Notez les films d'aujourd'hui

[Kevin95]

LADY IN THE WATER (M. Night Shyamalan, 2006) Découverte

Le film qui flingua (en partie ?) la carrière de son réal. D'emblée on se rassure de voir que Shyamalan a écarté les scories ou effets "frime" qui polluaient un film comme Signs pour une mise en scène plus épurée, plus à hauteur d'hommes. Seulement et quand bien même le récit lui est cher, on peine à rentrer dans ce torrent de bons sentiments, des regards humides et de préciosité tant (paradoxalement) sa réalisation occupe l'attention sur le dos des émotions et de l'identification. Même le personnage de Paul Giamatti (pourtant acteur de luxe) parait trop chargé dans sa caractérisation (bégaiements, solitude, deuil) pour attirer une (réelle) sympathie. Un coup dans l'eau (rires du public). 4,5/10

[Colqhoun]

Et bon, Shyamalan qui se met lui-même dans le rôle de celui qui écrira un ouvrage qui changera le cours du monde... on a connu réalisateur plus modeste.

[Kevin95]

Ah oui, ya ça aussi (je l'ai omis par charité sans doute).

[Jeremy Fox]

Selma : Ana DuVernay - 2015

La lutte de Martin Luther King pour obtenir du président Lyndon Johnson une loi protégeant les noirs voulant voter. Le film se termine avec la marche pacifique qui part de Selma pour rejoindre Montgomery où le célèbre pasteur délivrera un discours qui aboutira à sa victoire sur le sujet.

Un biopic se déroulant sur quelques mois entre 1964 et 1965, un film d'une très grande dignité à l'image de son personnage remarquablement interprété par un David Oyelowo absolument formidable de bout en bout. Le jeune comédien anglais porte le film sur ses épaules et est merveilleusement entouré par d'autres acteurs qui méritent eux aussi tous les éloges, notamment Tom Wilkinson dans le rôle du président et Carmen Ejogo dans celui de l'épouse de King. Content aussi de retrouver l'un de mes acteurs préférés de la série The Wire, Wendell Pierce. Quelques effets un peu ratés au sein d'une mise en scène qui emporte elle aussi l'adhésion ; même les ralentis lors des brutalités policières sont très efficaces. Il s'agit évidemment avant tout d'un film d'acteur ce qui ne l'empêche pas d'être constamment intéressant et souvent émouvant. Une très jolie réussite dans le domaine du film didactique et engagé dont je m'étonne qu'elle n'ait pas eu plus d'échos.

[Helena]

modif

[Kevin95]

DOWN 'N DIRTY (Fred Williamson, 2001) Découverte

Papy Williamson entend bien surfer sur la mode vintage du cinéma badass des années 70-80 en compagnie d'autres acteurs rencontrés au Pole Emploi. Malgré toute la sympathie (immense) que suscite chacun de ces acteurs et le désir (noble) de garder vivant ce cinéma d’antan, il serait malhonnête de ne pas reconnaitre la laideur de ce téléfilm ou de ne pas préciser combien on s'emmerde ferme à son visionnage. Le métrage tire la gueule malgré deux trois clins d’œils sympa et on passe plus de temps à se remémorer les bons souvenirs des filmographies au casting qu'à regarder l'écran. Vite vu, vite pardonné. 4/10



LA CASA CON LA SCALA NEL BUIO (Lamberto Bava, 1983) Découverte

Giallo tardif qui ne bouleverse pas le genre : rythme trainant, comédiens honteux et une résolution pas piquée des hannetons (merci Hitchcock). Les athées peuvent lâcher l'affaire mais les convertis au cinéma bis italien vont prendre leur mal en patience pour savourer l'ambiance "fin de période" du genre, ses séquences de meurtres brutales (la palme à celle bourrine dans la salle de bain) ou s'amuser de la fonction du personnage principal (compositeur de musique pour thrillers) laquelle amène des mises en abyme maladroites mais funs (très influencées par le De Palma de Blow Out). Pour nostalgiques des Jeudi de l'angoisse sur M6. 7,5/10



