier des Mohicans
Rythme trépidant, reconstitution soignée, multilinguisme et romantisme. Découvert et enregistré lors de son passage sur Canal+, dans un montage un peu bâtard (celui que je préfère), qui n'est pas la version ciné (on a pas droit à l'horrible chanson toute niaise quand ils remontent la cascade) mais pas non plus le premier director's cut (ni le definitive director's cut sorti en blu). Pour certaines générations, le mot épique rimait avec David Lean. Pour moi, ce fut ce film.
Le Sixième Sens
Tout ce que j'aime dans l'esthétique 80's la plus assumée. A la fois brillant comme le diamant, et dur et froid comme le béton, un film qui ne m'a pas laissé intact, parce que la vraie menace n'y est pas vraiment physique, mais insidieuse et d'une totale perversité (Brian Cox est tellement génial). Le mal irradie, et il me faudra
Se7en pour en retrouver les mêmes effets.
Révélations
Un des premiers films dont j'ai attendu la sortie en salle, donc en développant une cinéphilie active. A la sortie, je m'étais dit qu'un film à la photographie pareille ne pouvait décemment être revu en VHS, et j'ai donc illico acheté mon premier lecteur dévédé (et le dévédé du film, mon premier, que je bichonne comme un enfant

)
Le Solitaire
Le film est quasiment un sans faute, quasiment. Mais c'est surtout la scène de discussion dans le diner entre James Caan et Tuesday Weld qui m'emporte. A mon sens, le plus grand moment de cinéma de la carrière de Mann.
Collateral
Une cartographie impressionnante, sans doute la meilleure utilisation qu'on ait fait à l'époque des caméras HD numériques, pour un rendu tactile saisissant. J'aime bien Mark Ruffalo, mais je persiste à croire qu'omettre complètement son personnage aurait donné encore plus d'impact au film.
Ali
Le film marie à merveille la grande et la pas si petite histoire (c'est sa force première), et l'inversion de la démarche par rapport au précédent
Révélations reste source d'analyse (faire de l'histoire d'un monsieur tout le monde une odyssée vs rendre le plus intime possible l'une des figures les plus publiques et célébrées au monde). Mais malgré les efforts de Will Smith pour faire honneur au rôle (son meilleur assurément), j'ai le sentiment qu'il y a un petit quelque chose qui ne colle pas. C'est aussi la première fois que j'ai commencé à trouver la photo et la bande son assez moches par moments...
La Forteresse Noire
Des moments d'horreur gothiques comme je n'ai jamais vu avant ou après côtoient malheureusement des scènes et plans à peine terminés ou montés, et de grands passage de kitsch, difficiles à avaler avec un tel sujet. Néanmoins, le film est suffisamment original et différent du tout venant pour conserver mon capital sympathie.
Miami Vice
Un film trop schizo à mon goût, justifiant souvent l'injustifiable (les thunes englouties à la fois par les créateurs du film et par les personnages, un mode de vie, une façon de voir le monde), et totalement déséquilibré entre les deux personnages principaux. A noter à mon goût la fusillade de fin la plus ridicule, venant du type qui nous a donné la plus couillue 10 ans auparavant. J'ai commencé à avoir du mal à défendre Mann lors des discussions cinéphiliques à partir de cette époque.
Public Enemies
Une photo atroce, une bande son clichée et souvent trop anachronique (surtout par rapport à la volonté d'ancrage visuelle), et surtout un Johnny Depp complètement à la ramasse (sauf sur la fin je crois, mais faudrait que je me force à revoir le film). Avec pour effet direct de rester très extérieur à tout cela.