Dvdclassik : cinéma et DVD

"J’en finis par me demander si mon cinéma n’est pas mauvais"
Cqfd.

Dunn a écrit : ↑6 juil. 23, 14:42 "J’en finis par me demander si mon cinéma n’est pas mauvais"
Cqfd.

Ca ne m’étonne pas.
Perso j'adore son cinéma.

Eh ben, il avait 19 piges quand il a fait J'ai tué ma mère ?

Il m'énerve autant qu'il m'impressionne, mais il a fait avancer le cinéma, surtout dans le cinéma Queer. Mommy m'a à partir de là grandement énervé, mais j'avais toujours un intérêt à regarder ses tics de cinéaste. Alors peux-être qu'il était assez hautain sur ses ambitions, mais son honnêteté le mène à être un grand cinéaste.

Alors oui, sa notoriété à fait effacer l'écosystème du cinéma Québecois (frustrant de voir que Stephane Lafleur ne soit pas connu du grand public) mais ça, c'est pas lui qui en est la cause.

LeRationaliste a écrit : ↑6 juil. 23, 13:30Sa phrase sur la qualité de son propre cinéma est glaçante.

"J'en viens à me demander si mon cinéma est mauvais, et je sais qu'il ne l'est pas".
Effectivement.

J'aimerais bien me moquer moi aussi, mais il me fait surtout un peu de peine. C'est un mec qu'on a senti dès le départ comme étant extrêmement à fleur de peau. Mais voilà ce qui arrive quand on a beaucoup de succès (et de talent ?) très tôt : on monte vite, mais la chute en est d'autant plus dure.
On le sent très émotif, à l'image de son cinéma (que j'apprécie plus ou moins...surtout "moins" que "plus" sur ses derniers films, d'ailleurs) qui en fait par moments des tonnes ; mais là, le type fait clairement une dépression, et c'est le genre de trucs qui me donnent tout sauf envie de me marrer. Quoique l'on puisse penser de son œuvre.

De façon très premier degré : je ne sais pas s'il fait une dépression ou s'il ne se prend juste vraiment pas pour de la merde.

tenia a écrit : ↑6 juil. 23, 16:46 De façon très premier degré : je ne sais pas s'il fait une dépression ou s'il ne se prend juste vraiment pas pour de la merde.

L'un n'exclut pas l'autre et au fond c'est pas le sujet.
Par contre tu sens qu'il est pas fait pour ce métier au sens """""professionel"""" du terme : faire des compromis à tout va, la pression d'un studio, les ego des acteurs à gérer... malheureusement ça compte.

Au moment de la diffusion de La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, il annonçait se mettre en retrait du cinéma pour se consacrer aux séries. Il avait plus ou moins fait le tour du cinéma, l'inspiration n'était plus au top, le format série lui offrait davantage de perspectives pour s'exprimer.
Sauf que si j'en crois cet article de RTL, Monsieur est "déçu" parce que sa série n'a pas fait un carton :
Composée de cinq épisodes, elle n'a pas trouvé le succès espéré par le jeune cinéaste, puisque les droits de diffusion n'ont été achetés qu'en France, au Canada, au Japon et en Espagne. "Pourquoi personne d’autre ne l’a achetée ?" s'interroge-t-il. "Je n’ai rien gagné avec la série", regrette le cinéaste. "J’ai investi mon salaire dans la production et mon père a dû me prêter de l’argent".

C'est bien joli de dire qu'il s'investit trop ("j’y mets trop de passion pour en retirer autant de déception"), qu'il n'est pas fait pour ce milieu. Mais dépression ou pas, il a aussi un sacré ego, nourri par l'accueil qu'il a reçu dans la presse et les festivals depuis ses débuts. Sans revenir à Cannes qui trouve judicieux de lui coller un prix avec Godard, même l'article de RTL le présente comme le prodige du cinéma, ça n'aide pas à redescendre sur Terre.

Pas du tout amateur de son cinéma, bardé d'a priori à son égard, j'ai été assez surpris de ne pas le trouver horripilant en acteur dans les Illusions Perdues de Giannoli. Tellement pas mauvais qu'il y était même bon, en fait. Au pire, s'il renonce également à sa carrière de comédien, il pourra toujours retourner faire le prof pour la Star Académie (professeur d'identité artistique pour être précis).

Flol a écrit : ↑6 juil. 23, 15:55
On le sent très émotif, à l'image de son cinéma (que j'apprécie plus ou moins...surtout "moins" que "plus" sur ses derniers films, d'ailleurs) qui en fait par moments des tonnes

Voilà, j'aimais bien ses premiers films, puis j'ai laissé tombé, ca devenait too much.
Je n'ai pas lu pourquoi il arrête, mais ca ne veut pas dire qu'il ne revienne pas au cinéma plus tard, faudrait que je me penche un peu sur ses dernières œuvres
Rien vu depuis Juste la fin du monde.

La retraite à 34 ans.
https://www.lefigaro.fr/cinema/xavier-d ... BOJ3voVqup

Certains sont marrants, quand même. Mettez-vous un peu à sa place (j'en reviens pas : c'est moi qui prends le rôle de défenseur de Xavier Dolan ) : le mec s'investit à fond dans un projet, ça lui prend des années, il y met son argent (et celui de son père), ses tripes, tout ce qu'on veut...et au final, il réalise que c'est un échec et que personne n'a eu envie de voir son boulot. Forcément, il est déçu et a envie de tout envoyer chier.
Alors je ne sais pas vous, mais moi à sa place, j'aurais probablement réagi exactement de la même façon que lui. Oui il a sans doute un égo surdimensionné (et pour réussir dans ce milieu, c'est un petit peu une condition sine qua non, en fait), mais qui ici ne réagirait pas comme lui après avoir bossé comme un con sur un truc qui n'a finalement intéressé personne ?
Certains ont vraiment le jugement un peu facile, par ici. Un peu plus et on se croirait sur Twitter.

WORD!

Elle est passé/dispo quelque part sa série ?

Supfiction a écrit : ↑7 juil. 23, 16:57 Elle est passé/dispo quelque part sa série ?

Mycanal non ? (pas vu, évidemment)

Je pense que des exemples de réalisateurs qui, comme lui, se sont investis corps et âme pour ne récolter au final que l'indifférence du public, on pourrait en remplir des pages et des pages sur toute l'histoire du cinéma.
Pas sûr que beaucoup aient fait part de leur amertume dans la presse en annonçant à corps et à cri que puisque c'est comme ça, j'arrête, nah.
Alors oui, on peut dire que c'est une personnalité à fleur de peau, qu'il est fragile, hyper-émotif, etc. Ce n'est pas le premier, ni le dernier. A 30 ans, le mec a déjà récolté un Grand Prix et un Prix du Jury à Cannes. Il a obtenu le succès, le consécration, le prestige. Forcément, quand on connaît ensuite un gros échec, ça peu faire mal. Mais beaucoup d'autres que lui auraient d'aussi bonnes raisons de se plaindre - ils ne médiatisent et ne dramatisent pas ainsi leurs états d'âme.
Après, remonter la pente et digérer sa frustration, c'est tout le mal que je lui souhaite.