Dvdclassik : cinéma et DVD

tenia a écrit : ↑18 juil. 21, 10:17 Vu que l'équipe du film a été montrée avec les masques déjà retirés, comme tous les gagnants avant de monter sur scène, quand Sharon Stone faisait son speech, le suspense était pas si complet que ça.

Normal puisqu'à ce moment-là, ils n'avaient pas encore été appelés. Et comme les équipes de films viennent rarement pour rien à la cérémonie de clôture, le suspense était mort dès la remise de l'avant-dernier prix, en fait.

Mosin-Nagant a écrit : ↑17 juil. 21, 22:37 Alors, content pour Julia Ducournau. On a eu un beau moment télévisuel en direct, ça a l'air d'être une réalisatrice très sincère dans sa démarche. Mais, par contre, je suis en total désaccord avec le prix qu'on lui décerne. Comme l'a écrit Brody, la mise en scène pourquoi pas... Mais je trouve que consacrer un film aussi loupé est vraiment trop généreux. C'est limite si ça ne dévalue pas tous les autres prix.

De base, on accorde beaucoup trop d'importance aux remises de prix ; mais celle de Cannes est encore plus particulière je trouve, dans le sens où il s'agit seulement et uniquement de l'avis de 9 personnes (pas forcément toutes cinéphiles), obligées de trouver des consensus pour se mettre d'accord sur un titre ou un nom.
Faut voir ça comme un jeu un peu divertissant. Tout comme on peut voir dans les ratés de la cérémonie un truc un peu sympa, moins guindé que d'habitude.
Quand je lis ce papier d'Antoine Guillot par exemple, qui semble en vouloir énormément à Spike Lee, tout en regrettant le manque de cohérence du palmarès (cf. ce que je disais plus haut : ça ne sert strictement à rien de chercher une quelconque cohérence dans ce genre de remises de prix, arrêtons de vouloir voir du politique partout), je me dis que le mec devrait peut-être redescendre de quelques crans, respirer un grand coup, et ne pas prendre tout ça trop au sérieux.

Choix assez réjouissant, je trouve : le film est imparfait mais éloigné de ce qui peut ordinairement faire consensus dans un tel festival (à cet égard la composition générale du jury de cette année était intéressante et peut l'expliquer). Le propos de Ducournau autour du film en personne est parfois dans un registre de convention qui s'ignore (plus normé qu'elle ne le pense en dénonçant une norme), mais c'est un film qui se place au niveau des sensations... et qui donne à ressentir des choses plus difficiles à définir que ce qui pouvait tenir de l'intention. Ca c'est assez rare pour une Palme récente, où les intentions sont souvent non seulement lisibles mais très illustrées.
(Puis ça a peut-être rappelé à Spike la drôle de préoccupation assez sérieuse de She's gotta have it en série pour les fake butts, les passages de Vincent Lindon qui se pique le postérieur.)

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 01:41

Arn a écrit : ↑18 juil. 21, 00:48 Bon ça me motive un peu à aller voir Titane en salle.
A reculons. Je n'ai pas trop aimé Grave, j'ai détesté la BA de Titane et Ducourneau m'apparaît (du peu que j'en ai vu, surtout en photo) comme la parisienne typique poseuse pseudo rebelle qui m'insupporte.
Mais tout cela étant principalement des a priori superficiels j'irais voir cette palme et je regarderais son discours apparemment touchant.

Je suis dans le même cas de figure que toi, exactement. Sauf que j'ai écouté son discours et... ça ne passe toujours pas.
Et puis c'est quoi cette "punk-hardcore" qu'on me vend mais qui voudrait un monde inclusif et sans mur. Il faut des murs. Sinon, que pourrait-on casser, souiller ou transgresser, enfin ?!

Je vais rester sur Benedetta pour ma séance pré-confinement.

En effet j'ai écouté le discours, à base de "normativité", de monde "inclusif et fluide". Bref de la pseudo rébellion post moderne à deux balles qui sort des grandes universités. On est bien loin de la culture alternative à l'origine du punk hardcore (le genre d'anecdote qui ne m'aide vraiment pas à me rendre le personnage sympathique).

Le monde inclusif on commence à bien savoir ce que c’est (même si j’ai des amis -un peu dans leur monde et qui ne regardent que TF1- qui n’ont encore jamais entendu parlé de woke, d’intersectionnalité et all that jazz) et les films sur ce thème n’ont plus rien d’original ou même de transgressif.

Le monde fluide je vois pas (encore).

Flol a écrit : ↑18 juil. 21, 11:05

tenia a écrit : ↑18 juil. 21, 10:17 Vu que l'équipe du film a été montrée avec les masques déjà retirés, comme tous les gagnants avant de monter sur scène, quand Sharon Stone faisait son speech, le suspense était pas si complet que ça.

