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Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 1 nov. 15, 19:06
par Flol
Kevin95 a écrit :Image

LE LAC DES MORTS VIVANTS (Jean Rollin, 1981) Découverte

Rollin a toujours navigué entre trois pôles : la poésie, l'ennui et le ridicule. Pour ce film-ci (ironiquement son plus célèbre) c'est le foireux qui marque le pas ce qui n’empêche pas les deux autres d'exister partiellement (moments chiants comme lors du flash-back et minuscules moments de grâce). Tout a été dit ou écrit (Nanarland entre autres) sur la bête aussi il semble inutile de surenchérir, juste rappeler le surréalisme du métrage, son ridicule bluffant ou les détails qui tuent (figurante hilare, post-synchro à l'Ouest du bon gout etc.) qui se nichent et s'enracinent dans les souvenirs pervers du cinéphile kamikaze. A ce niveau d'improbabilité, c'en est presque de l'art contemporain. 8,5/10 (Nanar)
Comme tu le dis, c'est un nanar assez fascinant dans le sens où il est capable d'enchaîner les moments de bravoure incroyables (j'adore toutes les scènes sous-marines où on te fait croire que la piscine municipale est en fait un lac) et d'autres d'une chiantitude rarement égalée (la scène d'amour la plus molle que j'ai vue de ma vie).
Mais bon...voilà quoi : cette post-synchro et le jeu complètement à côté de ses pompes de Howard Vernon sont fantastiques. Et ce PROMIZOULIIIIINNN !! FINISSONS-EN !!, qui reste encore un des mystères les plus insondables de l'histoire de la cinéphilie.


Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 2 nov. 15, 00:04
par Kevin95
Ça m'a donné envie de me pencher sur la filmo de Rollin. Je crois avoir assez d'heures de sommeil pour tenter l'expérience.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 3 nov. 15, 16:31
par Kevin95
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BRIGADE DES MŒURS (Max Pécas, 1985) Découverte

Crevé (comme les spectateurs) de ses conneries tropéziennes pouet-pouet, Max Pécas pète une durite, veut manger dans la même cantine que Belmondo, Delon ou les ricains et pond un street-polar vulgos au possible (le titre du film s’inscrit sur un travelo montrant la marchandise), trash mais sacrément fun. Joué par des recalés d'AB Productions, écrit avec tous les poncifs du genre qui ne trouveraient même pas leur place dans un HOLLYWOOD NIGHT, dialogué par un élève d'Audiard qui a séché les cours, le film est un pur délice déviant malheureusement incompris en son temps. Un film qui aligne un si grand nombre d' "enculé" et qui se termine par une grenade placée dans le slip du méchant ne peut PAS être mauvais. 8,5/10 (Nanar)

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POPEYE (Robert Altman, 1980) Découverte

Projet voué à l’échec qui plomba sérieusement la carrière de son réalisateur. On assiste pantois au fruit du conflit entre un Altman toujours aussi anti-conformiste et Disney (rien que ça) à la production, entre une mise en scène qui cherche les fissures du paquebot et un budget mastoc qui se voit (et doit se voir) à l'écran. Raté c'est entendu mais pas mauvais pour autant. Entre deux scènes tentant maladroitement de plaquer le dessin-animé en live, on trouve quelques belles inventions, une Shelley Duvall née pour le rôle d'Olive, des décors de toute beauté ou ce moment de pure grâce que constitue la chanson He Needs Me. Pour les plus patients, ça mérite le détour. 7/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 5 nov. 15, 17:57
par cinéfile
Grâce au cycle proposé par ARTE, je découvre enfin ce "jeune cinéma français" dont on parle tant.

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2 Automnes 3 Hivers (S. Betbeder, 2013)

Arman (Vincent Macaigne) vit à Paris. Il ne s’épanouit pas dans son travail et souhaite changer de vie. Pour se changer les idées, il décide de courir aux Buttes Chaumonts et y rencontre Amélie (Maud Wyler). Après qu’Arman a reçu un coup de couteau en défendant Amélie lors d'une agression, une histoire d'amour naîtra entre les deux protagonistes durant deux automnes et trois hivers.

