Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)

[Spongebob]

Parce que je trouve qu'on ne rigole pas assez sur ce topic :

[mannhunter]

Je suis en désaccord avec Madmoizelle...juste sur un point , quand elle écrit que tout le monde joue très bien!

[nunu]

Ah oui c'est raciste, en VO ya De Niro qui dit le mot Negro a un moment (alors que dans les sous -titres c'est remplacé par noir)

[tchi-tcha]

(du racisme insidieux ? bah c'est un peu le sujet du film, madmoizelle...)
(pas du tout envie de jeter un œil à ce truc)

Seuls les quelques rares plans de plaines (notamment les champs des fleurs de lune) apparaissent comme des espaces faussement respirables. De plus en plus, ces plans de nature sont de plus en plus salis par des cadavres, des magouilles. L'espace n'est plus qu'une surface. La pureté est définitivement révolue.

Deux désaccords :

1) L'espace reste parfaitement respirable et très agréable à vivre comme le rappelle un personnage :

Spoiler (cliquez pour afficher)

...le tueur qui explique au tribunal qu'il revenait régulièrement sur les lieux où il avait exécuté la sœur de Molly parce l'endroit est agréable pour faire des pique-niques à l'écart de la route.

2) Jusqu'à la fin, Molly trouvera des espaces pour faire ses exercices de yoga (ou ses prières, me souffle-t-on).

Je crois que tu extrapoles un poil trop sur la photo qui restituerait la pollution de cette terre par le capitalisme blanc qui en pille le sous-sol. La photo reste tributaire - au moins en partie - des contraintes initiales du projet : à savoir un film fait pour être diffusé sur des tablettes et des smartphones.

Bon courage pour ta prépa littéraire, j'espère que tu profites bien des vacances de la Toussaint pour souffler

[Watkinssien]

Seuls les quelques rares plans de plaines (notamment les champs des fleurs de lune) apparaissent comme des espaces faussement respirables. De plus en plus, ces plans de nature sont de plus en plus salis par des cadavres, des magouilles. L'espace n'est plus qu'une surface. La pureté est définitivement révolue.

Deux désaccords :

1) L'espace reste parfaitement respirable et très agréable à vivre comme le rappelle un personnage :

Spoiler (cliquez pour afficher)

...le tueur qui explique au tribunal qu'il revenait régulièrement sur les lieux où il avait exécuté la sœur de Molly parce l'endroit est agréable pour faire des pique-niques à l'écart de la route.

2) Jusqu'à la fin, Molly trouvera des espaces pour faire ses exercices de yoga (ou ses prières, me souffle-t-on).

Je crois que tu extrapoles un poil trop sur la photo qui restituerait la pollution de cette terre par le capitalisme blanc qui en pille le sous-sol. La photo reste tributaire - au moins en partie - des contraintes initiales du projet : à savoir un film fait pour être diffusé sur des tablettes et des smartphones.

Bon courage pour ta prépa littéraire, j'espère que tu profites bien des vacances de la Toussaint pour souffler

Les deux exemples que tu prends sont éloquents justement. Un coin de paradis pour cet ordure qui ne comprend pas qu'il a sali cette nature sauvage et les nombreuses prières de Molly qui sont des appels de désespoir dans un coin de paradis au final anodin par rapport à ce qui va se passer (notamment la fois où elle prie ou "incante" avec la plus petite de ses filles qui est la goutte d'eau la plus terriblement ironique du film).

Sur ce, j'en suis à chercher la problématique de ma prépa. Et je ne m'inspirerai aucunement de la critique extrêmement discutable (voire pitoyable) de Madmoizelle, que tu as bien fait d'éviter.

[Coxwell]

Le capitalisme "pillant le sous-sol" est blanc et amérindien. C'est même le sujet et le problème injecté dans la problématique du film (en tout cas les investisseurs ou récepteurs de cet or noir).

Je vois que Tchi-tcha a la dent dure. Sous un trait d'humour probablement en deçà de celui de Tchi-tcha, je dirais que la copie remise de cet étudiant serait très certainement notée Epsilon. Mais ça tombe bien, Tchi-tcha ni Watkinssien ne sont justement pas des Khâgneux

[Watkinssien]

Mais ça tombe bien, ni Tchi-tcha ni Watkinssien ne sont justement pas des Khâgneux

Aaaah, mais qu'est-ce que tu en sais?

[Telmo]

Ah oui c'est raciste, en VO ya De Niro qui dit le mot Negro a un moment (alors que dans les sous -titres c'est remplacé par noir)

Le grand classique, un peu comme un journaleux nul en langues (pas original je sais) croit que negro en castillan ou en portugais, ou negru en roumain, a le même sens que négro en français. Ou même nègre, hors négritude.

[Coxwell]

Mais ça tombe bien, ni Tchi-tcha ni Watkinssien ne sont justement pas des Khâgneux

Aaaah, mais qu'est-ce que tu en sais?

Ils étaient ?

