Enragée - Ethan Kawne - 2002
Sur un air de techno des corps se délassent et s'enlaçent avec en arrière-plan un goût certains pour les motos et le fétichisme.
Un patchwork de saynètes sans aucun scénario, pensées et produites par Michael Ninn pour Ninn Worx. Réalisé par un de ses "artisans" maison le film manque d'âme et se contente de recopier, de façon parfois maladroite le style du réalisateur Ninn ici producteur exécutif. Le goût pour l'excentricité ou les cadrages bizarres va deux secondes mais le film devient très vite chiant à aligner les mêmes poncifs. Les passages noir et blanc/couleur sont une caricature à peine dissimulée d'un créateur qui en manque d'inspiration préfère réaliser du sous Ninn. Pas du tout original alors qu'il le croit fermement. Même pour les beaux yeux de Nikita Denise qui n'y peut rien, il ne se passe rien, au revoir, merci....
3/10
Cuba - Silvio Bandinelli - 2001
Sur les plages de Cuba, dans la chaleur de l'Eté des couples se font et entament une passion fiévreuse sous trame de fiction policière et de musique cubaine.
Scénario aux abonnés absents, mais on s'en fout un peu. La blonde Ursula fait tout pour raviver la flamme éteinte d'un film à moitié endormi, lent qui plus est mais à la photo plutôt jolie ce qui le sauve de l'intérêt zéro. Les comédiens jouent mal mais est-ce une nouveauté ? Pas de quoi en faire un bon petit film, et la musique cubaine si elle rythme parfois bien les images n'en demeure pas moins cliché, d'autant que les dialogues d'ouvertures cités par le réal lui-même sont confondants de niaiserie.
Pas de quoi crier au scandale, mais pas non plus au génie. Du X italien archi classique, sans surprises, sans étincelles.
4/10
Perfect - Michal Ninn - 2001
Dans un futur dominé par un Dictateur qui impose sa loi, un policier est chargé d'éliminer les Mechas, femmes robots qui asservissent les hommes et les empêchent de procréer. Mais aidé d'une coéquipière de charme, le lieutenant John va tout tenter pour rendre à ses semblables la liberté volée des années durant.
Simili de scénario à la Blade Runner ou A.I, ambiance post-cyberpunk décrite comme se voulant nouvelle et offrant un point de vue novateur,
Perfect de Michael Ninn est en fait le plus gros pétard mouillé qu'il m'ait été donné de voir ces derniers temps. Comme d'habitude, Ninn se passionne pour la technologie et s'en sert. Sauf qu'au lieu de l'utiliser quand cela est nécessaire, il remplit son film de scènes et d'effets absolument inutiles qui lui confère un second degré frôlant dangereusement avec la parodie. S'assumant comme un réalisateur de l'image et issu de la génération du clip, il utilise des focales et des effets de lumières qui anéantissent le moindre petit début d'érection et use et abuse de ralentis qui n'ont rien à faire là où ils sont. Poseur, Ninn se contente d'aligner les séquences de bravoure et les effets post-Matrix incluent en post-prod ( comme un effet bullet time sur une éjaculation ridicule) qui n'a pas sa place et sert juste à montrer qu'il a encore des ordinateurs à portée de main. Terriblement décevant dans sa façon de pomper ses propres films sans en tirer une moëlle créactrice, il fait moins bien que Latex qui avait déjà tout dit, tout en pompant à droite à gauche dans le ciné traditionnel. Résultat : c'est trop long ( 2H15), pas très joli ( des filtres en pagailles, une surexposition constante de l'image) et bien moins technique que ses autres films.
Je ne pensais pas dire autant de mal de Ninn, mais je pense que John avait raison en un sens : il se regarde maintenant trop filmer.
4/10
Les Damnées - Michael Raven - 2000
A son domicile un homme se donne la mort en regardant les dernières images d'une femme fantasmée administrant une pipe. Plus tard, Orphée se rend en Enfer pour y retrouver sa femme que l'on a vu dans la vidéo précédente, une blonde superbe qu'il tente de ramener à la vie. Mais les embûches sont nombreuse sur son chemin...
Alors là par contre, LA claque ! Michael Raven confirme qu'il est un surdoué de la caméra et qu'il sait raconter une histoire dans un film X tout en évitant les deux pièges :
- se montrer prétentieux en arrivant dans le genre
- oublier le cul et l'excitation des scènes hard contre un porno intellectualisant.
Le bougre filme ses scènes avec une virtuosité affolante mais aussi en leur donnant une perversité jamais gratuite. A partir d'une histoire légendaire et du Mythe d'Orphée qu'il revisite avec bonheur, Raven nous plonge dans un Monde sans ralentis, sans chichis, sans pose cérébrale ou technique, fait virevolter sa louma pour de bonnes raisons et aligne un super casting qui peut plaire à tout le monde. Accessible, son film profite en plus d'un filmage en Arriflex 16 mm et d'une photographie digne de ce nom. Et Ron Jeremy s'éclate dans un rôle taillé à sa mesure : celui d'un clown pince-sans-rires.
Avec des moyens supplémentaires, de la pelloche 35 mm et un bon sujet, Michael Raven pourrait faire du cinéma traditionnel et entrer à Hollywood.
Le film le plus enthousiasmant depuis des lustres.
9/10
C'était un petit tour du X du début des années 2000.
