Tree of life (Terrence Malick - 2011)

[Gounou]

J'attends ici, je ne bouge pas.

[Flol]

Et on attend toujours.

[inderweltsein]

Ratatouille, justement, j'ai mis une info en bas de page précédente (d'où le fait que gounou plante sa tente )

[Flol]

Peut-être...m'enfin on attend toujours.

[Boo!]

Voilà le trailer !!!

http://trailers.apple.com/trailers/fox_ ... reeoflife/

[inderweltsein]

J'avais bien dit qu'il y avait une pomme et que ce serait sous 2 à 3 fois 12h

[Flol]

J'ai bien fait d'attendre : c'est absolument sublime (et la musique est fantastique). Certains plans ont l'air...
Par contre, je me rends compte que je ne sais quasi rien de l'histoire.

[Colqhoun]

C'est joli.
La réal semble fantastique.
J'attend cependant d'être convaincu par le parallèle entre la famille, la fondation du monde, tout ça....

[Flol]

Il était pas question aussi d'une sorte de Minotaure, là-dedans ?

[inderweltsein]

Content que ma source chez Fox SearchLight ait été fiable hier et de ne pas vous avoir induit en erreur en vous l'annonçant à tort..


Pour le voir en 1080p via une platine sur votre TVHD, je vous ai préparé la bande annonce que dans un container mkv (même stream que l'original, seul le container est différent)

http://www.megaupload.com/?d=ZK7YCXNI

Et dans le cas où cela vous soit utile, la bande annonce dans le container original QuickTime:
http://www.megaupload.com/?d=O2M6ZWRU

Les sous-titres resynchronisés pour cette nouvelle version
http://www.megaupload.com/?d=MMPGA1MF

[aurelien86]

J'ai bien fait d'attendre : c'est absolument sublime (et la musique est fantastique). Certains plans ont l'air...
Par contre, je me rends compte que je ne sais quasi rien de l'histoire.

Je crois que personne ne sait réellement de quoi ça parle, à part le synopsis officiel dispo sur allociné mais plutôt obscur soyons honnête.
Enfin, on s'en fout, ça a l'air effectivement superbe !

[monk]

Par contre, je me rends compte que je ne sais quasi rien de l'histoire.

Je plussois sur le fait que ça ne change rien à mon envie de voir le film.
Quand je propose un film qu'elle ne connait pas déjà à ma femme, elle me demande toujours "de quoi ça parle ?" et je lui répond bien souvent "ben j'en sais rien..." Ca ne l'empêche pas de me suivre mais elle a un peu de mal à comprendre que je puisse être interessé par un film sans savoir de quoi ça parle. Mais elle s'y fait

[Jericho]

Magnifique et tout, mais c'est bizarre, on dirait un mélange de documentaire (pour les images de la nature, on dirait Baraka) et de fiction.
J'espère que le mariage ne sera pas trop choquant.

[Flol]

Il était pas question aussi d'une sorte de Minotaure, là-dedans ?

Et je m'auto-réponds :
magine this surrealistic reptilian world," says Richard Taylor (LotR, KING KONG), a special-effects consultant Malick hired. "There is this creature, a Minotaur, sleeping in the water, and he dreams about the evolution of the universe, seeing the earth change from a sea of magma to the earliest vegetation, to the dinosaurs, and then to man. It would be this metaphorical story that moves you through time."

J'ai retrouvé ça en 1ère page de ce topic. Bon apparemment, Taylor avait dit ça en 1995, donc je doute que ce soit encore d'actualité. Dommage, parce que je trouve cette image absolument fascinante.

[Country priest]

Bonjour inderwelstein, tout d'abord merci pour tes interventions que j'ai lu attentivement et qui recoupent avec beaucoup d'acuité d'autres de mes lectures (The Cinema of Terrence Malick : Poetic Visions of America par Hannah Patterson, La Ligne Rouge par Michel Ciment et surtout The Routledge companion to philosophy and film par Paisley Livingston et Carl R. Plantinga). Ton effort de vulgarisation concernant Heidegger et Wittgenstein est particulièrement louable car leurs pensées nécessitent un bagage philosophique conséquent pour être bien comprises. Cette volonté de rendre accessible ces préceptes au plus grand nombre est aussi l'une des facettes importantes du travail de Malick.

C'est d'autant plus nécessaire que beaucoup de spectateurs ne voient (ne veulent voir ?) en son cinéma qu'un message "new-age" et "naïf", une variante narrative d'un Yann Arthus-Bertrand, en quelque sorte. Pourtant Malick, de film en film, accomplit le premier devoir de l'artiste, du poète donc : donner à voir le monde à travers ses yeux afin de retrouver une vision jamais perdue mais pourtant rarement réalisée. Il révèle ce qu'on ne sait pas voir et qui, paradoxalement, tant que la vie humaine perdura et la représentation humaine du monde perdura, ne cessera jamais d'exister (éternelle donc, puisqu'elle mourra avec l'extinction de notre espèce ou avec l'avènement d'une nouvelle espèce).

Ceci étant dit, je me permets juste d'évoquer un point de détail dans l'un de tes précédents messages :

Son frère Ethan, mort il y a une dizaine d'année dans des conditions atroces (brulé vif), avait lui fait, sur le conseil de Terrence et avec son aide, une thèse sur Wittgenstein. (Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si la perte du frère est un thème présent dans The Tree of Life.)

Si je me réfère à l'article de Peter Biskind (il est vrai spécialiste de la rumeur et du ragot à Hollywood) intitulé The Runaway Genius et publié en 1998 dans Vanity Fair, Malick a deux frères. Il est l'aîné de la famille. Son frère puîné, Chris, a été effectivement victime d'un accident de voiture où son épouse a été brûlée vive. Il en a réchappé. Le benjamin de la famille, Larry, musicien, est parti fin des années 60 en Espagne pour apprendre la guitare avec le virtuose Andrés Segovia. Très affecté par son manque de progrès, il se serait brisé les mains durant l'été 1968. Inquiet, son père, Emil Malcik, s'est rendu par la suite en Espagne. Il n'a pu revenir qu'avec sa dépouille, Larry s'étant finalement suicidé.

Désolé de poster des informations biographiques aussi scabreuses mais je voulais juste préciser ce point concernant la perte du frère. Comme dans de nombreux cas de suicide, la famille ressent un sentiment d'incompréhension mais surtout de culpabilité face à une telle tragédie. Je pense que Terrence Malick évoque aussi cela dans ses films (et ce serait le cas d'une manière encore plus évidente dans The Tree of Life) : comment continuer à vivre malgré les épreuves que nous infligent l'existence. Comment vivre face à une souffrance qui apparaît aussi injuste, aussi définitive. C'est pourquoi son évocation de l'éternité, joie et peine pour toujours renouvelées mais sublimées, fusionnées, transfigurées, me semble aussi précieuse.