Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Tom Peeping
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Tom Peeping »

J'ai vu en février

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*** excellent / ** bon / * moyen / 0 mauvais

On Her Majesty's secret service / Au service secret de Sa Majesté (Peter R. Hunt, 1969) ***
George Lanzeby est correct dans sa seule incarnation de James Bond et l'épisode, s'il peine un peu dans la première partie, décolle à partir de l'arrivée en Suisse. La seconde moitié au Piz Gloria, sexy et animée, a quelques moments d'action de bravoure qui contrastent avec la mélancolie qui semble autrement planer sur le film, par la seule présence de la cérébrale Diana Rigg, une Bond Girl unique dans la franchise. BR Fr

Camille redouble (Noémie Lvovsky, 2012) **
Son humiliation aux Césars (13 nominations, 0 récompense), m'a donné envie de voir ce film du grand écart. J'aime beaucoup les voyages temporels et celui-ci (sur une quadragénaire qui revit ses seize ans), parce que son personnage appartient à ma génération, m'a beaucoup touché. Il y a des maladresses mais ses meilleures scènes m'ont laissé un sourire sur les lèvres et une boule dans la gorge. Un beau conte, un beau film. BR Fr

Pride & prejudice / Orgueil & préjugés (Joe Wright, 2005) *
Une adaptation académique, de bonne facture, du roman de Jane Austen qui suit le récit agréablement mais en abusant quelque peu de plans au romantisme forcé. Si Keira Knightley est très bien dans le rôle d'Elizabeth Bennet , Matthew Macfadyen manque de charisme pour celui de Mr Darcy. C'est du bon cinéma illustratif, satisfaisant mais pas vraiment plus, par un réalisateur qui a trouvé sa niche avec la romance en costumes. DVD Z1 US

Forever Amber / Ambre (Otto Preminger, 1947) **
Il manque du lien et du développement pour que cette adaptation du sulfureux roman de Kathleen Winsor accède à la plus haute marche. Mais on peut se contenter d'y admirer le travail magistral sur l'éclairage en clair-obscur (avec une intéressante présence du feu), l'utilisation du Technicolor et le panache des décors et costumes. Linda Darnell est magnétique, comme toujours, dans son rôle d'arriviste sous la Restauration anglaise. BR Fr

The night of the Grizzly / Le ranch maudit (Joseph Pevney, 1966) *
Une gentille famille hérite d'un ranch autour duquel rode un grizzly. Les paysages du Wyoming sont le second intérêt de ce film d'aventures pour tous de routine inspiré des productions Disney. Son principal intérêt est la présence de l'überhunk Clint Walker dans le rôle du père : je ne le connaissais pas il y a quelques jours, c'est maintenant un de mes acteurs préférés. Mais pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le cinéma. BR US

Une nuit (Philippe Lefebvre, 2012) **
Un flic de la Mondaine (Roschdy Zem) parcourt Paris de long en large en voiture avec la conductrice (Sara Forestier) qui lui a été affectée le temps d'une nuit. Un film tout en retenue qui pose un regard quasi documentaire sur le monde de la nuit, de ses bars, boîtes, faunes et trafics. L'atmosphère, le rythme peu mouvementé et la balade nocturne dans les rues de Paris sous la pluie lui donnent un côté Film Noir contemporain très original. BR Fr

Homeland, Saison 1 (Howard Gordon, Showtime, 2011) ***
Une série ancrée sur les angoisses liées au terrorisme islamiste qui chahute le spectateur avec une intrigue paranoïaque d'une rare tension (ce dernier épisode !). Au-delà du jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux personnages principaux (dont Claire Danes, excellente en agent bipolaire), c'est la complexité de leurs personnalités et motivations qui marque. Cette saison 1, parfaitement autonome, se suffirait à elle seule. BR US

Yellowstone Kelly / Le géant du Grand Nord (Gordon Douglas, 1959) **
Un trappeur et le jeune homme qui l'accompagne recueillent une indienne Arapaho capturée par des Sioux. L'histoire est assez quelconque mais les paysages et le Technicolor sont splendides, ce qui parfois suffit dans un western. Un aspect très intrigant du film est le rapport teinté d'homoérotisme qu'entretient le jeune type avec le trappeur, interprété par l'un des acteurs les plus virilement mâle des années 50-60 : Clint Walker. DVD Z1 US

Breakfast at Tiffany's / Diamants sur canapé (Blake Edwards, 1961) *
Comme Manhattan, Audrey Hepburn est stylée et photogénique, c'est sûr. Mais les limites criantes de son talent d'actrice - aïe, son embarrassante scène d'ivresse ! - portent un sale coup à cette comédie douce-amère au sujet qui, quelques années plus tard, aurait pu être traité avec plus de culot (l'amitié amoureuse entre une call-girl et un gigolo). Le ridicule personnage du Chinois de Mickey Rooney est, quant à lui, un hors-propos rédhibitoire. BR Fr

The hole (Joe Dante, 2009) *
Un petit film fantastique sympathique d'esprit vieille école (les Eighties) sur trois ados qui trouvent un puits sans fond dans la cave de leur maison et sont confrontés à leurs angoisses intimes. Dante truffe ses scènes d'hommages aux maîtres de l'Horror et la sincérité est évidente mais on se dit qu'il n'y a rien de bien neuf là-dedans. L'attaque par une poupée-clown maléfique est le clou du film, un pur moment de nostalgie cinéphile. BR UK

Taken 2 (Olivier Megaton, 2012) **
Cette fois ça se passe à Istambul où des musulmans albanais harcèlent pour leur malheur Liam Neeson, sa femme et sa fille. Un pur thriller d'action, con comme tout et sans aucun scrupule, dans lequel tout le monde se poursuit en balançant des coups de poings, des grenades et des rafales d'automatique. Comme dans le premier opus, Neeson apporte au film une étonnante solidité. Et le décor de la Corne d'Or est très cinématographique. BR Fr

