Beaucoup de choses vraiment passionnantes chez Argento, de l'aspect technique au petit détail parfois cinéphile ou esthétique. Il y a toujours une chose qu'on peut retenir pour chaque film, même sans doute dans les moins bons. Pour ma part...
- L'oiseau au plumage de cristal : Les plans façon objectif photo et qu'on ne va plus retrouver du tout chez le cinéaste par la suite...
... mais aussi tout ce qui va fonder en grande partie son cinéma. Ses gants noirs propres au giallo, l'instrument du crime qu'on nous présentera bien avant que celui-ci ne soit commis (le rituel à la Argento qui atteint son "climax" avec Les frissons de l'angoisse), la passion du monsieur déjà pour les architectures symétriques et inquiétantes... Dans le film en lui-même, ces plans de poursuite dans une gare d'autobus, le meurtre au rasoir et l'ouverture du film avec la scène dans le musée qui sera "recomposée" successivement tout le long du film.
- Le chat à neuf queues : la fin avec la "chute" de l'ascenseur (ouille les doigts).
- 4 mouches de velours gris : La fin là aussi, au ralenti, moment de bravoure qui clôt le film sans doute un peu abruptement mais bon.
- Les frissons de l'angoisse : Tout le film je dirais. Il y a presqu'une séquence anthologique, un plan, un cadrage, une idée qui tue (parfois au sens littéral chez le cinéaste) toutes les 5 minutes mais je citerais l'exploration de la maison Art Nouveau.
- Suspiria : Là aussi dur de choisir mais j'aime beaucoup les 20 premières minutes où tout s'enchaîne : l'arrivée de l'héroïne sous la pluie battante, la lumière, la fuite de l'étudiante qui va conduire peu après à un double meurtre furieux et des plus marquants...
- Inferno : L'épisode de l'étage englouti sous l'eau.
- Ténèbres : Le meurtre quasi-chorégraphique des lesbiennes.
- Phenomena : L'ouverture sur fond du "valley" de Wyman et Taylor mais sans doute plus que tout, cette image marquante d'une Jennifer Connelly en transe qui déclare tout autant aux affreuses pestes de l'école qu'aux millions de mouches acculées contre les vitres "je vous aime tous". Une belle image de la pureté dans ce conte pervers.
- Opera : Ce plan de malade d'une balle qui va traverser la tête d'un des personnages... et cette fin complètement en décalage, brutale à sa manière dans ce qu'elle affiche de gentillesse presque guimauve après toutes les horreurs qu'on aura vu.
- Trauma : Les références à la noyade d'Ophélie comme à Hitchcock, complètement nawak mais qui rajoutent au charme fragile de ce film complètement sur le rasoir (c'est le cas de le dire). On rira un peu du film (certains beaucoup, hein Demi-Lune

) mais reste toutefois une maîtrise de la steadycam (tous les passages à l'hôpital) et une relecture bien foutue des Frissons de l'angoisse.
- Le syndrome de Stendhal : Les trente premières minutes qui condensent à elles seules le cinéma d'Argento...
...La musique d'Ennio Morricone, La transformation du personnage incarné par Asia Argento, quand Anna passe à travers la peinture dans le bureau du commissaire, la déclaration d'amour envers l'Italie en vespa (c'est moi où l'espace d'un instant on se croirait dans un film de la nouvelle vague mais en couleur ?), ce plan très graphique d'Anna presque fusionnée avec la peinture...
Et puis la fin aussi... En fait tout le film.
- Le sang des innocents : J'en ai plus aucun souvenir sauf ces plans de magnétophone qui font penser un peu à une redite de ceux dans Les frissons de l'angoisse...
- Mother of tears : Tout le film en fait tellement c'est barré dans la nanar jouissif
(pardon manny).

Attention je suis méchante car j'ai mis un drap noir sur moi.


Aaaaah les sorcières-punk-geekette-tout-ce-que-tu-veux-en-fait du film.

Plaisir coupable tellement ce film est "autre".