[Ender]

Peut-être de l'humour involontaire mais on peut quand même souligner l'allure que se paie Robert De Niro quand il est au volant avec ce genre de lunettes anti poussière (ça m'a fait bien marrer) :

A Mosin, par contre le coup des lunettes est totalement voulu comme drôle et participe de l'humour parfois grotesque du film (ce côté frères Coen que j'ai suggéré plus haut). Voir le déjà fameux "Devant c'est devant, derrière c'est derrière!"
Moi aussi ça m'a fait pouffer. Là, De Niro a un côté Satanas.

Très bon rappel, ces lunettes, je les avais déjà oubliées ! Un demi-siècle après leurs premiers faits d'arme, De Niro continue d'être par excellence une créature scorsesienne. Ses rôles les plus mythiques pour d'autres, Coppola, Cimino ou Leone minéralisent sa beauté de jeune homme et d'homme, en passant certes par la cuisson à haute température dans le deuxième acte de Deer Hunter. Scorsese a toujours fait usage de De Niro comme d'une matière molle. Raging Bull en est le comble. Mais dans Travis Bickle dès avant sa transformation, alors que De Niro est à l'apogée de son charme physique, Scorsese cherche les traits de Droopy sous le masque de beauté, un Droopy paradoxal, à rictus, l'œil un peu vitreux, la dent qui dépasse de la lèvre, affecté des premiers symptômes de la rage. Dans Killers (comme dans Irishman), Scorsese prend De Niro comme il retrouve, celui des dernières décennies, le patriarche bonne pâte qui aime le baseball et ses pantoufles, et en remodèle la cire. Ici, il trouve le grotesque et le maléfice, il fait grincer le vieux De Niro de comédie pour lui faire rendre une note très amère.

Comme antidote au naufrage intellectuel de l'article Madmoizelle posté plus haut, je partage ceci, trouvé aujourd'hui : https://letterboxd.com/trythebuffer/fil ... ower-moon/ (une version longue est apparemment publiée sur Slant). L'approche des enjeux de représentation est très américaine, mais enfin ça met les pendules à l'heure, et le texte centre à mon avis judicieusement l'appréciation du fim sur l'apport énorme de son sujet et son traitement par Scorsese.

[anne-claire]

Je suis en désaccord avec Madmoizelle...juste sur un point , quand elle écrit que tout le monde joue très bien!

J'ai appris un nouveau mot/concept: le tokénisme ...
Je n'aurais pas qualifié pour ma part le personnage de Leonardo Di Caprio de simple d'esprit. Juste un quidam moyen, veule et marionnette de son oncle. Il me fait penser (en moins raffiné et séduisant) au personnage de Farley Granger dans Senso, un viveur qui souhaite travailler le moins possible, en vivant aux crochets de la femme qu'il a séduite (et qu'il aime à sa façon, sans doute la seule dont il soit capable). Dans la scène des retrouvailles avec son oncle, avec son air patelin, il explique quand même qu'il a fait la Première Guerre Mondiale aux cuisines et que cela minimisait les risques. Ses tenues de plus en plus élégantes au fur et à mesure du film nous indique un homme aux goûts de luxe (cf. la remarque perfide de son beau-frère sur la richesse de l'intérieur du couple et sa réplique: "tu ne me prends pas pour un homme à squaw?"). En fait, le film devrait être considéré comme hyper progressiste du point de vue de Madmoizelle: une femme indigène et très riche se paye un mari blond aux yeux bleus qui en veut à son argent (Mollie l'avoue ouvertement à ses soeurs). Cela change du mafieux pas très glamour qui s'amourache d'une pin-up blonde.
On imagine sans peine la critique que ferait Madmoizelle de Carmen et de l'histoire d'amour de Carmen et Don José ou du viol conjugal que Rhett Butler fait subir à Scarlett O'Hara

[mannhunter]

J'ai appris un nouveau mot/concept: le tokénisme ...

Je ne connaissais pas non plus, au début je pensais que c'était une référence à Liam Neeson ou au Hobbit!

En tout cas Madmoizelle et Un nvité, El Dadal et moi-même ne semble pas être la seule à être perplexe face au scénario proposé..:

https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... lower-Moon

[tchi-tcha]

... Madmoizelle et Un nvité, El Dadal et moi-même ne semble pas être la seule à être perplexe face au scénario proposé..:

https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... lower-Moon

Je peux jouer moi aussi ?

https://www.lemonde.fr/culture/article/ ... _3246.html

Dixit l'actuel chef du peuple Osage :
Geoffrey Standing Bear, chef indien : « C’est bien la voix des Osage qui parle à travers le film de Martin Scorsese. »


(qui a dit "indien vaut mieux que deux tu l'auras" ?)

[mannhunter]

Il a surtout touché un chèque sympa de la part de la production le chef!

La réalisation, le montage, l'écriture, la direction d'acteurs, l'utilisation de la musique...ce sont des ingrédients et Marty n'a peut-être pas cette fois choisi le bon.. "dosage"!

[tchi-tcha]

Il a surtout touché un chèque sympa de la part de la production le chef!

Et ta jeune comédienne de Reservation Dogs, elle a été recalée au casting du Scorsaise ?

"...Je crois qu’en montrant à l’écran davantage de femmes autochtones assassinées, cela normalise la violence commise contre nous et déshumanise davantage notre peuple."

Bah si elle pense que le film normalise cette violence, elle l'a mal compris, je crois (on n'est pas chez Tarantino).