Dredd (Pete Travis, 2012) *
Dans une mégapole américaine post-apocalyptique, un juge et sa stagiaire armés jusqu'aux dents sont piégés dans une tour par une criminelle et ses sbires. Dommage que les enjeux soient si minces et que le scénario ne décolle pas car les visuels (très video game) sont intéressants, notamment les scènes au ralenti en 3D. La violence du film est si outrancière qu'elle en devient involontairement amusante. Il y avait de quoi faire bien mieux. BR Fr 3D

L.A. Zombie (Bruce LaBruce, 2010) 0
Un zombie angeleno (François Sagat, peint en bleu) ramène à la vie des hommes tués violemment en enculant leurs blessures. Un petit art house film qui doit vouloir dire quelque chose sur les gays ou les SDF à Los Angeles mais qui, au figuré seulement, n'a ni queue ni tête. Le maquillage de Sagat est chouette et les couleurs de la photo aussi, c'est bien tout ce qu'on peut tirer de ce moyen-métrage (60') complètement inutile. BR Fr

Heaven's gate / La porte du Paradis (Michael Cimino, 1980) *** Mon film du mois
Magistralement construit autour de trois séquences chorégraphiques (une valse, une fête en patins à roulettes, une fusillade), un western hors normes sur le massacre d'émigrants par des notables dans le Wyoming de 1890. La beauté des images est aussi stupéfiante que la noirceur du propos. L'échec colossal critique et public du film changea Hollywood. Trente ans après, il s'impose comme ce qu'il est : un chef-d'oeuvre. BR US (version reconstituée de 2012 - 216')

The brides of Dracula / Les maîtresses de Dracula (Terence Fisher, 1960) **
Couvé par sa mère et sa nounou (deux flamboyantes performances par Martita Hunt et Freda Jackson), un baron vampire (l'efféminé David Peel dans son unique rôle) s'échappe de son château et poursuit une jeune française dans un pensionnat de filles. Le baroquisme bariolé des décors et de la photo et le possible sous-texte homosexuel font de cet excellent cru Hammer un régal visuel autant qu'un passionnant exercice en symbolique. DVD Z1 US

Dogma (Kevin Smith, 1999) 0
J'ai laissé tomber au bout de 30' mais je crois que c'est une comédie sur deux anges (Matt Damon et Ben Affleck) qui débarquent dans le Wisconsin pour détruire l'Humanité. Ca se veut hyper-cool, marrant et audacieux parce que ca parle de Bible et de théologie catholique avec du "fuck" et du "shit" à chaque ligne de l'interminable dialogue. C'est tout l'humour que je déteste mais comme les critiques n'étaient pas si mauvaises, j'ai voulu voir. DVD Z2 Fr

Touch of evil / La soif du mal (Orson Welles, 1958) ***
Vision cynique d'une Humanité borderline (presque) globalement corrompue et prouesse cinématographique de tous les instants, un film noir dont la poisse se cristallise sur le visage suant de l'officier de police Quinlan, génialement interprété par Orson Welles dans un costume à sa démesure. Les valeurs de l'amour et de l'amitié y luisent encore, mais à quel prix. D'une originalité sans équivalent en son temps. BR UK (version reconstituée de 1998 - 111' / 1:85)

Other men's women (William Wellman, 1931) **
Ce sont les petits moments d'insouciance et d'humour, physique ou verbal, formidablement joués (on dirait presque improvisés) par les interprètes promis à une belle carrière (Mary Astor, Joan Blondell, James Cagney et Grant Withers, une révélation) qui apportent à cette banale histoire de triangle amoureux dans le milieu du rail son charme irrésistible. La première demi-heure est, en ce sens, magistrale de liberté. DVD Z1 US

Le cavaleur (Philippe de Broca, 1978) ***
A l'approche de la cinquantaine, un pianiste découvre que le temps le rattrape et que sa frénésie de conquêtes féminines (quel casting !) touche à sa fin. Emportée par un Jean Rochefort qui fait splendidement passer les émotions de son personnage, de la veulerie à la résignation, une comédie de moeurs drôle d'abord puis élégamment mélancolique dont la musique dit plein de choses en les effleurant juste du doigt. DVD Z2 Fr
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Message par Federico »

Tom Peeping a écrit : The night of the Grizzly / Le ranch maudit (Joseph Pevney, 1966) *
Une gentille famille hérite d'un ranch autour duquel rode un grizzly. Les paysages du Wyoming sont le second intérêt de ce film d'aventures pour tous de routine inspiré des productions Disney. Son principal intérêt est la présence de l'überhunk Clint Walker dans le rôle du père : je ne le connaissais pas il y a quelques jours, c'est maintenant un de mes acteurs préférés. Mais pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le cinéma. BR US
Ne me dis pas que tu n'as jamais vu Les douze salopards d'Aldrich où il est le soldat trop costaud condamné à mort pour avoir frappé mortellement un type qui l'avait juste bousculé et que le vachard Lee Marvin oblige à se battre au couteau contre lui... :shock:
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En tombant sur cette autre photo de Walker et en découvrant son véritable prénom, il aurait presque pu inspirer la chanson des Pink Floyd : Careful with that axe, Eugene... :P
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Breakfast at Tiffany's / Diamants sur canapé (Blake Edwards, 1961) *
Comme Manhattan, Audrey Hepburn est stylée et photogénique, c'est sûr. Mais les limites criantes de son talent d'actrice - aïe, son embarrassante scène d'ivresse ! - portent un sale coup à cette comédie douce-amère au sujet qui, quelques années plus tard, aurait pu être traité avec plus de culot (l'amitié amoureuse entre une call-girl et un gigolo). Le ridicule personnage du Chinois de Mickey Rooney est, quant à lui, un hors-propos rédhibitoire. BR Fr
Je ne pourrai pas te suivre sur la critique du talent de la divine Audrey. Par contre, 100% d'accord sur l'inutile et insupportable personnage de... Japonais (et non de Chinois) sur-joué par Rooney, un des rares "crapauds" sur ce diamant tout court.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Message par Harkento »