Le dispositif peut faire un peu peur de prime abord (voix-off omniprésente, découpage en mini-chapitres façon Nouvelle Vague, format carré, image volontairement dégueu etc...) si bien que l'on a le sentiment que tout cela ferait un excellent court-métrage mais deviendra vite barbant sur un long. D'ailleurs, l'existence d'une version courte de 40min ne m'étonne pas le moins du monde.

Et bien finalement, que nenni! Le film parvient à faire exister ses personnages au delà de ce parti pris formel potentiellement écrasant et répétitif. Le ton du film oscille entre légèreté et gravité, l'histoire quitte la capitale pour s'aventurer dans les montagnes suisses, l'histoire s'étoffe : d'autres personnages entrent en scène (mention spéciale au cousin suisse suicidaire hilarant dans son monologue au comptoir d'un bar !).

Cela accouche d'un film d'auteur postmoderne avec son lot de références aussi bien cinéphiles que populaires. L'ensemble est plein de charme, drôle mais pas dupe non plus.

Et puis, discuter de La Salamandre (de Tanner) le cul dans la neige en dégustant un sandwich au fromage et ben moi je trouve ça classe :lol: .


7/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 5 nov. 15, 22:26
par Jeremy Fox
Tron (Steven Lisberger - 1982)

L'idée de départ était pour l'époque assez originale tout comme ces décors abstraits du monde virtuel au seins desquels évoluent les personnages ; seulement sur 90 minutes il n'y a en fait pas grand chose à se mettre sous la dent et, l'effet de surprise passé, c'est l'ennui qui vient nous happer jusqu'à la fin, le scénario ne s'avérant guère plus captivant que la mise en scène. Heureusement qu'il reste quelques séquences très bien faites comme les "combats à morts de squatch" sinon il y aurait longtemps que j'aurais décroché avant la fin de ce film sans vraiment de charme et qui a bien mal vieilli.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 5 nov. 15, 23:43
par Kevin95
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THE HUMAN SHIELD (Ted Post, 1991) Découverte

Film Cannon dernière période. Énième MISSING IN ACTION sorti du placard histoire de coller à l’actualité de la Guerre du Golf (pour l'occasion le méchant s'est fait la trogne de Saddam Hussein), moins droitier que les films de la Chucksploitation (les "indigènes" ont un rôle à jouer en dehors de crever sous les balles américaines) mais plus fauché (grosse promotion sur les terrains vagues et les chantiers abandonnés). Michael Dudikoff est toujours aussi inexpressif mais le vétéran Ted Post aux manettes insuffle une mise en scène plus sobre, plus tenue que les autres films de la compagnie (alors en perte de vitesse). Sympatoche. 7,5/10

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CAPE FEAR (Martin Scorsese, 1991) Révision

