Yannick : 6.5/10 (idéalement, je lui aurais mis un 6.75 mais on ne peut pas)
Un Dupieux assez désarçonnant car très différent de ses habituels délires non-sensiques (qui, quelque part, m'ont peut-être manqué). Premier contact en salle avec Raphaël Quenard pour l'occasion (j'avais pu voir le "phénomène" en promo pour Chien de la casse avec son confrère Anthony Bajon) qui avec son phrasé et son accent de je-ne-sais-où est, je rejoins ce qui a été dit, vraiment excellentissime. En face, si on met de côté Pio Marmaï, un peu mieux loti niveau texte, ses camarades de jeu ont quand même assez peu de matière, ce que je trouve un poil dommage soit dit en passant (surtout concernant Blanche Gardin). Autre grande première, il me semble qu'en terme de structure le film se tient davantage sans doute de part sa trame, plus classique, et ne se termine pas comme souvent un peu trop abruptement pour laisser en bouche comme un (petit) goût de frustration. Là, pour une fois on a en effet droit à un final dans lequel une jolie pointe d'émotion vient affleurer (je retiendrai l'image d'un Yannick les yeux à demi embués de larmes... et je n'en dirais pas plus pour ne rien divulgâcher) et c'est probablement à cause de ce dénouement que l'à nouveau pas très long-métrage de Dupieux s'en sort mieux côté note que Fumer fait tousser et Incroyable mais vrai (je ne sais pas si c'est la même chose pour d'autres ici mais j'ai toujours du mal à évaluer les films du réal', du coup ils se situent pratiquement toujours dans la même fourchette entre un timide 6 et un 7 plus enthousiaste).
Meet Me in the Bathroom de Will Lovelace, Dylan Southern, Andrew Cross, Vivienne Perry et Sam Rice-Edwards 5/10 Maaveeran de Madonne Ashwin 5/10 Past Lives - Nos vies d’avant de Celine Song 5/10
Dans le jeu du regard et de son détournement, le nouveau film du duo fonctionne sur une méthode de travail qui fait grandeur au documentaire et en opérant dans la mise en scène de la fiction : soit un personnage de fantasme, qu'on met facilement dans la catégorie bimbo sans âme, Barbie de l'Italie (le début est une belle intronisation en cela, ou Vera essaie de trouver sa place tout en étant inconnue de celle-ci), ou on comprend lors d'un casting raté car hors-sujet (elle va caster sur un film historique et forcement pour le cinéaste, elle fait tache) qu'elle est la fille de Giulano Gemma, l'acteur fétiche des cinémas de quartier, et qui a joué dans des Peplum mais aussi dans les Westerns transalpin.
Pas simple d'être la fille de, et Vera, on le comprend bien dans la discussion avec un tenant de bar, que l’obsession de beauté était une tare familiale. Ayant un chauffeur privé, ce dernier va commettre une faute sur la route d'un quartier, en rentrant en collision sur un scooter avec père et enfant dessus.
Idée de la fiction qui va mettre en perspective une entraide entre Vera & le garçon comme un conte naturaliste des quartiers, ou le souvenir d'une Anna Magnani est perçu comme un parallèle à Mamma Roma (Pasolini). Le virilisme des hommes aura toujours un attrait ici pour donner ce curieux curseur vers son père, et même si parfois il y a un peu de longueur, il y a une vie, une volonté de ne pas s'effacer comme la nunuche "fille de", et la baguette magique du duo fonctionne vraiment (la scène de retrouvaille des photos de famille dans un garage, avec la sœur de Vera est très belle sur ce point-là).
La photographie de la lumière éclatante du sud de l'Italie est magnifique, genre d'éclatement du naturaliste pour donc un film que je vous conseille vivement.
Ouh la bonne surprise que voilà. Pourtant, ça multiplie pas mal les clichés et les choses attendues pendant sa première demi-heure : on est pendant Halloween, avec des parents et dans une maison beaucoup trop creepy pour être honnêtes (notamment le daron, joué par Antony Starr, qui risque d'être désormais abonné aux rôles de mecs inquiétants), et on nous refait le coup classique de la personne qui vit cachée dans les murs.
Je m'attendais donc à de l'horreur lambda, comme réalisée par un algorithme (un peu ce que j'avais ressenti devant un truc comme The Cellar l'an dernier), c'est-à-dire lisse, fade et tout sauf angoissante.
Eh bien quel plaisir que de se retrouver face à un film qui semble abattre toutes ses cartes au bout de 40 minutes, pour mieux embrayer par la suite sur un enchaînement de moments de bravoure faisant la part belle à une créature extrêmement bien traitée et présentée (malgré un design là aussi très attendu, à base de démarche d'araignée et de longs cheveux sales devant le visage), et dont la voix est particulièrement flippante - j'y vois forcément un hommage à l'incroyable perf de Mercedes McCambridge pour L'Exorciste de Friedkin.
Samuel Bodin (dont j'avais préféré éviter la série Marianne sur Netflix) m'a plus d'une fois surpris, avec une mise en scène à la caméra hyper mobile et jouant avec habileté sur les contrastes et les ombres d'une maison que l'on ne quittera presque jamais de tout le film. En résulte une impression de claustrophobie prégnant, et surtout une noirceur inéluctable que confirme la toute fin, particulièrement pessimiste en insistant bien comme il faut sur l'aspect traumatique et l'état lamentable dans lequel le petit gosse va se retrouver, après avoir vécu une telle expérience.