Joe Wilson a écrit :Printemps tardif sera mon film du mois, pour l'ampleur de la relation nouée entre Setsuko Hara et Chishu Ryu. Le lien parent/enfant, bien sûr, mais aussi une interrogation d'une sérénité triste sur le passage du temps et la portée des choix de vie.
D'autres Ozu seront à mon programme pour mars... :D
Magnifique film, en effet. Certainement un des plus beaux que j'ai pu voir sur la relation enfant/parent ! A la fin de la séance de Printemps tardif, j'ai vraiment été ému. Et après visionnage, plus les jours s'écoulaient, plus le film s'imposait à moi comme un chef d'oeuvre ..... Comme s'il fallait attendre plusieurs jours pour que le film brille de toute sa splendeur, tel un moment de vie fort et intense qui se révèle à nous des jours après l'instant vécu. J'ai eut le même sentiment pour Voyage à Tokyo !
Bref, super film du mois Joe Wilson ! :D
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Tom Peeping »

Federico a écrit :
Tom Peeping a écrit : The night of the Grizzly / Le ranch maudit (Joseph Pevney, 1966) *
Une gentille famille hérite d'un ranch autour duquel rode un grizzly. Les paysages du Wyoming sont le second intérêt de ce film d'aventures pour tous de routine inspiré des productions Disney. Son principal intérêt est la présence de l'überhunk Clint Walker dans le rôle du père : je ne le connaissais pas il y a quelques jours, c'est maintenant un de mes acteurs préférés. Mais pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le cinéma. BR US
Ne me dis pas que tu n'as jamais vu Les douze salopards d'Aldrich où il est le soldat trop costaud condamné à mort pour avoir frappé mortellement un type qui l'avait juste bousculé et que le vachard Lee Marvin oblige à se battre au couteau contre lui... :shock:
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En tombant sur cette autre photo de Walker et en découvrant son véritable prénom, il aurait presque pu inspirer la chanson des Pink Floyd : Careful with that axe, Eugene... :P
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Non, tiens c'est vrai, je n'ai jamais vu Les Douze Salopards! Je vais y remédier.
Federico a écrit :
Tom Peeping a écrit :b]Breakfast at Tiffany's / Diamants sur canapé[/b] (Blake Edwards, 1961) *
Comme Manhattan, Audrey Hepburn est stylée et photogénique, c'est sûr. Mais les limites criantes de son talent d'actrice - aïe, son embarrassante scène d'ivresse ! - portent un sale coup à cette comédie douce-amère au sujet qui, quelques années plus tard, aurait pu être traité avec plus de culot (l'amitié amoureuse entre une call-girl et un gigolo). Le ridicule personnage du Chinois de Mickey Rooney est, quant à lui, un hors-propos rédhibitoire. BR Fr
Je ne pourrai pas te suivre sur la critique du talent de la divine Audrey. Par contre, 100% d'accord sur l'inutile et insupportable personnage de... Japonais (et non de Chinois) sur-joué par Rooney, un des rares "crapauds" sur ce diamant tout court.
Je n'y suis jamais arrivé avec Audrey Hepburn : les photos oui, quand elle ne fait que se déplacer à l'écran oui aussi, mais dès qu'elle ouvre la bouche pour un dialogue, patatras! Faux et maniéré dans tous ses films. C'est la seule actrice pour laquelle je n'ai aucune tolérance.
Pour le personnage de Rooney, je ne me suis même pas posé la question de sa nationalité, sa présence hystérique dans ses quelques minutes à l'écran me font sortir du film direct. J'ai dit chinois comme j'aurais pu dire coréeen.
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Et quand même, Clint Walker, c'est quand même mieux qu'Audrey Hepburn...
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gnome
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Message par gnome »

Classement du mois de février :

1.(Film du mois) :
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Ponyo sur la falaise d' Hayao Miyazaki

2. :
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L'enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg

3. :
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Moi, moche et méchant de Pierre Coffin et Chris Renaud... :mrgreen:

Suivi de près par deux autres animés (décidément février aura été animé) : Les mondes de Ralph et Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens...

Je soulignerai le fun pris devant le 800 balles d'Alex de la Iglesia qui ne manque pas de nostalgie et le génie des barons de Nabil Ben Yadir...
Spoiler (cliquez pour afficher)
- 99 fr (Jan Kounen) 8/10

- Les mondes de Ralph (Rich Moore) 9/10

- 800 balles (Alex de la Iglesia) 8.5/10
Je m'attendais à une déconnade à la Accion mutante et au final, de la Iglesia accouche d'un film, certes par moment farfelu, mais avant tout émouvant et nostalgique.

- Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens (Zack Snyder) 9/10
Visuellement splendide et un scénario de bonne tenue malgré quelques trous. Belle réussite.

- District 9 (Neill Blomkamp) 8/10
Excellent au début. Un peu longuet à la fin. Science-fiction intelligente et humour ne font pas trop mauvais ménage.

- Eragon (Stefen Fangmeier) 7/10
Sympathique film plombé par une acteur principal sans charisme. Dommage.

- Ponyo sur la falaise (Hayao Miyazaki) 10/10
Un petit bijou de sensibilité et de poésie !

- La chair et le sang (Paul Verhoeven) 8/10
Pas le chef d'oeuvre absolu attendu, mais un sacré grand film tout de même. Sacrément couillu.