Dès le monstrueux générique des époux Bass, on a vite compris que le film de 1962 - aussi sympathique soit-il - va devoir tenir la porte à un Scorsese qui s'éclate comme un gamin. Le maestro produit une mise en scène délirante, laisse l'Hammerien Freddie Francis faire une photo diablement baroque, hommage à mort Hitchcock là où Thomson le piquait en douce, presse la sacro-sainte famille américaine pour en extraire les faiblesses, les lâchetés et laisse son frangin Robert De Niro faire un numéro de cabot délicieusement jouissif. Quand le remake prend tout son sens. 9,5/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 6 nov. 15, 19:35
par nobody smith
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Petite séance hommage pour la scénariste Melissa Mathison, auteur de cet Indien Du Placard qui m’intriguait depuis sa sortie. Au final, j’en retiens surtout une sinistre démonstration. Celle de voir ce qui passe lorsqu’on file un scénario du type d’E.T. à des personnes qui ne sont pas Steven Spielberg ou John Williams. L’Indien Du Placard se montre effectivement un objet inoffensif et plombé par son trop-plein de bons sentiments. Pour autant, la faute n’est pas particulièrement imputable au script de Mathison. Le traitement du concept m’est apparu en premier lieu assez intéressant. Plutôt que simplement donner vie à des jouets, le placard fonctionne comme une passerelle entre les époques. Si le concept est très bancal (les versions animés de Dark Vador et Robocop sont censés venir d’où ?), le film arrive à détourner l’attention dessus par l’amusement (dans quel autre film peut-on voir Vador combattre un T-rex ?) ou des choses un peu plus profondes (l’histoire ne rechigne pas à avoir des valeurs éducatives). D’ailleurs, Mathison n’hésite pas à ménager des moments un peu plus complexes que la norme (le rapport divin entre l’enfant et l’indien au départ, le meurtre du cow-boy). Alors, où ça coince ? Et bien, la forme est juste démissionnaire. Techniquement c’est très propre et les effets spéciaux ont vieilli mais tiennent encore bien le coup. Toutefois, l’ensemble est terriblement fade et plate. La mise en scène de Frank Oz n’a aucune nuance, filmant sans la moindre invention chaque situation. Malgré le potentiel de chacune (rien que les jeux d’échelle offrent de formidables possibilités), le réalisateur n’arrive à aucun moment à émerveiller, fasciner, inquiéter ou surprendre. Parfois, il y a des images qui font mouche comme les ombres de l’indien et de son cheval projetés par un feu de camp sur les murs de la chambre. Des instants trop rares au sein d’un plat fort aseptisé. La musique de Randy Edelman et le jeu catastrophique du gamin (le plan final est très douloureux) achèvent le tableau.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 7 nov. 15, 16:47
par Kevin95
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URBAN JUSTICE (Don E. FauntLeRoy, 2007) Découverte

Artistiquement c'est à peine regardable, cela va sans dire : image immonde, scénario trouvé dans le métro ou course-poursuite en bagnole qui nie l'apport de près de quarante ans de cinéma d'action. Mais le parfum du street-polar, de la violence gratuite, des punch-lines de récré du temps où Steven Seagal rentrait dans les portes devraient titiller la corde nostalgique des fans honteux de Marked for Death et autre The Glimmer Man. Tandis que Steven est filmé dans un quasi noir complet (par solidarité on ne dira pas pourquoi), Eddie Griffin fait un numéro sous coke à faire passer Tony Motana pour un personnage bressionien. Pour public averti. 6,5/10

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 8 nov. 15, 01:53
par Colqhoun
Cub | Jonas Govaerts

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Bon, clairement, le film est pas vraiment à la hauteur des attentes que j'avais. Mais ce n'est pas raté pour autant. Le réal veut faire son slasher maison, avec un tueur local un peu inattendu et des petits scouts qui se font défoncer. Alors dans les grandes lignes c'est très soigné. Le réal et son équipe ont fait un très beau travail visuel, qui met bien en valeur le décor forestier. Et la musique de Steve Moore est superbe (même si à peine mal utilisée par moments je trouve... mixage un peu faiblard). Et surtout, le film est sérieux, premier degré, mais pas trop pesant. Et le réal ne se repose pas sur des excès de violence ou ce genre de facilités actuelles pour te montrer à quel point la menace est sérieuse. J'ai aussi été pas mal bluffé par le boulot effectué avec les gamins.

Mais, pour un "simple" slasher, j'ai eu un peu le sentiment qu'il voulait balancer trop de trucs à la fois, avec d'un côté l'un des scouts qui est mis en avant et qui devient assez vite le personnage central, avec un passé mystérieux. Et de l'autre une sorte de background un peu mal foutu pour le tueur. Et il essaie de lier ces deux choses, ces deux personnages. Et en même temps il rajoute des trucs qui se passent dans la forêt à base de pièges façon Home Alone. Tout n'est pas du meilleur goût et ça à un peu tendance à casser le rythme et à rendre le déroulement de l'histoire un peu confus.

Ce qui fait que si j'ai été conquis par le travail technique, la musique, le jeu des enfants, j'ai un peu décroché dans tout ce qui touche à son histoire bordélique. C'est meilleur que beaucoup de choses actuelles (dans le ciné de genre), mais ça aurait mérité un travail d'écriture un peu plus solide et consistant.