Mine de rien, c'est quelque chose que l'on voit trop rarement dans ce type de productions. Et la preuve que ce Cobweb mérite mieux que l'oubli dans lequel il risque malheureusement de tomber...
Ouh la bonne surprise que voilà. Pourtant, ça multiplie pas mal les clichés et les choses attendues pendant sa première demi-heure : on est pendant Halloween, avec des parents et dans une maison beaucoup trop creepy pour être honnêtes (notamment le daron, joué par Antony Starr, qui risque d'être désormais abonné aux rôles de mecs inquiétants), et on nous refait le coup classique de la personne qui vit cachée dans les murs.
Je m'attendais donc à de l'horreur lambda, comme réalisée par un algorithme (un peu ce que j'avais ressenti devant un truc comme The Cellar l'an dernier), c'est-à-dire lisse, fade et tout sauf angoissante.
Eh bien quel plaisir que de se retrouver face à un film qui semble abattre toutes ses cartes au bout de 40 minutes, pour mieux embrayer par la suite sur un enchaînement de moments de bravoure faisant la part belle à une créature extrêmement bien traitée et présentée (malgré un design là aussi très attendu, à base de démarche d'araignée et de longs cheveux sales devant le visage), et dont la voix est particulièrement flippante - j'y vois forcément un hommage à l'incroyable perf de Mercedes McCambridge pour L'Exorciste de Friedkin.
Samuel Bodin (dont j'avais préféré éviter la série Marianne sur Netflix) m'a plus d'une fois surpris, avec une mise en scène à la caméra hyper mobile et jouant avec habileté sur les contrastes et les ombres d'une maison que l'on ne quittera presque jamais de tout le film. En résulte une impression de claustrophobie prégnant, et surtout une noirceur inéluctable que confirme la toute fin, particulièrement pessimiste en insistant bien comme il faut sur l'aspect traumatique et l'état lamentable dans lequel le petit gosse va se retrouver, après avoir vécu une telle expérience.
Mine de rien, c'est quelque chose que l'on voit trop rarement dans ce type de productions. Et la preuve que ce Cobweb mérite mieux que l'oubli dans lequel il risque malheureusement de tomber...
Au vu du pitch et de l'affiche, je me suis justement dit "allez, encore un énième film de maison hantée par une vilaine créature !" et me suis donc totalement désintéressé du truc. Du coup, j'essaierai d'y jeter un oeil (j'ignorais au passage que c'était un frenchie à la barre).
Ouh la bonne surprise que voilà. Pourtant, ça multiplie pas mal les clichés et les choses attendues pendant sa première demi-heure : on est pendant Halloween, avec des parents et dans une maison beaucoup trop creepy pour être honnêtes (notamment le daron, joué par Antony Starr, qui risque d'être désormais abonné aux rôles de mecs inquiétants), et on nous refait le coup classique de la personne qui vit cachée dans les murs.
Je m'attendais donc à de l'horreur lambda, comme réalisée par un algorithme (un peu ce que j'avais ressenti devant un truc comme The Cellar l'an dernier), c'est-à-dire lisse, fade et tout sauf angoissante.
Eh bien quel plaisir que de se retrouver face à un film qui semble abattre toutes ses cartes au bout de 40 minutes, pour mieux embrayer par la suite sur un enchaînement de moments de bravoure faisant la part belle à une créature extrêmement bien traitée et présentée (malgré un design là aussi très attendu, à base de démarche d'araignée et de longs cheveux sales devant le visage), et dont la voix est particulièrement flippante - j'y vois forcément un hommage à l'incroyable perf de Mercedes McCambridge pour L'Exorciste de Friedkin.
Samuel Bodin (dont j'avais préféré éviter la série Marianne sur Netflix) m'a plus d'une fois surpris, avec une mise en scène à la caméra hyper mobile et jouant avec habileté sur les contrastes et les ombres d'une maison que l'on ne quittera presque jamais de tout le film. En résulte une impression de claustrophobie prégnant, et surtout une noirceur inéluctable que confirme la toute fin, particulièrement pessimiste en insistant bien comme il faut sur l'aspect traumatique et l'état lamentable dans lequel le petit gosse va se retrouver, après avoir vécu une telle expérience.
Mine de rien, c'est quelque chose que l'on voit trop rarement dans ce type de productions. Et la preuve que ce Cobweb mérite mieux que l'oubli dans lequel il risque malheureusement de tomber...
Au vu du pitch et de l'affiche, je me suis justement dit "allez, encore un énième film de maison hantée par une vilaine créature !" et me suis donc totalement désintéressé du truc. Du coup, j'essaierai d'y jeter un oeil (j'ignorais au passage que c'était un frenchie à la barre).
Cobweb c'est pas le film coréen ?
Elever des enfants c'est comme ranger sa collection de films : c'est pas comme on voudrait mais c'est bien quand même.
(j'ignorais au passage que c'était un frenchie à la barre).