- Les barons (Nabil Ben Yadir) 9/10 revu
On est vraiment pas loin du chef d'oeuvre.

- Zoom (Peter Hewitt) 6.5/10
Amusant. Quelques gags tombent vraiment à plat et n'évitent pas le ridicule (la séquence avec Chevy Chase dans le caisson de survie en pleine nature), mais globalement ça se laisse regarder.

- Le passager de la pluie (René Clément) 8.5/10 Redécouverte
Même si on n'évite pas quelques longueurs, ce jeu du chat et de la souris s'avère toujours aussi jouissif !

- L'enfer d'Henri-Georges Clouzot (Serge Bromberg et Ruxandra Medrea) 10/10
Excellent documentaire / reconstitution d'un film qui aurait été un monumental chef d'oeuvre. Ca n'en fait que plus regretter que ce film n'aie jamais vu le jour. Restent ces rushes où Romy vampirise l'écran dès qu'elle apparaît, ces expérimentations ahurissantes... Petit bémol pour Bérénice Béjo qui ne fait pas le poids face à Romy...

- Moi, moche et méchant (Pierre Coffin, Chris Renaud) 9.5/10
Enfin vu et... c'est génial !

- Les fantômes de Goya (Milos Forman) 8.5/10 revu
Malgré une deuxième partie un peu plus faible, je reste emballé par ce film qui n'est certes pas Le Chef d'oeuvre du réalisateur mais qui contient son lot de scènes fortes.
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Joshua Baskin
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Message par Joshua Baskin »

C'est Zero dark Thirty qui arrive en tête ce mois-ci. Récit implacable, mise en scène et interprétation parfaite. J'ai encore en mémoire toute la dernière demie heure qui m'a laissé cloué sur place. Un grand film qui aurait mérité bien davantage aux Oscars.

Passion de De Palma arrive en 2e position. Si on est loin de ses chefs d'oeuvre, j'ai vraiment envie de défendre le film, descendu par la plupart des membres du forum. Malgré des défauts évidents, j'ai passé un très bon moment. La mise en scène est à 100 coudées au dessus du tout venant, le film est ludique, non vraiment j'ai beaucoup aimé.

Le mois de février a aussi été marqué par la poursuite de mon cycle James Bond avec la vision de tous les Dalton et Brosnan. J'ai donc alterné le pire et le meilleur de la saga.
Le pire avec les films de Brosnan, qui vont du divertissant (Demain ne meurt jamais est clairement le meilleur Brosnan et bon Bond) avec le pas terrible (c'est à dire tous les autres).
Le meilleur avec les films de Timothy Dalton, totaleS redécouverteS pour moi, clairement à part dans la série pour de multiples raisons, mais d'excellents films d'action. Je regrette vraiment qu'il n'ait pas pu en faire davantage.

Le mois de mars sera donc entre autre placé sous le signe de Daniel Craig.
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Message par Federico »

Tom Peeping a écrit : Je n'y suis jamais arrivé avec Audrey Hepburn : les photos oui, quand elle ne fait que se déplacer à l'écran oui aussi, mais dès qu'elle ouvre la bouche pour un dialogue, patatras! Faux et maniéré dans tous ses films. C'est la seule actrice pour laquelle je n'ai aucune tolérance.
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Et quand même, Clint Walker, c'est quand même mieux qu'Audrey Hepburn...
Ben... Euh...
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Il a une bonne tête le Clint mais il me fait pas le même effet qu'Audrey... :oops:
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Message par reuno »

L'air de rien le festival de Gerardmer aura dominé mon mois de février...

Mon film du mois Toad Road de Jason Banker...

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Suivent...

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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Mon trio de tête:

1 Wish You Were Here (Darcy-Smith)

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2 J'aime regarder les Filles (Louf)

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3 Pontypool (McDonald)

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Frances
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Frances »

Un mois difficile pour établir un podium sans hésitation. Beaucoup de belles découvertes qui m’ont intéressé ou émue pour diverses raisons avec in fine un peloton de tête plutôt que l’émergence de victoires franches et nettes. Puisqu’il faut un vainqueur ce sera le très touchant film de William Wellman « Other men’s women » pour sa liberté, la qualité d’interprétation, le mélange réussi du mélodrame et de l’approche documentaire du monde du rail et enfin la capacité de Wellman à exposer son propos de façon quasi parfaite en 70mn.
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A la deuxième place le très beau et fort poignant film de Tony Richardson, Un gout de miel. Une caméra virtuose dans les quartiers défavorisés de Manchester qui pose un regard lucide et doux amer sur une gamine paumée. Un vrai coup de cœur !
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Ensuite ça se bouscule au portillon. Impossible de départager le bouleversant Larmes de clown de Victor Seastrom. Une réalisation inventive qui suit un homme (inoubliable Lon Chaney) dépossédé de tout qui survit avec l’auto dérision comme seule arme face au mépris, à la trahison et à la vilénie du genre humain.
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. La chair et le diable de Clarence Brown, mélo filmé de mains de maître par un Brown inspiré et le couple Garbo/Gilbert qui irradie l’écran.
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Dans la série mélo je mets aussi La valse dans l’ombre de Mervyn Leroy dans mon panier. Une mise en scène somptueuse pour une histoire tragique superbement servie par Robert Taylor et Vivien Leigh.
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Enfin Captives à Bornéo de Negulesco explore un événement méconnu de la seconde guerre mondiale et se révèle toujours poignant grâce notamment à la bouleversante interprétation de Claudette Colbert.
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"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
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Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

reuno a écrit :Image
Yes !
Très envie de le revoir celui-ci.
Et impatient de découvrir Toad Road.
En espérant une projo au NIFFF cet été.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Un mois de février essentiellement marqué par des visionnages à domicile, au chaud, sans les emmerdeurs des salles UGC. Blasphème cinéphilique certes, mais à choisir entre grand écran et des casses pieds aux alentours et petit écran et tranquillité... je n'hésite pas une seconde. Bref, couronnement ce mois-ci du tendu Milano calibro 9, premier film que je découvre de son réalisateur Fernando Di Leo (autant dire que ce ne sera pas le dernier !). On trouve ensuite pas mal de films français de la belle époque (60-70-80) avec un buddy movie ultra fun (Les Spécialistes), un hommage fascinant au cinéma d'Hitchcock (L'Indiscrétion), une comédie élégante signée Claude Zidi... mais oui mais oui (La Course à l'échalote) et enfin un Mocky en très grande forme (À mort l'arbitre).