Normal puisqu'à ce moment-là, ils n'avaient pas encore été appelés. Et comme les équipes de films viennent rarement pour rien à la cérémonie de clôture, le suspense était mort dès la remise de l'avant-dernier prix, en fait.

C'est ce que je me suis dit aussi, mais il me semble qu'il arrive régulièrement que des équipes soient rappelées justement pour rien.

Flol a écrit : ↑18 juil. 21, 11:05De base, on accorde beaucoup trop d'importance aux remises de prix ; mais celle de Cannes est encore plus particulière je trouve, dans le sens où il s'agit seulement et uniquement de l'avis de 9 personnes (pas forcément toutes cinéphiles), obligées de trouver des consensus pour se mettre d'accord sur un titre ou un nom. Faut voir ça comme un jeu un peu divertissant.

Prendre ça au sérieux, c'est se dire que Ducournau a 1 Palme d'Or, soit plus que Truffaut ou Bergman, et est ex-aequo avec Lynch, Scorsese, Lean ou Malick. Pas sûr que ça signifie grand chose.
Je ne comprends pas trop non plus en quoi il aurait fallu un palmarès "cohérent", surtout avec les règles de non-cumul en vigueur (même si 2 prix ex-aequo est effectivement interdit en théorie). De fait, si les très bons films sont différents les uns des autres, c'est un peu la vie.

Flol a écrit : ↑18 juil. 21, 11:05Tout comme on peut voir dans les ratés de la cérémonie un truc un peu sympa, moins guindé que d'habitude.

Les Césars pourront faire toutes les vannes du monde, ils seront moins drôles que cette cérémonie où rien ne s'est passé comme prévu, sans pour autant que ce soit dramatique. C'était très bon enfant et très rafraichissant, et je trouve amusant que quand ça roule comme sur des roulettes c'est trop guindé, et quand y a des loupés la cérémonie est en "déshérence".

Supfiction a écrit : ↑18 juil. 21, 11:58Le monde fluide je vois pas (encore).

Ce serait sans doute un monde dans lequel cette partie du film et du speech de Ducournaut ne ferait même pas hausser un sourcil au lieu au contraire d'attirer sur lui autant de projecteurs, je crois.

Flol a écrit : ↑18 juil. 21, 11:05De base, on accorde beaucoup trop d'importance aux remises de prix ; mais celle de Cannes est encore plus particulière je trouve, dans le sens où il s'agit seulement et uniquement de l'avis de 9 personnes (pas forcément toutes cinéphiles), obligées de trouver des consensus pour se mettre d'accord sur un titre ou un nom.

9 personnes, et aussi d'éventuels accords avec les producteurs, distributeurs?

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 01:41Et puis c'est quoi cette "punk-hardcore" qu'on me vend mais qui voudrait un monde inclusif et sans mur. Il faut des murs.

Le vrai punk hardcore hier c'était Spike Lee!

tenia a écrit : ↑18 juil. 21, 10:17 Vu que l'équipe du film a été montrée avec les masques déjà retirés, comme tous les gagnants avant de monter sur scène, quand Sharon Stone faisait son speech, le suspense était pas si complet que ça.

Déjà à la base, tous les gagnants sont prévenus à l'avance qu'ils doivent rester pour la cérémonie de remises des prix, car on leur dit qu'ils auront quelque chose, sans leur dire ce qu'ils auront exactement. Ce qui permet à ceux qui viennent de loin (et même pas forcément) de repartir s'ils n'ont rien. Du coup oui, à la fin, il y a de moins en moins de suspens.

Autant pour moi, il me semblait qu'il y avait déjà eu des gens qui étaient restés/rappelés pour rien.

Je l'ai appris à l'époque où Tarantino avait "vendu la mèche" (ce n'est pas réellement un secret je pense, c'est peut-être même raconté par Gilles Jacob dans son livre), confirmé ensuite par d'autres interviews de lauréats, mais j'ai le souvenir précis de Tarantino racontant qu'il ne s'attendait pas à recevoir une Palme, qu'il comptait même repartir chez lui, mais qu'on lui avait demandé de rester absolument.

mannhunter a écrit : ↑18 juil. 21, 12:10

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 01:41Et puis c'est quoi cette "punk-hardcore" qu'on me vend mais qui voudrait un monde inclusif et sans mur. Il faut des murs.

Le vrai punk hardcore hier c'était Spike Lee!

Mais oui !!!

