Tu sens que SK doit composer avec les passages obligés du grand film de studio hollywoodien, comme l'abondance de fric à l'écran ou la narration de l'histoire d'amour et son traitement au 1er degré. Ce qui est inhabituel chez lui...Demi-Lune a écrit :C'est incontestablement un très grand film, mais de là à dire qu'il s'agit du meilleur qu'ait fait Stanley Kubrick... C'est une oeuvre qu'il n'a pas choisie (il remplace au pied levé Anthony Mann avec l'appui de Kirk Douglas), et où il est somme toute difficile (mais pas impossible) de retrouver les thématiques habituelles du cinéaste. Evidemment, cela reste cent coudées au-dessus des peplums de la même époque (pour moi Spartacus enterre sans problème Ben-Hur, qui demeure pourtant une belle et grande oeuvre), mais c'est quand même un film assez particulier dans son imposante filmographie. Ce n'est pas que ce soit du travail impersonnel : le "style" Kubrick est bien là, que cela soit dans les cadrages impressionnants ou dans le soin maniaque apporté à la lumière, aux décors, aux dialogues ; mais il y a dans Spartacus une dimension "hollywoodienne" (au sens : grand spectacle avec de nobles sentiments s'inscrivant dans un genre bien codifié et populaire), qui me paraît détonner au mileu d'une oeuvre kubrickienne généralement difficile d'accès et sans concession.Ratatouille a écrit :Spartacus est l'un des plus grands films que j'ai vus de ma vie, le meilleur de son auteur.
A l'exception de Eyes Wide Shut, tous mes films préférés de Kubrick sont ceux de sa 1e période, que je considère comme la plus sensible. Quelle décennie avec Lolita, Folamour et 2001 ! J'aime le Kubrick poétique, farceur, humaniste, satirique.... Après, j'ai l'impression que SK croit en son propre mythe et se désintéresse petit à petit de ses personnages et suit une quête de la perfection, dans le rythme, les cadrages, l'organisation des idées... au détriment des enjeux dramatiques, au point de transformer ses films en de beaux objets théoriques.