Top 5 Découvertes :

1. Milano calibro 9 (Fernando Di Leo, 1972)

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2. Les Spécialistes (Patrice Leconte, 1985)

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3. L'Indiscrétion (Pierre Lary, 1982)

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4. La Course à l'échalote (Claude Zidi, 1975)

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5. À mort l'arbitre (Jean-Pierre Mocky, 1984)

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Films découverts et revus :

The Bellboy (Jerry Lewis, 1960) : Image Découverte

...

Showgirls (Paul Verhoeven, 1995) : Image Révision

...

Docteur Petiot (Christian de Chalonge, 1990) : Image Découverte

...

Sixteen Candles (John Hughes, 1984) : Image Découverte

...

L'Indiscrétion (Pierre Lary, 1982) : Image Découverte

...

Les Chemins de Katmandou (André Cayatte, 1969) : Image Découverte

Magnifique nanar par l’inénarrable André Cayatte, Les Chemins de Katmandou vaut son pesant de roupie tant tout semble pensé par et pour un public réactionnaire (sous titre possible : la contre-culture pour public provincial par un cinéaste gaulliste). Cayatte, le cinéaste le plus Dossiers de l'écran du cinéma français, n'y va pas par le dos de la cuillère (pléonasme) et aligne tous les clichés possibles sur les soixante-huitards et la communauté hippie. Si c'était filmé au second degré (façon Quelques messieurs trop tranquilles) passe encore, mais le film est d'un sérieux et d'un devoir moral si appuyé qu'il est impossible de garder son sérieux plus de cinq minutes. Alors allons-y jeunesse : le jeune révolté et un gosse de riche sans foi ni loi, la jeune hippie une nymphomane toxicomane et le summum, l'Inde un pays dévasté par la pauvreté et l'ignorance (un fond de colonialisme plane sur le film de Cayatte jusqu'au moment où l'ombre se fait on ne peut plus présent lors de cette réplique hallucinante prononcée par un membre d'une association humanitaire : "avant notre arrivée, c'était des bêtes... à notre départ ce seront des hommes"). Alors évidemment, avec un regard plus ironique, le film passe mieux. On passe de la consternation à la franche rigolade, rendant les 1h30 supportables voir par moment agréables (merci la musique de Serge Gainsbourg et Jean-Claude Vannier). Jane Birkin pense naïvement être dans un bon film et fait de son mieux, Renaud Verley est mauvais de chez mauvais et cerise sur le gâteau, le grand Serge (Gainsbourg donc) apparait en salaud grimé de cheveux gris et d'une fine moustache (rendant sa diction étrange). Les Chemins de Katmandou est donc une curiosité pour les masos friands de tout ce que les 60's et 70's ont produit, pour les autres il est préférable de continuer de faire l'impasse sur l’œuvre Cayattienne.

21 Hours at Munich (William A. Graham, 1976) : Image Découverte

....

Big Trouble in Little China (John Carpenter, 1986) : Image Découverte

...

Midnight Express (Alan Parker, 1978) : Image Révision

Ayé ! J'abandonne avec Alan Parker, je crois que c'est définitivement un cinéaste qui au mieux me laisse indifférent au pire m'horripile profondément. Ici, on est clairement dans ce qu'il a fait de meilleur... c'est dire ! Si l'on omet une introduction bien foutue et la musique datée mais entrainante de Giorgio Moroder, je me suis copieusement ennuyé devant le film. Parker à beau mettre la fameuse formule en incipit 'd'après une histoire vraie" et constamment relancer son intrigue par des procédés aussi ridicules que usurpés (ralenties, coups de théâtre, pleurs, séquences musicales) rien n'y fait, Midnight Express se traine et n'arrive jamais à instaurer un sentiment d'angoisse du moins d'empathie. Un film de genre, modeste et codé comme au hasard Escape from Alcatraz (Don Siegel, 1979) arrive parfaitement à retranscrire ce sentiment d’isolement et de claustrophobie quand ce film-ci (qui bizarrement a fait date) ne fait de brasser du sentimentalisme au sens le plus péjoratif du terme. Tous les personnages son antipathiques et les "méchants" si caricaturales qu'on peine à croire à cette histoire (vraie ou non au cinéma on s'en fout) et à s'impliquer émotionnellement dans le récit. J'ai redonné une chance au film car on m'y a fortement poussé, mais je crois bien que c'est la dernière fois que j’aborde un film d'Alan Parker.

The Hobbit : An Unexpected Journey (Peter Jackson, 2012) : Image Découverte

J'en ai tellement entendu du mal que cette préquelle à une saga dont je suis amateur mais non fanatique, est passée chez moi comme une lettre à la poste. Bien sur que le film est trop long, que certaines scènes sont interminablement bavardes et que le sentiment de réchauffé ce fait sentir, mais quel spectacle, quel panache ! Inutile de faire la fine bouche car on en prends plein la tronche et comme pour The Lord of the Rings on s'attarde plus sur les batailles grandioses que sur les deux trois naïvetés qui parsèment le film. C'est du bon gros numérique on est d'accord, mais rare sont les réalisateur comme Peter Jackson à l'utiliser avec un tel sens du spectaculaire et parfois un sens de la poésie. Très plaisant en somme, j'ai hâte de voir la suite (le dernier plan sur le dragon est magnifique).