Ah et sinon, je déconseille ce film aux amis des chiens et aux scouts.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 8 nov. 15, 13:15
par Duke Red
The Lobster, de Yórgos Lánthimos

(Parce que "Le Homard", ça aurait fait trop franchouillard, probablement :roll: )

Dans un futur proche, toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, elle sera transformée en l'animal de son choix. Lorsque sa femme le quitte pour un autre, David (Colin Farrell) rejoint cet établissement accompagné de son frère, qui a été métamorphosé en chien deux ans plus tôt…

La première partie à l'hôtel, où l'on découvre progressivement les règles de cet univers, est une franche réussite : humour à froid, atmosphère étrange et inquiétante, seconds rôles savoureux (Olivia Colman, Angeliki Papoulia). Pour peu qu'on soit réceptif à ce type de comique absurde, c'est vraiment drôle, et la critique en creux des injonctions publicitaires au bonheur et de la vie conjugale fait mouche.

Ça s'essouffle malheureusement lorsque Colin Farrell s'échappe de l'hôtel pour rejoindre le groupe de célibataires qui vit caché dans la forêt, malgré la présence de Rachel Weisz (mal fagotée et sans maquillage, elle reste sublime :oops: ) et quelques passages très amusants (la danse en solo sur musique électro :mrgreen: ). Le récit traîne en longueur, l'interprétation désincarnée finit par peser et on se dirige assez laborieusement vers une conclusion ouverte qui fait un peu trop "auteur". Yórgos Lánthimos est un réalisateur très doué sur le plan formel, mais on sent qu'il n'a pas réussi à exploiter totalement son concept. En sortant du cinéma, je me suis fait la même réflexion que le pote avec qui j'étais : j'ai eu l'impression que le film faisait 2h30, pas 2h...

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 10 nov. 15, 09:33
par Kiké
Mountains May Depart - Jia Zhang Ke

25 ans, trois générations, plusieurs familles, plusieurs mondes, la Chine, l’Australie : tout cela est au programme de ce film ambitieux et déroutant, qui intéressera sûrement mais perdra en route pas mal de monde, comme ce fut mon cas quelque fois.

A travers ces trois segments, le cinéaste Jia Zhang-Ke observe le temps qui passe sur son pays et ses habitants et témoigne des nombreux bouleversements de son identité : la montée du capitalisme et du dieu Dollar (baptisant même le fils d’un moderne Harpagon), l’oubli de cultures ancestrales, la perte de la langue et des relations familiales. On comprend vite le message, mais je me suis néanmoins fort ému pour ces personnages et leurs liens devenant de plus en plus fragiles. Il y a un beau travail sur le temps, la mémoire, l’oubli, l’anticipation, le ressouvenir.

De façon discrète, le réalisateur aligne aussi de nombreuses belles images, n’ayant pas peur du lyrisme parfois inattendu. J’aime bien également son utilisation de la musique et de la danse, esthétiquement et narrativement.

Les personnages sont touchants, même si les nombreux hors-champs du scénario peuvent parfois prêter à confusion. On perd parfois des personnages en route, ou on ne comprend pas ce que viennent faire d’autres dans l’histoire. Mais certains non-dits sont également très justes.

Dans l’ensemble, cela reste une vision très touchante du temps qui change et reste en même temps, dans la vie d’hommes et de femmes, de parents et d’enfants, et dans la vie d’un pays.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 10 nov. 15, 21:25
par Jeremy Fox
Phoenix : Christian Petzold 2015

Non seulement je n'ai à aucun moment été captivé par l'histoire qui nous était raconté mais en plus je ne l'ai jamais trouvé crédible une seule seconde, ce qui n'aide évidemment pas à accrocher à un film dont j'ai également trouvé la mise en scène totalement lisse et sans passion. Pas même convaincu par l'interprétation d'ailleurs. Reste une belle photographie et un thème néanmoins intéressant mais qui n'ont pas réussi à me tenir éveillé. Très grosse déception.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 10 nov. 15, 22:45
par Karras
Jeremy Fox a écrit :Phoenix : Christian Petzold 2015