THE FORMULA (John G. Avildsen, 1980) Révision

Thriller geo-historico-politique symptomatique des nébuleuses années Carter (entre la cuite Nixon et le cache-misère Reagan). Le récit paume volontairement le spectateur au bout de dix minutes avant que le film lui-même ne se perde dans ses fiches comme en témoigne les quelques baisses de rythme au milieu du métrage. Avildsen attend que ça passe mais dirige avec soin (comme souvent avec le bonhomme) les comédiens. Un cocktail chargé où se mêle pétrole, C.I.A. et nazis avant une scène finale cryptée mais savoureuse où Brando fait un show dans une dégaine Bernard Blier-esque du patron cynique à la cool. Solide. 8/10

[Rockatansky]

He who dares - London Falling
Première fois depuis longtemps que j'accélère un film tellement c'est mauvais, rien à sauver dans cette purge, du scénario à la mise en scène, en passant par les comédiens. The Raid meets Die Hard mais dans la poubelle.

[Père Jules]

THE FORMULA (John G. Avildsen, 1980) Révision

Thriller geo-historico-politique symptomatique des nébuleuses années Carter (entre la cuite Nixon et le cache-misère Reagan). Le récit paume volontairement le spectateur au bout de dix minutes avant que le film lui-même ne se perde dans ses fiches comme en témoigne les quelques baisses de rythme au milieu du métrage. Avildsen attend que ça passe mais dirige avec soin (comme souvent avec le bonhomme) les comédiens. Un cocktail chargé où se mêle pétrole, C.I.A. et nazis avant une scène finale cryptée mais savoureuse où Brando fait un show dans une dégaine Bernard Blier-esque du patron cynique à la cool. Solide. 8/10

Je trouve que surnote un peu le film mais effectivement c'est pas mal. Une belle ambiance notamment lors de l'enquête en Allemagne, nébuleuse à souhait.
Par contre Brando est un cabot irrécupérable

[Kevin95]

Pas contre Brando est un cabot irrécupérable

Perso je continue à bien me poiler devant sa prestation.

Il faut voir la tête de George C. Scott qui essaye d'avoir l'air digne tandis que l'ami Marlon fait à peu près TOUT pour parasiter la scène pour qu'on ne regarde que lui. Lorsque Scott téléphone pour prendre des nouvelles de son partenaire, Brando est derrière en train de se balader ou de remonter l'horloge à coté de lui. Je suis prêt à parier que c'est de la pure impro.

[Kevin95]

CINEMA PERVERSO (Oliver Schwehm, 2015) Découverte

Documentaire co-produit par Arte autour des "cinémas de gare", phénomène typiquement allemand puisque dans les grandes gares du pays se trouvait (en général) un ciné pour voyageurs entre deux trains. Derrière l'aspect improbable du sujet, se cache une ode au cinéma de genre, à la série B qui tache. Drôle et sympa, le doc ne joue pas au malin (même si certaines séries Z prêtent à sourire) et donne sacrement envie de voir le polar allemand "à l'italienne" Vendredi sanguinaire, le perché Je suis une groupie ou encore le sublime Macho Man. Seule faute, les extraits de Terrore nello spazio de Mario Bava au milieu de péloches cretino-fauchées. 8/10



ELECTROMA (Thomas Bangalter et Guy-Manuel De Homem-Christo, 2006) Découverte

Caprice égotique des Daft empilant une palanquée de références aux films "planants" des seventies (de THX 1138 à Zabriskie Point) ainsi qu'à Gerry de Gus Van Sant. Belles images, quelques fulgurances (les vues du désert, la mort d'un robot sur du Chopin) mais aussi des jolies moments d'emmerdement. C'est du Quentin Dupieux en mieux, sans ricanement ou clins d’œil lourdingues aux spectateurs. Mais la frontière entre la mise en scène et le visuel (dixit Daney) est mince et par moment, on pense à une "imagerie publicitaire". Outre leur premier degré, les Daft ont aussi l'élégance de ne pas se servir de leurs morceaux (ça évite le procès du "clip"). Péteux mais pas mal fait. 6,5/10

[Colqhoun]