Public Enemies (Michael Mann, 2009) : Image Découverte

J'avais, pour je ne sais quelle raison, raté le dernier film en salle d'un de mes réalisateurs préférés et l'erreur est... impardonnable. D'une part parce que ce film que l'on a un peu trop vite minimalisé (non non je n’exagère pas, hormis Positif, peu de critiques se sont attardées sur Public Enemies) ne le mérite certainement pas et de l'autre car ledit film se doit d'être vu sur grand, très grand écran. Mann pousse à fond son dispositif visuel avec une caméra numérique désacralisant les Roaring Twenties et évitant une bio de Dillinger aussi esthétiquement léchée qu'artistiquement insipide. Alors évidemment avec un tel parti pris, Michael Mann prend le risque d'une image ingrate et crue mais bien lui en a prit car si effectivement les séquences dites "calmes" en intérieur prennent une dimension télévisuelle, les autres sont de toute beauté et la fulgurance et l'impact des scènes de braquages comme celle (sublime) du dénouement final valent bien deux trois plans instables. Pour tout dire, j'ai mis un certain temps avant de rentrer dans Public Enemies tant ce dispositif que je loue m’apparut à premier abord froid et nettement moins immersif que celui de Miami Vice (chef d’œuvre, j'assume). Puis, comme pris par la romance du film et les scènes d'action bluffantes (je me suis dit que si l'on mettait à coté celles plan plan de Lawless de John Hillcoat, Mann passerait pour un réalisateur révolutionnaire) je me suis laissé transporté jusqu'à une scène finale pourtant connue de tous mais qui émotionnellement et visuellement m'a laissée sur le carreau. Michael Mann est grand et son dernier film peut s'afficher fièrement comme une grande réussite du cinéma policier.

Cuba (Richard Lester, 1979) : Image Découverte

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Conan the Destroyer (Richard Fleischer, 1984) : Image Découverte

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La Décade Prodigieuse (Claude Chabrol, 1971) : Image Révision

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À mort l'arbitre (Jean-Pierre Mocky, 1984) : Image Découverte

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La Course à l'échalote (Claude Zidi, 1975) : Image Découverte

Faudrait vraiment que la réputation de Claude Zidi tende à rehausser car le réalisateur est à l'origine d'un paquet de comédies françaises attachantes, soignées et à 1000 lieux des nanars qu'on lui prête. La Course à l'échalote est une sacrée réussite, hommage pas du tout déguisé aux comédies américaines classiques (comme le précédent La Moutarde me monte au nez, 1974) où le duo Pierre Richard / Jane Birkin fait des étincelles le tout dans un récit qui galope à toute allure sans jamais lasser son spectateur. Quand on voit l'énergie du film, le bonheur communicatif véhiculé et la multitude de scènes hilarantes (ahhhh Pierre Richard en patron de banque flippé) on se demande pourquoi Zidi est encore et toujours rabaissé au statut d'amuseur franchouillard. La Course à l'échalote est un bonbon qui se savoure comme un plaisir aujourd'hui bien disparut (réflexion de vieux con activée).

Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) : Image Révision

Toujours efficace, le film Spielbergien de Tobe Hopper passe comme une lettre à la poste. Si j'aurai tendance à lui reprocher deux trois petites facilités (les rebondissements télégraphiés et les gimmicks du cinéma horrifique de l'époque) et un casting assez mou (hormis la géniale Zelda Rubinstein), le reste à plutôt bien vieillit. Je ne vais pas m'aventurer à savoir qui de Spielberg ou de Hooper est à l'origine de telle ou telle scène (après tout, on s'en tape un peu même si je pense que la légende du "grand" réalisateur aidant le "petit" est affaire de fantasme comme pour les cas de The Thing, Mon nom est personne ou The Third Man). En revanche (et je trouve cela plus intéressant), je n'ai pas su où se situait le film politiquement (on est en 82 donc un an après la prise de fonction de Ronald Reagan). D'un coté il y a la famille modèle, bien sur tout rapport et de l'autre il y a le thème d'une Amérique s'urbanisant coûte que coûte quitte à mépriser la place de l'individu (même mort... spoiler inside) ou bien cette scène assez improbable où le père lit le livre de Reagan au pieu tout en... fumant un joint avec sa femme. Là par contre, j'aimerai bien savoir qui du réalisateur de The Texas Chain Saw Massacre ou de Jaws est à l'origine desdites scènes.

Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy, 1964) : Image Révision

Je continue ma rétro Demy avec ce classique et que voulez vous... moi je marche à fond les ballons. Si je préfère au fond le ton sucré des Demoiselles de Rochefort (1967), ces Parapluies de Cherbourg ont un effet lacrymale chez moi. Tout ce lyrisme empreinté à Max Ophüls et cette musique génialement envahissante, il parait impossible de résister au film. Que dire de plus, bah rien si ce n'est que c'est du bonheur en barre.

