ballantrae a écrit :Je suis très intrigué par cette belle liste qui compte parmi mes cinéastes fétiches que je n'ai osé mettre dans mon top 30 faute de les connaître assez ( je pense à Brakhage ou Pelechian dont je n'ai vu qu'une partie de la création, à Paradjanov que n'ai pas assez arpenté pour le connaître intimement- Les chevaux de feu, Sayat nova et Souram comptent parmi mes souvenirs les plus hallucinatoires toutes époques confondues).
Tu as au cinéma l'attente d'une expérience unique qui repousse les limites de la sensation et je comprends cela!
Je ne connais pas dans ta liste Lipsky , Morrisson et Popogrebski.Peux-tu en parler?
Tu connais sûrement Has, Jancso, les frères Quay,Svankmajer, Sharunas Bartas. Où les places -tu dans ton panthéon?
Pfiou, je sais pas comment répondre à tout ça
Voyons voir :
.Has, Svankmajer les freres Quay bien sur que je les cheris aussi globalement (en chipotant, je trouve quand meme l'accordeur des freres Quay assez penible) mais en 30 places, il faut faire bien des choix cruels. En tout cas, je vois que je suis facile à cerner

. Bartas par contre je le mets quand même plus loin, il m'emmerde assez souvent, j'avoue (des fois c'est compliqué, par exemple je me demande si Freedom n'est pas à la fois le plus beau et le plus barbant

)
.pour l'anecdote, il existe une belle premiere version de la legende de la forteresse de Souram, un muet que les programmateurs fous de
Fuori Orario (Rai Tre dispo sur vos freebox gratuitement, veinards) avaient passé et qui a circulé ensuite sur internet. La version de Paradjanov est quand même un peu batarde, faut dire qu'il etait pas dans un super etat vu son long sejour au goulag et c'est Dodo Abachidze qui a en fait réalisé une partie du film autant que je me souvienne. Paradjanov a quand meme fini en toute beauté avec Achik Kerib
.Bill Morrison, comme pas mal de monde, j'ai découvert avec son Decasia. J'avais bien quelques bouts de memoire epars de realisateurs experimentaux projetes au centre culturel belge juste devant beaubourg dans les années 90, fait quelques retro type Michael Snow, mais c'était a peu pres ma seule experience de cinema "different" a ce moment. et c'est Bibill qui a ouvert les vannes pour moi. Sans doute parce que ses films sont plus "émouvants" que la moyenne pour du cinéma dit experimental. Ses collages m'ont parlé d'autant plus facilement que j'avais déjà fait un chemin similaire sur le versant musical (j'étais parti de Phil Collins à 12 ans pour arriver aux collages plunderphonic de John Oswald 20 ans plus tard

)
Donc les gens qui recyclent du nitrate à la tireuse optique sont mes amis par principe
Après tout ce que je pourrai dire sur lui ne serait que de la mauvaise paraphrase de ce qui a déjà été publié, donc un ptit lien vers l'incontournable
hors-champ fera tres bien l'affaire , hop !
.Popogrebski, c'est une découverte encore plus récente, et en 4 realisations (3 cine +1 truc tv que j'ai pas vu), il a déja tracé un sillon impressionnant pour moi, tout en touchant à tous les genres (road-movie/comedie noire/huis-"clos" nuclearo-survivaliste

). Pour ceux qui veulent du rabachage de Tarkovski, Zvyagintsev occupe le creneau et conséquemment les salles en France, mais à mon avis c'est Popogrebski le plus important des 2, on n'a pas besoin de pose mystique pour faire du cinéma puissant/lyrique (bon j'ai bien aimé "le retour" aussi, hein, c'est pas une attaque contre Zvyagintsev, plutot sur le coté un peu systematique de ce qui est considéré comme acceptable en distribution dans les salles sur le creneau auteur...)
"Koktebel" est le plus "russe classique" de sa filmo (fallait bien commencer), et le dernier
"comment j'ai passé cet été" tourné avec juste 2 acteurs est un truc absolument énorme, un tres leger conflit de generations entre 2 employés de la station meteo sur les bords de l'arctique, du vent de la houle et un petit mensonge qui grossit grossit grossit, c'est The Thing mais sans monstre, ils se feront peur tout seuls. Enorme