Non seulement je n'ai à aucun moment été captivé par l'histoire qui nous était raconté mais en plus je ne l'ai jamais trouvé crédible une seule seconde, ce qui n'aide évidemment pas à accrocher à un film dont j'ai également trouvé la mise en scène totalement lisse et sans passion. Pas même convaincu par l'interprétation d'ailleurs. Reste une belle photographie et un thème néanmoins intéressant mais qui n'ont pas réussi à me tenir éveillé. Très grosse déception.
C'est vrai que la mise en scène est plutôt austère mais je trouve quand même qu'il y a une sorte de suspens hitchcockien qui ressort et pourrait faire penser de loin à Vertigo. Je n'ose te conseiller le Barbara du même réalisateur, tout aussi exigeant dans son minimalisme, mais dont l’interprétation m'avait convaincu.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 12 nov. 15, 18:50
par Kiké
The songs my brother taught me (Chloé Zaho)

Les indiens au cinéma, ça se résumait pour moi aux westerns et aux films sur la découverte du Nouveau Monde ; voici enfin l'heure où je découvre un film qui parle d'eux aujourd'hui. Et l'aspect documentaire est ici très important ; ça fait toujours plaisir d'apprendre sur des communautés dont on ne parle pas habituellement (à ma connaissance) dans le cinéma américain.

Au-delà de cette plongée dans le quotidien d'une réserve du Dakota du sud, on pourra trouver quelques questionnements universels, notamment le thème du départ, dépeint de manière particulièrement touchante, même si ça ne révolutionne pas la thématique : Los Angeles ou les badlands, ma copine ou ma petite soeur, la modernité ou les traditions, l'inconnu ou la sécurité? Bref, Should I stay or should I go? Il n'y aura pas de réponses, mais des incarnations de ces questions dans des personnages touchants, chacun apportant sa note à la partition.

La cinéaste choisit une structure fragmentée, construisant son atmosphère avec un ensemble d'échantillons, d'instantanés de vies familiales, amoureuses, de nature (sous influence malickienne), de violence, de musique. L'émotion est bien là, grâce à l'écriture des personnages et à l'interprétation (mention spéciale à la petite soeur pleine de vie), mais la forme prend parfois le pas sur la narration, et on perd un peu certains personnages en cours de route.

Au final, la chanson est très plaisante, et j'espère que Chloé Zaho m'en apprendra bien d'autres.

Re: Notez les films d'aujourd'hui

Publié : 12 nov. 15, 22:18
par Jeremy Fox
La Maison au toit rouge (Chiisai o-uchi) : Yoji Yamada - 2015

Les obsèques d'une vieille célibataire dans le Japon d'aujourd'hui. En débarrassant sa maison, son petit neveu trouve l'autobiographie qu'elle avait écrite avec son aide ces années précédentes. Ses souvenirs remontent à 1937, année où elle entre comme bonne dans une famille bourgeoise de Tokyo ; elle assistera à l'adultère de sa patronne avec un jeune homme dont elle aussi est tombée amoureuse.

Drame minimaliste d'une immense délicatesse qui nous permet tout en ne bougeant quasiment pas de cette maison au toit rouge d'assister en filigrane et en arrière fond à l'histoire du Japon de la guerre sino-japonaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le film prend son temps pour s'installer, ne nous captive pas d'emblée, nous ennuierait presque même au début, mais finit par nous toucher par petites touches pour finalement nous émouvoir aux larmes grâce aussi à la petite musique de Jo Hisaishi qui, pour son thème principal, opère une légère variation sur l'une de ses plus belles mélodies de Chihiro. L'interprétation est également de haut niveau avec surtout la magnifique Takako Matsu, l'épouse adultère. Il faut se laisser prendre par la main et même si au début on est un peu dubitatif, la mélancolie poignante de cette histoire finit par vous cueillir à votre tour. Pas une grande mise en scène, pas du niveau d'un Kore-Eda, mais un très beau film !