Milano calibro 9 (Fernando Di Leo, 1972) : Image Découverte

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Joe Kidd (John Sturges, 1972) : Image Découverte

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High Plains Drifter (Clint Eastwood, 1973) : Image Révision

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Les Spécialistes (Patrice Leconte, 1985) : Image Découverte

Je n'avais jamais vu ce "classique" du cinéma populaire français et autant le dire tout de go, ce fut une sacrée surprise. Non que je doute des qualités de metteur en scène de Patrice Leconte (enfin à une époque) aussi bon dans la comédie méchante sur les bords que dans les drames les plus glauques (Monsieur Hire, 1989) du moins dans les films empreins d'une certaine mélancolie (Tandem, 1987)... mais le film d'action... Et bien quenini, si le tardif Une chance sur deux (1998) est un ratage, ces Spécialistes sont une réussite totale. Écrit à six mains (ça se sent, le scénario est ultra rodé), porté par deux comédiens qui ont l'air de constamment se marrer (et cette bonne humeur est communicative) et surtout chargé d'un sens du spectacle, du fun comme si Leconte sans se soucier d'une quelconque reconnaissance (s')offrait un hommage aux meilleurs films populaire français comme ceux de de Broca, Verneuil ou Deray. Leconte va jusqu'à se détacher le l'héritage de Jean-Pierre Melville qui plomba le cinéma policier français des années 70-80 pour mieux se concentrer sur le capital sympathie de son entreprise et sur la légerté du ton (façon Audiard mais sans cynisme). Entrainant et drôle, Les Spécialistes passe à tout berzingue et c'est un peu triste qu'on quitte ces deux mecs aussi cabots qu'attachants.

D'un film à l'autre (Claude Lelouch, 2011) : Image Révision

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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Best »

AtCloseRange a écrit :Mon trio de tête:

1 Wish You Were Here (Darcy-Smith)

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Rien que pour Teresa Palmer, il faut que je vois ce film :D (et puis la BA fait envie aussi)

Par contre apparemment pas de DVD ni de Blu-ray par chez nous :(
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magobei
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par magobei »

Opération rattrapage ce mois, avec trois films magnifiques:

1. Le quai des brumes
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2. Blow Out
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3. Tess
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"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Miss Nobody »

Mon film du mois de février
sera une excellente découverte, L'amour l'après-midi, film dont je n'attendais rien et qui m'a donné beaucoup.
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Enthousiasmée, j'ai continué mon incursion dans la filmographie de Rohmer (très frileuse depuis des années), avec La collectionneuse, Conte d'hiver et L'ami de mon amie, mais le plaisir fut moindre, malheureusement.

Le top 5 du mois:

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1/ L'amour l'après midi (Rohmer)

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2/ Blancanieves (Berger)

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3/ Une femme disparaît (Hitchcock)

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4/ Prologue (Bacon)

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5/ Les glaneurs et la glaneuse (Varda)