Sinon, je vois surtout dans ce palmarès, l'incapacité de ces 9 personnes à s'être mis d'accord. En émerge, un palmarès "inclusif" dans le sens où il semble que tous les films en compétition ont eu un prix, "on inclut tout le monde et on ne froisse personne"
(j'exagère volontairement mais pas tant que ça quand même)
... ou un palmarès "néo-punk" (c'est le punk contemporain, qui ne veut plus dire grand chose), à l'encontre des "règles en vigueur", c'est selon

En bref bien aimé ce bordel ambiant qui aura permis à Doria Tillier de sortir des rails d’une présentation trop scolaire.
Aimé Spike Lagaf… Lee, l’émotion de Reinate Reinsve et de Julia Ducournau.

Envie de voir:
Nitram (un lauréat a deux doigts de rendre sur scène ben mine de rien ça attire l’attention)
Drive my car
Julie (en 12 chapitres)
Un héros
Compartiment 6
et cette palme titille ma curiosité pour Titane

Aux rayons des absents, tenté par Bergman Island, L’Histoire de ma femme et Red Rocket.

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 14:47 Sinon, je vois surtout dans ce palmarès, l'incapacité de ces 9 personnes à s'être mis d'accord. En émerge, un palmarès "inclusif" dans le sens où il semble que tous les films en compétition ont eu un prix, "on inclut tout le monde et on ne froisse personne"

Ça vient peut-être du fait que Spike Lee, lorsqu'il a été nominé à Cannes pour Jungle Fever en 91, a assisté à une cérémonie où le président du jury (un certain Polanski ) avait détesté son film et tous les autres en compétition, à l'exception du film des frères Coen, Barton Fink, auquel il voulait accorder absolument TOUS les prix. C'est la dernière fois je crois, après cette cérémonie, qu'on a laissé un film repartir avec autant de récompenses (Palme d'or, Prix de la mise en scène, Prix d'interprétation masculine pour Turturro - bien spécifiquement mentionné pour Barton Fink et non Jungle Fever).

Lee l'a tout de suite pigé en allant chercher le prix exceptionnel du meilleur second rôle pour Samuel L. Jackson pour Jungle fever (probablement sur l'insistance du jury auprès de son président). Comme on peut le voir dans cette vidéo, il est monté sur scène pas content du tout et en lançant un regard sévère vers Polanski (le plan à la fin de la vidéo où il déglutit, on se demande s'il a compris qu'il a échappé à un coup de boule).

C'est une excellente interprétation.
Je te décerne le prix du meilleur scénario !

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 14:47Sinon, je vois surtout dans ce palmarès, l'incapacité de ces 9 personnes à s'être mis d'accord.

peut-être un début d'explication avec ce qu'on peut lire sur le topic cannois du forum Filmdeculte:

Spoiler (cliquez pour afficher)

"J'ai assisté à la conf du jury.. Bon vous pouvez déjà oublier le concept de palme à l'unanimité. Kleber faisait la gueule, Spike a dit que cela avait été une démocratie (avec trois voix ?) et il n'y a que trois jurées qui ont défendu Titane, Jessica Hausner, Mylène Farmer et Maggie Gyllenhaal. Et Spike Lee ne se rappelait plus que Nadav Lapid avait gagné un prix. Song Kang-ho et Kleber Mendonça, à la question sur les qualités de Titane ont passé leur tour. Le premier avait l'air perdu le pauvre, le second tu sentais sa colère. D'ailleurs c'était le cas pendant la cérémonie."

mannhunter a écrit : ↑18 juil. 21, 15:35

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 14:47Sinon, je vois surtout dans ce palmarès, l'incapacité de ces 9 personnes à s'être mis d'accord.

peut-être un début d'explication avec ce qu'on peut lire sur le topic cannois du forum Filmdeculte:

Spoiler (cliquez pour afficher)

"J'ai assisté à la conf du jury.. Bon vous pouvez déjà oublier le concept de palme à l'unanimité. Kleber faisait la gueule, Spike a dit que cela avait été une démocratie (avec trois voix ?) et il n'y a que trois jurées qui ont défendu Titane, Jessica Hausner, Mylène Farmer et Maggie Gyllenhaal. Et Spike Lee ne se rappelait plus que Nadav Lapid avait gagné un prix. Song Kang-ho et Kleber Mendonça, à la question sur les qualités de Titane ont passé leur tour. Le premier avait l'air perdu le pauvre, le second tu sentais sa colère. D'ailleurs c'était le cas pendant la cérémonie."

Il manque Tahar Rahim et Mélanie Laurent dans cette histoire.

En gros ça a l’air de s’être passé un peu comme la remise des prix.. Le destin de Julia Ducorneau a basculé sur un rien.