CINEMA PERVERSO (Oliver Schwehm, 2015) Découverte

Documentaire co-produit par Arte autour des "cinémas de gare", phénomène typiquement allemand puisque dans les grandes gares du pays se trouvait (en général) un ciné pour voyageurs entre deux trains. Derrière l'aspect improbable du sujet, se cache une ode au cinéma de genre, à la série B qui tache. Drôle et sympa, le doc ne joue pas au malin (même si certaines séries Z prêtent à sourire) et donne sacrement envie de voir le polar allemand "à l'italienne" Vendredi sanguinaire, le perché Je suis une groupie ou encore le sublime Macho Man. Seul faute, les extraits de Terrore nello spazio de Mario Bava au milieu de péloches cretino-fauchées. 8/10

Ich ein Groupie est passé au NIFFF l'été dernier. Je crois que Johell l'a vu. Je regrette pas mal de l'avoir loupé.
Sinon, je crois pas que la place du Bava soit vraiment une faute. Ces cinémas passaient tout ce qui ne se trouvait pas dans les circuits des grands distributeurs. Il y avait forcément des pépites au milieu des kilomètres de bandes complètement foireuses. Après ce qui est intéressant c'est de voir cette course à la "shock value" des films projetés, pour attirer le chaland et assurer des entrées, avec une progression du type de films qui étaient projetés, ce qui a finalement conduit ces cinémas à ne plus rien diffuser d'autre que du porno.

[Kevin95]

Je ne pensais plus à son traitement dans le doc, balancé à l'arrache entre deux Z japonais.

[AtCloseRange]

Elle l'Adore (Jeanne Herry - 2014)
Revu avec toujours autant de plaisir ce film qui n'aura clairement pas eu l'écho qu'il méritait.
Un film à l'ancienne comme on n'en fait quasiment plus: bien campé, scénarisé et avec suffisamment de personnalité (sa façon de faire sonner certaines fins de scène est souvent savoureuse) pour espérer qu'Herry fasse une jolie carrière.
Le film réussit le parfait équilibre entre le polar et la comédie avec une Sandrine Kiberlain admirable en fan absolue mais aussi affabulatrice de premier plan. On n'avait pas eu un tel phénomène depuis Comme elle Respire.
Peut-être un poil moins séduit à la révision par le couple de policiers qui sert au final de deus ex machina un peu "facile" mais bon, je continue à être fan de Pascal Demolon.

[Kevin95]

KINJITE : FORBIDDEN SUBJECTS (J. Lee Thompson, 1989) Découverte

Tout de suite, votre deuxième film Ciné Dimanche. Fin de la période Cannon (la dernière) pour Bronson et on change pas un épique qui foire : le fonctionnaire Lee Thompson à la réal, du cul, une esthétique néo(ns)-urbaine, du cul, basse lapée + synthé pour la BO, du cul, de la violence, un génial bad guy (nobody's perfect) et du bon vieux racisme des familles (avec un peu de cul). Le programme du plaisir malsain / coupable est respecté mais trouve aussi ses limites. La thématique "pédophilie" est bien trop dangereuse pour ses bœufs de la Cannon lesquels tombent (fallait s'en douter) dans de la putasserie glauque limite-limite. Mais en se bouchant le nez ça passe. 7,5/10

[AtCloseRange]

KINJITE : FORBIDDEN SUBJECTS (J. Lee Thompson, 1989) Découverte

Tout de suite, votre deuxième film Ciné Dimanche. Fin de la période Cannon (la dernière) pour Bronson et on change pas un épique qui foire : le fonctionnaire Lee Thompson à la réal, du cul, une esthétique néo(ns)-urbaine, du cul, basse lapée + synthé pour la BO, du cul, de la violence, un génial bad guy (nobody's perfect) et du bon vieux racisme des familles (avec un peu de cul). Le programme du plaisir malsain / coupable est respecté mais trouve aussi ses limites. La thématique "pédophilie" est bien trop dangereuse pour ses bœufs de la Cannon lesquels tombent (fallait s'en douter) dans de la putasserie glauque limite-limite. Mais en se bouchant le nez ça passe. 7,5/10

J'ai voulu réessayer l'autre jour (il est sur Netflix) mais en y réfléchissant un peu, ce genre de film est indéfendable.
Quand je pense à l'avalanche de reproche qu'on fait à un film comme No Escape aujourd'hui alors que c'est Mary Poppins à côté de ce genre de film...