Re: Commentaires à propos de votre film du mois
Publié : 3 nov. 13, 15:15
par Miss Nobody
Un tout petit Mois d'Octobre mais un grand coup de coeur sur la première marche du podium.
Haute Pègre / Trouble in Paradise va certainement s'inviter dans mon Top 100, 20 voire 10 pour cette année.

Le top 5 habituel (qui fait un peu triste mine avec seulement 7 films découverts dans le mois):
1/ Haute pègre (Lubitsch)

2/ All I desire (Sirk)

3/ Boogie Nights (Anderson)

4/ La ballade de l'impossible (Hung)

5/ Cette sacrée vérité (McCarey)
Le récap du mois
Haute Pègre / Trouble in Paradise va certainement s'inviter dans mon Top 100, 20 voire 10 pour cette année.


Le top 5 habituel (qui fait un peu triste mine avec seulement 7 films découverts dans le mois):

1/ Haute pègre (Lubitsch)

2/ All I desire (Sirk)

3/ Boogie Nights (Anderson)

4/ La ballade de l'impossible (Hung)

5/ Cette sacrée vérité (McCarey)
Le récap du mois
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- ► Films vus
* Cette sacrée vérité (McCarey) ●●●○○
Toutes les screwballs ne sont pas faites pour moi, tous les classiques de la comédie américaine non plus. "Cette sacrée vérité", dont je ne peux nier les indéniables atouts ou qualités, en est une preuve supplémentaire. Malgré un couple vedette charmant (Irene Dunne est vraiment délicieuse), des dialogues plaisants et des situations qui ne manquent pas de cocasserie, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de subtilité et je fus rarement mouchée. Il faut dire que l''intrigue amoureuse/maritale m'a semblé un peu faiblarde pour y broder un vaudeville entier et toute la dernière partie (moins les retrouvailles finales, qui sont tout de même fort sympathiques) s'en trouve empesée. J'arrête là les réprimandes... car si je n'y ai pas vu un chef d'oeuvre, le film reste très appréciable.
* La ballade de l'impossible (Hung) ●●●○○
C'est un film qui aurait pu me séduire tout à fait, parce qu'il est beau, parce qu'il est doux, parce qu'il traite de jolies choses et de bien belle manière, mais qui m'a déçu par plusieurs aspects alors même que je me laissais happer dans ses filets, dans son ambiance, et par quelques moments d'émotion pure. Sûrement un peu trop gratuit dans certains de ses effets, sûrement un poil trop torturé et tortueux dans son intrigue, sûrement un peu trop long, un peu trop langoureux, un peu trop douloureux, sûrement peuplé d'un peu trop de gens malheureux, abîmés, tourmentés... Sûrement un film qui aurait pu me séduire tout à fait, oui... s'il avait pu ressembler à 30 ou 40 minutes de son entier, à ses plans superbes de nature et d'étreintes, d'émotion à fleur de peau, de combat contre ou pour la vie. Un beau voyage, et pourtant un rendez-vous manqué.
* All I desire (Sirk) ●●●●○
Les personnages, d'une scène à l'autre, d'une pièce à l'autre, de bras à d'autres, et la caméra avec eux, tout se meut élégamment dans ce beau mélo, très court, parfaitement équilibré, où Barbara Stanwyck irradie d'une classe sans âge. L'intrigue est simple, les ingrédients bien connus, mais (Sirk le miraculeux est en action et) tout reste toujours sobre et subtil, rien ne paraît jamais désuet. Sans doute car le cinéaste se refuse à attribuer des rôles bien définis, en détricotant très vite les préjugés, les apparences, les personnalités, en retournant les égoïsmes et ravivant les vieilles amours. En 80 minutes à peine, c'est une fort belle leçon de vie... et de cinéma.
* Station Terminus (De Sica) ●●○○○
Ce très court film, mi exercice de style personnel, mi oeuvre de commande charcutée, est un objet bizzaroïde, glauque comme un quai de gare et chancelant comme son héroïne. De Sica, Selznick, Jones, Clift, Capote : l'affiche était belle mais en un temps très/trop raccourci, avec des dialogues qui sonnent creux, et des interprètes finalement peu convaincants, jamais l'émotion ne prend... malgré (ou serait-ce à cause?) de ses violons.
* Haute pègre (Lubistch) ●●●●● ♡ FILM DU MOIS ♡
Quel bonheur de réaliser un soir comme un autre qu'on est encore bien loin d'avoir fait le tour des chefs d'oeuvres du cinéma, et de se laisser surprendre ainsi, illuminer, par un énième bijou de l'orfèvre Lubistch. Ce fut une formidable découverte. Emportée dès les premières minutes, j'ai été dans un état de jubilation permanent jusqu'aux toutes dernières secondes. Tout de ce film m'est apparu en tout point exemplaire, le scénario (réglé au millimètre), la mise en scène (virevoltante, pleine de clins d'oeil et de contrepoints savoureux), le montage (hyper dynamique), les acteurs (des seconds rôles aux petits oignons, des vedettes délicieuses, une Miriam Hopkins irrésistible). Il n'y a définitivement rien à jeter dans cette comédie virtuose, tout en subtilité, raffinement, et adorable grivoiserie. Un ravissement pour le moral.
* Boogie Nights (Anderson) ●●●○○
Un film jeune, ambitieux, virtuose sur la forme, un peu vain sur le fond, qui se perd un peu en multipliant les personnages secondaires. Plutôt qu'un film chorale, c'est une vraie boule à facettes. Deux vrais griefs: 1/ on reste toujours en surface des différentes histoires primaires et secondaires, et on n'a rarement l'occasion de se sentir impliqué; 2/ la construction en Rise & Fall avec un pivot à mi parcours, qui apparaît un peu systématique et manque d'originalité, voire qui s'égare totalement dans un épilogue "rédemption" lourd. "Boogie Nights" n'est donc pas le chef d'oeuvre annoncé, mais ça reste punchy, sympathique, et traite de l'industrie pornographique avec un regard mi-détaché mi-nostalgique plutôt pertinent.
* Le Dossier 51 (Deville) ●●●○○
La forme (la caméra subjective, l'austérité, l'épluchage rigoureux de photos, d'archives, puis de témoignages) est remarquable. Le fond n'est malheureusement pas à la hauteur : la quête n'est pas très exaltante, on en comprend moyennement les enjeux, et le dossier 51 renferme une histoire d'homosexualité refoulée un brin poussièreuse... Le tout est un peu trop long. Mais cela reste un exercice de style réussi.