Watkinssien a écrit :C'est un des meilleurs films de Walsh, j'espère que vous l'avez pas visionné en VF?
+ 1. Ouf, je commençais à avoir peur.
EDIT: posté par Miss Nobody le 25 août 2006
L’esclave libre
Fresque historique « autant-en-emporte-le-ventesque » avec de belles villas blanches, des robes à cerceaux froufroutantes, des vilains yankees, des incendies spectaculaires, un amour passionnel, une jeune femme qui ne se laisse pas faire et un négrier impitoyable reconverti en séduisant gentleman. Une vingtaine d’année sépare les deux films, et si son histoire est bien différente car plus axée sur l’esclavagisme, « L’esclave libre » souffre néanmoins d’un air de déjà vu, ainsi que de quelques scènes qui traînent désespéramment en longueur. Cependant, le tout reste plaisant (bien qu’un peu vieilli) et mérite le détour, ne serait-ce que pour l’indémodable Clark Gable et la belle Yvonne de Carlo, ou pour ce technicolor flamboyant dont on ne se lasse pas. 7/10
J'ai vraiment beaucoup aimé, le film étant porté par un élan et une passion remarquables de bout en bout.
Les aspirations individuelles mêlées à la grande Histoire (la Guerre de Sécession) permettent à Walsh d'aborder le thème de l'esclavage avec finesse et intensité.
Le réalisateur renvoie finalement dos à dos l'hypocrisie et la lâcheté des Nordistes derrière des idéaux progressistes, et la cruauté quotidienne des marchands d'esclave et propriétaires Sudistes.
Entre eux, le trio De Carlo/Gable/Poitier...La première affirmera toujours un caractère digne et fier, revendiquant sa liberté et son indépendance. Elle est cependant tiraillée par son amour envers son acheteur finalement devenu protecteur (Gable). Cette reconnaissance est justement ce que refuse Rau-Ru (Poitier) pour qui la bienveillance est pire que le fouet, parce qu'elle étouffe la révolte et masque sa condition.
L'es contradictions du personnage de Gable (révélée par les tourments d'un passé bien sombre) offre une réflexion intéressante puisqu'il est à la fois bienfaiteur mais paternaliste dans son rapport aux esclaves. Il ne leur cache pas leur condition (en ce sens, il reste rattaché à un passé, ce qu'il expliquera à plusieurs reprises) mais tente d'apporter en vase clos une harmonie qu'il sait malgré tout illusoire.
Les ficelles scénaristiques finales respectent les conventions du mélodrame hollywoodien, mais Walsh sait offrir une vision contrastée et intelligente d'une société en mouvement.
Long et ennuyeux que cette histoire d'amour entre un blanc (Clark Gable) ancien marchand d'esclaves et une mulâtresse (Yvonne de Carlo) L'interprétation y est également mauvaise (le vieillissement de Gable contribue à rendre invraisemblable sa liaison avec Yvonne de Carlo) Seul Sidney Poitier rehausse la distribution de ce film statique.
Plus réussi en 1956 fut leur précédente collaboration entre Walsh et Gable "Un roi et quatre reines" Western amoral et jouissif qui donnait au film un divertissement de bon aloi. Le "roi" (Gable) y excellait de charme dans un rôle de ruffian, entouré de quatre femmes.
bogart a écrit :L'interprétation y est également mauvaise (le vieillissement de Gable contribue à rendre invraisemblable sa liaison avec Yvonne de Carlo)
Je ne vois pas en quoi le vieillissement de l'acteur rend invraisemblable une liaison avec une jeune femme ! C'est un peu réducteur comme vision des histoires d'amour ! Ne sais-tu point que l'amour est aveugle ! Après que tu n'aimes pas le film c'est un autre problème !
Cathy a écrit :Je ne vois pas en quoi le vieillissement de l'acteur rend invraisemblable une liaison avec une jeune femme ! C'est un peu réducteur comme vision des histoires d'amour ! Ne sais-tu point que l'amour est aveugle !
bogart a écrit :
L'interprétation y est également mauvaise (le vieillissement de Gable contribue à rendre invraisemblable sa liaison avec Yvonne de Carlo)
Outre qu'être vieux n'empêche pas d'aimer une personne plus jeune et d'être aimé en retour, le film se contente de suivre la trame du livre dont il s'inspire (et qui mérite le détour lui aussi).