Récapitulatif et "critiques":
Spoiler (cliquez pour afficher)
Films vus

* Prologue / Footlight Parade (Bacon) ●●●○○
Troisième volet de la trilogie Berkeley de 1933, ce "Prologue" est un backstage musical à la fois anodin et remarquable, où se côtoient des personnages très attachants (et des interprètes qui ne le sont pas moins), des intrigues assez banales, des chorégraphies hallucinantes et un petit goût de pré-code assez savoureux. Cela reste un peu dommage que, comme traditionnellement, tous les numéros se retrouvent condensés dans les dernières minutes, créant un petit déséquilibre au niveau du rythme et une résolution d'intrigue un peu abrupte. Les trois tableaux finaux sont heureusement de magnifiques créations : "By the waterfall" imprime la pupille durablement et "Shanghai Lil" étonne par son ambiance sous opium.
* Shutter Island (Scorsese) ●●○○○
L'histoire est prenante, l'atmosphère paranoïaque bien amenée, le twist final (un peu WTF quand même) assez efficace. Bref, ce n'est pas mauvais-mauvais, mais pourtant tellement décevant. Les thématiques ont beau être noires et tortueuses, l'ensemble a un désagréable goût de propre, d'Hollywood chewing-gum trop mentholé. Les choix esthétiques ne sont pas du tout convaincants : effets visuels lourdingues, CGI super-moches, scènes oniriques/cauchemardesques de mauvais goût (celles du camp de concentration étant le sommet du n'importe-quoi)... Et puis Di Caprio cabotine sacrément. Je passe mon tour.
* Blancanieves (Berger) ●●●●○
Un très beau moment de cinéma, rare, envoûtant, singulier. Conte noir enchanteur, le film nous emporte dès les premières secondes dans son univers muet et musical, cette Espagne baroque, esthétisée à l'extrême, peuplée de femmes magnifiques aux chevelures sombres. La première partie est vraiment bluffante à tout niveau (la qualité de la narration, la maîtrise du muet, le noir et blanc de toute splendeur). J'ai regretté une petite déperdition d'émotion sur la longueur (d'autant que je souhaitais ardemment un beau pic) mais cela reste du très bel ouvrage, audacieux et définitivement séduisant.
* Marché de brutes (Mann) ●●●○○
"Marché de brutes" est un film noir-noir qui revêt tous les sens du terme : sec, rude, sombre (et fait d'ombres), désespéré... évidemment. A l'exception de 2-3 moments de battements (principalement vers la fin), Anthony Mann maîtrise parfaitement son affaire et signe une série B de très bon calibre. En outre, et au contraire de celle - vraiment plombante- de "La brigade du suicide", la voix-off féminine apporte ici une vraie plus-value. En épousant le point de vue d'un personnage secondaire et "subissant" (qui n'appartient finalement à l'univers du "héros" que parce qu'il se meurt d'un amour non réciproque à son endroit), celle-ci fait basculer le film dans quelque chose de beaucoup plus intimiste, cruel aussi, et donne un peu de volume au triangle amoureux -somme toute assez banal- qui se trame.
* Documenteur (Varda) ●●●○○
J'imaginais (idiotement) l'univers d'Agnès Varda assez facile d'accès après "Les plages d'Agnès" et il est clair que ce "Documenteur" m'a remis les idées en place. C'est un film à la fois séduisant et abrupt, qui m'a d'abord captivée avant de me laisser doucement tomber. C'est un très beau portrait, certes, mais sa forme est vraiment déconcertante: dépouillée, brutale et langoureuse tout à la fois. Si bien qu'à mesure que le film avançait, cette belle femme triste, son exil, sa mélancolie, sa solitude, me devenaient de plus en plus étrangers, incommodes presque... Un brin de malaise et des abîmes de tristesse.
* Daguerreotypes (Varda) ●●●○○
Un documentaire plein de sensibilité qui a pris avec le temps les atours d'une vraie pépite sociologique. Car ces portraits de commerçants, de petites gens besogneuses, au naturel, au quotidien, sont les témoins précieux d'une époque, d'un Paris et de modes de vie aujourd'hui transformés ou carrément révolus... Pour avoir imprimé sur pellicule les images de tout ce -et tous ceux- qu'on oublie, Madame Varda, merci.
* Les glaneurs et la glaneuse (Varda) ●●●○○
C'est un beau documentaire tricoté de rencontres, un film au point de vue résolument subjectif et pourtant très observateur, qui mêle les plaisirs simples du glanage à la réalité plus dure du ramassage nécessaire. C'est malicieux, léger et pourtant difficile, quelque fois très touchant et d'autres fois... un peu agaçant quand même (notamment parce que Varda se plait à filmer un peu tout et n'importe quoi sur son chemin : des camions, du bétail,... son bouchon d'objectif qui danse...). Une très belle découverte malgré tout.
* L'amour l'après-midi (Rohmer) ●●●●○ ♡ FILM DU MOIS ♡
Quand je tire sur la pelote de la filmographie de Rohmer, c'est toujours avec un peu d'appréhension... Je n'ai jamais eu de très mauvaises surprises, je n'ai jamais eu de vraies révélations non plus. "L'amour l'après-midi" fait office d'exception : ce fut une excellente surprise et c'est un film qu'il me plaira de revoir, réévaluer, voire intégrer un jour dans un Top. Un film intelligent sans être pédant, verbeux sans être ennuyant, abordable et abouti. Les gens sont banals, les vies sont moches, rien n'est sublimé mais tout est finement décortiqué : les relations humaines, les jeux de rôles, les interactions, les normes, les barrières, ce que l'on doit faire et ce que l'on veut faire, ce qui nous émeut et ce qui nous meut, ce qui ennuie et ce qui nous nuit... Un conte moral touchant qui, en plus, finit -ni bien ni mal mais- superbement.
* Sugar Man (Bendjelloul) ●●●○○
Ce documentaire, à la forme très soignée, rend un bel hommage à Rodriguez, chanteur oublié (qui ne l'est plus tout à fait) bourré de talent. Le réalisateur parvient à nous donner une réelle envie de s'abreuver de sa musique sans tomber dans la plate promotion, et offre même quelques moments de belle émotion. L'ampleur qu'a pris le phénomène est tout de même étonnante (le film n'est à classer ni parmi les chefs-d'oeuvre, ni parmi les incontournables du genre, et comporte même quelques petites maladresses) mais la sympathie dégagée par le personnage de Rodriguez joue probablement beaucoup... et son talent aussi. On se précipitera d'ailleurs sans tarder sur ses 2 disques pépites... avant le prochain -car le prochain viendra, c'est certain-.
* Vincere (Bellocchio) ●●●○○
Manqué à sa sortie, il me tardait de voir ce film encensé par la presse mais aussi ici-même. J'en sors assez déçue. Non que Bellocchio n'ait pas réussi à donner du volume à son sujet, à l'habiller d'une belle fièvre et d'un langage cinématographique singulier... mais plutôt que l'histoire en elle-même ne m'ait pas tellement passionnée et que je n'aies ressenti aucune empathie pour ses personnages (et ce, malgré l'interprétation particulièrement habitée de Giovanna Mezzogiorno). C'est un film qui m'a laissée toute froide, alors même qu'il recèle de grandes qualités et un intérêt certain... qui m'a déçue et presque ennuyée.
* La collectionneuse (Rohmer) ●●○○○
Mauvaise pioche. Comme quoi, mon appréciation de Rohmer se joue vraiment à peu de choses. Ici, si la photographie et les ambiances sont nettement plus travaillées que dans "L'amour l'après-midi", c'est le fond qui ne fait pas le poids. Passés les prologues, le film se perd dans un jeu de chat et de souris amoureux sans saveur habillé de dialogues sans réel intérêt. C'est vain, artificiel, soporifique.
* L'ami de mon amie (Rohmer) ●●○○○
Parce que les histoires d'amour chez Rohmer sont ordinaires, faudrait-il qu'elles soient insignifiantes? Celle-ci l'est... désespérément. Le film se suit sans trop d'ennui, mais ce qui s'y raconte est d'une platitude extrême : le chassé-croisé amoureux ne revêt aucune forme de suspense ou d'interêt et on se situe grosso-modo à mi-chemin entre la vraie vie et celles d'"Hélène et les Garçons". Bref, ça se traîne pas mal... mais bon, c'est mignon... et puis, les interprètes/personnages sont sympathiques, donc...
* Une femme disparaît (Hitchcock) ●●●●○
Le maître du suspense nous sert avec cette "femme qui disparait" un délicieux film d'espionnage, rythmé et spirituel et, pour ne rien gâcher, parsemé d'un humour british savoureux. C'est fin et ça se mange sans faim.
* Conte d'hiver (Rohmer) ●●●○○
Ce "conte d'hiver" est un film entre parenthèses : quand la première s'ouvre, lors d'un prologue solaire très efficace, on n'attend plus qu'une chose, que la deuxième se profile. Entre les deux, l'hiver est triste, froid, morose, le temps est moche, le ciel est sans couleur, les amours indécises... Dans la grisaille, le film traînasse un peu et Félicie agace aussi par ses excès d'égoïsme et sa naïveté un peu tarte. Heureusement, le très attendu final est à la hauteur : subtil, émouvant, simple et beau.
Dernière modification par Miss Nobody le 2 mars 13, 20:56, modifié 1 fois.
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